Mon français régional hérité

- Gaby

Voici un article un peu expérimental qui fait le tour des mots et expressions francitans/franscons dont j’ai hérité par ma famille. J’y inclus des mots entendus sur le tard.

Evidemment, je passe rapidement sur les tournures régionales : « ça sent à... », « je l’ai vu, à lui », « je t’ai gagné », « je me mets le blouson », « faire à » (+ jeu) « préférer... que », « à la poche », "sortir" pour "enlever"...

Je passe aussi rapidement sur les banalités régionales du genre : eh bé, tè, oh enqui/anfi, poche, chocolatine, embauche(r)/débauche(r), ça daille, palombe, palombière, lagune, airial, pibale, cruchade, pigne, pignada, être trempe, caguer, tourtière, pet, drolle, gueille, talanquère, gabarre, garbure, piperade, pastis (landais), cagouille, aillet, tricandilles, aiguise-crayon, baïne, hapchot, festayre, gnaquer, avoir le gnac, bastide, merveilles, cannelés, ventrêche, sanquette, cabane tchanquée, pinasse, tourrin, garluche, mascaret, échoppe, melon d’Espagne, cingle, chabrot...

Je ne parlerai pas non plus des questions de prononciation.

Et bien sûr, je m’efforcerai de ne pas mentionner les mots ou expressions qui ne me viennent pas ou possiblement pas de la famille. C’est le cas de mots que j’ai pu lire ou entendre tout jeune, par exemple :
Rouille, mot typique des Côtes de Bordeaux qui y désigne un petit cours d’eau généralement temporaire au fond d’un vallon en V, que j’ai eu l’habitude de lire sur les cartes IGN locales ; je ne dis pas « un ru » ou « un ruisselet » car il n’y a pas pour moi la connotation de vallon et de cours d’eau temporaire ; il en est peut-être de même pour estey.
Ripataoulère, ce fameux type de groupe de musique de rue où j’ai fait mes classes.
Baragane, appris à l’adolescence dans les livres (mais par la suite confirmé par mon grand-père) et utilisé fréquemment depuis que j’en ramasse.
Aubarède, sans doute lu dans des livres.
Etc.

