Eloge et question à Gasconha.com Alice R.

Bonjour, tout d’abord je tiens à vous féliciter pour la qualité de votre site que j’ai découvert il y a quelques semaines et sur lequel je vais régulièrement depuis.

Je suis née et vis à Paris dans une famille gasconne (des Landes) et bien que me sentant parisienne, je me sens aussi gasconne, du moins de mémoire.
Je vais donc souvent dans les Landes et je ne comprend pas quand les gens disent que la conscience gasconne est minime.
Autour de moi, j’ai plutôt l’impression que tout le monde a la conscience d’être gascon ou du moins a conscience d’appartenir à une histoire particulière qui n’est pas celle du reste de la France.

Aussi, contrairement à beaucoup d’occitanistes, je ne pense pas que la conscience nationale passe par la langue, on remarque beaucoup de basques et de gascons se sentir basques ou gascons, voire vascons, sans parler la langue basque ou gasconne.
La langue ne fait pas tout et je suis contente qu’il y ait des sites comme gasconha.com qui l’aient remarqué et qui se penchent sur d’autres aspects culturels (pendant que certains essayent à tout prix de sauver la langue, ils mettent totalement de côté d’autres aspects culturels et je pense que c’est aussi ce qui fait que les gascons perdent un peu chaque jour leur identité).
Ainsi j’en apprend plus sur gasconha.com que sur d’autres sites occitanistes.


Avant de vous laisser, je voudrais poser une petite question.
J’ai bien compris que gasconha.com revendique la création d’une région gascogne au sein de la France, mais je voulais savoir son avis quant à la nation gasconne.
Revendique t-elle la reconnaissance de la minorité nationale gasconne ou ne s’arrête t-elle qu’à la reconnaissance du statut de région ?
Je suis désolée si cette question a déjà été posée, mais je ne l’ai pas trouvée et je trouve le site un peu vague à ce niveau là étant donné que les avis divergent beaucoup d’un internaute à l’autre, donc je souhaitais réellement avoir l’avis du site.

J’espère avoir une réponse, sur ce je vous souhaite une bonne continuation, merci d’avance et bonne journée à tous !

P.-S.

Adishatz Alice !
Votre appréciation me fait plaisir, et le sérieux - mérité - avec lequel vous traitez la "question gasconne" !

Gasconha.com est voulu comme un site collectif qui aide à ne pas oublier ce qu’a été la Gascogne, avec l’idée de l’actualiser, de voir ce qu’on peut en faire dans le monde de demain.

L’existence d’une région administrative gasconne aiderait (et comment !) à sauver la Gascogne de l’oubli et à la réactualiser.
Il est donc logique que les gascounaÿres qui débattent sur ce site caressent parfois cette idée.
Maintenant, dans la situation actuelle, la "simple" revendication d’une région Gascogne peut sembler irréaliste. Elle va contre la montée en puissance des métropoles régionales que sont Toulouse et Bordeaux, dont les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine sont les bases élargies.
Une région Gascogne sur le triangle gascon, ce serait un renversement "copernicien" : les métropoles de Bordeaux et Toulouse seraient placées en marge, alors que présentement, c’est le contraire : les terroirs gascons sont une marge, un espace d’expansion pour ces métropoles.
Il faut imaginer quelque chose d’original, et surtout lancer une dynamique gasconne. Ça doit avoir aussi un côté iconoclaste et rafraichissant !

Devant la difficulté de mise en place d’une région Gascogne, il faut reconnaître que la question d’un Etat gascon ne peut pas être à l’ordre du jour !
Mais cette question ne doit pas pour autant être tabou sur Gasconha.com. Le jacobinisme français n’est pas sacré, et dans le remue-méninges du site, les options les plus "folles" doivent pouvoir être mises sur la table !

Tederic M., webmèste

Grans de sau

  • Merci pour votre réponse rapide qui m’a permis un éclaircissement de ma question.
    Evidemment, la question d’un état gascon ne se pose pas à l’heure actuelle et je ne pensais pas du tout à ça, je pensais plutôt à une reconnaissance de la Gascogne de même envergure que la Catalogne en Espagne ou quelque chose dans le genre même si ça me parait assez impossible à l’heure actuelle aussi.

