Còr de Bigòrra Gascogne médiane

Lahitte-Toupière / Lahita-Topièra


 
en graphie alibertine :

Lahita + (la,era) Hita
Prononcer entre "lahitte" et "Lahito".

hita / borne, limite de propriété.

Forme les noms très courants en Gascogne "Lafitte" ou (plus gascon) (...)

(la) Topièra
Prononcer "Toupièro"...

topin, topia / pot, marmite

topin : prononcer entre "toupi" et "touping". topia : prononcer entre (...)

Ce village porte bien son nom car il est sis au sommet du dernier pli (côteau) bigourdan de Rivière-Basse avant la descente occidentale vers Lembeye (Béarn).
Vidouze, dernière commune bigourdane située "en bas" de Toupière parait presque une troisième enclave bigourdane en Béarn.
Maubourguet et Vic semblent protégés des excès du climat océanique par ce dernier pli boisé qui longe la "frontière" 64/65 jusqu’à Castelnau-R.-B.

"Toupière" = potier ("toupiayre/topiaire" ou "toupiè-re/toupièr-e" = fabricant de "topîs/topins" = pots de terre, où l’on mettait les confits entre autres choses)
[Txatti]

Blason de Lahitte-Toupière

 

 

 

 

 

Grans de sau

  • Attention, le tronc de l’arbre et les ours ne sont pas bruns !
    Voici la description héraldique de ce blason, dont les armes ne sont ni historiques ni parlantes :
    "d’or à l’arbre de sinople accosté de deux ours passants affrontés de sable".

  • En français ça donne : "sur fond jaune avec deux ours noirs à quatre pattes se faisant face de part et d’autre d’un arbre vert".

  • Le sobriquet des habitants du village était "los topièrs".

    Réponse de Gasconha.com :
    Ah... lavetz, que caleré prepausar "hita-topièrs" (hitte-toupiès).
    Ce qui fait mal, c’est la comparaison entre les gentilés basques, qui sont basques, et les gentilés, par exemple béarnais, qui sonnent... faux.
    Exemple basque : Alos - aloztar
    Exemples béarnais : Abos - abosien, Soumoulou - soumoulois, Buzy - buzéen
    Regardez la liste des gentilés pour le département des Pyrénées atlantiques, et vous verrez la différence !
    Curieusement, les départements des Landes et de la Gironde font légèrement mieux, avec quelques gentilés bien gascons. J’y reviendrai.
    [Tederic]

  • Un exemple de gentilé gascon en Bazadais (mais ces exemples sont rares) :
    "casteriot" pour Castets-en-Dorthe.

  • Mais d’où vient ce suffixe -iot que l’on trouve en Gascogne septentrionale ? Cf Placiot. Dans "casteriot", rien ne justifie ce i.

    Réponse de Gasconha.com :
    Pour "Placiot", tu avais proposé, Vincent, une explication&nbsp: : "Ne peut s’expliquer que par une double suffixation -in et -òt avec chute du n intervocalique."

  • Ma mère, de Réaup-Lisse (Albret à tendance armagnacaise), dit "bociòt" et non "bocinòt" pour le diminutif de "bocin" (boussïn).

    "Balha me’n un bociòt" = donne m’en un petit bout
    Mais je ne sais pas si "bocin" est un diminutif d’un certain "boç" !
    Je ne sais plus si on doit écrire "bocin" ou "bossin", mais c’est une autre question.

  • Justement, si on regarde les anciens prénoms gascons médiévaux, on constate que le groupe -inot se maintient bien : Navarrinote, Fraquinot, Caubinot, Fortinot, ... Pour cause : le -n final est dental, ce que Jean Lafitte note -nn.
    Donc à l’intervocalique, il y a simplification nn>n seulement, non ?
    Qu’en est-il dans cette zone ?
    En l’espèce, casteriot pourrait représenter un phénomène de mouillure comme il en existe en gascon, voire une étape ancienne de la transformation de ll intervocalique.

  • L’absence de mémoire populaire en Béarn est assez stupéfiante, plus précisément sa disparition.
    Pour avoir été le témoin de la manière dont fut choisi le gentilé de mon village, c’est souvent l’affaire d’une consultation de la population sur la base de propositions conformes à l’imaginaire français (ien, ois, ...).
    On est loin de la force de la tradition basque ou même charnégou (suffixe -ot notamment : Biarrot, Bidachot, Bastidot, Samot, ...).