Premièrement, les mots hérités, disons « dès le départ » ou « sans que je me souvienne depuis quand » :
Abat d’eau "averse".
Ach ! : alors celui-là, il est amusant : ma mère s’exclame ainsi quand elle se fait éclabousser. Or j’ai trouvé atch dans le même sens en oc toulousain !
Eh adieu ! : se dit toujours avec « eh » ! Mon grand-père ne disait jamais « salut ». Il saluait ainsi systématiquement les animaux, ce qui fait que je n’ai jamais fait autrement : dire « salut » à un animal sonne très étrange à ma bouche !
Allée (de vigne) : c’est ce qui me vient spontanément, confirmé ensuite par un habitant de la commune.
Avoir de quoi "avoir tout ce qu’il faut, avoir le nécessaire".
Berlon (peut-être aussi berle) « grosse bille à jouer ». Enfant, je ne savais même pas que c’était régional.
Biscouette "zigzag", plus généralement tout ce qui est tortueux, frisé...
Blaguer comme faux ami : mon grand-père le disait plutôt avec le sens de « bavarder ».
Boudiu : à prononcer bouuuuu diiiiiiiiou ou oooh bounn diiiiiiiou (ma mère).
Boufiole "bouton (piqûre), ampoule", j’ai toujours connu ce mot mais pas sûr qu’il vienne de la famille.
Bourrier « ordures » : « mettre quelque chose au bourrier ».
Bourrut « vin nouveau ». Chez nous, on dit bien le -t final alors même qu’en Gironde on parle généralement de « bourru ».
Cagade "bêtise".
Cagnas « gros chien ».
Caguère « diarrhée ».
Capèt « chapeau ».
Cèpes (aller aux) : on me dira que ce n’est pas forcément gascon, mais pour moi ça veut dire « aller chercher des champignons comestibles » (sens générique de cep au moins en nord-gascon, vu qu’en sud-gascon il y a camparòu pour « champignon », en périgourdin/guyennais potareu, botareu, en languedocien campairòl etc.).
Chibrer « esquinter ». Celui-là, je ne crois pas l’avoir reçu de la famille, mais j’ai l’impression de l’avoir toujours connu et de l’avoir toujours pris pour de l’argot, avant de me rendre compte que c’est un mot gascon, cf. xibrar, deixibrar en bordelais, et plus récemment encore je découvre l’étymologie lat. separare, cf. limousin/périgourdin eissebrar, eissibrar « déchirer ». Je me souviens d’un Bazadais qui disait s’être « chibré le dos ».
Congo : type de danse.
Crasquiller « crisser » (spécifiquement comme des feuilles mortes). Ma mère dit ça, et j’ai découvert par la suite que ça voulait dire « croustiller » en oc.
Croire (s’y) « se la péter » : pas sûr que ça soit spécifiquement d’oc. Ailleurs « se croire, s’en croire » qui sont peut-être davantage d’oc.
Décaniller « faire tomber » mais aussi « abattre, tuer », y compris au sens figuré, et surtout dans des sens particuliers : ça va décaniller ! « y a des têtes qui vont tomber ! », ça décanillait « ça tombait comme des mouches »...
Entamer (s’) « se blesser ». J’ai cru comprendre que c’est un régionalisme mais pas sûr.
Entraver (s’) « trébucher, s’empêtrer ». Un grand classique. Entendu dire par une camarade aveyronnaise, aussi ! Voir la carte de répartition de M. Avanzi.
Escagasser (s’) : je mentionne ce cas particulier même s’il n’est pas exact : ma mère l’utilise à la place de s’escaner !
Faire suivre « apporter ».
Garrut "costaud, robuste".
Gratère : dans avoir la gratère !
Gratton : ça a toujours désigné pour moi celui de Lormont (avec pas mal de maigre), et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que dans d’autres régions c’était tout autre chose !
Grave : plus précis que « cailloux », utilisé comme collectif, pas pareil que « gravier » qui pour moi rappelle quelque chose de petit genre gravillon. Bref la grave c’est la grave !
Jalle : ce type de cours d’eau de la palus bordelaise.
Joutes « bettes ». On a toujours dit uniquement « joutes » chez nous.
Lapinot en disant le -t, ainsi disait mon grand-père.
Macher « meurtrir ». Ma mère : « les pommes sont toutes machées ! »
Mail (au) « au boulot ». Apparemment pas connu hors de Gironde ! Pour Nicole Laporte (de Beaulac) c’est de l’argot et non du gascon bazadais.
Mayade : ce fameux type de fête où l’on plante le mai, au son du fifre et du tambour.
Mounaque ?
Mouquire « morve ».
Pallichot "pâlot" et maigrichot "maigrichon". Prononcer le t, bien mûr.
Piche-biste (m.) « culotte fendue ». Elément du costume folklorique de Lous Réoulès dont ma mère fit partie.
Pin franc « pin parasol ». J’ai découvert tardivement que ce terme est bien localisé aux départemetrs littoraux !
Pinter « picoler ».
Piple « bolet rugueux ». A chaque fois que je dis ce mot dans la région, on me reprend en disant « pible ». L’ALG montre bien « piple » uniquement en Sauternais.
Pister "surveiller".
Pit (au) « toujours prêt » (quelqu’un).
Potoc « tas » : mot typiquement maternel qui n’est pas sans rappeler le marmandais patòc.
Puiser « prendre l’eau » (chaussues). Aussi a pusat ! J’ai découvert ensuite que c’était aussi présent dans des régions d’oïl.
Ramasser « cueillir » (même si c’est sur l’arbre). Je n’ai pas l’habitude de dire « cueillir des pommes », en fait !
Risquer + verbe à l’infinitif. Voir les discussions déjà tenues ailleurs. Nicole Laporte connaît cette tournure en français mais elle semble rare ; en tout cas, on ne dit que comme ça dans ma famille, si bien que je n’ai découvert que récemment que « risquer de » est la forme « normale ».
Sauce « ragoût ». C’est tout au moins le sens saintongeais (FEW).
Tignous « teigneux ».
Trempic (faire) « faire trempette » ou « faire une collation avec des mouillettes ».
Vime « osier ».