    Disons qu’étant très sensible à la question des minorités ethniques dans le monde (une culture, c’est le reflet de l’humanité toute entière), je pense aussi qu’il est indispensable de faire quelque chose rapidement pour la Gascogne afin qu’elle ne devienne pas qu’un souvenir.
    Mais quoi ? J’ai un peu du mal à y répondre tout seule que je suis.

    Une autre question me vient à l’esprit, pour ce qui est de la charte des langues régionales ou minoritaires, pensez-vous que celle-ci redonnerait un coup de pouce à la langue gasconne ou qu’au contraire, cela aboutirait à la création d’une langue occitane unifiée si elle était appliquée ?

  • Si on arrivait à une sorte de "Generalitat de Gasconha" aussi puissante que celle de Catalogne, je pense que le combat pour l’identité gasconne serait largement gagné.
    Il faudrait alors reconsidérer largement les objectifs de Gasconha.com. Peut-être que la Generalitat l’achèterait !-)

    Sur la charte des langues régionales ou minoritaires :
    Je crois que pour le gascon et les parlers d’oc en général, c’est trop tard.

    Je suis pour la ratification de la charte par la France, mais je crois qu’elle ne peut servir que si elle rencontre un mouvement fort de la société civile. Au Pays basque, ça pourrait marcher, par exemple.

    Les occitanistes ont fait, et font toujours, grand cas de cette charte.
    Cela correspond à l’idélogie étatiste de beaucoup d’entre eux (qui sont souvent fonctionnaires de l’enseignement).
    Par ailleurs, dans le contexte actuel, où les occitanistes sont plus organisés, plus militants, que les gasconistes, une éventuelle application de la charte irait dans le sens d’un effacement du gascon dans l’ensemble occitan.
    Exemple : supposons que pour se mettre en conformité avec la charte (mais je n’y crois même pas), la France finance une télévision occitane...
    Cette télévision mélangera gascon, languedocien, provençal, limousin, avec une prééminence pour le languedocien, et finalement ni les gascons ni les provençaux, ni même les languedociens, ne se reconnaîtront dans cette télévision, que la Cour des Comptes dénoncera très vite comme une opération trop coûteuse par rapport à un public quasi-inexistant...

    En plus, la charte ne s’intéresse qu’à la langue, et je suis d’accord avec vous, Alice, pour dire que "la langue n’est pas tout", et même que tout miser sur elle est une voie sans issue.
    Par contre, illustrer la différence gasconne par ce qui subsiste du gascon dans la toponymie, les noms de famille, l’accent... il faut le faire, et Gasconha.com le fait déjà un peu !

  • Y a t-il une conscience gasconne ? Bien que non énoncée pendant toute la période où la langue a été pratiquée, cette conscience a été implicite.
    La langue ne fait pas une nation à elle seule, mais elle est un marqueur fort.
    Alors que nous reste-t-il ? Une certaine façon de vivre, la gastronomie, le rugby, la tauromachie, la pelote, la géographie, l’histoire ? Est-ce suffisant ?
    Il y faut je crois en plus, une détermination forte, la conscience nationale d’un destin commun aux gascons.
    Oh le vilain mot diront les jacobins hexagonaux, qui sont des nationalistes masqués, et qui ont le droit de l’être puisque d’une "civilisation supérieure", mais surtout "impérialiste".

    Pourrons-nous connaitre la Gascogne digne d’un destin ? Comment élever la conscience gasconne ? Celà suppose une organisation, des moyens humains et matériels, des militants déterminés.
    On rêve ? Le chemin est bien escarpé, et bien long sans doute. Il y a urgence.
    Et en tout cas que tous ceux qui espèrent ne baissent pas la garde.
    Tostemps hardits siam !

