Mots et expressions girondins :



Abonde : (faire de l'abonde) : en parlant de nourriture, d'un plat en particulier, durer en raison de ses qualités (l' « étouffe-chrétien » fait forcément de l'abonde) ou de la quantité prévue par la cuisinière pour n'avoir pas à cuisiner trop souvent. La notion d'économie est à prendre en compte.

Accoucher (s') : Elle s'est accouchée : elle a accouché.

Accourser : Poursuivre en courant.

Aider : Le voisin lui a aidé à épamper. A l'école, les enfants, on leur aide à apprendre à lire. Voir donner la main.

Aillade (une) : Une trempe, une rossée, une branlée.

Aller : Aller au docteur (chez le docteur) au coiffeur...
Aller en vélo, en bicyclette (à vélo, à bicyclette).
Aller en quelque part (aller quelque part).

Argagnas (les) : Les règles.

Astes (les) : les astes de la vigne.

Attraper : Se faire attraper : Se faire gronder ou punir.
« Attrape à courir » ! : Enfuis-toi en courant !

Avion (une) : Féminin bien singulier.

Baille (la) : L'eau.
Avoir de la baille : avoir de la chance.

Baillot (un) : Panier pour vendanger.

Baïne(une) : Dangereux courants de la côte atlantique.

Baquer (se) : Se baigner / se laver (baignoire), prendre un bain.

Baraganes (les) : Les poireaux « de vigne ».

Barbouille (la) : Jeu très amusant qui consiste, au cours des vendanges, à écraser par surprise, une grappe sur le visage d'un (surtout d'une) collègue de travail.

Bardisser : Salir, barbouiller de poussière, de boue, de peinture → (se) bardisser : se salir de la même façon.

Barriques (les) : Les barriques bordelaises.

Baste (une) : Une comporte.

Berle (une) :
1 - Une bille (en terre, à l'époque) de couleur.
2 - Dans l'expression « casse-berles » : un emmerdeur, un casse-pieds, un fâcheux.

Berlon (un) : Une grosse bille (voir piter et cusser).

Besoin (faire) : Manquer, faire défaut.

Bidáou (un) : Le tricholome équestre qui pousse dans le sable des dunes, sous les pins et qui ressemble à l'amanite phalloïde. Le bidáou est succulent quand il est débarrassé du sable qu'il recèle.

Binoclard (le) : Celui qui porte des lunettes (péjoratif). « Mon ennemi juré, à l'école, était un binoclard, le seul avec qui je me sois battu, un certain Michel Castets » (Jean-Pierre). Les binocles : les lunettes.

Boudic (un) : Un ver de terre.

Bouffe (une) : Une gifle, mais aussi un repas.

Bouillasse (la) : La boue molle et collante.

Boulon (un) : Une grosse bille, parfois issue d'un roulement à billes. Papa nous parlait de Boulards.

Bourg (le) : Le centre du village. Pour nous, Tabanac car Rouquey n'était qu'un quartier (pas d'église, de mairie, d'école). Il y avait aussi les Écarts (Valade, Port Leyron, Millanges...), les maisons isolées ou les hameaux les plus éloignés du bourg.

Bourré (adj.) : Il est bourré : il est ivre.

Bourrée (la) : le fagot de sarments.

Bourrier (le) : On dirait aujourd'hui la décharge ou la déchetterie. C'était, à Rouquey, après le lavoir, sur la route de Tabanac / Lagarosse, le tas d'ordures au-dessus de la Rouille (l'Arrouy en gascon), plus ou moins officiel mais sans risque pour l'environnement...

Bourru (le) : Le moût de raisin.

Branlée (une) : Une rouste, une ratatouille, une avoinée. Voir castagner.

Branque (nom ou adjectif) : Un sot dangereux.

Brègnes (les) : Les vendanges.

Bringue : A toute bringue : à toute vitesse.

Cabaner : (les volets) : fermer à demi les volets (les « contrevents »), en été afin de conserver la fraîcheur dans la maison. En liaison, sans doute avec la forme du toit d'une cabane (de vigne ? ).