Deuxièmement, les mots appris ou entendus en famille plus tard, à partir de l’adolescence :
Aubarasses « esgourdes ».
Baste « comporte ». Mais il me semble que mon oncle l’a utilisé pour désigner un autre récipient.
Bertoles : le fameux jeu traditionnel avec des bâtons, que mon grand-père pratiquait dans la campagne de la banlieue bordelaise d’avant-guerre.
Bourrat « coup, bourrade ».
Brogne « bosse » (hématome).
Cacaillotte (à) « à califourchon ». Cf gascon a carcalhòta.
Cac(o)ugne « tacot ».
Cacoye (en tant que chafre)
Catalan « lactaire délicieux ».
Charron "moule" et royan "sardine", du temps de mon grand-père.
Etre à sa main "être à son aise" (ma mère). Je ne sais pas si c’est régional.
Garraille « jambe » et garrailler « agiter les jambes ».
Gate « alose feinte ».
Goudale : synonyme de chabrot du temps de mon grand-père.
Gringoner « faire le ménage », du temps de la jeunesse de mon grand-père.
Ligagne « chassie ». Forme avec -i- typique des Graves.
Lisser "repasser" (habit).
Mangane "voyou".
Matte « digue », mot venant de mon grand-père du temps où il habitait Marmande dans les années 1950.
Miques : les fameuses (enfin, façon de parler) boules de pâte bouillies landaises.
Pain d’oiseau et pain de serpent : respectivement les fruits de l’aubépine et le gouet, en gascon du Bordelais pan d’ausèth/audèth et pan de sèrp. Du temps de mon grand-père.
Par côté « à côté ».
Pélut, je crois avoir entendu mes oncles l’utiliser, pas sûr.
Pique : la pique aux pommes « la cueillette des pommes », mais plus dans le sens de glaner, chaparder.
Pougnaquer : connu par mon grand-père dans le sens de ponhicar « pincer + tripoter » plutôt que de ponhacar « rouler en boule ».
Rège "espace entre les rangs de vigne".
Sangogne « lézard », mot bordelais connu par mon grand-père. Il connaissait aussi sangougnas qu’il reliait à « sans goût » !
Tchuquer « picoler » (ou tiuquer ?)
Tiaouèque (en tant que chafre)
Tiaper « bouffer ».
Tioc « trempé ».
Touton « tonton », du temps de la jeunesse de mon grand-père.

Expressions gasconnes :
As bis passat lou baloun ? J’ai vu par la suite cette expresssion dans un livre, et si j’ai bien compris ça se disait en voyant une femme enceinte.
Coum tu !
Lou can goulut et lou gat
M’estoun’ré (ma mère)

Passer par maille « passer à la trappe, passer inaperçu ». Je ne sais pas si c’est vraiment régional, il me semble que c’est connu dans le nord-ouest de la France. En tout cas ça ne semble pas spécifiquement gascon.

Chenille : je me suis surpris un jour à dire ça pour "chaton" (d’arbre). Ca m’était venu naturellement... et en gascon c’est canilha !

Des expressions avec des lieux :
Envoyer quelqu’un à Cadillac : chez les fous.
Si on te disait de te jeter dans la Garonne, tu le ferais : pour quelqu’un qui ferait tout ce qu’on lui dit sans réfléchir.
à Pampelune : endroit éloigné.

Quelques particularités toponymiques :
Nizan-Gare pour Le Nizan-Gare.
Pian pour Le Pian-sur-Garonne.
Saint-Pey pour Saint-Pierre-de-Mons.
Saint-Sym pour Saint-Symphorien.
Précisions Fargues de Langon, Savignac d’Auros.

Spécifiquement du côté périgourdin-saintongeais :
Empruner, emprunant « embêter, embêtant ». Typique d’un de mes oncles, jamais entendu dire ailleurs. J’ai découvert que c’était un mot périgourdin ; aurait-il été transmis par la famille de ma grand-mère ?
Massepain : en tant que gâteau et non pâte d’amandes comme en français standard. Je le place ici parce que ma grand-mère avait appris la recette, paraît-il, de sa grand-mère, qui la tenait de ses voisines périgourdines.
Pilo « tas » (cf mon oncle). Curieusement sans -t contrairement à « bourrut », ce qui me fait dire que ça doit venir du Périgord.
Quichenotte : la coiffe saintongeaise, accompagnée évidemment de l’étymologie populaire « kiss not ». Ce n’est pas d’oc, mais bon la famille de ma grand-mère vient de la limite Périgord-Charentes !
Vignoner ? : entendu dire un jour par ma grand-mère, dans le sens de « provigner » ou « marcotter » ou un truc du genre ; mais après l’avoir réinterrogée une autre fois, elle ne semblait plus connaître. Rien trouvé dans les dictionnaires, ça reste donc un mystère.

