Anneau gascon Pyrénées

Lourdes / Lorda

- Vincent P.


 

Bona anada !

Bona anada ! Boun’ anade !

Lourdes était étonnamment dynamique en ce soir de la toute fin du mois de décembre, du moins autour de la simili-ceinture de boulevard du XIXème siècle qui contourne la vieille ville (déjà un premier déplacement des activités en périphérie !), et pour peu que l’on aime l’architecture industrielle du siècle en question, les halles - qui sont les anciennes halles de la place Esquirol à Toulouse, comme un symbole de midi-pyrénéïsme avant l’heure - avaient jolie allure.

2018 est donc derrière nous, et ce fut une année riche en événements. Des événements de l’actualité, en direct sur nos chaînes de télé, en continu désormais, dont ces deux derniers mois, la fameuse affaire des Gilets Jaunes : difficile de savoir s’il faut s’en réjouir ou le déplorer, mais le phénomène de périurbanisation et d’étalement urbain, que nous dénonçons bien souvent sur Gasconha.com, et avec eux, la civilisation pavillonnaire, ont trouvé une traduction associative, ou à tout le moins médiatique.

Qu’émergera-t-il de ce mouvement, véritable auberge espagnole ? Difficile de le savoir : l’on pressent qu’en moyenne, le fait identitaire local n’est pas le fort dudit mouvement, aux positions souvent jacobines, mais il se dit que ça et là, l’on a vu émerger après quelques semaines d’occupation des ronds-points et des péages d’autoroute (la "France moche"), au milieu du drapeau français, les drapeaux basque, catalan ou breton. Qu’en sera-t-il de la Gascogne ?

Difficile dans ce contexte d’affirmation des monstrueuses régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie pour la Gascogne d’exister, d’autant que les grandes régions communiquent à tout-va et cherchent à ancrer les esprits. Cependant, quelques années après la réforme territoriale qui a tant chamboulé nos territoires, enfin émerge un discours critique : mise en avant de l’aberration des fusions des régions notamment sur le plan financier, contestation en interne de l’Administration face à un si vaste espace, grogne des élus, ...

Les solutions existent pour que la Gascogne, ou du moins les Gascognes, trouvent à exister à nouveau : ce fut l’objet de notre intervention à la seconde Amassada de Labastide-Cézéracq (64), à l’automne dernier, autour des outils institutionnels de l’aménagement du territoire (pays, communautés d’agglomération, ...). Et ce sera l’objet de notre réflexion pour l’année à venir : c’est ce que nous avons acté pour partie lors de l’Assemblée générale de Région Gascogne Prospective en décembre à Pau (64), qui donnera lieu à communication de ses débats prochainement.

Nous n’oublierons pas pour autant notre cœur de métier : articuler la culture gasconne, sa langue, avec ses paysages et ses bassins de vie. Qu’est-ce qu’être gascon au pays des Gilets Jaunes ? Nous avons nos idées, qui toutes tournent autour de la récréation d’un sentiment de vie communautaire. Nos aïeuls avaient déjà le concept : la bastide ! Vivre la Gascogne, au cœur des bourgs, sous les arceaux d’une place centrale, dotée de commerces. C’était un peu ça, Lourdes l’autre soir : généralisons ce modèle !


 

Grans de sau

  • Un "Adischatz" au bas d’un message Facebook du gilet jaune Keke HD !
    Bon, je copie l’extrait, parce que l’insertion du message entier (que je tente plus bas), j’ai remarqué que ça passait d’une manière aléatoire dans les grans de sau :
    « Adischatz un Gilet jaune en colère et non casseur. »
    https://www.sudouest.fr/2018/12/31/video-gilets-jaunes-a-bordeaux-frappe-et-mis-a-terre-un-photographe-porte-plainte-5696828-4344.php