Cabanes (les) : Les cabanes ostréicoles du Bassin d'Arcachon.

Cabanes Tchanquées (les) : Les cabanes sur pilotis du Bassin d'Arcachon.

Cabèche (la) : ou Cabesse : la tête (voir le mot espagnol cabeza).

Cacugne (une) : Voir chignole

Cadiac : Cadillac. Certains noms propres voyaient leur prononciation prendre un aspect singulier qui nous surprit d'abord, nous amusa ensuite. Sutouès (Sud-Ouest, le journal « grand quotidien républicain régional d'information » ; Portès pour Portets, le Citran pour le bus dela compagnie Citram...).

Cagade (une) : Au « ruguebi », par exemple, une passe dans le dos, un ballon rendu à l'adversaire, un coup de pied manqué, etc.

Cagouille (une) : Un escargot.

Câline : Aller à câline : faire l'amour.

Canevelle (une) : Un roseau. Jean-Pierre avait été très surpris d'entendre Maman dire, au sujet d'une personne qu'elle méprisait et à qui elle estimait ne rien devoir : « Je lui pisse au cul avec une canevelle ! » … → expression imagée.

Cantine (une) : Une bonbonne.

Canton (le) : Le carrefour.

Capucine (faire) : Capoter, se renverser (pour une auto...) fermer ses portes pour pour un commerce en difficulté.

Carassones (les) : Les piquets de vigne en acacia.

Carbouille (la) : Traces, résidus de suie, huile (moteur, mécanique), gas-oil / gazole dont on tachait mains et vêtements en bricolant.

Carotte (une) : (ou carrote ou carrotte) : Un pot en grès (pour conserver la viande de porc en particulier). A l'origine, pot en terre cuite.

Carton (le) : Le pot à lait en alu (2 l.) A l'origine 4 quarterons (4 demi-litres) soit 2 litres environ.

Castagner : Cogner fort ( à coups de poing).

Castamer : Casser, abîmer → voir chibrer : même sens.

Cavaillons (les) : Tirer les cavaillons.

Chai (le) : Dans cet endroit, proche ou contigu à la maison, où, toutes portes ouvertes au temps des vendanges (les Brègnes), règne une agitation fébrile et flottent les odeurs grisantes des raisins et du début de leur fermentation, le calme revient bientôt... Alors, on peut observer que c'est le lieu où s'effectuent tous les travaux de la vinification. C'est là qu'est tout le matériel nécessaire (outils, machines diverses...), avec cuves, douils, barriques... Mais l'atmosphère est bien différente : dans la douce fraîcheur entretenue par les murs de pierre, la semi obscurité ajoute au mystère, à la magie même du sanctuaire, baigné d'insolites parfums. Ici, le vin, rouge ou blanc, va vieillir paisiblement. Dans la pénombre, on devine les rondeurs des barriques soigneusement alignées. Tout près de l'école, à Tabanac, il y avait un chai de ce genre. Il était la propriété des parents de Guy et « Mijo » Dupuy, copains de classe de Jean-Louis et Jean-Pierre. Images d'un autre temps. Les chais sont devenus des laboratoires que l'on fait visiter aux touristes. Le métal y a remplacé le bois. C'est aseptisé, propre et net. Poussières et odeurs ont été bannies. La chimie et l'uniformisation règnent.

Chérant (adj.) : Pour un commerçant dont la réputation est de pratiquer des prix trop élevés.

Chibrer : Casser.

Chicon (un) : Chicorée dure et amère (à moitié sauvage).

Chignole (une) : Une bagnole qui n'a rien d'une Rolls.

Chique (une) : « Il se tient une de ces chiques ! » Il est ivre-mort.

Choper : Attraper, saisir ; aussi bien un objet qu'une maladie. « Chope-le ! » Ordre donné au chien pour lui faire mordre un(e) indésirable ou, simplement, un bâton qu'on lui lance par jeu.