Grans de sau

  • Mounaque = poupée et/ou pansement au doigt.
    Et l’as bis passa lou baloun ? =Quand un joueur de rugby se fait feinter ou quand un essai est marqué, pour se moquer.

    Gringonner, un Michel Morin, couniller, touille !! (au loto) etc...

  • Oui je connais les sens de mounaque, mais c’était une auto-interrogation à savoir si ce mot m’avait été transmis familialement.

    C’est quoi, touille ?

  • Remue !!! (les boules) Quine !!!!

    Je me suis mangé la pomme et je me suis mis le chapeau. Je suis été à la plage. Je suis abonné à Sutt Ouess. Le clup de ruby.
    Putain de moine, ce mangane !!
    O anfiguèille ! Anqui !! Antchouzigue !!

  • En parlant de rugby, quand je jouais en cadet, contre St Martin de Seignanx, un type m’avait fort gentiment foutu la tête dans le gazon en me disant : "regarde le planchot".
    Voilà, c’est ce jour-là où j’ai appris le sens de ce mot.

  • "Tu me la lisses la robe, Maman ?" ce que disait la voisine de la rue Aimé Bourdier à Arcachon le samedi soir quand elle allait au bal !
    "Quine !" criait mon père quand on jouait au loto et qu’il avait une ligne complète de numéros, il disait que dans son enfance Arcachonaise c’est ce qu’on criait au loto dans le quartier Saint Ferdinand, ma mère Auvergnate disait que c’était pour tricher car cela n’existait pas dans le "vrai" jeu !
    "Quelle mounaque !" toujours sous forme exclamative pour dire quelle empotée.
    "S’habiller comme une soustrouille", quelle soustrouille ! pour dire mal fagotée.
    "Il faudra passer la gueille dans la cuisine !" pour dire la serpillère.
    Le "cougnic" de la baguette de pain qui m’était réservé...

    Les "galips" dont on remplissait des sacs de jute pour aider ma grand mère à allumer la cuisinière l’été.
    "je me la mange, moi, la pomme"

    "Clumer" à cache-cache, personne ne comprenait à Paris en octobre.
    "bai-ten cagar à la bigne e porta me la clau", ou approchant.
    et une comptine "adishatz brigade, adishats canaille "
    Moi aussi j’ai hérité d’Arcachon et de Chalosse des expressions en français régional dans ma petite enfance.
    Pour les dernières ce sont des sons qui me restent et pas des mots ni du sens et de la précision grammaticale.

  • tchounquer est un mot qui revient à tous les repas.

  • Adiu Gabí,

    J’aimerais rajouter en vrac à ta très intéressante liste quelques mots et expressions employés jadis à Marmande, et aussi ailleurs dans la vallée de la Garonne, les uns empruntés au gascon et d’autres au français :