  • "La langue ne fait pas une nation à elle seule, mais elle est un marqueur fort"
    Quiò !
    Je l’ai encore remarqué récemment en rencontrant un jeune passionné de Gascogne, et pour qui les phrases gasconnes entendues de ses grands parents ont joué le rôle de déclic.
    Je dois dire que, pour moi-même, tout est venu de là.
    En même temps, il faut être conscient que ce déclic ne pourra plus se produire, en tout cas pas comme ça, quand il n’y aura plus du tout de locuteur naturel du gascon, donc hélas bientôt.

    J’ai commencé à lire Braudel, "Identité de la France".
    A ma grande surprise, je suis tombé d’emblée sur une page entière consacrée au cas gascon, où, à partir d’un livre de Bonnaud, il écrit entre autres ceci :
    "le "substrat ethnique aquitain particulièrement individualisé" a subi en effet une série de "pressions septentrionales et orientales", depuis les infiltrations gauloises, les têtes de pont romaines, l’afflux de réfugiés ibériques, jusqu’à l’effort d’"acculturation de la société féodale", au Moyen Age, à partir de Toulouse, et enfin très tardivement, "l’investissement économique par le système français". Les pays de Gascogne se trouvent ainsi liés à leur lointaine préhistoire [...]"
    La carte des pays gascons qui est associée au texte est intitulée "La Gascogne : personnalité multiple, vagues de subversion et môles de résistance"...

    Déjà par quelques pages de l’introduction, je comprends que Braudel voit l’histoire comme le résultat de l’action un peu chaotique de courants profonds qui traversent les millénaires.
    En même temps, et c’est un peu paradoxal (sauf si la France est portée par un de ces courants profonds), il parle d’identité française, comme si la France avait un destin, une sorte de permanence historique, une vocation à toujours se recréer malgré les péripéties du monde qui l’entoure.
    Je me dis qu’on pourrait facilement mettre "Gascogne" à la place de "France", et d’après le peu que j’ai lu, il me semble que Braudel lui-même aurait pu le faire...
    C’est à dire, être conscient que la Gascogne est le jouet, qu’on pourrait juger dérisoire, de courants complexes et parfois tumultueux, mais en même temps vouloir qu’elle ait (ou croire qu’elle a ?) une vocation à exister pour toujours !

  • La notion de ’peuple’ ou de ’nationalité’ est très variable selon qu’on se fonde sur des critères objectifs mesurables ou le sentiment d’appartenance vécu.

    Objectivement les Gascons sont un groupe ethno-linguistique définissable selon des critères culturels et territoriaux croisés.
    Un observateur extérieur estimerait que ce groupe en est au stade final de l’assimilation (non reproduction de la langue, bouleversements sociologiques et mouvements de populations, etc.).

    La conscience d’appartenance est plus mobile, plus plastique.
    La situation actuelle est-elle un stade de transition vers la disparition totale par assimilation (le temps d’effacer une génération) ou un instant de fixation ? C’est très long à mourir, un peuple.

    Un sentiment d’identité se nourrit d’intimité (échos d’une langue, fêtes, lieux, rapport avec le sol, moeurs) mais aussi de savoirs acquis.
    Le ’Sud-Ouest’ a ainsi bénéficié d’une image construite par la géographie et l’histoire scolaires, modulée par le tourisme (l’exotisme pyrénéen, les courses, le ’Midi’).
    Clichés parfois, mais pour autant il y avait bien une fondation solide qui permettait le développement d’un régionalisme qui prenait parfois des allures ’basques’.

    L’identité vit aussi de projets.
    Aujourd’hui, le fait gascon est filtré par les clichés dominants et ignoré par le rouleau compresseur médiatique.
    La propagande occitane brouille pas mal les cartes même si elle a contribué à prendre la relève d’un Félibrige en déclin.
    Difficile de surmonter les bouleversements depuis 1950 : on a comme changé de monde.

    Je crois que les contributeurs à ce site, par-delà leurs différences, perçoivent la Gascogne comme un le lieu d’un peuple particulier.
    Un lieu de références familiales et humaines, d’histoireS et d’histoire, que leur réseau contribue à retisser dans les têtes et les coeurs.

