Agenais guyennais Anneau gascon Gascogne médiane

Agen

L’application du critère lingüistique pour délimiter la Gascogne met Agen en dehors.
Mais l’Agenais était totalement gascon au sud de la Garonne, sauf peut-être au Passage d’Agen, et partiellement sur la rive droite (nord) de la Garonne.
Et la population d’Agen, chef lieu du Lot-et-Garonne, a dû largement provenir de l’Agenais gascon.
Finalement, ville mixte gasconne et guyennaise, et même un peu languedocienne suivant les caractéristiques de la langue d’oc agenaise, Agen peut recevoir le mot-clé "Gascogne médiane", mais peut-être pas "Agenais gascon"...
[Tederic M.]


 

 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Agen :


 

 

 

Grans de sau

  • Le dernier état de la langue d’Agen montrait clairement des traits interférentiels gascons qui ne peuvent s’expliquer que par des relations matrimoniales et ethniques, en tout cas un contact intense avec la rive proprement gasconne de l’Agenais.
    Le cas d’Agen est à ce titre semblable à celui de Toulouse, même si un peu distinct (Agen n’a apparemment jamais rayonné sur une vaste zone comme Toulouse a pu le faire sur toute la Gascogne de l’Ouest).

    Une grande étude sur le peuplement de la ville du Moyen-Âge jusqu’à l’époque moderne devrait être menée.

    Au demeurant, le toponyme Aginnum est celte (cf Agen d’Aveyron), ce qui n’a rien d’étonnant en Agenais, gascon comme guyennais.

    De nos jours, de toute façon, il serait complètement factice de proposer un projet gascon sans réfléchir à la place d’Agen.
    On ne peut pas pour la peine exfiltrer cette ville comme Bordeaux ou Toulouse : Agen est partie prenante du réseau de villes moyennes de la vallée de la Garonne autour duquel on peut peut-être recréer quelque chose de plus local.
    Je ne fais pas vraiment de différence entre Marmande ou Agen par exemple.

    Mon opinion sur Agen est largement positive, je trouve que c’est une ville assez jolie, peu mise en valeur mais largement agréable, fonctionnelle. Le quartier de l’Ermitage en bord du Canal des Deux Mers est très sympathique, tout comme le sont les faubourgs qui ne se distinguent en rien de ceux des villes proprement gasconnes comme Dax ou Mont-de-Marsan (des vasconnes, ...).

    Surtout, quand j’ai pris cette photo depuis l’Ermitage, outre que je me suis dit que la ville avait fière allure (en face, les coteaux, c’est la Gascogne proprement dite), j’ai surtout constaté que débutait là une vallée de la Garonne bordelaise. Toulouse s’évanouit.

  • Au niveau de la langue d’Agen, on sait qu’elle possédait le suffixe gascon -èr (généralisé depuis les textes médiévaux) ainsi que des palatisations type sh (voir le lieu-dit Coueche de l’Ermitage ou l’énigmatique ancienne rue Fon-de-Raché).

    Il est possible que la ville ait connu des formes gasconnes anciennes. Par exemple, la rue des Autas, citée déjà "dels Autas" en 1347. Il me semble qu’en languedocien, ce serait "altar" et non "autar" s’il s’agit bien d’autels : la vocalisation de l a peut-être été connue.

    On trouve également une rue Castéra nommée ainsi en 1962 au Sud de la ville, sans que l’ouvrage "Les rues d’Agen racontent leur histoire" n’identifie s’il s’agit d’un lieu-dit ancien ou d’une personnalité.

  • Autar peut très bien être languedocien. On trouve altar vs autar.

  • Il semble que ce soit vrai (une attestation à Saint-Léon en Lauragais), mais c’est le premier cas de vocalisation devant t que je connaisse en languedocien (devant s/ç c’est commun : cf Caussade).

    Cela étant, dès le 14ème siècle ... Soit.