    se faire estamper : se faire gruger en payant quelque chose plus cher que ça ne vaut.
    castamé : âbimé, avarié, vérolé → ces fruits sont castamés
    chibrer  : bousiller, briser
    entougner : bourrer (en parlant des aliments)
    gardale : récipient pour un plat cuisiné au four ou à la cheminée
    cougnagne / coucouille : femme un peu niaise
    casser les berles : casser les « bonbons »
    casse-berles : casse- « bonbons »
    légagne : chassie
    tirer la légagne : faire la grasse matinée
    bader : rêvasser
    bader quelqu’un : être fasciné par quelqu’un
    patoc : tas
    lessif : eau savonneuse ayant servie au lavage du linge
    sanquette : préparation culinaire avec le sang récupéré lors de l’abattage de la volaille
    sanlusette : lézard des murailles
    mascagner / s’en voir : galérer
    mascagner quelque chose : âbimer, esquinter quelque chose
    coite : matelas de plumes
    brougne : bosse occasionnée par un coup
    être trempe de sueur  : être en sueur, en nage
    coucouler : dorloter, cajoler
    canton : carrefour, croisement
    choune : sexe de la femme
    se faire broquer : se faire "mettre" en parlant d’une femme
    cacare : gitan
    missard : vagabond, pauvre hère
    se calciner : se décarcasser
    cagade : erreur, maladresse
    pougnaquer : tripoter quelque chose sans soins, mâcher des fruits en les tripotant
    gueille : chiffon, haillon
    margagne : défaut dans un tricot
    drolle : enfant, gamin, gosse
    toupin : soupière
    faire à la balle : jouer à la balle
    clumer : fermer les yeux à cache-cache
    charron : moule
    royan : sardine
    chancre : petit crabe -> être foutu comme un chancre
    mouquire : morve
    rester pité : rester debout
    giscler : jaillir / éclabousser / pousser des cris stridents -> je me suis fait giscler de l’eau et je suis tout trempe
    anti ! / antigueille ! (juron)
    tourin : soupe à l’ail
    mornifle / revire-Marion : gifle, soufflet
    se sang-glacer : prendre froid
    lisser  : repasser le linge
    boufiole : gros bouton sur la peau
    ragougnasse : mauvaise cuisine ou... mauvaise cuisinière
    baragane : poireau sauvage
    pain goussé : pain frotté à l’ail
    cantine  : bombonne
    guingasson : clou de tapissier
    trouver à dire / trouver de manque : regretter quelqu’un ou quelque chose qu’on a perdu
    se faire caguer : se faire chier /s’emmerder
    se prendre une nane : s’enivrer, se soûler
    s’être chopé la castapiane : avoir attrapé la vérole

    Et la liste serait loin d’être exhaustive !

  • Beaucoup de ma grand-mère qui était née en 1909 à Aurice, de mon père, et d’autres entendus à droite à gauche dans le Born.

    cagnot  : surnom affecteux
    péluc  : idem
    le mien chéri
    mitche  : mi-cuit
    escoupitiot (escopichòt ?) : ramequin
    matuagne  : macha hanha – vaillant
    hagnous  : boueux
    des « tinte hiu » : nom de plante
    une « bourruque  » : gale du chêne
    un guirguit  : un gribouillis
    breugue  : quelqu’un de très/trop bavard
    carquiu  : quelqu’un de pénible, de lourd
    du moussèt  : du jambon
    un pork  : porc avec le « c » prononcé (mon père)
    le beuch  : le ballon
    la beuchigue  : idem
    du peuch  : du poisson
    clumer  : pour cache-cache (à l’école primaire)
    hastiau  : dégueulasse
    un tabanas  : quelqu’un de dingue
    pèc  : il est pèc
    patchoc  : maladroit
    couillon de la lune
    hilh de pute
    hilh dou diable
    lou capèt sou cap
    le bourc  : le bourg
    il a « peuté  »
    dià  !
    Aller à Gastes => aller très loin
    du pain « blous  »
    bèn aquí coche
    bèn aquí lou can
    Goaita-te (mon oncle)
    Hèi shau
    un chic (quasi « in tyik »)
    Diu biban !
    Un « carcan  »
    une « guitoune  »
    une « tone  » 
    les « tia-tia » = des grives
    les « tchitchoun  » : les graisserons
    de la « tchitche  : de la graisse
    de la pamparre  !
    Un « tyap  » (chap) : un pique nique
    un « rigoton  » : un gueuleton
    le « bourrier  » : déchetterie
    le « bourreut  » : le « bourru »
    garrut : costaud
    tchisclèt  : lui, il est « tchisclèt »
    « saouce de mus » : ma grand-mère le disait en regardant Santa Barbara, quand ça s’embrassait goulument !
    Gouilit  : boire une gouilit
    Atau  : un poisson atau
    « le morpègue  » me passe dessus : j’en ai des frissons
    «  ça me souvient  » : entendu en Chalosse par des gens dans les 25 ans (il y a presque 15 ans !)
    « piter  » : pintar
    bidau  : trycholome équestre
    une « lagagne  » : chassie
    un lagagnon  : coquillage
    Soustrouille  : il est "soustrouille"
    une « burne  » : coquillage pour appeler à la pêche à la pinassse
    des surnoms de gens au rugby : Peulhine, Pitche, Bitche, Tite, Titou, Mounic
    Et tant d’autres que j’oublie...