    Mais qu’en est-il de l’approche institutionnelle ?
    En français le mot "nation" renvoie à l’idée d’Etat, d’où la confusion de la nationalité et de la citoyenneté.
    La France n’est plus un Etat national depuis longtemps mais un Etat-nation (la nation missionnée par excellence).
    Le mot ’nationalité’ (très employé dans les années 1910-1930) est un artifice qui s’applique aux ’nations sans Etat’.
    Il est difficile de faire comprendre au citoyen français (donc aux Gascons) qu’il y a une ’nation gasconne’ ou ’provençale’, etc.
    Il admettra tout au plus l’existence d’un ’peuple’ gascon (avec un petit sourire) ou vous reprochera votre non conformisme.

    Comme il n’y a pas d’Etat gascon indépendant au sud des Pyrénées, les Gascons ne constituent pas une ’minorité nationale’ (à moins que le Duc d’Aquitaine, titre toujours porté en Espagne, ne soit pris de fièvre irrédentiste).
    De plus, la qualité de ’peuple ou nation sans Etat’ leur est déniée par les institutions qui refusent de prendre en compte la réalité ethnique du territoire désormais ’national’ et même par la prétention des Occitanistes politiques à assumer ce statut moral (au nom d’un tiers du territoire de l’Etat français). Cela fait beaucoup de handicaps.

    Mais ’les gens’ dans tout cela ?
    Où trouveront-ils un langage clair et net ? Qui mettra un nom sur leur identité avant que celle-ci ne se réduise à l’appartenance administrative et sectorielle ?

    Je ne sais plus qui a évoqué l’’archipel’ du Sud-Ouest. Des îles, un réseau, des routes jalonnées de signes qui disent encore quelque chose, c’est un peu cela la Gascogne qui s’obstine à ne pas disparaître.

    Les Gascons ne font plus leur histoire.
    Il est vain de croire que la seule détermination géographique recréera éternellement une entité Gascogne, qui ne serait alors qu’un étiquette ou une coquille vide.

    Avec leurs élites hexagonisées, les gascons subiront-ils de plus en plus une histoire qui les ignore ?
    Oui, il leur faut se rouvrir un destin.

  • Un peuple est un peuple tout d’abord parce qu’il a conscience d’être un peuple.
    Ensuite, on l’identifie par ses coutumes ainsi que sa langue.
    Il faut avant tout redonner aux gascons ce sentiment là, pas seulement celui d’appartenir à un territoire spécial avec des coutume spéciales, mais le vrai sentiment d’être un peuple avec une histoire bien à eux.
    Je trouve ça navrant que la France ne protège pas les ethnies qui la composent contrairement à d’autres pays qui sont bien plus avancés que nous sur ce point là.
    C’est aussi pour ça que j’aime gasconha.com, il permet aux gascons de faire perdurer encore et toujours ce sentiment.
    Lorsque je présente mes origines, j’ai tendance à dire "gasconne française" comme un basque dirait "basque espagnol", ça me parait plus logique de me présenter comme ça, car ça évoque forcément d’autres choses (pour les gens ne serait-ce qu’un tout petit peu cultivés) que de dire "française" tout court.
    Je le fais aussi parce que je pense que c’est comme un devoir de se souvenir de l’histoire de ses ancêtres.
    J’espère vraiment qu’à l’avenir, comme le dit PJM, les gascons sauront se "rouvrir un destin".

  • Au fond, on peut comprendre que les Etats soient foncièrement méfiants envers l’affirmation d’ethnies minoritaires qui représentent à leurs yeux des forces centrifuges potentielles.
    Mais certains composent, même si c’est à contre-coeur, avec leurs différents peuples (Espagne, Grande-Bretagne... sans parler de la Suisse qui est constitutionnellement une confédération), alors que d’autres, comme la France, continuent à pratiquer l’uniformisation.

    Maintenant, "ceux qui vivent sont ceux qui luttent"...
    Si nous sommes nombreux à faire un petit quelque chose pour la Gascogne, il se passera quelque chose.
    Et Alice, si vous voulez vous joindre à nous à l’occasion, vous êtes la bienvenue... mais il me faudrait (envoyez-la en privé à tederic@gasconha.com) votre adresse e-mail pour vous contacter, comme je le fais parfois pour une amassade, en Gascogne, ou à Paris où la Gascogne a aussi des amis.