  • Le maire d’Agen, Dionis du Séjour, continue à faire passer le développement de la ville rive gauche, donc côté (ex-)gascon - apparemment parce que c’est plus plat, il y avait des champs, il y a l’autoroute, et il y aura - peut-être - la LGV !
    La plupart des activités supposées motrices y sont situées, avec la zone existante "Agropole" et la nouvelle "Technopole Agen Garonne" entre Brax et Sainte Colombe.
    Le coeur historique d’Agen est considéré juste bon (potentiellement) pour le tourisme, les commerces un peu haut de gamme, les commerces de bouche, un peu d’habitat.
    Une vision très commune, qu’on pourrait critiquer comme ressortant de "l’ancien monde"...
    Alors même que les documents d’orientation ou de prospective comme Agen 2030 ne jurent que par les Transitions écologique et numérique, ils tablent aussi sur des zones d’activités consommatrices d’espace ex-agricole, et basées sur le tout-automobile (une partie notable de leurs surfaces sont des parkings).
    C’est plutôt côté Agen historique, même si ce n’est pas le côté historiquement gascon, qu’une éventuelle touche gasconne pourrait trouver sa place, dans une ville plus diverse, multi-couches et conviviale, où la créativité numérique et écologique (culinaire aussi !) pourrait se fondre dans le fourmillement des cafés et des restaurants.

    A noter quand même rive gauche : le Passage d’Agen a une partie ancienne, sans doute liée au vieux port sur Garonne, aux ruelles charmantes, très proche du centre historique par la passerelle piétonne.

  • Dans le cadre de notre veille sur Agen, une information statistique :
    La Communauté d’agglomération d’Agen comptait en 2011 environ 95000 habitants, et l’aire urbaine d’Agen (notion statistique qui repose sur le bassin d’emploi) 111 000 habitants. Environ la moitié de Pau.
    Sur les 95 000 habitants de la CA d’Agen, environ 17 000 étaient sur la rive gauche, la rive historiquement gasconne. Environ 20%. Pour ce qui est de l’aire urbaine, je suppose que le pourcentage de la rive gauche est du même ordre.
    En termes de superficie, par contre, la rive gauche est plutôt vers 50% ; on comprend que c’est la partie qui dispose de plus de réserve foncière, et donc la plus visée par la politique communautaire d’urbanisation (exemple : la nouvelle "Technopole Agen Garonne" évoquée ci-dessus).

    Il faudra suivre ce % de la population rive gauche : il risque d’augmenter.

  • Ce devrait être une bonne nouvelle quand on souhaite la revitalisation des coeurs de ville :
    « L’hypercentre-ville [d’Agen] est très prisé des investisseurs. »
    C’est ce que dit un article de Sud-Ouest (en accès payant) :
    Lot-et-Garonne : à Agen, la colocation a le vent en poupe
    La particularité soulevée par l’article, c’est que certaines maisons anciennes aux nombreuses pièces sont transformées pour être louées en colocation et non pas dépecées en appartements.

    La ville préfecture a beau ne pas être New York, ce mode de vie s’y développe pour les étudiants et les jeunes professionnels.

    Régulièrement, depuis un peu moins de dix ans, des investisseurs de Bordeaux et Toulouse achètent ici.

    Est-ce que se rejoue à Agen, par rapport à Bordeaux et Toulouse, ce qui s’est joué entre ces dernières et Paris ?
    Un risque de bulle spéculative est même évoqué...
    Et le dynamisme doit-il toujours arriver du dehors ?

    Pour clore l’article, les héros investisseurs agenais Delphine et Arnaud sentent qu’« il se passe quelque chose sur l’Agenais, entre le Technopole Agen Garonne, l’échangeur autoroutier... »
    Pour ma part, ce n’est pas là que je situerais le potentiel d’Agen, mais dans sa gare de centre-ville qui assure une bonne desserte - encore améliorable - avec Bordeaux et Toulouse !
    Le chemin de fer Bordeaux-Toulouse Lo camin de hèr Bordèu-Tolosa

    PS : GSG sous-pesait récemment dans nos colonnes un autre facteur de dynamisme pour Agen, autour du rugby.


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