Chopine (une) : Petite bouteille de vin (25 cl) → boire chopine : avoir un penchant pour la dive / dite bouteille !

Cinglant (le) : La grosse couleuvre. Véritable mythe : le cinglant est un gros serpent effrayant ! Comme le liron, son autre nom.

Ciseaux (les) : Sécateurs à vendange.

Citran (le) : le bus de la Cie CitraM

assurant le transport des passagers entre Bordeaux-Cadillac-Langon.
Quand nous sommes arrivés à Rouquey, ce service était assuré par les TAG, Transports Automobiles girondins, avec de vieux autocars Saurer à long capot moteur.


Puis la Cie Citram a pris le relais et, du jour au lendemain, les TAG ont disparu de la circulation.

Coque (la) : (Jean-Pierre) Faire la coque, pour les collégiens, c'était se passer d'un ou plusieurs cours ennuyeux. Les coqueurs se donnaient rendez-vous au local des Coqs Rouges, situé non loin du collège de la rue du Commandant Arnould. Les Coqs Rouges, comme leur nom ne l'indique pas, étaient un patronage catholique rendu célèbre par son équipe de foot. Notons que si je n'ai guère « coqué », des copains me firent découvrir les lieux où se retrouvaient les partisans de l'école buissonnière.

Counic (le) : Dans la famille, le petit dernier.

Courte (la) : Faire la courte, c'est faire la courte échelle.

Craques (des) : Raconter des craques, c'est mentir.

Crier : « Si je rentre trop tard, maman va me crier ! » ; « Tant pis pour lui s'il se fait crier ! » Gronder, réprimander, houspiller... « Attraper » est aussi synonyme (se faire attraper).

Croustét (le) : L'extrémité croustillante du pain (le coin chez nous)

Cueiller (un) : (prononcer queuiller) : une cuillère.

Çuila : Celui-là.

Cusser : Aux « berles » , c'est prendre tout son trésor à l'adversaire. Être cussé est infâmant !

Cusson (un) : Une vrillette, petit coléoptère dont la larve creuse de fines galeries dans le bois. L'insecte sort par de minuscules trous ronds qu'on voit à la surface des meubles, des planches...

Cussoné (adj.) : Attaqué voire envahi par les vrillettes.

Dailler : « Ça me daille ! » Ça m'ennuie, ça me fatigue, et même plus (on reste poli !)

Décaniller : Faire tomber. Nos copains qui avaient une fronde décanillaient les tasses en porcelaine des poteaux électriques. A la fête, on décanillait les pipes, les mounaques (poupées).

Décavaillonner : Voir cavaillons.

Dérouillée (une) : Une rouste, une branlée. Verbe dérouiller (surtout au passé composé).

Deuil (faire) : Regretter le manque, la perte...

Donner (la main) : Aider ; donner un coup de main.

Douelles (les) : Les planches courbes (plus longues que larges) que l'on assemble et maintient par des cercles de fer pour faire les barriques.

Douils (les) : A la Tuilière, durant les vendanges, on transportait sur la charrette (ou le tombereau) les douils pleins de raisins au quai. Les douils sont de petites cuves en bois.

Effeuillage  de la vigne.

Entrer : « Finissez donc d'entrer ! » Invitation polie à ne point demeurer sur le pas de la porte.

Épamper : Pour « épamprer ». Epamper la vigne.

Estatue (l') : La statue.

Estey (un) : Nom générique pour les ruisseaux, plus ou moins modestes, qui se jettent dans la Garonne et sont soumis, comme elle, au mouvement des marées. A Rouquey, la Rouille est un tout petit estey dans lequel on trouvait les « pibales » (alevins d'anguilles ou civelles). Papa pêchait dans l'estey, du côté de Port Leyron, anguilles et tanches, à marée haute.

Être (pour aller) : J'ai été à Portès en vélo et à Cadiac en Mobylette. J'ai été à Bordeaux avec le Citran, etc.

Farce (la) : Qui n'a rien d'une plaisanterie. Chez nous, le farci, mélange savant de chair à saucisse, œufs, échalotes, ail, farine, à quoi on ajoute, pour la poule farcie, les abats de volaille.

