Redécouper la Gascogne ? Artiaque

Adixat munde,

1) Suite au messages de Tederic sur "La Gascogne et une révolution régionale" et aux commentaires initiés par Vincent P sur le lieu "Bascous" et la "midi-pyrénéisation", j’ai essayé d’anticiper un redécoupage possible (les années à venir, pas dans 30 piges, plus anticipation que rêverie) de l’espace gascon.

Il pose :

 le maintien très probable de deux régions Aquitaine et Midi-Pyrénées autour de Bordeaux et Toulouse, instituées en véritables métropoles,


 la possibilité, en s’appuyant sur la position marginale vis-à-vis de ces métropoles, d’en séparer une collectivité cohérente "pays de l’adour".


2) J’ai essayé de présenter sur deux cartes, l’une illustrant la situation actuelle, l’autre le scénario ci-dessus.

C’est une esquisse rapide faite "à l’estoufade"avec paint, pour faire réagir.


3) Petite lecture des deux situations en termes qui intéressent ce site, à savoir la dynamique des espaces et des populations gasconnes :

3.1 Situation actuelle :
[klikar !]

Gascogne : situation actuelle
Artiaque

Le fait gascon fait face à trois écueils qui freine son affirmation :


 les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, qui coupent toute la Gascogne en deux jusqu’au coeur,


 les métropoles Bordeaux et Toulouse, qui orientent de plus en plus les choix desdites régions vers leurs projets, attirent les gascons dans leur orbite vers des dynamiques largement non-gasconnes ;


 les départements mixtes gascons-non gascons, qui ont du mal à affirmer leur "gasconitude" avec des pans de gascogne qui s’oublient,

3.2 Scénario
[klikar !]

Gascogne : scénario possible
Artiaque

Le fait gascon à pour lui

 un coeur autonome avec une dynamique propre autour de l’axe Bayonne-Pau-Tarbes, regroupant les pays de l’adour et pesant 1Mhab,


 l’éclatement des Landes et du Gers d’un côté, dont une partie est recentrée autour de l’Adour, l’autre partie reste "naturellement"tournée vers Toulouse et vers Bordeaux ;


 Parallèlement, si Bordeaux et Toulouse s’individualisent en tant que métropoles de niveau départemental, on peut espérer un redécoupage de la Gironde et de la Haute Garonne, au moins. C’est l’opportunité, de créer des départements à la gasconitude affirmée au Sud de Bordeaux et à l’Est de Toulouse. Ainsi les gascons peuvent peser aussi en Aquitaine et Midi-Pyrénées.

Est-ce un combat valable selon vous ?

Bam, ke dexi mun blabla e kesperi reacsius. En particulier de Landais et de Gersois :)
Bu dio a tuts

P.-S.

Merci hèra entà la toa contribucion, Artiague. Qu’èi sajat de har lo miélher qui podèvi damb las cartas.
[Tederic M.]

Grans de sau

  • C’est la Gascogne peau de chagrin que ce projet. J’en comprends la philosophie mais c’est un bien triste pis-aller et, en fait, un constat d’échec a priori. De toute manière nous sommes en phase terminale, que ce soit à Tarbes, Pau, Dax, La Teste ou Condom.

  • Oui, je pense que ce projet d’Hyper-Gascogne rétréci part d’un postulat qui n’est plus, à savoir qu’il resterait quelque chose de plus gascon dans les pays de l’Adour.

    Je connais bien nos grandes villes, Bordeaux et Toulouse. Je ne vois aucune différence avec Pau en matière d’acculturation. La francisation y est la même de nos jours.

    Paradoxalement en fait, comme Toulouse et Bordeaux attirent la jeunesse estudiantine, j’ai trouvé plus de gens aux origines gasconnes à Toulouse et Bordeaux qu’à Pau, qui est depuis les Trente Glorieuses, une ville SNEAP.

  • Bonjour Monsieur,

    Vous avez parfaitement compris le sens de mon intervention. Cette hyper-hyper Gascogne rétrécie n’est même plus d’actualité tant l’acculturation de tout le territoire est avancée et, pour tout dire, en voie d’achèvement. Ce qui reste est, tout au plus, un vernis pseudo folklorique qui tient plus de l’image désastreuse que nous donnons (Cf. le dernier dossier du magazine Géo, qui aligne tous les poncifs néo-folkloriques taurins, festayres, douceur de vivre, Puymirol (!!)...) que du sentiment identitaire réfléchi, éclairé et intégré. Des villes comme Pau, ou Tarbes ou encore plus Bayonne, ont connu un tel afflux de population exogène qu’il est de plus en plus difficile de parler de sentiment gascon, ou béarnais, ou bigourdan ou autre. Vous avez raison, le potentiel gascon de Bordeaux semble plus important pour les raisons que vous évoquez. Sur le littoral, même au Sud des Landes, la substitution de population est telle que les autochtones sont devenus des étrangers dans leur propre pays. Dans certains endroits c’est de l’ordre de 4 pour 1, voire plus. Je suis même enclin à penser que certains endroits du Bazadais, du Médoc ou de l’Entre-deux-Mers ont aujourd’hui un caractère plus gascon que la plaine de Pau, les environs de Tarbes ou le BAB qui, de toute manière, est considéré comme basque par presque tout le monde, autochtones et néos. D’ailleurs, cette entité urbaine se tourne vers le Sud-Ouest, Saint-Sébastien, Bilbao, et pas vers la Gascogne. La conurbation c’est BAB-Donostia-Bilbo. Le Sud-Ouest des Landes, dans l’orbite de Bayonne, se sent attiré culturellement pas le Pays Basque et sûrement pas par la Gascogne, fût-elle réduite à sa portion la plus congrue et prétendument hyper gasconne. Les modalités de la reconquête, si tant est qu’elle est possible, sont à trouver ailleurs que dans la territorialité géographique qui n’a plus de sens aujourd’hui. La solution pour sauver quelques meubles de notre héritage sera plutôt par la promotion du caractère gascon des périphéries, Gironde, Lot-et-Garonne etc... plutôt que par leur relégation dans une aire de transition dont l’effet premier sera une accentuation du mouvement centrifuge auquel elles sont soumises. Méditons sur l’exemple du nationalisme basque, lequel n’a jamais renoncé aux périphéries, même les plus totalement débasquisées, et qui sont aujourd’hui en voie de reconquête, au moins identitaire et parfois linguistique. Même s’il est difficile de comparer les dynamismes identitaires basque et gascon, c’est une piste.

  • Aidxat Messieurs,

    First of all, merci de réagir, ke hè gay.

    Aïe, je n’ai pas parlé d’hypergascogne.
    Je n’utilise pas ce concept. Je ne réduis pas les ressources et perspectives de la culture que nous partageons. Je ne fais pas d’expansionnisme béarnocentré. Pas mon genre. Pas intéressant. Pas cohérent avec le fait que Lons est bien plus acculturé que Mauvezin ou Bazas, c’est bien de le rappeler.
    Je ne parle même pas d’appeler cette collectivité "Gascogne".

    Mon postulat est que toute une partie de ce qui se trouve être la Gascogne, en gros la zone Adour-Pyrénées, s’exprimera mieux et sera plus vivante, mieux aménagée, si elle est recentrée (c’est ce mot que j’ai utilisé, dans le sens de rapprocher les décisions du terrain). Parce qu’elle se trouve en marge des dynamiques Toulousaines et Bordelaises. Parce que ses horizons sont différents, l’argent et les politiques dont elle aurait besoin sont parfois concurrents directs des projets de Bordeaux et Toulouse.

    Du fait de cette configuration, la partition en quatre départements (32, 65, 64, 40) fait particulièrement sentir son inadaptation.
    Avoir un département pour équilibrer une métropole, ça peut se défendre. Diviser ses moyens en quatre quand on n’a pas de métropole, moins.
    D’où l’idée de faire une collectivité intégrée et distincte.

    Voilà, la géographie fait que l’Adour et ses pays sont :
     centraux pour la Gascogne, au sens géométrique, pas qualitatif,
     dans un coin, donc facilement séparables.

    Culturellement, je vous le concède, c’est plus subtil.

    Reste que les dynamiques Bordelaise et Toulousaine vont souffler fort sur ce qu’il reste de notre maison. Et qu’il faut donc être solide sur nos appuis, c’est ce que le scénario recherche. J’en ai d’autres en tête.

    BAB-Pau-Tarbes ne sont pas à la tête d’une croisade identitaire comme Barcelone ou Bilbao ont pu l’être ailleurs, vous avez encore raison. Mais ils peuvent être le moteur et le levier d’action d’arrière pays qui le sont encore fortement.
    Ce n’est pas la martingale d’une renaissance culturelle. En revanche, que l’autonomie politique permette à des audacieux (je veux croire qu’il y en aura, je n’en sais rien) de s’exprimer et de sortir de l’inertie, c’est fréquent.

    Ensuite, sur le fait que des départements redessinés au Sud de Bordeaux et à l’ouest de Toulouse auraient un certain sex-appeal, une cohérence (donc une vigueur économique et culturelle, ça je persiste à le croire). Ne sont-ils pas des arrière-pays intéressants pour soutenir culturellement les ogres Bordelais et Toulousains ?

    Le territoire n’est pas la volonté, mais le cadre dans lequel elle peut s’exprimer.

    Finalement ce que j’aimerais que nous trouvions (avant les technocrates si possible), c’est l’organisation territoriale qui donne à tous les coins de Gascogne les moyens de faire valoir leurs atouts propres, et avec laquelle une Agence Gasconne, restée indépendante et voyant large, puisse avoir un message qui porte.

  • A Paul,
    Pour l’exemple basque à méditer... Justement, tout part de ce que les provinces de Saint Sébastien, Bilbao et Vitoria ont une (très) large capacité d’initiative politique. La langue basque n’était pas dans un état flambant il y a même 40 ans. Sans le levier décisionnel Communauté autonome Euskadi, sa force économique (qui maintient des populations) et puissance fiscale (qui subventionne la politique lignuistique)... L’action culturelle aurait-elle eu cette portée ? S’ils étaient dans une même communauté autonome avec Burgos, Santander, Logroño, Pampelune voire Saragosse... ü ñawde kumbat, be sere !

    Faut voir aussi que c’est fichtrement compact, Euskadi, plus un de nos départements que de nos régions. Les Pays de l’Adour ne sont pas ridicules...

  • Bonjour Monsieur,

    Pour tout dire, je pense que ce projet n’est viable que pour un axe Pau-Tarbes, avec peut être des morceaux des coins Sud-Est des Landes et Sud-Ouest du Gers. Tout le reste est d’ores et déjà dans l’orbite d’autres pôles. Le BAB, le Sud-Ouest des Landes, Dax compris, c’est la conurbation basco-gasconne en formation. Tout le reste des Landes c’est bel et bien Bordeaux (par exemple, le Grand Dax dépasse péniblement les limites du Marensin et les Montois vont à Bordeaux) et tout le reste du Gers c’est Toulouse. Je ne suis pas en désaccord avec votre analyse mais le territoire que vous envisagez est encore trop étendu. En fait, les Pays de l’Adour ça se réduit à bien moins aujourd’hui et ce seront d’autres dynamiques que des dynamiques identitaires qui les regrouperont, si tant est qu’ils se regroupent.

  • Monsieur,

    Ce qui a fait le succès identitaire basque ce n’est pas l’aspect administratif ni le cadre régional mais la lutte armée et l’imposition, par la force et la résistance, à l’Etat espagnol, du respect face au fait ethnique basque. Le nationalisme basque n’a jamais abandonné les périphéries et refuse toujours de les abandonner. Les politiques et les administratifs suivent, c’est tout. Pourquoi ? Parce qu’en Pays Basque aucun politique ne peut éluder l’aspect nationaliste, autonomiste ou indépendantiste. Ni en Gascogne ni en Béarn n’existent de telles revendications de la part d’une population quasi totalement acculturée et gagnée en profondeur au modèle et à l’identité françaises.
    Ma conclusion est qu’une région Pays de l’Adour ne serait qu’un découpage administratif de plus, et rien d’autre.

