Bordeaux / Bordèu

Bègles


 

Birambits / Viràmbits

en graphie alibertine :

Viràmbits
Voir à Birambits.

vila / ville

Prononcer entre "bile" et "bilo". Dans les noms de famille ou de localité, (...)

Variante graphique : Birambis
Quartier de Bègles, non loin du parc de Mussonville.

Carte d’état major du 19e siècle (Géoportail) : le noyau initial de Birambits est clairement localisé, près de la gare actuelle, alors appelée "station" :

Maintenant, Birambits nomme un quartier élargi vers l’ouest.
Le Cadastre napoléonien nommait "chemin de Birambis" ce qui est maintenant le chemin Bonnevie. Il indiquait le lieu Bribeyres entre ce chemin et l’actuelle rue Albert Thomas, et Barbats entre celle-ci et l’actuelle rue Louis Laverny ; lieux englobés maintenant dans Birambits.

Mais c’est bien sûr son nom qui a attiré notre attention...
Alain Champ a trouvé les mentions suivantes du nom :
1077 : Villamviz
1230 : Villa de Ambiz*
vers 1644 : construction du château de Birambits
Villembitz [Catusse : Bègles sous la féodalité]
Villambitz
1755 : Birambitz [D. Roche - "Connaisez-vous Bègles")]

*Cette forme Villa de Ambiz est particulièrement intéressante parce qu’elle nous donne une explication. Resterait à trouver la signification de Ambitz.
On pense à Ambès
qui viendrait du celtique "ambe" (ruisseau - www.jtosti.com + http://crehangec.free.fr/aquit.htm).
La terminaison "itz" est-elle une "sifflante vasconne" ?
Il y a à Beautiran le quartier de Balambits, à Cissac-Médoc le château de Villambis, à Vayres (33), Le Villambis, un lieu-dit "Villembits" à Vielle-Louron (65), une localité "Villembits" près de Tarbes, un lieu-dit "Biellembits" à Arras-en-Lavedan (65)...

Complément d’information :
Vincent.P analyse "Villambits" comme "vila ambitus".

Une recherche dans le dictionnaire latin donne pour "ambitus" "action de tourner, circuit, détour, enceinte".
On remet donc un "s" au lieu du "z" final : Virambits !


 

Grans de sau

  • La théorie de Grosclaude est ingénieuse dans la mesure où elle explique la fréquence de ce toponyme.
    Mais la question de la simplification de mb intervocalique en gascon est problématique, encore que comme vila, ambitus soit du latin médiéval, et donc conservé comme tel (?).

    On trouve aussi Bielambic à Boulogne (31) et Villembits est localement prononcé ainsi. Autant on sait qu’à mesure qu’on se rapproche de Toulouse, ps et ks finaux ont tendance à être neutralisés en ts, autant l’inverse est surprenant ! Le gascon du Magnoac est de toute manière très étrange : s intervocalique devient d (mansionem donne maidon), c+ e,i également (comme en Bordelais), vila > jala ...

    Par exemple, pour la commune de Guizerix, prononcée Guiseric, il est impossible de savoir quel est l’étymon Guisiricz en 1383, Guisiritz en 1405, Guiserits en 1806. L’étymon est-il en tz auquel cas cz est une forme secondaire du Magnoac (qui ferait donc l’inverse du gascon garonnais par hypercorrection, la prononciation actuelle sans s relevant de l’affaiblissement général de s en Magnoac) ? Ou l’étymon est-il en cz avec donc la tendance garonnaise à neutraliser en ts (et retour récent à c ) ? Ma préférence va à la première hypothèse.

    Réponse de Gasconha.com :
    Nos chers locuteurs natifs peuvent-ils faire de l’hypercorrection ?

  • Il semblerait, la plus connue étant celle qui relève de l’effacement du consonantisme basque initial du gascon.
    On le sait, en basque, aragonais et gascon aspois, c,p,t sont sonorisés après l,m,n (alta > hauda en aspois).
    Or dans une zone qui va jusqu’au bassin d’Arcachon au Nord et jusqu’aux limites de la Gascogne toulousaine (mais pas le Comminges), on trouve des hypercorrections d’autant plus fréquentes qu’on se rapproche de l’Hyper-Gascogne, du genre :

    caldariam devrait donner caudèra : or c’est cautèra que l’on trouve en Bigorre, Béarn, Astarac, Chalosse, ...
    Lorsque le consonantisme basque s’est effacé (mode venue de Toulouse et Bordeaux comme le prouve la distribution du phénomène), des mots qui n’avaient aucune raison d’être corrigés l’ont été.

    Autre exemple : cramba donne crampa jusque dans le Lot-et-Garonne, lenga donne lenca jusqu’en Albret là encore. Bref, en désonorisant à outrance, les parlers gascons trahissent l’ancienne manière de dire, conservée en Aspe et Barétous, mais aussi dans quelques résidus toponymiques comme Coudures (ce devrait être Coutures classiquement).