    Et un entendu à Nistos, que je trouve assez magnifique : « t’as plié les assiettes ? »

  • E adiu Danièl, tiens du coup j’en ai oublié quelques-uns. Je suis content de voir que "castamé" est connu en Marmandais ; je l’ai entendu dire une fois par un Landais installé en région bordelaise ; je trouve ce mot mystérieux.

    Choune, que j’ai longtemps pris pour du pur gascon, n’est autre que de l’argot français issu de l’arabe comme je l’avais découvert ici : https://fr.wiktionary.org/wiki/choune. Cela dit, le bordeluche s’en est bien emparé avec les dérivés chounasse, chounagasse... Castapiane n’a pas l’air très gascon non plus (https://www.cnrtl.fr/definition/castapiane)

  • Bon bé il a du succès, cet article !

    Je vais ajouter des trucs qui me viennent non pas de la famille mais entendu autour de moi :

     anguile pour "anguille" (notre ancien voisin).
     aouite "molinie" (une femme de Pissos).
     aste dans plier les astes "bois taillé long de la vigne" (un viticulteur de Camblanes).
     avoir la dernière (je crois) "avoir le dernier mot" (un jeune Réolais).
     barricot "tonnelet" (un jeune Bazadais). Prononcer le t.
     barrot "bâton" (une femme de Cérons, la 40ne). Prononcer le t.
     bartail "bazar, barda" (un jeune Bazadais).
     boufiole "bouton d’insecte" (une camarade de Floirac).
     broc "épine" (un technicien de labo à Langon).
     brulote "picride fausse-vipérine" et pignerèou "fruits de la bardane" (un vigneron de Haux).
     bugade "lessive" (d’autrefois) (en Bazadais).
     cacugnette ça c’est mon moniteur d’auto-école qui le disait.
     cagnot "chiot". Prononcer le t.
     ça cagnote "ça se propage (marcottage)" (une Marmandaise).
     cahiner (une femme de Cérons, la 40ne).
     castamé "abîmé" (fruit) (un Landais installé à Bordeaux).
     cheyrot "tabouret" (un jeune Bazadais). Prononcer le t.
     chibaou "cheval" (un camarade de Toulenne).
     clotte et trompe "doline" (respectivement région de Targon et un habitant de St André du Bois)
     couarrères "petites bricoles, bouts de tissu" (un jeune Bazadais).
     demyeure (sans article) pour "une demi-heure". Je dis cependant "une demyeure".
     gerbaude "fête de fin de vendanges" (une femme de Cérons, la 40ne).
     gisquer "éclabousser" (un vieux Bazadais).
     gringon "fragon" (une élève de l’école d’Illats !).
     de guingoï "de guingois" dixit le plombier.
     guite "meuf, poule" (un camarade de Toulenne).
     lape "persil sauvage" (une dame de Loupiac).
     maragane syn. de baragane (une viticultrice du Réolais).
     les mey-mey "les CSP+" (M. Billa, maire de St-Macaire).
     ne pas y aller de flemme "... de main morte" (un de nos adjoints au maire, originaire de Périgueux mais Girondin depuis longtemps).
     pésillon "luzerne" (à Verdelais).
     placiòt "petite place, emplacement" (un jeune Bazadais). Prononcer le t.
     pouchiw : dit par un Bazadais, la 40ne, mais je ne sais plus si c’était "sors-toi du pouchiw" ou "être au pouchiw" ; il disait ça à son drolle.
     prendre le bouilli "se mettre en colère" (une femme de Cudos).
     rabuche "ravenelle" (une viticultrice du Réolais).
     ragasser "avoir du mal" (manuellement) (une femme de Cudos).
     roncler "ronfler" (une aide-soignante, je crois, vers le Bazadais).
     si (de) par cas "au cas où, si par hasard" (plusieurs personnes en Bordelais et Bazadais).
     tampouiller (y tampouiller dedans) "patauger" (un Bordelais).
     tiaoupisquer "patauger" (un camarade de Léogeats).
     trifoulet "luzerne"
     trombe "doline" (un homme de St-André-du-Bois).
     virouner "tourner" (une camarade de Floirac).
     s’en voir "galérer" (une viticultrice de Ste-Croix).

     En Bazadais : oun ès ? - coun coum lou bit d’un aze

  • "Ça me fait deuil" . =Je regrette... Qu’em hé dow .