    Le vrai noyau à partir duquel pourraient s’articuler d’autres perspectives serait un département basque. Les Gascons doivent donc militer avec les Basques pour la crétion de ce département, avec Bayonne pour capitale. Même si Bayonne fut de langue gasconne et aujourd’hui de langue française, c’est le Pays Basque et la grande ville des Basques du Nord.

    Paul. A Paris.

  • Il faut relativiser le succès du combat basque. Le basque est omniprésent officiellement, un peu partout dès que les administrations ont leur mot à dire, et en effet jusqu’en des terres de confins qui n’ont plus l’usage de la langue basque pour certaines depuis 1000 ans.

    Mais la vérité de la langue basque, c’est qu’elle est avant tout celle des petites villes et des villages, de la sociabilité ancienne, des vallées, des coopératives, des ports de pêche.

    Je reviens de Bilbao qui est une ville que j’aime vraiment. Mais je doute qu’une personne puisse y vivre en ne connaissant pas un mot d’espagnol, qui est la seule langue parlée par la population.

    Mais peu importe, le fait basque est présent : "agur" pour se dire au-revoir, la typographie des annonces publicitaires, ... Ils se savent habiter au Pays Basque à défaut de vraiment être des euskualdunak comme on pourrait l’attendre.

    Or, cette politique est la conséquence directe du découpage administratif. C’est la mise en place d’administrations sur un territoire donné qui a permis cette reconquête sentimentale identitaire (dont vous avez compris que je doute du réel succès, à tout le moins dans les vitrines de ce Pays Basque autonome comme Saint-Sébastien ou Bilbao).

    L’importance des découpages administratifs est primordiale car sur des décennies, une identité faite d’attachement s’élabore. Il suffit de voir l’adhésion aux départements en France qui a été rapide. Les régions prennent cette voie, et ça, les occitanistes l’ont bien compris qui sont présents dans les conseils régionaux.

    Maintenant, c’est quoi cette identité administrative ? Cela signifie quoi les panneaux en basque à Vitoria-Gasteiz où tout le monde parle espagnol depuis 3 siècles ? Les viticulteurs de la Rioja alavesa vendent leur vin en le dénommant basque. C’est à peu près tout. Vous me direz, si les vignobles du Bordelais se disaient "gascons", ce serait pas mal. Ouais. Et ?

  • Intéressants débats auxquels j’aimerais apporter les rapides réflexions suivantes :

    1)je doute qu’il y ait une solution idéale et praticable en matière de redécoupage administratif,chaque hypothèse ayant ses avantages et ses inconvénients,le moindre n’étant pas la difficulté à les faire prévaloir face à une opinion publique locale assez inattentive et à des pouvoirs publics mûs par d’autres logiques.

    2)En tous cas il me semble qu’il ne faut pas oublier qu’en Europe occidentale la tendance forte est au renforcement des régions (de tailles variables selon les Etats),les départements et leurs équivalents ayant tendance à l’effacement plus ou moins marqué :ils ont été supprimé il y a quelques années en Italie et en Espagne les "diputaciones" ,en perte de vitesse depuis la création des Commmunautés autonomes, ne me paraissent avoir de réalité qu’en tant qu’abritant un représentant de l’Etat coordinateur des services publics.En France ,je parierais pour leur affaiblissement progressif , par transferts de compétences et de moyens aux régions plutôt que pour leur suppression pure et simple.

    3)si donc on visait à la création d’une entité aturienne, ce serait plutôt une région qu’il faudrait envisager:la recréation de la "petite Gascogne" de l’Intendance d’Auch des XVIIè et XVIIIè siècles en quelque sorte.Mais alors,avec quelle capitale ? On voit bien que lorsque elle ne s’impose pas d’elle même ,le choix est pour le moins difficile voire impossible:si les deux Normandies ne sont pas réunifiées,l’impossibilité de trancher entre Rouen et Caen y est pour beaucoup et il en sera de même quand les perspectives de retour de la Loire Atlantique à la Bretagne se préciseront:comment trancher entre Rennes et Nantes ? En Normandie le choix intermédiaire de Lisieux n’ a pas été retenu et on ne sait pas non plus jusqu’à présent répartir les fonctions de capitale entre plusieurs villes.Alors, Bayonne, Pau,Auch ,une connurbation Pau-Tarbes ?

    4)Je ne suis du reste pas certain que les élus aient envie de ce modèle,faute de moteur fédératif:ce ne serait pas la culture (hiatus basco-gascon)ni la logique unificatrice du fleuve ,l’Adour ne fédérant plus depuis le milieu du XXè siècle que les pêcheurs à la ligne ).

    5)la piste institutionnelle (redécoupage,régions,départements) n’est certes pas inintéressante en soi et les conséquences des organisations administratives ont certes des impacts sur la vie réelle mais comme vient de l’écrire Vincent,il ne faut sans doute pas surestimer leur impact dans certaines matières,culturelle en particulier.Il faut donc aussi essayer de construire des réalités hors du domaine administratif visant à l’expression de la gasconité d’une manière ou d’une autre.

  • Merci Paul d’avoir livré votre appréciation. Sans être inquisiteur, j’aimerais juste la situer géographiquement, si c’est possible.
    Vous avez parlé de Pays Basque, Bayonne, Dax, Mont de... et Paris. Est-ce le fruit d’une vie dans ces villes ? de séjours ? de racines ? d’une profession ? ...?
    Il s’agit de curiosité "scientifique" (houla sans prétention mais j’ai pas trouvé d’autre terme), pas mal placée, croyez-le-bien :)

    En ce qui me concerne, mon point de vue est celui d’un Ossalois (dans les montagnes au Sud de Pau, à la frontière avec l’Espagne) qui ai ensuite bougé (Sud de la France, Espagne, Ecosse) pour les études puis le travail (ou le chômage, selon les moments).

  • Gérard S-G,
    Je suis d’accord avec beaucoup ce que vous avez dit, les points 2, 3 et 5.

    La tendance au renforcement des régions et à l’affaiblissement des départements ? Justement, ce scénario essaye de l’anticiper et de dépasser cette opposition, en proposant une collectivité intégrée (un seul échelon fusionnant les compétences) de taille intermédiaire en l’absence de grande métropole.

    Vouloir que toutes les régions aient le même gabarit fait partie de "l’abstraction égalitariste et statistique" que Vincent P décrit bien dans son dernier billet sur son blog. J’espère quelque chose de plus organique, plus souple, en fonction des situations.

    J’imagine quelques profils-types :
     région de grande taille, divisée en départements ruraux et métropole, faisant valoir les territoires à travers cet équilibre rural-urbain (ex : autour de Lyon, de Bordeaux, de Toulouse, de Lille...) ;
     région plus ramassée, non-subdivisée, faisant valoir la spécificité de territoires éventuellement privés de grand centre urbain (les DOM, la Corse, l’Alsace, les Pays de l’Adour (?)...).
     région urbaine, pour le Grand Paris, seule mégapole de taille mondiale,
     région rurale "masse", rassemblant de grands espaces sans grande métropole, subdivisée du fait de sa taille (vallée de la Loire, Massif Central...).
    L’Espagne et l’Allemagne ont de semblables dissemblances entre régions, par exemple.

    La capitale ? je suis peut-être anormal, mais je n’attache pas beaucoup d’intérêt à cette notion. Ce qui me semble important c’est qu’une collectivité soit gérée par une assemblée issue de tous les recoins. Si au moins la décentralisation à venir pouvait nous soulager d’un peu de centralisme et de culte du chef bien français...

    Un moteur fédérateur ? J’ai lancé ce fil parce que j’ai l’intuition de quelque chose. Mais je ne sais pas bien le formuler. Mais pas de "petite gascogne" ou d’"hypergascogne", la Gascogne a sa propre définition. Si je devais trouver un dénominateur commun à cet espace "Adour-Pyrénées" ? J’ai parlé de la distance avec Bordeaux et Toulouse, d’une donnée géographique propice à une dynamique économique propre, de la recherche du bon compromis entre la proximité et l’envergure, sur fond de dépassement du couple département/région.

    Petit témoignage sur le hiatus basco-gascon : il n’est pas si indépassable, au moins dans mon expérience sur la partie montagnarde. Je trouve qu’Ossalois, Aspois, Barétounais, Souletins, nous partageons quand même beaucoup.

    Il y a une évolution en marche, et donc une piste, au niveau de des territoires administratifs et politiques. Rien de plus, mais rien de moins.

  • Je suis en train de (re)lire vos contributions.
    J’aurais tellement de choses à dire...
    Je remarque que ceux qui se sont exprimés sont tous intéressés ou passionnés par la Gascogne, et pourtant quelle diversité d’analyse !

    Exemple :
    Paul : "l’image désastreuse que nous donnons (Cf. le dernier dossier du magazine Géo, qui aligne tous les poncifs néo-folkloriques taurins, festayres, douceur de vivre, Puymirol (!!)...) que du sentiment identitaire réfléchi, éclairé et intégré"

    Bien sûr Paul, mais enfin Géo veut vendre au grand public... Mais moi je suis ravi par le simple titre de couverture "Les Gascons" ! Au moins, ça fait exister les gascons, et je remarque que ce n’est pas "les Aquitains" ni (pire) "les Midi-Pyrénéens" qui a été jugé vendeur. On a aussi échappé, et là c’est presque miraculeux, à l’affichage "Sud-Ouest" ; heureusement que le "Sud-Ouest" n’a pas d’adjectif.
    Bref, "Les Gascons" existent au grand jour, comme "Les Bretons" dans la prochaine une de Géo, ou celle d’avant (qui m’a dit que l’article les concernant était aussi... discutable ?), et c’est bon pour la Gascogne à l’heure où elle est menacée de disparition symbolique !

    Le mot "HyperGascogne" a été critiqué. Je le maintiens. J’avais aussi pensé à "SuberGasconha"...
    L’opposition à ce concept me rappelle l’opposition au concept du degré de gasconitat...
    La gasconnité d’après les données de l’atlas lingüistique de la Gascogne (A.L.G.)

    Pourtant, on peut observer que la dégasconnisation s’est faite depuis un millénaire par la face garonnaise de la Gascogne, avec des foyers de francisation particulièrement actifs, principalement Bordeaux.
    La Gascogne est un peu comme ua arròca qui reçoit sur une de ses faces les assauts continuels d’une houle non gasconne, poitevine, française, guyennaise, languedocienne parfois.
    Les localités les plus éloignées de cette houle ont davantage gardé leur gasconitat. Elles sont l’HyperGascogne.
    J’entends bien que depuis quelques décennies, il y a une accélération : la houle submerge la Gascogne profonde et commence à lécher la montagne...
    Mais il y a encore des restes. Il y a encore, en 2014, une Gascogne culturelle héritée qui résiste (mal, certes).

    Maintenant, imaginons qu’un jour cette houle ou cette marée uniformisatrice ait tout anéanti... Le mouvement semble bien entamé... Mais gardons-nous de projeter mécaniquement dans le futur les tendances actuelles !. Les tendances peuvent s’infléchir, l’histoire peut se retourner.
    La Gascogne n’en est pas à son premier changement de population ou de langue : elle est née d’une romanisation de peuples aquitains.
    Des populations nouvelles arrivent, mais l’Adour et la Garonne restent à leur place et continueront à fixer des identités, sauf si nous continuons à subir un brassage systématique. L’enfant de chtis, de cambodgiens ou de maghrébins implantés en Gascogne, s’il grandit au sud de l’Adour ou de la Garonne, peut très bien se sentir gascon à sa manière.
    Si nous savons suggérer une économie prospère et auto-centrée, cet enfant néo-gascon restera ici et deviendra grand !
    Et à propos d’économie auto-centrée, le type de croissance des métropoles bordelaise ou toulousaine n’est pas vraiment un modèle. Il est trop fondé sur la décentralisation d’entreprises nationales, européennes ou mondiales.
    Alors, j’imagine un autre modèle, et peut-être qu’il peut naître dans la boucle de l’Adour, en Gascogne profonde, là où la pression métropolitaine est plus faible.