Fermer : Fermer en clé. Fermer à clé.

Fichre : Pour ficher (le camp).

Foulage : Pressage des raisins avec les pieds après la vendange.

Frontignan (un) : Une bouteille (de vin) de 75 cl : aujourd'hui la « Bordelaise ». Quel rapport avec la ville de Frontignan ?

Frotte-à-l'ail (la) : Agréable distraction qui consiste à frotter vivement le cuir chevelu de sa victime, afin de la remettre dans le droit chemin.

Gadin (un) : Prendre un gadin. Tomber de façon spectaculaire.

Garailles (les) : Les jambes. → Jambes de grit (grillon) : Jambes longues et maigres.

Garluche (la) : Un grès ferrugineux, couleur rouille, que l'on trouve dans la lande girondine. Elle a servi aussi bien comme minerai de fer que dans la construction des maisons, églises...


Elle a donné récemment son nom à un apéritif local à l'orange.


Gigasse (une) : De préférence : grande gigasse. Une fille ou femme grande et maigre.

Giscler : Gicler.

Gnare (un) : Un drôle qui n'a pas que des qualités !

Gonze (un) : (une gonzesse) : homme / femme dans un sens assez péjoratif.

Goulu (le) : Le gras du cou du cochon (le goula chez nous).

Gratons (les) : (de Lormont). Les bons sont aujourd'hui difficiles à trouver, d'autant que la recette originale semble bel et bien perdue : préparation à base de restes de viande de porc après avoir fait fondre le gras, auxquels on ajoute de gros morceaux de jambon cuit. Excellent.

Grenier (le) : Chez nous le béret. L'estomac du porc que l'on mange grillé avec échalote et filet d'huile... (voir tricandilles).

Gringons (les) : les fragons ou petits houx, aux beaux fruits ronds et rouges et aux épines des feuilles acérées.

Grougnes (les) : C'est Pierrette Laffargue, la voisine de Jo et Jean-Pierre à Ginestas, qui leur a appris ce mot qui, chez nous, désigne le « faux pissenlit » , la coutène, adorée des lapins.

Gueille (une) : Un chiffon → une gueille de bonde, chiffon de toile entourant la bonde au trou de la barrique (la bonde est un gros bouchon). L'expression est employée pour qualifier certains personnages qui ne détestent pas le vin (voir Hercule bras de gueille).

Gueïter : Regarder. Jean-Pierre s'est souvenu d'une expression employée par Annie, moqueuse comme elle savait l'être, à l'intention d'un personnage (lequel ? ) dont elle entendait se gausser : « Gueïte aquét qui pélade ! » Savant mélange de gascon, de bordeluche et du verbe pédaler revu et corrigé. L'avait-elle entendu sous cette forme originale ? Sans doute.

Hercule : Hercule bras de gueille est une façon de tourner en dérision un matamore ridicule (le frère Rapin qui s'était fait massacrer à la « baraque de lutte » de la « foire aux plaisirs » des Quinconces).

Heure : Partir, se lever à bonne heure : Tôt.

Innocent (un) : Un simple d'esprit.

Jouer : Jouer ripe : s'enfuir, détaler voir ripes.

Joutes (les) : Les blettes (ou bettes). Détestées de Papa (jamais à la maison).

Liron (le) : La grosse couleuvre, serpent imaginaire réputé énorme et effrayant né de la peur ordinaire que suscitent les reptiles (voir le cinglant).

Lisser : Repasser le linge.

Mahi : le maïs.

Maille : Passer par maille. En référence au poisson qui « n'a pas la mesure » et passe à travers les mailles du filet. Ici, c'est parvenir à déjouer la surveillance pour s'échapper ou profiter d'un espace aussi réduit soit-il pour s'y glisser subrepticement.

Mailler : Travailler.

Main (la) : Toucher main / toucher la main / toucher de main : Serrer la main. Voir aussi donner la main.