  • La méfiance envers les ethnies se nourrit aussi des craintes nationalistes.
    Mais que peut-on dire de ces craintes ? Il existe des nationalismes libérateurs (Algérie, Vietnam, Ukraine récemment, Israël..) et des nationalismes colonialistes dont la France fut, (sous habillage de civilisation universelle qui n’aurait que des vertus), et avec combien de morts ? Et l’Angleterre, le Portugal, et l’Espagne ?
    Est-ce que l’universalisme nous met à l’abri des calamités ? Le mondialisme dont on nous rebat les oreilles, et qui est l’habillage occidental de la domination, combien de cadavres ? Indochine, Golfe, Irak... Combien de régions et de pays ruinés ? Quand à l’internationalisme prolétarien de l’Union soviétique, que de malheurs !
    Nationalisme/ Internationalisme, libérations ou aliénations ?
    Il s’agirait plutôt de faillite des idéologies, période où nous sommes aujourd’hui.
    Mais au-delà des idéologies comment exister sans mettre un mot sur le mouvement d’émancipation ?

  • Le "nationalisme" français est d’un type bien particulier, unique en son genre : il est universaliste et fondé en raison.
    L’éradication des langues dites régionales s’est faite au nom de la liberté et de l’"humanité" dont le français, langue de la Raison universelle, est le sésame.
    Le mépris ou la haine des "patois" est la conséquence de cet état d’esprit.
    Ajoutons-y l’étatisme, le règne des clercs (dès Philippe le Bel en théorie) et le rôle des élites régionales déculturées et l’on comprendra que les cultures allogènes n’avaient guère de chances contre la générosité francophone.
    Cette singularité française a aussi tué l’identité des pays d’Oïl. Il y a des tendances lourdes...

    Les Gascons, nationalité ethnographique, aux élites hexagonisées, sans cadre administratif protecteur, sont mal placés pour résister.
    Mais dans le chaos actuel, terme d’une crise de civilisation et d’un évident "malaise dans la culture", le recours au fait gascon, l’appel au référent gascon (ou francoprovençal, ou occitan, et autres lieux d’ancrage), devient pertinent, il fait signe.
    L’emploi du mot "nationalisme" est en question.
    D’une part, il a couvert toutes sortes de marchandises qui l’ont passablement discrédité ; d’autre part il renvoie à l’idée française de ’nation’, si singulière, si ambiguë.
    ’Patriotisme’ est un peu désuet, mais plus fondé.
    ’Identité’ fait l’objet de récupérations.
    "Ethnie" est généralement mésinterprété.
    "Gasconisme" est un peu étrange, mais a une saveur forte.
    Ces sujets devront faire l’objet d’une clarification, nous n’y échapperons pas...

    En tout cas, ne nous refusons pas de parler hardiment de ’nation gasconne’ et de ’peuple gascon’. La considération suivra.

    Nous ne sommes pas isolés ! Merci à vous tous, sincèrement.

  • Nous sommes bien d’accord que la langue ne fait pas tout, car alors les Mexicains se sentiraient et se voudraient espagnols, les Ecossais anglais, les Autrichiens allemands, et les Belges français ou néerlandais, voire allemands pour la minorité germanophone. Par contre, lorsqu’il s’agit d’un petit peuple en voie d’extinction comme les Gascons, la langue est un marqueur ethnique nécessaire. Je ne crois absolument pas à la résurrection d’une Gascogne désormais peuplée d’une majorité d’allogènes qui, par mode ou par idéologie, se voudraient et se diraient gascons comme par enchantement. Gardons-nous de remplacer une fantasmagorie par une autre fantasmagorie. Si la langue n’est plus qu’un très vague souvenir dans la tête des plus âgés, ou le dada d’une poignée de "mordus" à des fins strictement intellectuelles et culturelles, alors il est inutile de bâtir des châteaux en... Gascogne.


Un gran de sau ?

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