    Pau n’est pas à la hauteur ? Pour l’instant peut-être ! Mais ce que j’espère, c’est une fédération territoriale dont Pau comprendra peut-être qu’elle peut être un maillon fort... Sinon, rai... d’autres le feront.

  • Une petite explication sur le "Puymirol (!!)" qui figure dans la charge de Paul contre le dernier dossier du magazine Géo, "Les Gascons"...

    Reportage sur "les Gascons"

    Les connaisseurs des contours de la Gascogne lingüistique savent comme Paul que "Puymirol" est légèrement en dehors, donc plutôt en Agenais guyennais voire languedocien.
    Le nom même, "Puymirol", avec son "l" qui n’a pas été vocalisé (transformé en voyelle), est un signe. En Gascogne, on aurait plutôt quelque chose comme "Puymiro", "Pouymiroo" vers le Béarn (qui existe bel et bien).

    Mais si les isoglosses, qui dessinent sur une carte les limites des parlers d’antan, placent Puymirol légèrement en dehors de la Gascogne (de plus, ce village est rive droite de Garonne, mais ce n’est pas un critère absolu), notre ami Vincent.P y a quand même relevé des noms de lieu, et même des bastisses, qui ont des formes gasconnes, par exemple Barrère.
    (Puymirol)
    Barrère

    Le dossier de Géo, lui, signale Puymirol comme un lieu de convivialité gasconne, avec une belle vue sur un repas en plein air qui semble avoir lieu sur une esplanade de remparts comme nous en connaissons en Gascogne.

    Je ne pense pas que la Gascogne ait l’exclusivité de ces repas en plein air. D’ailleurs l’incertitude de la météo conduit souvent à installer des chapiteaux étouffants.

    Donc, oui, cet exemple du magazine Géo pour illustrer "les Gascons" est discutable, mais finalement au sens positif où il incite à discuter !

     la convivialité autour du repas est-elle à retenir comme trait gascon ?

     doit-on être intraitable sur les limites géographiques de la Gascogne ? (le terme "intraitable" que j’utilise pourrait faire croire que je réponds "non" à la question, mais je suis plus nuancé)

    Et en écrivant ce message, je me souviens que, pour certains, les habitants de la Guyenne sont... des gascons (l’adjectif "guyennais" ne serait pas utilisable !).
    Dans ce cas, le dossier de Géo sur "les Gascons" peut embrasser la Guyenne, donc Puymirol !

    Adishatz, e profieitatz de la bona sason entà participar ad aqueras taulejadas / proifieÿtatz de la bouno sasoun entà participà ad aqueros taoulejados !

  • Il ne nous faut pas être intraitables sur les frontières de la Gascogne car elles ne représentent plus rien depuis bien 200 ans, je vois plutôt la Gascogne comme une tendance aux frontières fluctuantes selon les critères.

    Dans le cas de l’Agenais non-gascon, il nous faut analyser la situation de cette contrée. Ce n’est pas le Périgord, qui bénéficie d’une identité assez claire. Ce n’est pas plus le Quercy dont il est clairement séparé géologiquement, Fumel est vraiment une frontière marquante.

    L’Agenais non-gascon est un pays mouvant, à l’identité mêlée ainsi qu’on peut le lire dans ses paysages (dans des paysages de coteaux à la "gasconne", tension entre l’architecture vasconne et l’architecture périgourdine).

    En tout état de cause, depuis le 19ème siècle, l’ancienne frontière entre pays gasconnant et pays guyennais n’a plus d’existence réelle. Agen est le référent de l’ensemble du Lot-et-Garonne.

    Bref, comme j’envisage aussi le combat pour l’identité gasconne comme un combat quasi technocratique, pour que triomphent des idées sur l’économie ou l’aménagement du territoire, il est vain de nier que ce qui fut l’Agenais non-gascon est intégré aux réseaux de communication gascons, via la vallée de la Garonne qui est le grand axe de pénétration.

    Bref, il me semble difficile pour les Agenais au sens large de développer une stratégie concurrente à celle que nous pouvons éventuellement mettre en place.

    NB : Puymirol est attesté une fois au 13ème siècle dans les Rôles Gascons comme Pumirou.

    Lien vers Google Books

  • après la déclaration de politique du 1er ministre on entend parler d’un regroupement de Midi-Py et Languedoc Roussillon.
    Est-ce une opportunité pour le 65 et le 32 pour se rattacher à l’Aquitaine ou au contraire la fin du rêve de grande gascogne ?

    Je suis personnellement plutôt pessimiste tant l’attrait de Toulouse me parait fort...

    R Lattuga

  • C’est mort. Le jacobinisme français est indigent intellectuellement, il parle de constituer nos grandes villes en métropoles mais est obsédé par l’idée de structurer autour d’elles d’immenses régions.

    Nous allons nous retrouver, nous Gascons d’Aquitaine, dans un ensemble complètement ahurissant avec le Poitou grosso-modo. Je remarque que dans tous les projets, la Bretagne est réunifiée sur ses frontières ducales, ce qui est la preuve qu’un nationalisme qui a gueulé pendant des années est efficace.

    Je pense que notre intégration dans une grande région atlantique, pur fantasme géographique sans réalité de terrain, est la preuve ultime de notre mort clinique.

  • Les discours sur le regroupement de régions sont dans le droit fil du jacobinisme : ils viennent d’en haut, ils veulent recomposer d’une manière autoritaire, ils ignorent l’histoire. Pour ce qui nous concerne, ils ignorent la Gascogne (faut pas rêver, justement...).

    Le projet de regroupement Aquitaine-Poitou-Charentes (voire aussi Limousin) ne serait que l’exagération de l’actuel découpage, qui ignore déjà la Gascogne.

    On aurait du mal à trouver un nom pour ce nouvel ensemble, dont le vrai nom devrait être "la région de Bordeaux", comme le grand Ouest serait "la région de Nantes"...
    Ces nouvelles régions n’existeraient que pour leur métropole, de même que la France semble n’exister que pour Paris.

    Mais je pense qu’il y aura une contradiction à l’intérieur même du camp jacobin :
    renforcer trop une dizaine de métropoles, et créer derrière elle des régions qui seraient aussi peuplées que le Danemark ou l’Irlande risque de faire peur à ceux qui sont avant tout des nationalistes centralistes.
    Si on ajoute à ça la résistance au changement, le désir de maintenir des positions acquises, je pense que le regroupement ne se fera pas.

    Pour ce qui est de la Gascogne : elle n’existe pas comme région, ça ne changerait pas de toute façon.

    Mais une "Aquitaine" encore plus nordiste montrera encore plus clairement qu’elle ne peut pas être un substitut de la Gascogne. D’où peut-être un renforcement de l’idée gasconne.

    De plus, l’affaiblissement des départements, qui risque quand même d’arriver, pourrait donner envie à l’échelon qui émerge juste en-dessous (les grandes intercommunalités), de brandir le drapeau gascon. Pour lutter contre le "tout-Bordeaux-Toulouse", par exemple.

  • Ce regroupement (Aquitaine, Poitou) est typiquement le produit de la technocratie parisienne. A-t-on demandé aux aquitains, aux poitevins avec qui ils voudraient fusionnner ? Non, bien sûr ! car on connait la réponse d’un référendum qui serait pourtant démocratique, démocratie dont on nous rebat les oreilles.
    La seule région avec qui l’Aquitaine s’est alliée est l’Euzkadi (entre le président d’Aquitaine Rousset et le lehendakari en 2012), et cette alliance est supranationale, mais logique car géographique, physique, humaine, et complémentaire économiquement, mais dont personne ne parle ?...
    Dans le cadre hexagonal, la fusion la plus évidente pour des raisons de voisinage culturel c’est Aquitaine-Midi Pyrénées, oui je sais : Bordeaux et Toulouse, chien et chat.
    Cependant pour l’anecdote n’oublions pas que les Romains avaient créé 3 Aquitaines : l’Aquitaine première : la Novempopulanie (Gascogne, Pays Basque, l’Aquitaine seconde : Bordeaux, l’Aquitaine troisième : le Poitou....C’était dejà les technocrates de Rome...

  • Dans cette affaire,depuis l’annonce de la création d’une grande et absurde région "Centre" ,on a vu de nombreux élus de Poitou Chrentes réclamer l’union de leur région avec l’Aquitaine(cf divers "hius" sur ce sujet).On n’a pas suffisamment repéré le rôle du groupe "Sud Ouest"(Sud Ouest,la Charente libre,etc...) qui non seulement influence de façon habituelle ses lecteurs poitevins et charentais dans le sens d’une appartenance sud ouest mais semble maintenant prendre la tête d’un mouvement d’opinion en ce sens .Voir l’édition du dimanche 5 juillet "quand les citoyens s’en mêlent",évoquant deux sondages dont "Sud Ouest" a eu l’initiative(avec réalisation par l’IFOP dans le premier cas):84% des Charentais maritimes et 73% des Charentais seraient ainsi,dit SO,partisans d’un rattachement à l’Aquitaine ,"volonté massivement exprimée dont il sera difficile de ne pas tenir compte " dit le journal.Certes et je ne connais pas les conditions de réalisation de ces sondages mais quand on sait que SO,derrière une aimable façade consensuelle,sait être extrêmement partial ,on s’interroge:ne seraient-ils pas les premiers perdants à une méga-fusion centre qui amènerait assez logiquement ,avec le temps,leurs lecteurs dans le giron de la République du Centre voire de Ouest France ? De la défense d’une zone de chalandise consciencieusement entretenue depuis des lustres à une campagne d’opinion systématique,il n’y a pas loin ...

  • Je pense que le sentiment d’appartenance à un espace Sud-Ouest français chez les habitants des Charentes n’est pas qu’une simple création du journal Sud-Ouest.

    Au demeurant, je vois difficilement en quoi un découpage administratif constitué pour gérer des TER aurait une incidence quelconque sur la zone de chalandise d’un journal.

    Ce serait là un raisonnement très français, incapable d’imaginer des appartenances diverses, alors même d’ailleurs que la France est elle-même découpée selon plusieurs cartes, par exemple la carte judiciaire.

  • je ne dis pas que ce sentiment est créé de toutes pièces par Sud Ouest,bien sûr c’est plus complexe que cela.
    Mais les régions administratives françaises ne se contentent pas de gérer les TER et ont une fonction globale d’animation économique,derrière laquelle se tissent des sentiments d’appartenance,que cela nous plaise ou non(nous l’avons,les uns et les autres,diverses fois noté) .Et avec le temps,la modification des sentiments d’appartenance peut naturellement induire des comportements de consommation différents,en particulier dans le domaine de l’information:un affaiblissement de la conscience d’appartenance "SO" peut rendre finalement bizarre aux acheteurs de presse poitevins/charentais de continuer à acheter "Sud Ouest" au bénéfice des deux journaux "Centre" cités. Cela dit,j’accorde de resterait en ce cas au groupe "SO" la corde "Charente libre" ...

  • Je crois également le percevoir, pour un élargissement vers "les Charentes".
    Aujourd’hui même, j’ai lu dans "Sud-Ouest" : "Selon des sondages de juin publiés par Sud Ouest et Charente Libre, les Aquitains sont favorables à une fusion avec Poitou-Charentes à 52%. Et à choisir, ils sont encore plus favorables à une fusion avec la Charente-Maritime seulement (56%). En revanche, ils rejettent à 69% une fusion avec le Limousin."
    Les sondages en question, apparemment commandés par "Sud-Ouest", ont-ils posé parallèlement la question d’une fusion Aquitaine-MidiPyrénées ?

