- Tederic Merger

Bona annada !

français : Bonne année !

Prononcer entre "boun annade" et "bouno annado".
Il n’est pas certain que le double "n" se prononce partout en Gascogne.
La fin d’année se dit "cap d’an". A employer pour les fêtes de fin d’année.


 

Grans de sau

  • Qu’ei curios, puish d’aver escotat lo "bona annada", lo Windows Media Player que m’a directament enviat escotar lo bona annada deus Fabulos Trobadors ?
    Quina tecnologia, lo Big Brother que’ns desbremba pas !

    Réponse de Gasconha.com :
    Òc, b’ei curiós, aquò... Sès segur que n’as pas clicat enlòc ?

  • e non, puish d’aver audit lo bona annada qu’ei plan :-) puish lo WMPlater que’t va cercar
    "recherche d’enregistrement par notre magazin en ligne" o quaucom atau :-(

  • Que’m pausavi ua question... ta qué hicar duas "n" ?
    No pensi pas qui ei necessari, permor qu’a estat enlhevat dentz la grafia adaptada tau Gascon per Jann Lafita ?

    Réponse de Gasconha.com :
    Jann Lafita (qui n’aime pas, si j’ai bien compris, qu’on écrive son nom autrement que "Lafitte") détaille ce sujet dans un message de la liste G(V)asconha doman.
    [Tederic]

  • Donc apparament "bona anada" serait plus juste que "bona annada"...
    C’est bon à savoir :)

  • En francés regionau, n’i a que disen ’ãn-née’. E qu’èi dejà entendut en òc "aNNada".

  • En clicant sus "escotatz", entendi clarament "bona AN-NADA" donc 2 N. CQFD

    Réponse de Gasconha.com :
    Mès l’enregistrament qu’estot probablament hèit peu Tederic M.. N’es pas ua referéncia !

  • Maintenant, on lit sous la plume des béarnistes que "annado" est une importation gersoise en Béarn, là où le béarnais a "anado".

    Le niveau où est tombée la linguistique en Gascogne est bien triste. On est juste face à un phénomène idiot de simplification de -nn- à l’intervocalique qui n’est pas réalisée en zone garonnaise. Ou d’influence du français comme probablement au point Gélos.

    Preuve :
    http://farm9.staticflickr.com/8330/8351214950_197068ad6e_k.jpg

  • La planche de l’Atlas linguistique de Gascogne fournie par Vincent est au combien des plus intéressantes sur les variétés des bonnes années !
    L’Institut Occitan d’Aquitania installé à Billère-Pau a choisit comme chaque année pour sa campagne d’affiches, la version BONA ANNADA, soit !
    Puisqu’il s’agit d’une campagne en occitan !
    Le deuxième problème, sûrement le plus sérieux et aussi le plus grave, c’est que les gens s’ils les lisent prononcent ces mots à l’espagnole avec une accentuation à la française !
    Un vrai massacre car personne ne sait le lire correctement, ce qui est normal vu le brassage des populations et la perte de la béarnitude-gasconitude !
    Mais on peut toujours aller sur le site de l’Inoc pour écouter la lecture et la prononciation c’est déjà çà !
    Certes, boune anade c’est plus paysan, mais c’est quand même plus facile à lire pour les personnes qui qu’elles soient !

    A chacun sa bonne année !

    Bona annada 2013
  • Que podem ahortir a tot aquo ? Sonque e’vs soheti a tots ua bona annada, de força autas acompanhada , com disevan d’auts cops !

  • Personne ne sait lire le "bona annada" de l’InOc en effet ... Je pense que "Boune anade" avec un reste d’accent du SO, ça passerait mieux.

    La carte est intéressante pour d’autres raisons également. Je remarque dans les Landes que la majorité des attestations gardent un o médian, sans fermeture dans un contexte nasal : "bon’ anade".

    C’est en fouillant de la sorte que je me demande si certains dogmes occitanistes, comme l’inexistence d’un o médian qui serait en toute position passé à "ou", tiennent vraiment.

    Pour le reste, la phrase "c’est une bonne année" suit les grandes tendances locales du gascon des années 50 : là où il y avait encore la particule énonciative, elle s’y trouve encore.

    Au demeurant, faire de cette question anada/annada un combat est un peu ridicule, car il est difficile de déceler ce qui relève du parasitage du français, de la prononciation naturelle, de l’emploi savant ou de l’influence du languedocien.

