Un lexique gascon de la charpente ? Tederic M.

- Tederic Merger

Il existe en ligne un LEXIQUE DU BÂTIMENT ET DE LA MAISON EN ROUCHI, DIALECTE PICARD DU VALENCIENNOIS.

Que caleré çò-medish en gascon...
L’avem pas tanpau dens los libes "papèr", si ?
Qu’èi pòur qu’ac ajam tot perdut !
Totun, los carpentèrs gascons d’autes còps ne parlèvan pas francés !

Grans de sau

  • Je scannerai les planches de l’ALG qui se rapportent à la maison.

    Réponse de Gasconha.com :
    Merci Vincent !

  • cabiroun : chevron, pièce de charpente
    balestrè : arc-boutant de charpente, ferme [balestè/balestèr serait plus gascon, mais JCM subit peut-être une influence languedocienne ; ses mots concernant la charpente sont d’ailleurs assez différents de ceux de l’abbé Foix]
    cantilat : chevron d’angle d’une charpente [on reconnait la racine "cant" dans le sens "lo cantèr deu lheit"]
    gruè : chevron d’arête, pièce de charpente
    brin : angle d’une poutre, d’un soliveau
    paret (s. f.) : pisé, mur en terre
    enlusi : fourbir, faire luir, enduire un mur, nettoyer
    tourtis : colombage, tourtissa faire un torchis, couvrir, enduire de terre
    massacanat : colombage garni de pierres
    horojet : stillicite, avance d’un toit
    teoulat : toit, toiture
    goutèro : gouttière
    capitet : linteau de porte [en fait "capitèth"]
    renboursuro : arrière-voussure, linteau de porte
    bisaigut : pioche, outil de charpentier
    douladèro : doloire, outil de charpentier, outil à tailler les douves
    rayneto : raynette, outil de charpentier
    hucholo : herminette, outil de charpentier

    [Dictionnaire gascon-français : dialecte du département du Gers
    Par Justin Cénac-Moncaut]

    Et aussi :
    « "arriòsto" (Lav.) ;sf._ poutre maîtresse,pièce de charpente qui retient les chevrons » [Palay]

    Et encore :
    aussariga : ossature
    coulane/colana : pièce de colombage

  • emban : hangar ouvert, préau, auvent, place couverte
    estantade : galerie, abri
    estan : pilier de bois, étai [doit être "estant", pour avoir donné "estantada" et non "estancada" ni "estanada"]
    esparroun : barreau, échelon, perche
    cabirouatye (sub. fém.) [cela semble une erreur de Foix : "cabiroatge" doit être masculin] : charpente, l’assemblage des chevrons
    matran : grosse poutre de charpente (et aussi poisson de mer, raie énorme (Capbreton)) [pas connu par JCM (Justin Cénac-Moncaut)]
    cap-pounte (sub. fém.) : poutre maîtresse qui soutient la maison
    coulane : poutre longitudinale de la toiture, soliveau d’une cloison [pas connu par JCM]
    coulana (verb. act.) : mettre des supports de bois (Aire)
    paret : mur en torchis [Foix cite "lou paret"]
    alipe : mur d’une grange ["alipo" pas connu par JCM]
    biscle : faîte de la toiture (Aire) ; côté d’un toit, en biais (Lespy) [on a aussi "biscre" dans un "Dictionnaire analogique et etymologique des idiomes meridionaux qui sont parles depuis Nice jusqu"a Bayonne et depuis les Pyrenees jusqu"au centre de la France"]
    cap-bouquets : jambes de force supportant l’avancée du toit (Siest)

  • * travatèth/travatèr (chevron de comble)

    Mòts girondins :
    * cropa (arbalétrier)
    * cabiron (solive)
    * fetatge/futatge/sirment/sirmant (poutre faîtière)
    * teulada/tiulada/tiulèira (toit) (mais on dit par exemple "sus los tiules")
    * dala (chéneau)
    * bardís/bardish (torchis) -> tortís se dit aussi en Médoc.
    * bardishar (bâtir en torchis)
    * balet (porche) => retrouvé dans les registres paroissiaux d’Aubiac (aujourd’hui Verdelais) au XVIII° s.

    "Herminette" se ditz "eishòla" en sud Gironda, "armineta" en Buc.

  • Je ne sais pas, Gaby, ce qu’est exactement un "chevron de comble", mais j’avais bien pensé que le "trabatetx", qui en basque soulétain, veut dire traverse, entrait ou tirant (donc la pièce horizontale qui joint le haut de deux poteaux) venait d’un mot gascon.
    "travatèth" est donc ce mot gascon, même s’il semble qu’il y ait une légère dérive de sens.
    Je cherchais plutôt du côté de "trubesset", mais voyais mal le passage vers "trabatetx".
    Mais d’où vient "travatèth" ?

    Sur "cropa", je suis étonné de la traduction "arbalétrier" parce que la croupe est tout autre chose (une portion de toit en biseau - je ne sais pas comment l’expliquer, il faut un dessin).
    Le mot "balestèr" figure dans le dictionnaire de P. Morà pour "arbalétrier" et c’est bien la forme gasconne que j’attendais.

    Il est intéressant de voir que "tortís" connu de JCM (dialecte du département du Gers) est connu en Médoc.

    Quant au "hucholo" de JCM, j’y vois le "eishòla" du Sud-Gironde, le "h" utilisé par JCM n’étant peut-être pas justifié en graphie alibertine.

  • Travatèth doit avoir la même origine que "travar" ou "travèrs". Latin "transversus" = oblique, vertical.

    Pour "cropa", il devait y avoir des approximations de la part des informateurs de l’ALG.

    Essayons de trouver l’étymologie de "uishòla/eishòla" pour voir si le H se justifie

  • Dans un document des Pyrénées gasconnes datant de vers 1830 :
    "Deux herminettes dites ucholes"

    Il n’y a pas le "h", mais ce n’est pas une preuve absolue, seulement un indice.

    http://www.agnouede.fr/IMG/pdf/Couffite1831.pdf

  • dala  : « cheneau » en zinc, en Gironde, Lot-et-Garonne, on dit de même la « dalle » en français régional.
    L’origine du mot doit se trouver dans les dalles en pierre de bordure de toit pour recueillir ou déverser l’eau du toit ?
    Certainement on a une diffusion de ce mot à partir de Bordeaux et jusqu’où ? (Dans l’Aude ils disent la « canal » en òc et la « chenal » en français).
    gotèra : fuite d’eau dans un toit, un plafond, de même pour gouttière en français régional ; alors que gouttière signifie en français du nord (donc officiel) l’écoulement de l’eau en bas de la pente du toit.

  • Du coup, je me rends compte que le "cheneau" d’oïl est comme "chenal" ce qui est canal ou canau en oc !

    Moi-même jeune, j’ai eu, vacancier "du nord" passant des vacances en Gascogne, du mal pour comprendre ce qu’étaient respectivement les dalles et les gouttières ; pour ces dernières, ma mère ou ma grand-mère devaient avoir un ton catastrophé quand elles en découvraient dans la maison... on mettait des bassines en plastique...

    Je remarque que l’entreprise Dal’Alu de Beautiran (gouttières d’aluminium) est fidèle au français régional.

  • « En Gascogne, la référence à la « mode génoise » a disparu et la génoise est appelée téule-malhade [Simin Palay] » [Génoise (architecture)]


Un gran de sau ?

(connexion facultative)

  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document

Dans la même rubrique :


 

Sommaire Noms & Lòcs