  • Je réponds moi-même à la question que j’ai posée dans mon message précédent :
    Voir http://www.sudouest.fr/2014/07/03/les-aquitains-favorables-a-une-fusion-avec-poitou-charentes-1604622-6058.php

    Le sondage n’a mis dans la balance qu’une fusion avec Poitou-Charentes d’une part, ou avec le Limousin d’autre part !
    L’idée d’une fusion avec Midi-Pyrénées n’est même pas évoquée, à un moment où, pourtant, des personnalités politiques aquitaines lui avaient déjà exprimé leur préférence.

    Pour moi, ce n’est pas honnête.
    Si on laisse penser d’emblée aux sondés que la fusion Aquitaine-MidiPyrénées est hors jeu, les résultats sont totalement biaisés.
    Au moins fallait-il le signaler dans les articles rendant compte du sondage.

  • J’ai constaté tout comme vous la campagne déguisée de Sud-Ouest pour une Aquitaine incluant les Charentes. Défense de sa zone de chalandise, indéniablement, mais pas que.

    C’est aussi le constat que ce sujet mobilise les internautes, les sites en ligne font de beaux scores de visionnages de leurs articles, les commentaires sont nombreux. Sud-Ouest s’est engouffré dans le débat et propose parfois jusqu’à 3 articles par jour sur la thématique, sans compter les déclinaisons locales.

    Et puis, j’ajoute à ce constat que ce lobbying charentais, c’est aussi tout simplement un réflexe bordelais. La maison secondaire à Royan ou sur l’île de Ré, cela compte. Un grand-père originaire d’un bled de l’Angoumois, aussi. On peut prendre la température de ce sentiment : j’ai remarqué par exemple qu’un revue comme Le Festin s’ouvrait de plus en plus aux Charentes.

    En tout état de cause, je suis chaque jour plus convaincu de la nécessité d’exfiltrer Bordeaux et son agglo. Pour sauver la gasconnité du Médoc, de Buch, du Bazadais, de l’Entre-deux-Mers. Car j’ai bien peur que nous allions vers une vraie coupure sentimentale entre Bordeaux et l’Aquitaine administrative méridionale. Bordeaux n’a pas à embarquer dans son tropisme septentrional métropolitain - qui est légitime - l’ensemble de la Gironde.

  • Une grande partie des particularismes "régionaux" découle de la géologie et du climat (ce qui influence la végétation, donc l’agriculture et l’élevage, donc la cuisine et les métiers traditionnels ; mais aussi l’architecture).
    Or les Charentes (je ne parle pas du Poitou) sont dans le Bassin Aquitain.
    Donc leur continuité avec le Périgord, le Bordelais, l’Agenais, le Quercy voire le Rouergue ,semble aller de soi.

    • Oui (sauf que l’histoire compte aussi - la langue et maintenant l’accent sont une empreinte de l’histoire et un élément important de l’identité) ; mais si le caractère aquitain ou non d’une contrée est le critère d’appartenance à une région aquitaine réunie, il faut commencer par le principal : fusionner "Aquitaine" et "Midi-Pyrénées" qui se partagent aujourd’hui l’essentiel du Bassin aquitain.

      Le cas des "Charentes" peut être étudié après ; or c’est tout le contraire qui se passe : si on suit des médias comme "Sud-Ouest" et Aqui.fr, on a l’impression que l’urgence absolue est de rattacher les Charentes, alors que la division principale du Bassin aquitain, entre Bordeaux et Toulouse, est jugée acceptable.

      Mais si on y regarde de plus près, c’est plutôt Bordeaux et sa stature métropolitaine que le Bassin aquitain qui motivent les Charentes.
      Eh bien alors, que les collectivités locales charentaises préparent des accords avec Bordeaux-Métropole, que la réforme territoriale dotera bientôt de pouvoirs étendus, plutôt que parasiter la réunification aquitaine (et gasconne du même coup) !

      Tederic M.

  • Les Charentes sont à vrai dire dans un bassin voisin, autour de la Charente et de ses affluents, un peu dans la même relation au bassin garonnais que les pays de l’Adour. Les deux départements ne possèdent d’ailleurs, à l’exception de quelques ruisseaux côtiers de l’estuaire, aucune rivière qui aille vers la Garonne ou la Dordogne.

    Je connais assez bien la Saintonge, l’Angoumois et l’Aunis. Je dois dire qu’en venant du Périgord, la transition est assez brusque à partir d’Angoulême : on peut se figurer, pour ceux qui connaissent, l’immense contraste qu’il peut y avoir entre Aubeterre et la côte charentaise des marais salants. C’est aussi là que les parlers limousins cessent pour laisser place à des dialectes qu’il faut bien dire français.

    J’ai arpenté assez longuement les grandes plaines de l’Aunis autour de La Rochelle. C’est vraiment l’Ouest de la France dans à peu près tout. Il en va de même de la Saintonge septentrionale, autour de Saint-Jean-d’Angély.

    Ce ressenti, c’était celui de Mauriac qui disait qu’à partir de Barbezieux, c’était la grande plaine de France. Il n’avait pas tort, encore aujourd’hui, même via l’autoroute, c’est le ressenti : en venant de Paris, l’aire de Mirambeau en Saintonge méridionale est comme l’entrée dans le Sud-Ouest, par la lumière, les paysages.

    Personnellement, j’ai du mal à voir une différence flagrante entre les Charentes et le Poitou : même architecture méridionale, même art roman, une côte faite d’îles, de rades, de larges plaines.

    Pour le reste, je trouve l’équation entre bassin géologique et espace socio-économique cohérent un peu systématique, un peu française. C’est un élément parmi d’autres. Les Pyrénées, par exemple, n’ont jamais été une frontière de quoi que ce soit.

  • Vincent, la carte que tu donnes à l’appui de tes dires mérite d’être légendée, ce que tu peux faire, je crois, dans la souillarde.
    Je crois comprendre qu’elle montre trois bassins fluviaux, celui de l’Adour, celui de la Garonne et celui de la Charente, tout en dessinant les régions administratives par des couleurs.
    Mais le bassin aquitain est donc exactement la réunion de ces trois bassins fluviaux ? Je devrais aller voir sur Wikipédia...

    Au fait, j’ai lu dans Sud-Ouest que l’amendement que les députés "sud-aquitains" veulent déposer aujourd’hui demanderait la fusion d’Aquitaine et Midi-Pyrénées certes, mais aussi avec le Limousin ! On n’en sort pas... Ils n’aiment vraiment pas la simplicité logique...

  • La carte illustre en effet le bassin aquitain qui est défini, par convention, comme la réunion des bassins de la Garonne, de l’Adour et de la Charente. Comme un peu tout en France, la géographie est affaire de conventions. Le fait de l’appeler aquitain est par ailleurs également arbitraire, sauf que de nos jours, cela crée du sens !

    On voit assez clairement en tout cas que le gros du morceau est Midi-Pyrénées et Aquitaine. Le Limousin retrouve sa dichotomie traditionnelle entre ce qui est devenu la Corrèze, qui était autrefois le Limousin proprement dit et l’ancienne Marche, même si l’unité de la contrée, à cheval sur plusieurs bassins, me semble évidente.

  • Pour le reste, sur la proposition d’inclure le Limousin dans le projet des "sudistes", c’est probablement que le Limousin étant à gauche, il est un réservoir de voix. Cette réforme est avant tout un débat entre barons locaux.

    Cela signifie aussi que l’on ne sait pas quoi en faire ...

    Mais franchement, je suis optimiste, je me fiche désormais du découpage dont on héritera, le combat est à mener pour l’avenir, tout est clair désormais : les métropoles sont des ennemies à amadouer, les intercommunalités peuvent permettre de dépasser les départements, ...

  • Sur le site de l’Assemblée nationale, je trouve deux amendements des députés "sud-aquitains" (liste des signataires en partie différente cependant) qui demandent, l’un (n° CL25), la fusion Aq.+Mic-bP+Limousin dans une région "Grand sud-ouest", et l’autre (n° CL26) la fusion Aq.+Mic-bP (sans le Limousin donc) dans une région "Sud-ouest".
    C’est d’une clarté !
    En même temps, je remarque que ces amendements maintiennent ailleurs en France tout ce qui a été proposé par le gouvernement, dont l’aberrante fusion Champagne-Ardenne-Picardie.
    Ainsi donc, les opposants à cette dernière fusion devraient logiquement voter contre cet amendement, et maintenir l’aberration Aquitaine-Limousin !
    Si tous les amendements "rectificatifs de fusions aberrantes" étaient conçus ainsi, ils s’annuleraient, et la proposition du gouvernement passerait... Je n’ai sans doute pas tout compris, c’est la première fois de ma vie que je vais dans ce genre de détails !

  • Je suis stupéfait par le manque de solidarité des députés, l’absence de vision globale de la question. Chacun dépose un amendement en fonction de sa circonscription.

    Nous sommes vraiment au bout d’un système : une réforme dessiné sur un bout de table à l’Élysée, des députés qui ne cherchent pas améliorer ledit projet autrement que par le petit bout de la lorgnette.

    Quelle médiocrité.

    • Dans ces conditions, seuls passeront les amendements acceptés par le gouvernement au terme de tractations occultes et qu’il saura faire voter grâce à ses députés godillots.
      Lors du vote final, on peut imaginer cependant qu’un nombre suffisant de députés de la majorité soit mécontent au point de faire passer le vote contre.
      EELV (les écologistes) est le seul groupe dont j’ai vu une contre-proposition d’ensemble :
      http://regions-federalisme.eelv.fr/quel-decoupage-pour-les-regions-de-france/
      La carte présentée limite la casse sur l’ensemble de la France ; la Gascogne reste divisée tout en étant davantage attribuée à Bordeaux.
      Et attention, pas sûr que la carte présentée reflète vraiment les convictions des têtes du mouvement...

  • La réponse à ma question sur la présence de 2 amendements différents de la part des députés "sud-aquitains" est ici :
    http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2014/07/08/les-deputes-ps-veulent-la-fusion-avec-midi-pyrenees,1201056.php

    "Un second amendement est également déposé. Il "laisse une porte ouverte" à la présence du Limousin dans cette nouvelle région sud-ouest."

    Donc le 1er amendement, qui demande la fusion Aquitaine-MidiPyrénées, est le but premier de ces députés. Pour la réunion de la Gascogne et le refus d’une hégémonie Bordeaux-Toulouse, nous devons les soutenir.

    Par contre, le nom qu’ils proposent, "Sud-Ouest", est mauvais. "Aquitaine-Pyrénées" serait pas mal, non ?
    De toute façon, cela a peu de chances d’aboutir, mais distribuer des bons et des mauvais points au nom de la Gascogne est une façon de la faire exister dans les esprits, pour la faire avancer là où ce sera possible.