Mal : (de macaque – on trouve l'expression en français). L'insolation (Tu vas choper le mal de macaque à rester au soleil). On a le mal de macaque quand on ne se sent pas bien, voire qu'on tombe dans les pommes. Pourquoi le macaque est-il appelé ici à la rescousse ? Mystère.

Malheureuse (la) : En Gironde, c'est la dernière côte, mal fichue, que de l'os, du mouton. (Pour Maman, c'était aussi la dernière côte, mais du porc).

Mandale (une) : Une mornifle, une belle baffe (ou gifle).

Manque : Trouver de manque. Regretter l'absence d'une denrée épuisée, un ustensile quelconque, perdu ou dont on ne sait où il peut se cacher.

Marmote (la) : Le hanneton... à qui l'on nouait un fil très fin à une patte arrière pour avoir le plaisir de le voir s'envoler tout en le retenant prisonnier.

Mascaret (le) : Nom donné à la vague ondulante qui remonte la Garonne lors de la marée montante en période de basses eaux et de « malines » (fortes marées).

Mastoc : Lourd et grossier en parlant d'un bâtiment, d'un véhicule (existe en français).

Matole (une) : Piège à oiseaux ; cadre de bois grillagé sous lequel on mettait des grains et dont on maintenait un côté ouvert au-dessus du sol grâce à une cale que l'on faisait tomber en la manoeuvrant à distance pour emprisonner les volatiles trop gourmands.

Mescoinque : Exprime le dédain voire le mépris pour une personne de sexe masculin dont on est en train de parler.

Miche (une) : Un gros pain. Une « miche de quatre », sans doute quatre livres (deux kilos). Maman parlait de « pain de cinq livres » qu'elle avait connu et qui durait toute la semaine.

Monjons (les) : Avoir les monjons : avoir la trouille.

Moufle (être) : A la forme négative : il / elle n'est pas moufle : il / elle est fort en colère et, de ce fait, pas commode. Mieux vaut le / la laisser en paix.

Mounaque (une) : Sans doute à rapprocher de la muñeca espagnole. Ici, le terme est péjoratif et qualifie une poupée abîmée, négligée. A la fête / foire des Quinconces, il y avait des stands de tir aux « mounaques » (figures grotesques à décaniller).

Nane (une) : Une chique, une biture. Se tenir une belle nane, c'est avoir une belle cuite, être ivre (mort).

Néguer (se) : Se noyer.

Nombre (le) : L'onglet de bœuf (délicieux).

Ouiller : Ajouter du vin dans la barrique. Voir ouillage.

Oussine (l') : La fine baguette très flexible de vime (osier) dont certains parents caressaient les jambes des enfants désobéissants ou ayant commis quelque faute grave.

Pailler : Avant de commencer un jeu, on paillait : deux joueurs concurrents face à face avançaient l'un vers l'autre, un pied devant l'autre (talon-pointe). Avait gagné le droit de débuter le jeu celui qui posait son pied sur celui de l'adversaire. Il y avait toutes sortes de combinaisons comme le pied posé à 90°, l'équilibre sur la pointe du pied... afin de calculer au mieux, en fonction de la distance à parcourir et de la pointure adverse, les chances de l'emporter.

Pain de serpent (le) : Les fruits rouges en grappe au bout de la tige de l'arum.

Palu (la) : (orthographe changeante) : la terre d'alluvions, fertile, au bord de Garonne, constituant parfois une véritable plaine.

Panouille (une) : Un épi de maïs, enveloppé dans les feuilles de sa peloque. Au sommet de la panouille, une barbe marron, quand les grains étaient mûrs, constituait une variété de tabac que les collégiens testaient parfois : elle s'enflammait très vite et leur brûlait les doigts avant qu'ils aient pu en tirer une bouffée. Le papier de récupération n'arrangeait pas les choses...
Faire panouille : faire chou blanc, échouer ; on ajoutait en poètes qu'on était : « et se passer la main sous les couilles ».

