taudin

français : tauzin

variante : tausin
variété de chêne


 

Grans de sau

  • Cette forme taudin est étrange car en Bordelais comme en Comminges, la confusion en un seul son -d- concerne seulement c + e,i (codina qui vient de cocina), ty intervocalique (podon qui vient de potionem) ey d intervocalique (sudar de sudare).
    La solution languedocienne est inverse avec généralisation de "z".
    La Gascogne connait plusieurs zones (généralisation de d en Bordelais et Comminges, solution languedocienne en Gascogne médiane, solution béarno-landaise (cosia mais sudar) connue également à Cubzac (témoignage des transhumances ?), et puis des isolats pyrénéens.
    On peut supposer une étape commune, graphiée dz dans les textes anciens, et dont le son devait se rapprocher du "th" anglais que l’on retrouve encore en Couserans (source : Bec)

    Bref, tausin (issu d’une série tosa avec s intervocalique) n’aurait pas du devenir taudin mais rester tausin.
    Ce phénomène de généralisation extrême se retrouve en Magnoac où casa donne cada.
    On peut supposer le même phénomène en Médoc et en Buch où la toponymie indique "taudin".

    Si l’on reprend Séguy, on a au final les 5 zones suivantes en fonction du destin des étymons :

    cocina, voce, ecce hoc, casa, sudare

    1. Languedocien :
    kouzino, bouts, so, kazo, suza

    2. Béarn/Landes/Cubzac :
    kouzi(n)o, bouts, so, kazo, suda

    3. Bordelais/Comminges :
    koudi(n)o, bouts, so, kazo, suda

    4. Magnoac/Aure :
    koudino, bouts, so, kado, suda

    5. Bethmale :
    koudino, bouts, ço, kazo, suda

    ç note le son espagnol z. Maintien plus tardif de l’ancienne affriquée ts/dz

  • Ce peut être une forme hypercorrecte, mais je cherche sur plusieurs dictionnaires et je ne trouve qu’Alibèrt pour me donner un étymon :Quercus tozza.
    Si c’est vrai, il y avait une affriquée. Mais d’où vient-elle ? Du latin ? S’est-elle conservée jusqu’au début du 2e millénaire pour permettre un traitement semblable à cocena, qui est passé par codzina ? Je suis embarrassé.
    Autre problème, le passage de -o- à -au-. Cela fait beaucoup de mystères.

  • Extrait sonore de l’ALG pour donner à écouter à quoi ressemblait le son "ç" en Bethmale :

    crdo.risc.cnrs.fr/data/thesoc

  • Pour le Cubzaguais, le phénomène n’est pas isolé.
    On y rencontre un lexique gascon très archaïque, avec quelquefois des termes qui ne se retrouvent qu’en Comminges ou en région toulousaine gasconne.
    Idem pour un grand nombre de formes verbales très anciennes, comme la forme "hauc" pour "je fais", également attestée en Médoc (cf Alain Viaut).
    J’y vois plutôt un isolat archaïque, tout en gardant à l’esprit que cette zone de frontière linguistique, en raison même de cet état de fait, semble avoir toujours fait preuve d’un certain conservatisme gascon, en tous cas d’un grand respect de la langue.
    Que penser, en revanche, de ce son /ty/ pour le groupe "ch", et /dy/ ou /dji/ pour "j" ? On le retrouve en Bazadais et dans les Landes.


Un gran de sau ?

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