  • Le sud des Landes étant manifestement pour SFR situé en Gascogne très,très profonde,je ne peux guère suivre l’évolution de ce dialogue en direct.Je crains qu’il n’y ait rien à attendre des débats parlementaires,sinon,au mieux ,leur enlisement pour les raisons politiciennes que vous avez mentionnées.D’accord ,toutefois,pour re-signer une éventuelle pétition comme il y a quelques semaines.
    Je crois également que notre attention doit surtout se porter sur les intercommunalités et/ou toute entité territoriale nouvelle se positionnant en "proximité" face à des régions devenues trop grandes.
    Pour ce qui est des métropoles,Tederic et Vincent m’ont convaincu de la nécessité de les maintenir à l’écart des communautés héritières des départements (ou,dans l’immédiat,de ceux-ci) .mais ,pour ce qui est de leur rattachement régional,je continue à ne pas souhaiter leur exfiltration totale,devenue le "Delenda est Carthago" de Vincent !
    Au sujet de la relation d’une future Métropole bordelaise avec les Charentes,l’idée de contrats est intéressante mais sera-t-elle si peu que ce soit considérée comme une modalité possible ?
    Enfin,il faudrait sans doute revenir au fil,initié par un contempteur de la gasconité de Bordeaux il y a quelques mois .Je ne partage évidemment pas la vision des Bordelais pris dans un prisme Royan/Ile de Ré (c’est réel mais ,à mon avis,minoritaire):toute mon histoire familiale et personnelle va là-contre mais je ne me prétends pas statistiquement représentatif de quoi que ce soit !
    Il faudrait sérieusement faire une étude sur les origines des bordelais(incluant toute la CUB,bien sûr),sachant que comme pour toutes les métropoles,bien rares sont sans doute ceux qui ont plus de deux ou trois générations présentes sur le territoire.D’où viennent-ils en majorité ?A quels terroirs se réfèrent-ils,réellement ou imaginairement quand on cherche à creuser leur identité ? Je parle bien sûr de ceux pour qui ceci compte encore et assez peu des "néo" amenés de très loin ces dix dernières années par le TGV !

  • C’est vrai que Aquitaine+ MP est logique. Mais on a le problème de la concurrence entre les 2 métropoles.

  • 1) Les changements de population rapide dans les villes et bien au-delà amènent la question de la démographie, seul facteur humain statistiquement prévisible. Vont contre l’identité gasconne : une démographie autochtone faible + l’exil hors du territoire + la ruine de la culture indigène qui ne permet pas l’assimilation des nouveaux venus (à supposer qu’ils en ressentent le besoin), sinon à une société néo-française (une sorte de village global distribué par secteurs).

    2) Les villes ne sont plus que des juxtapositions de milieux hétérogènes, contrairement à ce qu’étaient les anciennes cités au coeur du politique. Toutefois elles peuvent faire naître un sentiment d’appartenance, voire de fierté. Mais qui n’entraînera pas nécessairement l’adhésion à une culture, gasconne ou occitane, tant ces notions sont affaiblies ou marginalisées (ou réduites à quelques signes, vides comme un panneau digraphe).

    3) Que vient-on chercher à Bordeaux, Pau, Toulouse ? Ni la Gascogne ni l’Aquitaine. Le "Sud-Ouest" ? Le soleil supposé ? du travail ? un "cadre de vie" sympa ? Quel est le moteur de la ’rurbanisation’ ?

    4) Il n’est pas dit que les grandes villes resteront toujours attirantes. Elles ne sont déjà plus bon marché. La mégapole est l’agonie de la ville.

    5) L’imposition d’une identité par l’intervention administrative pourrait mener à une certaine "occitanisation" (c’est le jeu des réseaux péri-institutionnels). On imposerait aussi bien le "Sud-Ouest", cela dépend du poids de l’écolage scolaire et médiatique (ex. la déplorable "chtimisation" de Flandre-Artois-Hainaut). Mais pour qu’une telle imposition soit efficace, il faut qu’elle rencontre un assentiment des administrés et bénéficie de relais dans l’opinion (mais qui fabrique l’opinion, en France tout spécialement ?).

    6) Si les départements perdent de l’importance, pourra-t-on s’affranchir de leurs limites pour redéfinir des régions ? Ce serait laisser libre cours aux regroupements par attraction / réaction pour façonner des territoires enfin équilibrés. Cela supposerait des élus bien informés, aptes à réfléchir et à vouloir.

    7) Il y a cinquante ans on ne pouvait pas faire n’importe quoi avec le sentiment régional, d’où le tracé encore assez historique des ’régions de programme’. Le découpage actuel signe l’agonie des identités et des appartenances concrètes et héritées. Seul l’Etat français, qui sait ce qu’il veut, et aussi ce qu’il ne veut pas, à travers tous les régimes, fait en sorte d’empêcher tout regroupement un peu trop significatif à son goût. Arriver à supprimer l’Alsace administrative (ils en rêvaient depuis 1918), à effacer la Savoie, à casser même toute esquisse d’Occitanie, à imposer la dénomination "ligérienne" à une partie de la Bretagne et du Poitou, il fallait le faire. C’est en bonne voie, malgré quelques récriminations.

    8) Dans son personnel politique, la haute administration qui lui est maintenant coordonnée, et les appareils dirigeants (syndicaux, etc.), la France est convertie à la logique folle des mégapoles. Source de profits pour quelques élites installées (le plan de carrière personnel et les solidarités financières remplaçant les anciens devoirs), elles assécheront les terroirs environnants comme des pompes aspirantes (c’est le modèle parisien dès la fin du XVIIe siècle et surtout à partir de 1860). Cette croissance technocratique est contraire au civisme le plus élémentaire.

    9) Il faudra de toute façon s’accommoder d’un nouveau découpage, s’il se fait (et l’urgence électorale actuelle y pousse). Cela n’empêchera pas les défenseurs de la Gascogne de faire entendre leur voix (à cet égard, écrire aux journaux est un moyen simple et plus efficace qu’on ne croit d’intervenir), de proposer et de juger, au besoin avec virulence, ceux qui jusqu’alors les tenaient pour rien.

    10) Vu l’atomisation sociale et l’acculturation générale (même si Bordeaux est loin, la télé est dans la chambre et le Collège à côté), la notion de "gasconité" ne peut plus être pensée comme jadis ou naguère. On ne peut plus faire "comme si". D’où l’urgence d’une propagande gascon(n)iste simple. Il doit bien y avoir une vie hors des cadres administratifs.

  • Je suis pleinement de l’avis de PJM. Il pose plus particulièrement une question cruciale : qui fait l’opinion en France ?

    Dite autrement, pour ce qui nous concerne : par quel biais faire passer la gascon(n)ité ? Internet est-il suffisant ?

  • Sinon, on reparle d’une fusion Aquitaine + Poitou-Charentes + Limousin.

    Cela signifierait en somme que la voix d’individualités importantes en "Sud-Aquitaine" (Emmanuelli, Bayrou, Dionis, ...) ne porterait absolument pas, pas plus que l’opinion des chambres de commerce et de l’industrie.

    Si la logique métropolitaine bordelaise devait être confirmée (ce qu’elle n’est pas avec le seul Limousin, c’est seulement un découpage baroque), je pense que les départements 64 + 40 + 47 devront menacer de faire sécession, et jouer la carte toulousaine, qui a l’air de faire si peur à Bordeaux.

  • Proposition de redécoupage en 12 régions

    La carte ci-dessus, qui aurait en ce samedi 12/07/14 le vent en poupe, résout certaines aberrations du projet de loi gouvernemental déjà remanié, en particulier la fusion Lorraine-Champagne et la fusion Aquitaine-Limousin.
    Elle satisfait les partisans de la Bretagne avec Nantes, mais fait ainsi exception au dogme métropolitain pour celle-ci. Ni les archéo- ni les néo-jacobins ne seront satisfaits de cette exception, donc à suivre !
    Elle a la vertu (bien involontaire sans doute !) de réunifier le Poitou lingüistique d’une part, et le Limousin lingüistique d’autre part, mais dans le cadre de la méga-région bordelaise.
    La Gascogne n’a même pas cette chance...
    Quelle riposte imaginer pour arrêter son piétinement ?
     d’abord positiver : avec la méga-région bordelaise, les masques tombent, la région Aquitaine ne peut plus être un substitut à une région gasconne, Bordeaux ne peut plus lui être capitale ; la situation devient plus claire, la Gascogne doit trouver sa propre voie, décidément hors des limites administratives imposées d’en haut ;
     continuer bien sûr, au moins tant que rien n’est inscrit dans la loi, à réclamer la fusion Aquitaine-MidiPyrénées ;
     pour faire pression là où ça fait mal, en accord avec ce qu’a écrit Vincent P., appuyer et inciter, parallèlement, les demandes des départements 64,40 et 47 à rejoindre Midi-Pyrénées ; et aller plus loin encore, dans la perspective d’une métropolisation administrative de Bordeaux et d’une dissolution du département de la Gironde : proposer que le Pays de Buch, le Médoc, le Sud-Gironde et l’Entre-deux-Mers rejoignent aussi Midi-Pyrénées ! Certains nous prendront pour des fous, mais ce sera une belle provocation... Chances de succès sur le terrain pas tout à fait nulles au moins en Sud-Gironde dont l’identité gasconne subsiste un peu...
     enfin, miser généralement sur les grandes intercommunalités du Bassin de l’Adour, ou écartelées entre Bordeaux et Toulouse (cas d’Agen...), pour qu’elles narguent la frontière entre les méga-régions bordelaise et toulousaine !

  • Malheureusement je crains que le verrou institutionnel ne rende impossible le départ de trois départements vers MP. Comment imaginer que le CR d’Aquitaine donne son aval à une telle exfiltration ?

    • Vous avez raison, il est prévu que l’accord de la région de départ soit nécessaire pour autoriser un département à changer de région.
      Il parait impossible que le CR d’Aquitaine donne son aval au départ de trois départements.
      Mais le seul fait que ces trois départements le demandent serait sans précédent, une gifle pour les technocrates aquitains bordeu-centrats, et aiderait à avancer vers une reconnaissance du triangle gascon.

  • En réponse à Georges : Oui, le projet de loi rend la fuite de départements très improbable, mais c’est une menace nécessaire pour faire comprendre à Bordeaux que la région est un outil en partage qui n’a pas pour seul but de satisfaire les intérêts de la métropole principale, surtout au détriment de notre sentiment d’appartenance.

    Bordeaux surestime largement son pouvoir d’attraction.

  • Voici une lettre que j’ai adressée aux élus PS du Sud-Ouest, qui, en l’état du rapport de force national, sont les seuls susceptibles d’infléchir ce qui s’annonce comme étant une bérézina territoriale mercredi prochain.

    "Monsieur le député,

    C’est avec une immense déception que j’apprends que le Parlement s’apprêterait à entériner un découpage régional aberrant, élaboré dans le seul but de ne froisser ni les intérêts bordelais, ni les ambitions toulousaines.

    Les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées masquent difficilement, par leur artificialité de 40 ans, l’unité du bassin de la Garonne, autour duquel s’articulent tous les échanges du grand Sud-Ouest, via un triangle Pyrénées-Océan-Garonne, le long des affluents de la Garonne qui chacun dessine un bassin de vie, sans même parler de notre culture méridionale commune d’oc (gasconne, languedocienne, guyennaise).

    Assez curieusement, l’obsession métropolitaine de ce pays pousse notre élite technocratique à dessiner des régions centrées autour de nos grandes villes, comme des aspirateurs du dynamisme du réseau des villes moyennes, dans le seul souci de constituer des blocs, sans réfléchir aux compétences des ensembles ainsi élaborés, ni même à leur cohérence territoriale.

    Originaire du Béarn, exerçant la profession d’avocat à Bordeaux, je vis tout à fait mal de constater à quel point la parole des élus des départements des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne et autres départements de l’ensemble Aquitaine-Midi-Pyrénées, désireux d’être réunis dans un même ensemble, pèse si peu, par exemple, face au lobbying des élus de Poitou-Charentes qui jouent une carte bordelaise grossière et insistante jusqu’à la gêne.

    Tout cela augure de la mise en place de monstres technocratiques ingérables, où cohabitent des bassins de vie antinomiques aux cultures politiques irrémédiablement distinctes.