Pante (une) : Piège destiné aux palombes que l'on attirait au sol et sur lesquelles on faisait tomber un filet manœuvré à distance.

Parler pointu : S'exprimer comme les Parisiens ou autres banlieusards de la capitale de façon très différente de la nôtre, en écorchant, selon les indigènes, certains mots : Blai pour Blaye, d'vant au lieu de devant, le ch'min et non le chemin, etc. Ah, l'accent!
A rapprocher de cette délicate comptine :
Parisien, têt' de chien,
Parigot, têt' de veau...

Parlote (la) : Avoir la parlote, c'est soûler son interlocuteur de paroles.

Pause : Il y a pause : il y a longtemps.

Pèt (un) : Bien prononcer le t.
1 - Filer un pèt : donner un coup (de poing en général).
2 – Faire le pèt : Guetter afin d'avertir les voleurs de cerises (par exemple) d'un danger imminent.
3 – Porter le pèt : Dénoncer ses petits camarades. Prégorative des cafards, à l'école ou ailleurs.

Pète (la) : Avoir la pète : avoir la trouille, avoir peur.

Pibale (une) : Un alevin d'anguille (civelle) ; on en trouvait dans la Rouille, à Rouquey.

Pible (un) : (ou tremble) : un bolet rugueux, marron ou orangé (chez nous : la trémoulette).

Pièce (une) : (de vigne) : Une parcelle plantée de vigne. On disait aussi une vigne.

Pigasses (les) : Les taches de rousseur. On avait des pigasses quand on regardait le soleil à travers une passoire. C'est avéré, bien sûr !

Piger : Un ballon, une balle en général. On pigeait le ballon, par maladresse ou malveillance quand on l'envoyait dans un endroit d'où l'on pouvait difficilement (ou pas du tout) le tirer, sur un toit, dans un arbre...

Pigne (une) : Un bon pèt, un coup qui laisse des traces (au rugby des villages), mais aussi le cône du pin (ou la pomme de pin).

Pinasse (une) : Embarcation typique du Bassin d'Arcachon.

Pique (la) : Aller à la pique aux cerises, c'était aller les cueillir sans autorisation, en essayant de ne point être vu...
Pour être tranquille, un volontaire faisait le pèt.

Piter :
1 – Aux berles : Disposer sa/ses billes dans le « rond » tracé au sol avant de commencer la partie.
2 – Se piter : se percher (pour un oiseau).

Plancarte (une) : Une pancarte.

Platusse (une) : Un carrelet, poisson plat pêché au filet du ponton.

Plier : (la vigne) : Attacher les astes avec du vime lors de la taille.

Poêlon (un) : Une casserole. D'où l'expression égalitaire : La poêle qui se fout du poêlon : l'un ne vaut pas mieux que l'autre (chez nous : l'infirmerie qui se fout de l'hôpital.)

Ponton (le) : Construction légère sur pilotis au bord de Garonne, dotée d'un filet (le rond en général) que l'on descend et remonte avec un câble grâce à une poulie et une manivelle.

Porte-vide-baillot : Personne chargée de déverser le contenu des baillots dans la baste.

Portès : Portets.

Quai (le) : Plateforme en ciment (ou en briques) sur laquelle a été montée une grue chargée de soulever et déposer les douils qui seront ensuite transportés au chai disposant des installations requises.A la Tuilière il se trouvait au bord de la route, au bout de l’allée qui menait à la maison. C’est suite à une vive altercation avec M. Roché, le propriétaire (mari de tante Jeanne, une sœur de Titile) que nous quittâmes la Tuilière pour aller à l’Estebelingue.

Quiquette (la) : Le pénis des enfants (mâles).
Papa nous avait appris une comptine dont Jean-Claude s'est souvenu :
Jésus-Christ a une quiquette
Pas plus grosse qu'une allumette
Il s'en sert pour fair' pipi
La quiquette de Jésus-Christ.


Rapiète (une) : Un lézard des murailles (notre cicouláne).

Raque (une) : (sale en général) : Une méchante personne que l'on déteste, et même plus.