    On peut tout de même remarquer que la tendance, en Gascogne, est à la pénétration de "annada" via la vallée de la Garonne sur une hyper Gascogne qui a "anada".

  • Vincent met tout le monde d’accord avec ce bon dieu d’atlas que je n’ai jamais réussi à trouver pour m’y être pris trop tard.
    Merci Vincent. Se podes contunar a nos assabentar ?... Aqueth atlas qu’es ua necessitat !!!

  • On le trouve sur le net. En ce moment, il y est, à 120€ le volume, intégralement.

    http://www.abebooks.fr/servlet/SearchResults?sts=t&tn=atlas+gascogne&x=0&y=0

  • On voit mieux les choses ainsi :

    http://farm9.staticflickr.com/8187/8355503386_d9f01dc9a0_c.jpg

    Il existe deux points aberrants : l’un dans les Landes entre Gabardan et Marsan, l’autre à Billère en banlieue paloise.

    A noter que dans la haute vallée de la Garonne, le terme "anada" s’est conservé, ainsi qu’en Haut-Couserans.

    Deux phénomènes intéressants :

     la vallée d’Aspe possède "anata", conformément à son consonantisme

     la vallée d’Ossau a : "ke ja bun a", donc "an" plutôt que "anada"

  • NB : n ’dur’ en effet dans ’annada’. Puisqu’on ne peut prononcer deux n distincts ([n.n]) à la suite, ce qu’on écrit -nn- signale un appui dental prolongé qui renforce l’articulation et donne l’impression d’un n fort parce que retenu plus longtemps. (Pour un peu on couperait le mot en an-na-de : illusion phonétique.)

    Les rencontres de consonnes, l’accentuation (voire l’expressivité) causent des renforcements qui ne sont pas tous dus aux phonèmes anciens (-n- versus -nn- par exemple, mais, si je ne me trompe pas, le -n- intervocalique hérité ne s’est pas amui dans la majeure partie de la Gironde).

    Le o / ou : comme l’évolution /o/ ouvert > /u/ n’est pas achevée, il y a en fait beaucoup de doublets : houn / hon, moule /mole, oume / ome. L’influence du français peut jouer, surtout dans les néologismes. Le français écrit guide l’interprétation immédiate de ’bona’ pour le sens, comme il le ferait, mais phonétiquement, pour ’boune’.

    Le timbre des voyelles n’est pas si assuré que la normalisation graphique le laisserait croire (é ou è pour la même position en variantes locales). Sur o / u : Rohlfs, ’Le gascon...’, § 428.

    Evidemment, l’écriture tend à gommer ces nuances. Comment les enseignants font-ils pour les accents ? C’est le même problème en français : ’à gòche, du lé’.

    Toute graphie étant convention nécessite un minimum d’enseignement, c’est là la question. Pour un message de voeux il faut toucher les destinataires et c’est le plus important, quitte à faire des entorses aux normes en cours, quelles qu’elles soient.

    Dommage que l’Atlas soit si cher. Scaner et reproduire ? Qui possède les droits ?

    De toute façon, mes meilleurs voeux pour l’an nouveau.

    La menace est là, bien plus grave qu’un n en plus ou en moins : c’est le projet de métropolisation qui noiera la Gascogne pour moitié dans une immense région Poitou-Limousin-Aquitaine (chef-lieu Bordeaux) et un grand Midi-Méditerranée (chef-lieu Toulouse). Mégapoles + déserts ruraux + zones de relégation ou parcs d’activités touristiques.
    La fin finau ?

  • CAP D’AN c’est le début de l’année, lou cap=la tête, le début.

  • Jo, aquesta question do "o" de le grafia occitana prononçat "ou" que’m tesica despush bèra pausa. Capvath los collectatges que hèci, qu’èi encontrat mantua fòrma de "o" qui èran (encoèra ?) prononçats "ò". Que vs’ic disi en grafia "modèrna" per estar mè clar.
    "Jo" per "jou" en le bath dou Biros (09. "Hont" per "houn", "pont" per "poun" en Barousse (65), "balhe-lo" per "balhe-lou", Rabastens (65), "escujon" (l’orge) prounounçat coum lou mot francés "ajonc", "per l’amo de diu" enta "per l’amou de diu" a Le Bouhèyre (40).
    E serén tralhas deu prononciar vielh ?