    Il est temps de mettre fin à la concurrence entre Bordeaux et Toulouse qui empêche l’union des pays du Sud-Ouest. Il faudrait, dans l’idéal, autonomiser ces deux villes sous la forme de collectivités sui generis, aux fins qu’elles puissent nouer des relations contractuelles avec les régions qu’elles souhaitent, en tout sens qu’elles le désirent (Bordeaux vers Poitiers, Toulouse vers la Méditerranée), mais sans venir contrarier l’unité économique, civilisationnelle j’ose le mot, du Sud-Ouest et des pays du bassin aquitain.

    Amoureux sincère de ma région natale, soucieux de son développement économique, je ne comprendrais pas que l’actuelle mandature soit celle qui aura voté un tel projet, bâclé, ne répondant qu’au seul souci du maintien de baronnies politiques.

    Je vous prie de croire, Monsieur le député, à l’assurance de ma considération distinguée."

  • Je viens aussi de poster une lettre à 38 députés du domaine gascon* au nom de l’association Région Gascogne Prospective.
    Pour être précis, ce sont deux lettres différentes, l’une pour conforter les signataires de l’amendement demandant une région "Sud-ouest" réunissant Aquitaine et Midi-Pyrénées, l’autre pour suggérer aux autres d’aller dans ce sens.
    Il doit m’être possible d’exporter la liste des adresses e-mail de ces député(e)s et de la fournir à qui voudra les interpeler.

    *en fait à 37 députés, plus M. Jean-Philippe Mallé, député d’Ile de France mais originaire du Béarn (je crois) et signataire de l’amendement sus-visé.

  • Je ne sais pas s’ils reçoivent les mails envoyés par le biais de l’adresse électronique, ou plus précisément, quel filtre exercent les attachés parlementaires ...

    De toute façon, pareil filtre est exercé par voie postale, donc autant s’économiser des timbres.

    J’ai lu que la fédération PS des Pyrénées-Atlantiques soutenait le sénateur Boutant de la Charente dans son combat pour l’Aquitaine (ridicule sitting devant la préfecture). J’aimerais savoir comment cela est possible quand le projet charentais est clairement antinomique du projet des députés PS sud-aquitains.

    Franchement, j’ai l’impression que nous sommes en 1790, lors de la création des départements.

  • L’adresse électronique est le seul moyen donné par le site de l’Assemblée nationale pour écrire aux députés. C’est d’ailleurs normal à notre époque.
    Il est normal aussi qu’il y ait un filtrage par les collaborateurs du député : espérons simplement que le filtrage est intelligent.
    Le seul retour de cet envoi de courrier est pour l’instant (mais nous sommes en pleine fête nationale !) un avis "La boîte aux lettres du destinataire est pleine" pour une des députées...

  • Exemple de réponse :

    Monsieur,

    Nous avons bien reçu votre courriel.

    Nous le transmettons à M. le Député et nous ne manquerons pas de revenir
    vers vous dès qu’il en aura pris connaissance.

    Cordialement,

    Amandine PAINSET
    Attachée Parlementaire de Monsieur David HABIB
    Député de la 3éme circonscription des Pyrénées-Atlantiques
    05.59.40.88.65
    11 rue de Borja 64 110 Jurançon

  • Aquitaine + Poitou-Charentes + Limousin, c’est quasi fait.

    Il faut pointer du doigt la très grave responsabilité d’Alain Rousset dans cette affaire. Il a endormi les députés aquitains en conservant au forceps par une négociation personnelle avec le président la région intacte, avant de tout perdre en commission, en deux fois, le Limousin d’abord, Poitou-Charentes ensuite.

    Du coup, nos élus et élites n’ont pas fignolé leurs arguments, ne se sentant pas menacés, tandis que depuis des mois, des députés en vue comme Bussereau ou des sénateurs comme Raffarin, alliés aux élus PS locaux de Poitou-Charentes, menaient une politique de lobbying métropolitain assez dingue, dans la presse locale, dans les arcanes du pouvoir.

    Alain Rousset aujourd’hui est contraint d’accepter la situation et fait mine de croire qu’il l’a désire. Son échec est flagrant, il met en danger l’avenir économique, institutionnel et même identitaire d’une large part du Sud-Ouest, il doit partir.

  • Je ne sais pas si je peux communiquer publiquement cette réponse, mais c’est trop important pour ne pas le faire.

    Cher Monsieur,
    J’ai essayé de convaincre, moi, que la bonne solution, c’était une région Aquitaine / Midi Pyrénées / Languedoc Roussillon. En vain.
    Je n’en déduis pas, pour ce qui me concerne, ni que ceux qui ont défendu cette thèse pèsent peu, ni que la solution qui sera retenue soit "grossière" comme vous dites.
    Simplement, au-delà de nos territoires et de leurs identités, c’est une carte nationale des régions qu’il nous faut élaborer et non pas une carte de ce qui nous plait et advienne que pourra pour les autres...
    Bien à vous
    Jean Glavany

    Bref, Monsieur Glavany admet avoir perdu le combat et se range vers ce qui semble être une discipline de parti.

  • L’occitanisme officiel, par le biais du Jornalet, dans une prose qui se veut neutre, approuve évidemment ce découpage, car il permet, selon eux, la constitution d’une région majoritairement occitane, avec des fins irrédentistes sur l’ensemble picto-charentais, dont l’article dit que la langue locale y est "proche du domaine occitan".

    Le fait gascon est vraiment le martyr de ce découpage ... Nous sommes niés dans à peu près tout.

  • Bonjour,
    Ce forum me paraît fort savant et assez irréaliste. Une fusion Aquitaine-MP est inenvisageable. Chacune des deux régions a sa métropole, dont la force d’attraction les met en concurrence et rend la fusion impossible en fait et d’ailleurs non souhaitable du point de vue économique.
    Les Gascons doivent donc se résigner à rester administrativement séparés. Comme les Basques, les Catalans ou ... les Kurdes ! Cela peut présenter des inconvénients. J’en sais quelque chose, moi qui suis d’origine couserannaise ; englobé dans le département de l’Ariège, le Couserans en est le parent pauvre. Mais n’exagérons pas. L’identité gasconne, essentiellement culturelle ne semble pas incompatible avec l’identité régionale, essentiellement économique. En tout cas, sur le plan régional, je peux vous dire que le Couserans est irrésistiblement attiré par Toulouse et je me verrais personnellement assez dépaysé dans une région dont la capitale serait Bordeaux.
    En conclusion, il me semble que les Gascons ont mieux à faire qu’à spéculer sur des frontières impossibles. Faire revivre une "gasconité" actuellement bien mal en point me semblerait un objectif autrement intéressant !
    Bien cordialement.

  • J’envoie un courrier ce jour aux quatre présidents de régions Aquitaine,Midi Pyrénées,Limousin et Poitou-Charentes mais je ne trouve pas les mèls de S.Royal et A. Rousset ;les avez-vous ? Les "contacts" à qui j’ai laissé une demande d’adresse plus explicite ne me paraissent pas très évidents.

  • Monsieur Icart, vous raisonnez sur des bases un peu vieillottes et au fond assez fausses bien que la réalité du moment vous donne raison.

    Vieillottes, parce que l’idée de centrer une région autour d’une métropole sur laquelle s’arcboute l’énarchie française relève d’une analyse du territoire archaïque, qui n’a pas tiré les leçons de la segmentation à l’œuvre entre métropoles et hinterland aujourd’hui rurbain.

    La France entend reproduire en province ce qu’elle a fait avec Paris, avec les dégâts que l’on sait sur le dynamisme économique et culturel, alors même qu’au sein du PS, depuis quelques années, la notion de métropole émergeait.

    Fausses, car en fait, c’est avec une grande surprise que nous nous sommes rendus compte que nos élus du Sud-Ouest étaient, pour une large partie, favorables à une union entre Aquitaine et Midi-Pyrénées, et non des moindres : Bayrou, Emmanuelli, Dionis, ... Les CCI des Hautes-Pyrénées et du Gers, que l’on pouvait croire pieds et mains liés à Toulouse, ont également voté des motions en ce sens.

    Bref, ce qui il y a quelques années semblait improbable a germé en l’espace de deux mois dans la tête de nos élus : les esprits n’y étaient pas préparés, surtout à Bordeaux (alors que Toulouse n’était pas opposé, avec l’ajout du Languedoc-Roussillon), ce sera pour la prochaine fois.

    Pour le reste, je connais bien le Couserans, je ne vois pas en quoi l’émergence d’une région réunissant la Gascogne interdirait aux Couseranais d’aller à Toulouse faire leurs courses, leurs études, s’y faire soigner, s’y promener, y être jugés ...

    Personne ne veut nier Toulouse, nier Bordeaux, seulement trouver des solutions pour que ces belles villes que nous aimons assument leur destinée qui transcendent largement les anciennes identités, pour caler aux faits sociologiques.

    Néanmoins, l’avenir du Couserans n’est certainement pas d’être le refuge des classes moyennes pauvres des grandes villes qui ne trouvent plus à se loger ou des néo-ruraux un peu "pop". Or, c’est un peu ce que devient le Couserans ...

  • Voici la lettre que je viens d’envoyer comme autant d’improbables bouteilles à la mer ...On verra bien s’il y a des réponses !

    Madame la Ministre,
    Monsieur le Ministre,
    Messieurs les Présidents,

    Je me permets d’attirer votre attention sur certains aspects des projets de réforme territoriale touchant très directement les régions que vous présidez et que je ne vois guère exprimés dans la presse .

    Llne première mouture du découpage régional annoncée par la présidence de la République il y a un mois avait déclenché des alarmes nombreuses et souvent justifiées .En particulier,s’agissant des régions entre Ouest et Sud Ouest,le bloc énorme et hétérogène regroupant Centre,Poitou Charentes et Limousin avait suscité oppositions et critiques.Il était clair que ce regroupement ne pouvait rester en l’état et que des répercussions concerneraient les régions voisines.
    L’annonce hier 15 juillet que les députés socialistes, potentiellement majoritaires à l’Assemblée sur ce sujet, se sont entendus pour proposer de nouveaux regroupements ne peut que susciter à nouveau ,interrogations et craintes importantes malgré les quelques améliorations apportées par eux cà et là. En particulier,la nouvelle région « Sud Ouest » , ensemble aussi énorme que celui dont elle voudrait remédier aux défauts, est en effet à peine moins incohérente que le précédent monstre « Centre Ouest » .
    Incohérente, elle l’est à un triple titre :
     sur le plan géographique,elle réunit des bassins hydrographiques très distincts et casse au contraire l’unité du bassin aquitain qui regroupe traditionnellement aussi des bassins de vie,des zones de transport fluvial et routier,des zones touristiquement proches enfin ;
     culturellement,tout comme la configuration antérieure,elle réunit des populations trop diverses pour que,le jour ou des difficultés surviendront,elles trouvent dans une proximité culuturelle trop faible,le ressort pour trouver des compromis ; ce jour là, de vieilles antipathies ressurgiront,nous pouvons en être certains .En effet, entre la zone culturellement homogène (Charente limousine mise à part ) qu’est Poitou Charentes, le Limousin d’oc et l’Aquitaine occitano-gasconne, quelle parenté réelle ? Aucune,je le crains malgré l’obstination d’un actif lobby médiatico-politique qui,surtout au sud de la région Charentes-Poitou,s’efforce de persuader populations et décideurs politiques de ces pays d’une vocation « Sud-Ouest » que les Aquitains et Midi-Pyrénéens ne leur reconnaissent absolument pas.
     économiquement,on ne perçoit aucune complémentarité réelle entre ces trois régions :
     pas d’unité d’intérêts dans la façade atlantique :les ports de Bordeaux et La Rochelle n’ont pas de projet ou de préoccupation communs. Au contraire,une complémentarité Bordeaux-Bayonne-Bilbao se dessine depuis quelques années,favorisée par les bonnes relations entre l’actuelle région Aquitaine et la Communauté espagnole d’Euzkadi ;
     pas d’unité entre les activités industrielles limousines,poitevines/charentaises et aquitaines ; au contraire la vraie complémentarité,qui devrait mettre fin à une stérile concurrence entre les deux régions en la matière ,existe entre Aquitaine et Midi Pyrénées, particulièrement en matière aéronautique.
    Tout porte donc à croire que cette méga-région ne passera pas auprès des populations concernées qui seront tentées d’y voir un simple « machin » dessiné par les politiques à leur propre usage.