  • Comme une réminiscence du passé, j’utilise toujours la forme régionale "peter" au lieu de la forme standard "péter". Et je prononce toujours "Camille" et "anguille" avec -ille (-ile) comme dans "ville", c’est-à-dire à l’ancienne et conformément à l’étymologie latine. De même que je prononce toujours le verbe "aiguiser" avec la diphtongue (-güí). Normal, on n’aiguise pas quelque chose pour le rendre "aigue" mais pour le rendre aigu.
    Et que je sache, au loto on dit toujours "quine !". Mais je parle de choses en voie de disparition... car depuis que je suis né le français local, comme le standard, a bigrement changé. Et "du coup", on "kiffe" ou on ne "kiffe", "alors voilà !"

  • Je m’en suis revenu (de bonne heure...) Que m’en soy tornat...

  •  Le pauvre Jacques est mort.
     Ah, et quand c’est qu’il s’enterre ?

  • "Il se fait...Laborde, Lafitte..."
    (Son nom c’est Laborde, Lafitte,etc)

  • Chez moi : "qu’est-ce qu’il est breugue !"

  • Hart : no.
    Mès lo praube papé, après que li’c aujussi damandat, coneixèva lo sens de"se harter".

  • Per un grun de sau :
    le rouspic = en pays de Buch, le lance-pierre.

  • Il est SORTI de...Caupenne. (Pour dire : Il est venu de...)

  • Breugue aussi par chez moi.

    2 mots ou verbes que je pense d’origine gasconne :
    ȼharȼhiquer : faire le difficile surtout avec la nourriture (être ȼharȼhic)
    çà ȼhupe quand on s’enfonce un peu dans un terrain détrempé.
    ȼh = t mouillé

    2 termes que je pensais français quand j’étais enfant :
    le sisclet pour fermer un portail
    la piùle pour des sifflements dans la poitrine du type asthme.

    32....65

  • "sorti de" = "né à "
    loquet qui ferme le portail : flisquet

  • Oui, aigüiser j’ai rarement entendu dire autrement !

  • Gojat qu’estudièvi entà Pau, e un estudiant de Fijac vienut (Òlt) que s’estonèva hòrt d’aqueth “aigüiser”, qui prononcièva eth /gui/ com en enguiserar, guit.

  • J’utilise assez fréquemment 95% des mots que tu cites Gaby. (Tonneinquais)

  • Merci pour ce catalogue.
    Puis-je ajouter que la plupart de ces mots (avec un article correspondant) se trouvent dans mon DICTIONNAIRE DU GASCON.
    En ce qui concerne piple/pible, c’est une question d’oreille et de locuteur (le b est la sonore de la sourde p même si, ici, la consonne n’est pas intervocalique).

    Voir en ligne : http://jeanlouismassourre.wixsite.c...

    • Certes, certes, mais il est étonnant d’observer que dans l’ALG le seul endroit avec piple et non pible est le Sauternais (point de Pujols/Ciron), et que c’est justement uniquement en Sauternais (où habitent mes oncles) que j’ai entendu piple. Peut-être aussi à Illats.

      Des gens de la région macarienne, du val de Dordogne et du Médoc, je crois aussi de Benauge, me reprennent en disant pible.

  • Je le mets ici tout en étant conscient que ce n’est pas du français régional, mais bien du gascon, recueilli, peut-être, in extremis* :
    https://airsdefamille.pagesperso-orange.fr/Expressions/HTML/Accueil.html
    (cliquer sur "Gasconnades" colonne de gauche)

    J’ai été content d’y trouver une digression concernant las Naou Peyros de Réaup :

    Náou Peïros (las) : Les neuf pierres : site mégalithique non loin de l’ « Etang sans fond », que Papa nous avait fait découvrir, tous deux perdus dans la forêt déjà dévastée...

    Et aussi ce men affectueux que m’a transmis ma mère :

    « Hóou mén ?… » : Question de Papa : « Oui, mon petit ? », pour savoir ce que veut l’enfant à qui il s’adresse ; pour lui faire éventuellement répéter ce qu’il a mal entendu. Affectueux .

    La page en lien ci-dessus semble de facture ancienne, et je vais la sauvegarder "au cas où".