    Réponse de Gasconha.com :
    Très intéressant ! On est ici dans les coulisses du changement lingüistique.
    Les langues changent aussi (surtout ?) sous l’effet de modes qui sont portées par le prestige de certains lieux (les grandes villes...) par rapport à d’autres.
    Les hypercorrections dont tu parles ici, Vincent, ont donc eu lieu quand la langue romane ("l’occitan") étaient encore langue normale à Toulouse et Bordeaux.
    Cela nous suggère un champ d’étude : l’occitanisation progressive du gascon, peut-être favorisée par la disparition du Duché de Gascogne qui regardait, lui, beaucoup vers le sud ?
    [Tederic]

  • Un exemple de plus de cette indécision tz/c :
    Beaulac est Baulatz en 1273, Baulac en 1290.

  • On a aussi Artix, anciennement Artits en 1286, Arthitz en 1440, mais déjà Artics au XIIIème. Or on voit difficilement comment Artitz ne pourrait pas être l’étymon.

  • Adishatz,
    en ce qui concerne le nom de mon quartier, "Birambits", il existe apparemment diverses explications, le symbole représenté sur l’association de quartier est une chouette, ce qui est visiblement une première explication, mais, d’autres sources, parlent d’anciennes zones marécageuses, et du chant des grenouilles....

    • Stéphane, j’ai placé votre gran de sau sur Birambits dans le fil du lòc Birambits (logique !).
      Ce nom fascinant, qui fait partie d’une série gasconne avec "Ambits" sous des formes diverses, a déjà (lire ci-dessus) de bonnes pistes explicatives.
      Il se décompose sans doute en Bire + Ambits.
      Bire/Vira est le résultat gascon du latin villa qui a donné ville en français.

  • Pas mal certain que Vincent a raison (Villae Ambitus).
    Cf. Gaffiot :
    pourtour : ambitus litorum Liv. 27, 8, 17, le pourtour du rivage ; muris ambitum destinare Curt. 4, 8, 2, fixer aux murs un pourtour déterminé ; castrorum Tac. G. 37, enceinte d’un camp ; ædium Cic. Top. 24 [P. Fest. 5 ; 16], pourtour d’une maison [espace autour de la maison réservé à la propriété]
    Le mot survit en anglais (ambit : the range or limits of the influence of something : portée, zone d’influence) et en catalan (https://www.wordreference.com/definicio/àmbit - de moment, la intoxicació afecta un àmbit de la ciutat ben delimitat.).
    Noter son accentuation : àm bit, donnant donc vilambis e vilàmbits si le T final est conservé.

  • Mercés hèra, Jan l’Aisit !
    Que soi hèra sensibilizat a l’accent tonic, lavetz que vau cambiar tots los noms normats damb "àmbit" :
    acò que balherà :
    Balàmbits, Malàmbits, Maràmbits*, Vialàmbits, Viràmbits...
    Que boti tanben un s finau on i avè z.

    *Aquestes tres prumèrs que semblan àuger auta causa que vila avans àmbits.

  •  Lhèu que carré verificar (mes com ?) se lo paroxiton s’ei conservat en gascon. Sovent que’u mantienen en aranés per influéncia deu catalan, mes en nòrd gascon ?
     Tanben que’m demandi com va l’MB que’s sii generaument mantienut. Existeishen lòcs dab ua forma (MB > M = -amits) ?
     Es que mal àmbits e poiré significar quauquarren com “un faubourg mal famé” (o just miserós) ?

  • A rapprocher aussi de Malambic. et que penser de Malandit ?

  • Balambits à Beautiran et à Pontonx.

  • La page Wikipédia de Bègles propose une étymologie "populaire" à moitié fausse, comme souvent : ville en vue (ville, c’est vrai, mais "àmbits" ne veut pas dire "en vue" !)...
    On apprend sur la même page, avec dépit, que « Le quartier de Birambits se nomme désormais Bel Air ».
    En fait, ce n’est pas si clair, et en tout cas, le nom de Birambits semble utilisé largement de nos jours, y compris pour nommer une résidence (ICF Habitat - SNCF Immobilier) : Le Cournau de Birambits (bravo pour ce nom bien gascon, qui fait référence au fait que Birambits fut jadis un cornau !).

    Bientôt des photos et d’autres explications !

  • Bèths efèits de pèiras arredonidas !
    (peÿres arrédounides*)

    * pierres arrondies

  • Birambitz à Bègles c’est surtout le lieu où vit lou Crestayre dans le roman Lous secrets daou diable. ;-)

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9614946w.r=lous%20secrets%20daou%20diable?rk=21459;2

    Alex

    • E be merci Alex ! N’ou counéchébi pas, aqueth !
      Boune lengue bourdélése :

      Lou crestayre sourtit de relètes d’un dos darreys houstaous
      d’un billatge de Becgles qu’appèren Birambitz (...)
      Lou crestayre bibèbe retirat ; nat bésin n’ère encare éntrat déns soun domicile (...)

      [Lous secréts daou diable, countats en patois, par un paludey de Becgles (Auguste Germond) (1878)]

  • Ah, é bé jou, entà 2012/2013, transcriwuri aquét rouman tout empénat (én grafie alibertine), dén lés coujuguésouns bourdaléses, etc. S’aco-thy éntéresse caouqu’un... !


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