    Je crains donc qu’une fois de plus, ne s’alourdisse le contentieux croissant entre populations et décideurs politiques.Ceux-ci auraient tort,je pense,de tabler sur une passivité voire une indifférence des Français de base dans ces domaines , même si aujourd’hui seule une minorité substantielle semble se sentir fortement concernée par le sujet .Une même anticipation avait été intuitivement faite l’an passé sur d’autres questions et le résultat n’a pas été au rendez-vous. Les dernières élections municipales et européennes ont montré combien dangereusement s’élargissait le fossé entre gouvernants et gouvernés. « Notre » député Jean Lassalle a fait le même constat ces derniers mois et a tiré une énergique et salubre sonnette d’alarme .Je crains que la non prise en compte des réalités profondes et concrètes dans la matière qui nous occupe ne représente un jour un motif additionnel de réaction violente de populations qui se réveilleraient alors massivement, comme elle l’ont fait en Bretagne il y a quelques mois .Que le déclencheur de la révolte « Bonnets rouges » ait été une mesure que tous jugeaient pourtant globalement nécessaire,ne change rien à l’affaire : vient au moment où même les bonnes mesures ne sont plus acceptées et rejoignnt dans un commun rejet des oppositions plus fondées.

    A cet égard,on ne peut que remarquer que la seule logique du « nouveau » regroupement tient à l’ évidente centralité de la métropole bordelaise.A nouveau a dû jouer en sourdine,à côté sans doute de motivations plus politiques voire politiciennes,la logique incantatoire des « régions métropole » :une grande région , de « taille européenne » doit être articulée autour d’une métropole puissante ,etc… Je me bornerai à remarquer que cette supposée « taille européenne » n’existe nulle part et en particulier pas chez notre voisin allemand,concurrent et référence en bien des domaines et champion de la vitalité régionale.Ses « Laender » sont en effet de taille variable,léguée par l’histoire et la culture ; les pouvoirs publics en 1920 comme en 1948 n’ont procédé qu’à de rares et légers regroupements d’entités trop petites et en plein accord avec les populations concernées. Entre le Schleswig Holstein et la Bavière,pas d’unité de taille mais le respect de réalités anciennes, gages d’un vouloir vivre commun qui n’est pas à négliger davantage quand on parle de régions que lorsqu’il s’agit de nations.Et si , bien entendu, Munich est une métropole européenne de première grandeur,Kiel se contente de jouer sagement et , que l’on sache ,efficacement,son rôle de capitale de Land …
    Quant à la structuration métropolitaine ,elle devrait s’examiner avec plus de recul que l’on n’ a fait jusqu’à présent.Dans quelle mesure les métropoles jouent –elle le rôle d’entrainement,de désenclavement que l’on leur prête rapidement en utilisant ces deux substantifs de façon également quasi incantatoire ? N’y a-t-il pas dans leur croissance indéfinie,quelque peu égoiste,une sorte de captation de l’énergie et des moyens financiers et humains des régions qu’elles sont sensées servir en tant que capitales ? Je ne trancherai pas ce débat complexe mais pense qu’il devrait s’ouvrir.En tous les cas,on note en Aquitaine et en Midi-Pyérénées une aigreur croissante contre les deux capitales,perçues,à tort ou à raison,comme des lieux d’exploitation et de mépris de leurs hinterlands respectifs . Là aussi,une attention à ces perceptions que l’on peut noter aussi bien dans les conversations courantes,les injures d’automobilistes ou les propos rageurs dans les courriers de lecteurs ou les blogs, ne serait pas inutile .

    En contrepoint ,je ne saurais trop vous suggérer de regarder et si vous en êtes d’accord, promouvoir en tant que premiers mandataires de vos régions respectives, d’autres schémas possibles pour le Poitou-Charentes,le Limousin,le Midi-Pyrénées et l’Aquitaine.
    S’agissant de la première région,on a semblé négliger une possibilité,que le droit d’option reconnu aux départements devrait rendre possible (si l’on parvient à faire sauter le verrou de la région Pays de Loire , elle-même en symbiose avec tout ou partie de la région Centre) : le rattachement de la dynamique Vendée ,naturellement poitevine ,devrait doper l’économie régionale et permettre à Poitiers de jouer un vrai rôle de capitale,actuellement inhibé par le rayonnement excessif de Bordeaux et de Nantes .
    Le Limousin ,quant à lui,est naturellement en complémentarité avec son voisin auvergnat qui n’ a de son côté rien à gagner par l’absorbtion de fait avec la déjà énorme région Rhône-Alpine que l’ensemble Limousin –Auvergne rééquilibrerait quelque peu .
    Enfin ,il me semble que Aquitaine et Midi Pyrénées ont une réelle vocation à s’unir ainsi que j’ai
    esquissé dans les lignes précédentes.Un des avantages induits par cette union serait du reste de mettre fin à la rivalité stérile entre les métropoles toulousaine et bordelaise,entrainées dans une dynamique de complémentarité.Par ailleurs,n’ayant plus à régir de façon assez léonine des régions de taille plus modeste qu’elle considéraient comme leur pré-carré,elles susciteraient certainement à l’avenir moins d’hostilité dans une région agrandie.Evidemment resterait à gérer la répartition des fonctions de capitale qui ne sauraient être exclusivement réservées à l’une ou à l’autre .Pour éviter un face à face dangereux,il me semble du reste qu’Agen aurait à intervenir en tiers dans ce partage de rôles comme l’ont compris sans doute les promoteurs agenais de la récente pétition demandant cette union ; délicat arbitrage en vue sans doute mais pas plus difficile que ceux qui concerneraient Rouen ,Caen et peut-être Lisieux dans une Normandie réunifiée ou le tandem Rennes –Nantes dans un cas analogue en Bretagne …
    Enfin,une telle région gagnerait à se dire comme elle est : Aquitaine Midi Pyrénées et non le très vague et indéfiniment englobant « Sud Ouest » proposé par les 10 députés PS ayant récemment porté un projet d’amendement en faveur de cette fusion.

  • Que poderi signar aquesta letra, Gerard !*

    Il faut s’attaquer au dogme métropolitain, ou à la religion des métropoles, comme le dit bien un sénateur socialiste de la Creuse.

    J’entendais il y a peu une spécialiste des collectivités locales dire à France Culture, sans être contredite, que la richesse se crée dans les métropoles, et que c’est la redistribution qui doit faire vivre tout le reste !
    Il faut creuser ce discours simpliste qui nous submerge. Pourquoi les terroirs gascons auraient-ils vocation à être pauvres ? Méfions-nous des "évidences" !
    Si on ne produit plus en Gascogne profonde (et d’ailleurs, est-ce totalement vrai ?), c’est peut-être parce qu’on nous en empêche. Qui ? ce ne serait pas les technocrates et les groupes de pression, qui, comme par hasard dans les métropoles, concoctent des normes et réglements toujours plus asphyxiants pour les petites entreprises, et providentiels pour les grands groupes ?

    Avoir toujours présent à l’esprit, aussi, que le centralisme parisien a vidé la France de sa substance, et qu’il reste le modèle de notre élite...
    On ne doit pas laisser Toulouse et Bordeaux faire de même avec leurs "arrière-pays".

    * La Gascogne est bafouée parce qu’elle n’a pas défendu sa différence. Raison de plus pour reparler gascon !

  • La navèra region Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, que prepausi de la chafrar "l’Arregionassa/Arregiounasse", damb lo sufixe "-as" (gran+maishant) e lo "ar" prostetic davant lo "r" de "region" per fidelitat a la Gasconha !

    Acò dit, cette arregiounasse, si elle bafoue la Gascogne, réunit le Limousin lingüistique, en adjoignant à l’ex-région Limousin la "Charente limousine" et le partie limousine du département 24, Périgueux compris.
    Tant mieux pour eux !
    Il faut déjà penser à un futur démembrement de l’Arregiounasse, et alors, il faudra aider les limousins à rester unis...
    Eux pourront peut-être aider les départements sud-aquitains à exercer leur droit d’option (vote nécessaire de la région de départ)...

    D’après mes premiers calculs, et selon une logique lingüistique (la langue vernaculaire étant marqueur historique et délimitant des régions culturelles - c’est bien sûr une vision étrangère à nos technocrates), dans l’Arregiounasse, les blocs culturels se mesureraient ainsi :
     bloc poitevin (incluant Charentes et pays gabaye de Gironde) : 2 millions d’habitants,
     bloc limousin : 1 million
     bloc gascon : 1,4 million ?
     bloc guyennais (en gros triangle Libourne-Agen-Sarlat, entre Limousin et Gascogne) : 0,4 million ?
     pays basque : 0,2 million
    Je ne compte pas les centaines de milliers d’habitants venus d’ailleurs, et parfois seulement de passage, présents notamment à Bordeaux et sur la façade atlantique ; et il faudrait pour être juste réviser à la baisse les chiffres ci-dessus pour ne compter que les populations réellement enracinées, qui ont un sentiment d’appartenance gascon, poitevin, limousin, basque...

    L’Arregiounasse pourrait avoir à compter avec ces blocs culturels, même s’ils paraissent aujourd’hui évanescents.
    A nous de nous occuper du bloc gascon, ou plus exactement de la moitié de ce bloc incluse malencontreusement dans ce vaste ensemble !
    Finalement, je préfère quand même l’Arregiounasse à l’Aquitaine actuelle, dont les gascons pouvaient croire être les maîtres, et qui avait déjà les mêmes composantes et un tropisme bordelais. Maintenant, les blocs sont plus équilibrés, ça va être plus sportif* !-)
    A quand par exemple l’équivalent de la déclaration d’indépendance écrite parait-il sur la pierre d’Hasparren, en réponse à l’Aquitaine d’Auguste, qui allait des Pyrénées à la Loire ? Elle avait conduit à la constitution de la Novempopulanie, ancêtre de la Gascogne.

    Bon, je suis conscient d’être, dans tout ça, un peu irréaliste, mais le gouvernement l’est bien autant. Qui sait d’ailleurs si toute la délimitation régionale votée hier par l’Assemblée nationale entrera en vigueur, puis dans les faits durablement ?
    En tout cas, elle nous fait réfléchir... acò qu’ei plan !

    * Mais il faudra éviter toute dérive vers des haines de bloc à bloc.

  • Je crois quand même que le fait gascon perd la seule région où il était majoritaire et donc le seul outil de promotion de sa culture (qui bénéficiait par ricochet au fait périgourdin, étant entendu que le fait gabay à l’échelle aquitaine était un détail maltraité).

    La midi-pyrénéisation avait largement entamé la Gascogne orientale, je donne peu de chances de maintien de l’identité gasconne en Gironde dès lors que nous perdons le seul obstacle institutionnel qui maintenait un ancrage méridional à ce département.

    L’Aquitaine administrative, artificielle, oui, avait au moins le mérite d’être tracée sur le bassin occidental de la Garonne. Le maintien de cette région ne se justifiait que par l’idée, dans notre optique, qu’un jour une fusion avec Midi-Pyrénées, le bassin oriental de la Garonne, aurait lieu, et que les terres gasconnes réunies dans un même ensemble, elles auraient pu, par la force de la géographie, retrouver une indépendance institutionnelle commune à définir.

    L’Aquipoisin empêche toute union des terres gasconnes pour des décennies. Elle va entraîner une réorientation des flux économiques, en faveur de Bordeaux, qui créera du sens, une identité.