    En Béarn, la recherche d’un gentilé est souvent l’affaire de communes rurbaines complètement débéarnisées de telle sorte que des trucs aussi laids que "Vignois" pour Vignes passent bien.
    C’est l’imaginaire francilien pour tous. Sans oublier que les toponymes romans rendent la dérivation plus difficile, car nombre de lettres muettes ressurgissent dans les dérivés, ce qui sous-entend un bon maintien du gentilé à travers les âges.
    Notons que les occitanistes ne font pas mieux avec leur affreux paulin pour Pau.

    Notons enfin que les gentilés de certains villages béarnais sont formés à la basque : Saint-Goinar pour Saint-Goin, Ribaltar pour Rivehaute, Nabasar pour Nabas, ... C’est stupéfiant.
    Des suffixes proprement gascons seraient -és, -an, -òt, ...

  • Des attestations anciennes béarnaises en -ii tendent à prouver une probable hésitation sur le caractère de la finale. Mais à ce que je sais, en gascon du Béarn tout du moins, -in est prononcé dental (praubin, berojin, ...).

  • Adixtaz (VP e TM) ed es auti !
    Non sabi aon botar aqueste gran de sau, mes açò rai. A perpaus de gentilés (?), aqueth deth viladge mairau mie qu’ei "montaubanés-a-i-es" en gascon, eth patoés comengés nòste. Atau.
    B’èi vist a tanti d’enormitats sus libes, saberudi, e sus era tela (wikipedia ed auti) !... Non vòu mèma pas arreprodusi-us aquiu...
    Eth gran pair (vadut en 1902) qu’em disèva qu’era gent de Montauban de Carcin (dit en aquera fòrma) qu’èran "montalbanesa" mes qu’en Gasconha no’s prononça pas atau donc ce ditz "montaubanés".
    Dera medixa faiçon, un "Luixonés" qu’ei dera vath de Luixon (e non pas deth canton administratiu, e) e un de Banhères de Luixon que s’apera "un Banherés" tot simplament.
    Totun, e qui sap aquò adara ? Jo e quauques pecs dera lenga coma jo = pas gran monde...
    Ena familha mia qu’ac sabem totes e toti mes qu’agoi era escadença, era xança d’ac aver con·hirmat per un "saberut" locau, eth praube Mossur Henric Pac, que hó eth professor/mentòr" mie ar adge adulte joenh.

  • Attention à la "traduction en français" des couleurs héraldiques : "sinople" est vert et non "jaune" (qui est "or")

  • En pays de Castets-Endorte, comme dans tout le Bazadais, la tendance est à la conservation du n intervocalique, à quelques exceptions près (lua).
    Le n final, suivi d’une suffixation, se maintiendra donc - a fortiori - encore plus que l’autre, pour les raisons données par Vincent.
    En revanche, sachez que l’on dit aussi "castérot" pour un habitant de Castets, j’ai entendu les deux versions.
    Notons aussi le très bizarre "parroupian" pour désigner un habitant de St-Symphorien.
    Enfin, précisons-le, la commune de St-Pierre d’Aurillac, sur la rive droite, n’a pas de gentilé officiel : personne ne sait comment on appelle ses habitants !
    Pourquoi Gasconha.com ne lancerait-il pas un appel à propositions ?
    L’ancienne appellation du lieu (cf Boirac, 1847) semble avoir été "sempeyrols", avec une dé-vocalisation languedocienne ordinaire en Moyenne-Garonne.

  • Chez nous c’est assez simple. Los Biscarrosses, los Parentís, los Senta Aulàdia, los Pontens, los Mamisans, los Senguinets etc...
    Mais los Xorets, los Gastèus e les Gastèlas..
    Après, il y a les chafres : nous, par exemple, nous sommes los pèds negues (ceux de Commensacq aussi je crois), ou los picaires chez Arnaudin.
    Voir la fameuse chanson des communes : Los Biscarrosses sonn los picaires etc...

  • On a une chanson sur les sobriquets des habitants de la vallée de Luchon aussi : leca-padenes de Luixon, castanhaires de Montauban, ...

  • Le gentilé de Lahitte-Toupière est "Lahipiérois".
    C’est moche parce que ça fait fi des noms gascons hita et topièr qui forment le nom de la commune.
    Autre dérive : le sobriquet des habitants du village (los topièrs/lous toupiès) est en voie de ne plus être compris, à en juger par ce titre de journal :
    La 13ème Ronde des Toupies se prépare à Lahitte-Toupière
    Encore une perte d’accent inquiétante...


Un gran de sau ?

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