    *J’y reconnais à 99% le gascon de Réaup (Albret néracais)

  • Du même site que les "gasconnades" que j’ai mises en lien dans mon gran de sau précédent - là, oui, on est dans le français régional, ou plus précisément départemental puisque c’est "girondin" :
    https://airsdefamille.pagesperso-orange.fr/Expressions/HTML/GIR/Accueil_GIR.html
    (cliquer sur "Mots et expressions girondins" colonne de gauche)
    C’est très gascon quand même, ou au moin d’oc, comme le bordeluche : tride, pet, mounaque, estey, se néguer, gueïter...

    Je comprends que celui ou celle qui les a recueillis était du Rouquey, commune de Tabanac.

  • "ça (t)chiste" = ça gicle, ça éclabousse (entendu quand on mangeait un pamplemousse par exemple)

  • « Gaby, ne ditz pas "hart" en francés ? »

    Ma grand-mère le disait volontiers en Français (Bordelaise d’adoption, native des Landes, son père parlait Gascon mais elle pas vraiment, à part les jurons).
    "Je suis hart", par exemple, se dit après un repas copieux, avec le H très prononcé.

  • Tiens, à propos, voici un mot qu’employait ma grand-mère susmentionnée, que je n’ai pas vu mentionné souvent, pour ne pas dire jamais : "arrevire-Marion", dans le sens de gifle ou torgnole.

    Guy Suire, dans son excellent dictionnaire, mentionne "revers-Marion" pour désigner une gifle aller-retour. Je suppose que le mot de ma grand-mère est l’origine gasconne du même terme.

  • On le trouve par ci, par là :
     Per Noste : torgnole f. (ar)reviraman m. ; (arre)viramarion. → gifle, taloche.
     Palay : arrebire-marioû ; sm. — Soufflet à revers de main ; riposte vive, violente.
     Cénac-Moncaut : Arrébiromarioun, s. m., soufflet, mot à mot : retourne-toi, Marie (plutôt : retourne-Marion).
    Heureux de savoir que ce terme a bien été transmis hors des dictionnaires.
    On trouve aussi des variantes comme hè-te-m’enlà, arrevira-t’enlà

  • Je connais, dans le même sens : ” COHAT” (couhat)

  • Tu n’as pas honte de t’habiller avec ces gueilles !
    Quelle hartère !
    Je lui ai foutu une tèque
    tu as des lagagnes dans les yeux
    Maman, Maman, il s’est coupé la jambe !
    Essuie-toi le mus
    un petit caguillot. Quelle caguère !
    Il y a des pesquits dans le bassin
    Quelle estrosse !
    Elle fait des manières, et elle culèje...
    C’est une chabèque !
    ca me fait deuil
    Il est parti dans les touyas
    quelle counine !
    tu l’as bu, le coupichot ?
    fais-lui un poutou
    Qu’est-ce que tu as comme ça à arrougagner
    Tu hougnes, tu hougnes (des vêtements)
    Il fait entounerrit
    porte-le au puchèu
    Je suis tout engraouillée
    Je m’estoumague

    ...

  • Ma grand-mère, originaire de Pissos, ne manquait pas de protester lorsque son époux s’absentait..."Et moi ? je vais rester acoucoumille comme une ânesse ???"
    Et celle-là, je ne l’ai jamais entendue ailleurs ;-), mais j’en ris encore.

  • Maque, maques.
    Mon grand père nous grondait en disant « c’est pas fini, les maques ! », ou « taisez vous un peu, les maques, qu’on s’entend plus ! ».
    Je ne retrouve pas cette acception bordelaise qui désignait affectueusement « les gosses turbulents qui courraient partout » autour de la table dominicale lorsque les hommes prenaient le pousse-café et que les femmes étaient déjà dans la cuisine à gringoner, plier les serviettes et serrer les couverts, verres et plats qu’on venait de laver, en racontant comme des pies personne ne sait quoi.

  • Oui, j’ai aussi entendu ce mot dans mon enfance à Bordeaux ,avec le même sens. Mais j’en ai cherché hier la trace dans le vocabulaire gascon et ne la trouve pas. Quelle peut- en être l’origine ?

  • =) 38
    « Mon grand père nous grondait en disant « c’est pas fini, les maques ! », ou « taisez vous un peu, les maques, qu’on s’entend plus ! ».

    C’était monard (mounard) que j’entendais quand j’étais enfant.
    Ce n’est que récemment que j’ai appris que monard = singe.
    Dans per noste : monardalha : marmaille.