    Le fait gascon, en tout état de cause, est absolument nié. Il a été quelque peu repris, notamment dans les premières tentatives de lobbying pour une grande région Sud-Ouest, par exemple par Bernard Lusset, déformé certes. Mais vous ne lirez nulle part dans la presse nationale de lignes sur les défenseurs de ladite grande région, ne serait-ce que les arguments de ceux qui demandent seulement qu’elle soit étudiée.

    Des lignes et des lignes sur l’Alsace ou la Bretagne, mais absolument rien sur le Sud-Ouest de la France. Nous n’existons pas, nous sommes aussi une terre qui vote traditionnellement pour le parti qui a élaboré la carte votée par l’Assemblée, la discipline de parti a quelque peu craqué, mais surtout dans le 64 et le 40, avec des arguments pas assez globaux, trop centrés sur le seul intérêt des circonscriptions des élus.

    L’Aquipoisin fera beaucoup de mal à l’identité gasconne, ou le peu qu’il en reste. Parce que je ne crois pas à la politique du pire. Les remèdes de cheval ne marchent que sur les bien-portants à la base. Nous sommes trop faibles pour nous permettre cette dilution.

  • L’article de Wikipedia sur Hasparren l’évoque, tout en niant sa portée politique et ethnique :

    "Ce document est le plus souvent interprété comme une preuve de l’altérité opposant les neuf peuples aquitains (Euskariens ou proto-basques ?) aux peuples gallo-romains, mais la procédure évoquée par la dédicace n’est qu’une réforme de l’administration romaine sans portée politique. La Novempopulanie demeure rattachée au Diocèse des Gaules."

    Pourtant, la traduction qui est juste au-dessus dans l’article de Wikipedia suggère exactement le contraire :
    « Flamine (prêtre du culte impérial), et aussi duumvir (membre d’un collège de deux magistrats dirigeant la cité), questeur (percepteur), et administrateur du pays.
    Verus, chargé d’une ambassade auprès d’Auguste (l’empereur),
    a obtenu pour les neuf peuples d’être séparés des Gaulois ;
    de retour de la Ville (Rome), il dédie cet autel au Génie du pays. »

    Déjà sur cet épisode lointain, il y a donc ambigüité : certains n’y voient qu’une logique administrative (tailler les régions en plus petit pour être plus efficace - sauf que cette fois ci, c’est le contraire qui est défendu par le gouvernement) et ignorante de tout sentiment ethnique, d’autres y voient l’expression de la différence d’un peuple (ou de neuf peuples, pour être précis, dans le cas de la Novempopulanie).

  • Plan trobat,Tederic ! E la gent qui’ns vòu impausar l’Arregionassa qu’arregionassan . E s’insisten de tròp,e’s pòt diser qu’arregionassejan ! Que cau este creatiu,non ?

  • Arré ne baou ue mape !

    Carte des domaines lingüistiques poitevin, limousin, gascon, guyennais, basque
    Tederic M.
  • L’Aquipoisin, c’est un véritable poison !-)

    Aquipoisin = aqui-pousoun (ici-poison)

    (Excusatz-me de deishar los soms de la reflexion ende har un chic de populisme !)

  • Gille Savary, né dans le Limousin, parachuté politique* qui a fait toute sa carrière dans la particratie PS aquitaine, donne des leçons de civilisation géographique.

    http://www.aqui.fr/politiques/une-grande-region-du-midi-ou-de-l-atlantique,10603.html

    Que Bordeaux ait développé une culture propre, c’est l’évidence et l’exception bordelaise, qui regarde vers tous les horizons, peut trouver à s’exprimer sous la forme d’une collectivité territoriale "métropolitaine".

    Mais le Médoc, le Bazadais, l’Entre-deux-Mers, les Graves, le pays de Buch, sont et restent des pays gascons, qui ne se trouvent aucune complémentarité, culturelle comme économique, avec la façade atlantique de l’Ouest français.

    L’argument est d’autant plus ridicule que la façade du seul département maritime annexé - le 17 - est minuscule, même pas équivalente à la distance entre le Verdon et Arcachon. Une façade saintongeaise faite de rades et à la structure géologique parente de celle de la Vendée.

    * : La destinée individuelle des individus compte énormément. Le fait qu’une grande part du personnel politique aquitain soit parachuté explique le peu d’affect qui est mis dans ces questions.

    Savary ne comprend pas la réaction des élus landais car il lui est inimaginable que l’on puisse vivre en dehors de la référence métropolitaine bordelaise, avec le sentiment de la proximité sentimentale que l’on peut avoir pour ceux que l’on ressent être partie prenante de notre culture.

  • Je suis révolté par le texte de Savary sur son compte Facebook auquel j’ai répondu sèchement, après tout, il faut s’engager dans le débat public sous son vrai nom.

    Le texte de Savary :

    La grande Région d’Aquitaine a été votée cette nuit ! C’est le résultat d’un intense travail tactique de l’assemblée Nationale, avec le girondin Florent Boudié en première ligne, alors que le Gouvernement n’y était pas favorable, par effet de domino du refus breton de tout appariement ! Il y a peu de chances que le Sénat revienne sur ce vote, quoiqu’il ait réussi l’exploit en première lecture de se dessaisir complétement du texte au terme de pitoyables manœuvres politiques... En réalité cette grande Région qui associe Poitou Charentes, Limousin et Aquitaine, ne posait pas de problème cornélien, si ce n’est pour le Béarn incontestablement très attaché à Toulouse.
    Mais Picto-charentais comme Limousins souhaitaient nous rejoindre sans contester à Bordeaux son leadership ! Moi qui suis né en Limousin, ai passé une partie de ma jeunesse à Saintes, pour élire domicile en Gironde, j’ai le sentiment d’être un citoyen d’avant garde de cette grande Aquitaine. Mais au-delà de cette considération anecdotique, et toute personnelle, une fusion avec midi Pyrénées et Languedoc Roussillon, qui n’a jamais soulevé l’enthousiasme dans ces deux régions, aurait été infiniment plus problématique au plan politique. Nous aurions donné à Juppé, l’occasion d’une campagne très populaire contre le dessaisissement de Bordeaux du rôle de capitale régionale, au profit de Toulouse qui aurait été géographiquement incontestable ! Au final, Bordeaux, qui n’est pas une ville du Midi, est confirmée dans sa vocation multiséculaire de capitale atlantique, et y retrouve une vaste et prometteuse zone d’influence. La désignation de la future capitale régionale, dans d’autres grandes Régions, sera infiniment plus compliquée !

  • J’ai parfois mentionné l’analogie entre la Picardie lingüistique, domaine d’oïl très spécifique, partagé entre les régions Picardie et Nord-Pas-de-Calais (et aussi la Wallonie), et la Gascogne lingüistique, domaine d’oc très spécifique partagé entre les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées.

    La dernière mouture de la carte régionale réunit Picardie et Nord-Pas-de-Calais, réunissant ainsi la partie française du domaine lingüistique picard. Pour parler bref, le "chti", c’est du picard.

    Maintenant, il est intéressant d’observer les réactions du personnel politique de ce domaine picard.
    Martine Aubry, maire de Lille, et Daniel Percheron ont exprimé de manière tonitruante leur opposition au regroupement. Les raisons sous-jacentes sont probablement très politiciennes. Martine Aubry évoque sa préférence pour un regroupement incluant la Normandie !
    En tout cas, la parenté "chti-picard" ne compte pas pour ceux-là.
    Par contre, elle est évoquée par des députés qui sont favorables.
    Ainsi, "le député-maire UMP du Touquet (Pas-de-Calais), Daniel Fasquelle : "En un clin d’œil, j’avais appelé à la création d’une grande région des Ch’tis, parce que le ch’ti en réalité c’est du picard, explique-t-il. Mais on a beaucoup plus qu’une langue en commun, on a la géographie, l’histoire, l’économie."
    http://www.rtl.fr/actu/politique/reforme-territoriale-les-deputes-ps-votent-une-carte-a-13-regions-avant-les-debats-7773239647

    J’observe que les députés du "Nord-Picardie" ont moins d’inhibition pour évoquer le fait chti-picard ; à l’occasion, ils y vont de leur petite phrase dans ledit dialecte...

    Ensuite, il faut tenir compte du fait que, contrairement à la configuration gasconne, le domaine chti-picard n’est pas vraiment écartelé entre deux métropoles, comme nous entre Bordeaux et Toulouse. Lille s’impose face à Amiens. En fait, Paris a un fort rayonnement métropolitain par le sud, mais c’est une autre question.

    Par honnêteté intellectuelle, je m’interroge : si je dénonce la religion des métropoles quand elle sévit en Gascogne, ne dois-je pas la dénoncer aussi en Picardie, même si, là, elle conforte le fait lingüistique et la fusion des deux régions, que j’approuve ?
    Et si on parle d’exfiltration de Bordeaux et Toulouse, pourquoi ne pas appliquer le concept à Lille ? Lille est frontalière, et devrait d’ailleurs rayonner beaucoup plus côté belge, flamand comme wallon... Alors, l’exfiltrer de France ?...

    J’espère que cette excursion loin de Gascogne, vers des terres que j’ai connues jadis, ne vous aura pas déplu !

  • Enfin, comme vous verrez, certains limousins étaient déjà "aquitains".

    Carte du Limousin lingüistique
  • Je n’ai jamais vraiment compris la façon dont les occitanistes avaient défini un domaine limousin. Pour dire les choses, intuitivement, je pense qu’ils ont fait ça un peu n’importe comment, sur la base d’isoglosses artificiellement choisies à la place d’autres, en l’absence d’études très complètes.

    Le cas du limousin est en effet loin de ressembler à celui du gascon, au delà du fait que ce dernier a été objet de nombreux ouvrages depuis le XIXème siècle : les locuteurs de gascon ont toujours dit parler "gascon" et avaient conscience plus ou moins de l’originalité de leur langue.

    Je ne sache pas qu’en Périgord, les locuteurs d’occitan dit "limousin", aient jamais dit parler le "limousin". La seule attestation que je connaisse concerne le parler non-gascon de l’Agenais qui était dit en Marmandais ... "périgord".

    Je pense que l’occitan limousin, sur les limites des cartes occitanistes, n’existe pas ainsi qu’en fait la preuve l’ALF : il y a en fait une mosaïque de parlers de proche en proche. Cela étant, je n’ai pas dit que les gens du Périgord n’étaient pas liés à ceux du Limousin, il y a d’autres indices (patronymes, architecture, ...).

    Je vous conseille de vous amuser à vous déplacer sur la carte de France.

    http://www.dialectometry.com/frankreich/giw.php

    1. Le point Merlines, du côté d’Ussel, théoriquement en auvergnat selon les occitanistes, montrent en fait des affinités largement nord-occitanes, vers l’Ouest comme vers l’Est, et plus vers le Limousin d’ailleurs.

    2. Le point du Bugue en Périgord Noir, supposément "languedocien", montre en fait un parler intermédiaire, aussi proche des parlers périgourdins qui palatisent (c’est ça la différence en fait mais j’ai eu confirmation que la palatisation était une tendance, que par exemple en Cantal, dans un même parler certains mots l’étaient, d’autres non, en fonction des influences) que des parlers guyennais de l’Agenais.

    3. Le point de Cressat dans la Marche montre que c’est un univers linguistique indépendant, qui est même en fait plus proche de l’oïl que de l’oc, ou en tout cas qui tient autant de l’un que de l’autre.

  • Cresi que lou Lemousin pot se destinga adayse de la Guyéne per la geoulougie !

  • Poser la question des limites c’est aussi étudier le fonctionnement des administrations, leur rapport avec la société.

    On trouvera des réflexions très pertinentes en lisant :

    http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=34906&title=Carnet%20d%27un%20Bonnet%20Rouge%20N%B01%20:%20Au%20del%E0%20des%20anciennes%20revendications...


Un gran de sau ?

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