  • Dès le début des premières manifestations on a vu de très nombreux drapeaux . Pas de banderoles ,ou des logos , représentants des partis ou des syndicats ...
    Tout d’abord le drapeau Français, mais également des drapeaux que certains appels ’’ régionaux ’’ et moi ’’ identitaire ’’ . C’est les drapeaux de la rébellion ?
    Le drapeau Breton était très présent ( il est présent partout ...), mais également on peut saluer le grand retour du Rot un Wiss , du drapeau Provençal , Basque ...
    J’ai pu voir également un ou deux ’’ croix de Toulouse ’’ , des drapeaux de la Picardie dont les experts de BFM on confondus les fleurs de lys avec un drapeau royaliste ...et des drapeaux de la Bourgogne , dont un a été brulé par des manifestants qui l’on pris aussi pour ce qu’il n’est pas ...des drapeaux de l’Union Européenne qui on subit le même sort ...
    Et le drapeau de la Gascogne ? Lui ,il semble qu’il soit resté dans les cartons ... Maigre consolation : les pseudo logos des nouvelles régions aussi ...
    C’est le grand retour des drapeaux sur la scène public ? De nouveaux on hésite plus à sortir ’’ son ’’ drapeau pour marquer ’’ son identité ’’ ?
    Alors profitons , sortons nos couleurs Gasconne , montrez les , et réclamez auprès des institutions , mairies ,départements,musée ,particuliers le retour des drapeaux ...Lequel ? Gascon bien sûr !

  • Nous assistons à la fin pitoyable du "modèle français" dont il ne reste plus que le pire : fonctionnarisme, administration par le haut confiée à des spécialistes hors-sol, poids écrasant des mégapoles, ruine d’un monde rural qu’on ne peut même plus qualifier de "paysannerie", soumission des élites locales au modèle central, ruine du civisme, verbosité des clercs, égoïsme des milieux. Voici la France prise dans ses contradictions.

    Aucune offre politique ne répond à ce mécontentement (qui ne concerne qu’une partie de la population, les fameuses périphéries). C’est en partie le résultat d’une libération de la parole sur Internet. S’il existait en France des partis autonomistes ou des mouvements régionalistes organisés et sérieux, ils auraient un boulevard devant eux. Mais si l’on peut espérer que les événements profitent à Unser Land en Alsace, en dehors il n’y a pas de relais. Particulièrement, la Gascogne est un vide. Cinquante ans de retard et personne ou presque pour poser la question régionale au fond. On peut donc penser que les troubles actuels profiteront une fois de plus au étatistes, puisqu’au fond l’Etat omnipotent n’y est pas attaqué pour ce qu’il est.

    C’est toujours la faute des autres (’L’Europe’, ou l’entité "ils" qui joue un si grand rôle dans l’imaginaire dit national), alors que le mal est la nature même de la société française, depuis très longtemps, depuis des siècles. Le peuple qui souffre et s’indigne est coincé, il n’a pas la clé.

    Bonne année.

  • Pour faire écho à Pierre Torné, j’ai vu dans les rues de Bordeaux lors de deux samedis "Gilets Jaunes" le drapeau corse à deux reprises mais jamais ni drapeau à léopard d’Aquitaine, ou écartelé gascon ou croix de Saint-André ou tout autre emblême régional de chez nous...
    Malgré une certaine compréhension pour eux (Gasconha.com n’a-t-il pas évoqué les zones périphériques, la souffrance du monde rural et des petites villes longtemps avant que ces thèmes ne sortent dans les journaux ?), je n’ai pas prévu d’enfiler un gilet jaune et de brandir nos drapeaux ; mais qui sait !

  • Sur un site écolo ("Les amis de Bartleby") ,manifestement imprégné des pensées de Cornelius Castoriadis,de Jacques Ellul et de Bernard Charbonneau -ces deux derniers enfants illustres de la Gascogne- , à voir les noms qui paraissent en bande droite du site,un article des"Gilets Jaunes gascons" ; je crois y déceler une "patte" soustonnaise mais je peux me tromper :
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2018/11/29/gilets-jaunes-gascons-%e2%80%afmacron-demission%e2%80%89-oui-et-apres%e2%80%89%e2%80%af/


Un gran de sau ?

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