Rat (un) : Une marque bleue sur la peau, faite en se pinçant fort, avec un outil quelconque muni de poignées, manipulé maladroitement. Ca peut arriver aussi en serrant trop fort un objet, métallique de préférence.

Rebomber : Rebondir (en parlant d'une balle, par exemple).

Rège (une) : Un rang de vigne.

Régoin (un) : Un pistolet.

Rendre (se) : (quelque part). Aller (existe en français) mais aussi rendre coup pour coup (dans une bagarre, quand on est agressé).

Replat (un) : En parlant de champignons, une zone plus ou moins grande où ils prolifèrent.

Rester : Habiter.

Rimer (se) : S'irriter la peau contre une surface rugueuse (mur, graviers...)

Ripes (les) : Les copeaux de bois (qui, à Rouquey, parsemaient le sol de l'espace que Pépé Henri s'était aménagé dans notre maison, et de l'atelier de M. Biron, le tonnelier). Jouer ripe : s'enfuir (voir attraper à courir).

Roule-barrique : (jouer à) : se laisser rouler sur une pente ; jeu d'enfant.

Roupic (un) : (ou roupit) : un petit oiseau.

Royans (les) : Les sardines. A Bordeaux, « à la charrette », les poissonnières vantaient à tue-tête la fraîcheur et autres vertus des « Royans d'Arcachon ».

Sangrote (la) : Le lézard des murailles (comme rapiète).

Sarcle (le) : La serfouette, outil du jardinier constitué d'une partie plate et de deux pointes. (voir sarclet).

Serments (les) : Les sarments (de vigne).

Serrer : Ranger, mettre de l'ordre.

Soleil (un) : Faire un soleil : Tomber en se renversant, se retournant, un saut (très) périlleux arrière, involontaire et exécuté en partie seulement. La réception est brutale et non académique. (Voir faire capucine).

Soufrage : Voir soufrage des barriques.

Soutirage : Voir soutirage des barriques.

Sulfatage : Sulfatage de la vigne.

Tâcher : Tâcher moyen de faire... Injonction (ou tentative) : concerne une tâche à accomplir (Tâche moyen d'arriver à l'heure ! )

Talín, talán : (aller) : se déplacer sans trop se presser.

Tantôt : L'après-midi : il est arrivé tantôt.

Timbre (le) : La sonnette du vélo.

Tirer :
1 – Les cavaillons : avec la bêche, dégager les ceps de vigne de la terre déposée par la charrue (décavaillonner).
2 – le lait : traire.

Tonnes (les) : Affûts de chasse du Bassin d'Arcachon.

Torgnole (une) : (ou torniole) : Sens commun : un rébire marioun (énorme gifle). En Gironde, c'est aussi un gros furoncle, un panari...

Toucher : Voir main.

Trantoler (se) : Flemmarder, s'occuper à ne rien faire.

Tremble (un) : Voir pible.

Tricandilles (les) : La tripe de porc (la tripette, chez nous) avec le grenier (chez nous, le béret).

Tride (une) : Une grosse grive.

Trogues (les) : Les éperlans du Bassin d'Arcachon.

Valdingue (un) : (parfois baldingue)  : Une « belle » chute !

Vélo : En vélo ou en bicyclette ; pour à vélo ou à bicyclette. « Je suis été à Langoiran en vélo ».

Vendangeons (les) : Petites bêtes piqueuses (le mot existe en français) ; larves d'un acarien appelé trombidion.

Vendangeurs (les) : Petits rougets du bassin d'Arcachon. Au féminin, les vendangeuses sont les asters d'automne (mot français surtout utilisé en Aquitaine).

Ventrèche (la) : Lard et maigre de porc vendus en petites tranches (poitrine et ventre de porc).

Vime (le) : L'osier. Désigne aussi la fine baguette dont on caresse les jambes / mollets des enfants peu sages ou récalcitrants (voir oussine) ; servait aussi à plier la vigne.

Vis (un) : Masculin bien singulier pour désigner une vis.