  • Comme le faisait remarquer Vincent, l’Atlas Linguistique de France indique aussi un ò ouvert sur le féminin de bon sur le sud-ouest du gascon maritime :
     masculin : /ou/ (bon en orthographe alibertine)
     féminin : /o/ (bòna en orthographe alibertine)

  • Le gascon occidental ouvre donc bien souvent les o là o les dialectes plus centraux ou orientaux les ferment ;on connaissait déjà le cas des pronoms type vòste et nòste ,opposés aux voste et noste .Curieux du reste:il ouvre les o alors qu’il ferme les e (en parler negue).Trace d’un gascon originel ? Mais si l’on pense à un gascon commun à promouvoir qu’en conserver ? Autant les binômes vòste/voste ne me paraissent pas problématiques,je vois mal comment étendre cette dichotomie bien au delà .Les dialectes ne survivront pas éternellement.

  • Le phénomène se retrouve aussi dans le Médoc ; lòng, et sans doute d’autres mots que je n’ai pas en tete.

  • Le lien en #3 vers le message de Jean Lafitte sur le forum Yahoo "G(V)asconha doman" n’est plus valable, puisque Yahoo ne donne plus accès à ces archives.
    Heureusement, elles sont sauvegardées chez Gasconha.com, et je peux donc restituer ci-dessous la réponse de Jean Lafitte à ce sujet - c’est aussi une plongée exactement 12 ans en arrière, et l’occasion de lui rendre hommage, à lui dont le ton à mon égard était à l’époque un peu froid... :

    Adixat moundë,

    Quelques remarques linguistiques sur le bilan 2007 présenté par M. Merger.

    Il écrit
    « * Explications et traductions (sauf erreurs de ma part) :
    « Bona annada : se prononce selon les endroits "Boune annade" (Gascogne maritime), "Bouno annado" (Gascogne intérieure et Languedoc), et autres (par exemple "Bouna annada" du coustat de Lourdes ?)

    Sa précaution « sauf erreur de ma part » est bien venue.
    Il oublie en effet, tant pour l’écrit que pour l’oral, que les deux "n" de "annade / annada" sont un languedocianisme, dû peut-être à une réfection savante à partir de "annata" latin, car le sort normal des consonnes doubles latines est de se simplifier dans les langues d’oc (canna > cane / cana etc. ; et kana en basque).
    La carte ALG I, 100 "C’est une bonne année" montre bien que la forme en -n- simple est largement majoritaire dans le domaine gascon, et adossée au "réduit" vascon qu’est le Pays basque, tandis que celle en -nn- ne va jamais plus loin que 50 km de la Garonne.
    Je m’étonne qu’on l’ignore sur un Forum qui attache tant de prix à la "vasconité" des Gascons.

    En outre, j’ai les plus grand doutes sur la prononciation du voeu "Boune annade" en Gascogne maritime, puisque la carte ALG en question, relative à une phrase incluant les mêmes mots, a enregistré [bOn’ anade] (donc "bOne
    anade / bòna anada") sur TOUTE LA FAÇADE MARITIME de la pointe du Médoc à Bayonne, sur 20 à 75 km à l’intérieur des terres.

    Pour ce qui est des environs de Lourdes, l’ALG n’a enregistré qu’à Arrens une finale hésitant entre "e" et "a" ; ailleurs c’est surtout des finales en -o, et quelques "oe" ouverts en Haute-Bigorre.
    Par ailleurs, la finale e "boune/bone" rencontrant l’initiale de "anade" donne des résultats très variables : maintien des 2 en hiatus, ou effacement de l’une ou de l’autre lettre.

    La phrase de M. Merger corrigée d’après l’ALG pourrait donc être :
    « Bona an(n)ada / Bòna anada : se prononce selon les endroits "Bon’ annade" (Médoc), "Bon’ anade" (reste de la Gascogne maritime), "Boune annade" (Entre-Deux-Mers, Bazadais et Ouest du Lot-et-Garonne gascon), "Boune anade" (Est des Landes, Ouest du Béarn), "Bouno anado" (Bigorre et Ouest du Gers), "Bouno annado" (bande riveraine de la Garonne de 20 à 50 km, de l’Est du Lot-et-Garonne au Comminges, Est du Comminges, Couserans et Languedoc). »


Un gran de sau ?

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