Bordeaux / Bordèu Anneau gascon Entre-deux-Mers

Bordeaux


 

Rue Bouquière / Arrua Boquèira / Arrue Bouquèÿre

en graphie alibertine :

Boquèira
Prononcer "Bouquèÿre".

boquèir, boquèira / boucher, bouchère

Prononcer "bouquèÿ", "bouquèÿre". Du nord-gascon, bien sûr, vu la terminaison (...)


On peut évidemment préférer le terme moins hyper-gascon de "rua" plutôt que "arrua".

Pour le reste, on a un exemple de passage du suffixe -eyre nord-gascon au suffixe français -ière. La rue des Boucheries, qui est le prolongement de la rue Bouquière, est quant à lui un nom pleinement français.

[Le FANTOIR donne aussi "Imp De La Fontaine Bouquiere" et "Imp Bouquiere"]


 

Grans de sau

  • Ce 8 mai 2019, l’Ostau occitan de Bordèu a posé cette plaque rue Bouquière.
    "rua Boquèira" se lit "rue Bouqueyre" (en prononçant les deux e finaux), exactement sur le modèle de la rue Carpenteyre.
    La graphie "rua Boquèira" se rapproche de ce qui aurait été écrit dans le Bordeaux "anglo-gascon" d’avant la bataille de Castillon. Il n’y avait pas d’accent grave, et il y avait peut-être le a prosthétique : arrua Boqueira.
    Dans notre Bordeaux totalement francisée, où "rua Boquèira" sera mal lu par le grand public, il serait plus fort - mais moins occitaniste ! - de remplacer tout simplement "rue Bouquière" par "rue Bouqueyre", tout en faisant une campagne d’explication de la prononciation de la finale -eyre emblématique du Bordelais (à prononcer "eÿre").
    Mais c’est sans doute encore plus difficile d’obtenir une modification même légère du nom officiel de la rue que des plaques "bilingues" en supplément, qui, elles, ne changent pas le nom officiel...

  • Je trouve aussi que dans les noms de lieu, on pourrait tolérer la graphie ey comme dans leyre.

  • 100% d’accord Tederic. Je suppose qu’au Moyen Age c’était rua Boqueyra (on écrivait -eyra). Avec ce rua Boquèira les gens vont penser qu’en gascon ça se disait [bokɛj’ʁa], voire, pire [boke’ʁa]. En proposant une voie alternative consistant à corriger officiellement "rue Bouquière" en "rue Bouqueyre", ou en apposant simplement "rue Bouqueyre", on n’aurait peut-être pas réussi à imposer la prononciation correcte du -ey-, mais on aurait gardé l’accent tonique au bon endroit.
    Il y a aussi le cas de la rue St-James. Avec le nouveau panneau rua Sent-Jacme les gens vont croire qu’on prononce ce "c" étymologique et inutile !! Alors que "James" est déjà gascon, à la limite "Jame" ou "Jamme" pour éviter la prononciation à l’anglaise.
    Et je vous dis pas, quand ils vont nous mettre rua Leitèira pour la rue Leyteyre dont le nom "français" est en fait déjà le nom gascon... (idem pour la rue des Ayres, la place Pey-Berland, la rue Carpenteyre, la rue de la Rousselle, etc.)
    Quand donc les occitanistes vont-il admettre que les mots Marmande, Toulouse, Pey, rue Bouqueyre, Barsac, etc., sont bel et bien occitans/gascons, et que Marmanda, Tolosa, Pèir, rua Boquèira, Barçac, etc. ne sont pas plus occitans/gascons mais créent un digraphisme qui embrouille le quidam ?
    Il eût été plus judicieux, je pense, de choisir d’autres rues. Lesquelles, ça je n’y ai pas réfléchi !

  • On se focalise sur la graphie ...mais je m’interroge sur les deux ’’ symboles ’’ en haut de la plaque.
    Je passe sur l’habituelle et humiliante crucifixion de la zoologie héraldique Gasconne .
    Ici le léopard ’’ occitanisé ’’ , en lieu et place des armoiries de la ville de Bordeaux . Qui marque ainsi un peu plus la dégradation de l’identité Gasconne d’un lieu au profit d’une mouvance ?
    Mais également sur les trois croissants entremêlés . C’est un rappel de ’’ Bordeaux port de la lune ’’ ? Ou le symbole de danger bactérien ?

  • Les trois croissants entremêlés sont un vieil emblême bordelais et représentent bien le Port de la Lune.
    Par contre, à propos d’emblèmes, j’ai trouvé étonnante l’invasion de drapeaux occitans lors de cet évènement somme toute positif.
    Un témoin autorisé me disait qu’il venait de jeunes militants palois et toulousains se réclamant de "la nation occitane et du socialisme", bref un retour aux années 70 du siècle passé comme si certains, jeunes - hélas, ce qui aggrave leur cas - , n’avaient rien appris des quarante dernières années faute d’avoir été en mesure d’oublier les bêtises passées...

  • Cette plaque est dans la continuité de l’occitanisme bordelais :
     respect de la langue gasconne bordelaise, avec la terminaison -èira (eyre) - mais il s’en est fallu de peu : "rua Boquièra" avait été prévu, et a été corrigé au dernier moment en "rua Boquèira" suite aux protestations (1).
     choix du symbole du léopard de Guyenne, qui peut symboliser l’âge d’or anglo-gascon de Bordeaux ; mais en le "crucifiant" sur la croix occitane.
     choix de la graphie alibertine, totémique pour l’occitanisme, en faisant l’impasse sur le fait que le grand public francophone ne sait pas du tout la lire (2),

    Au total, une déclinaison locale, gasco-guyennaise, de l’Occitanie.
    Elle se marie bien avec le flòc de drapeaux occitans qui a accompagné l’inauguration de la plaque, avec présence cependant du léopard, arboré fièrement sur un drapeau.

    (1) Ce choix initial en "rua Boquièra" a pu être influencé par la forme officielle "rue Bouquière" (francisée) ; s’il n’avait pas été corrigé, on aurait eu une entorse au principe occitaniste du respect du dialecte local (ici le gascon bordelais) : boquièra aurait pu être vu comme un empiètement languedocien ou limousin.

    (2) Mais la graphie alibertine peut être lue correctement par les ibériques, nombreux à Bordeaux.

  • Pour les noms de rues comme pour les noms de villes ou villages,je crois qu’on gagnerait à s’inspirer des panneaux"LENGON" chers à Tederic ;ça mettrait tout le monde d’accord, en principe .


Un gran de sau ?

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