Porteurs de patronymes gascons dans les médias Artiaque

La présentatrice météo née à Hossegor qui parle de Gascogne ça me fait penser : je tique quand j’entends dans les médias (j’écoute surtout la radio) un nom du pays ou qui me sonne tel.

J’aimerais lancer un fil de discussion pour recenser ces hommes et ces femmes qui apparaissent dans les médias nationaux et qui semblent avoir un lien avec l’objet de ce site...

Je démarre avec l’ancienne patronne des patrons, Laurence P. à l’insu de laquelle j’ai eu quelques bonnes secouées de rire en me demandant si elle n’était pas parente avec Parisot (roulez le r et faîtes péter le t), berger de ma connaissance. Bon, je reconnais qu’il m’en faut peu mais écouter parler de compétitivité des entreprises avec quelques brebis en fond et un pébroc bleu qui dépasse... je ne résiste pas !
Ceci dit au début avant de l’avoir vu écrit, vu comme ils prononcent, j’avais imaginé quelque chose come "Parizeaux", pas vous ?

Moins marrant, il y a le premier flic de France, Cazeneuve, qui est élu... dans la Manche (!), parle un français parfaitement plat et pas franchement populaire (écoutez un de ses discours, il vous faudra peut-être sortir le dictionnaire).

Je me demande, ces deux-là sont-ils des descendants de gascons émigrés à Paris et alentours durant le XXe siècle, nés ainsi très francisés, ou simplement les produits d’un parcours au sein de l’élite parisienne (économique ou politique) qui les a "lissé" ?

Plus largement pensez vous qu’il y ait un enjeu, pour une identité gasconne en réaffirmation, autour de ces personnalités médiatiques et de la conscience, voire de la fierté qu’elles ont ou pourraient avoir de leur ascendance au pays du béret ?

Malgré un long parcours au sein des rédactions parisiennes, la voix de Jean Michel Apathie reste incontestablement Souletine, celle d’un Pierre Albaladéjo me manque, et je trouve qu’elle faisait un bel ambassadeur sonore.

Grans de sau

  •  Le patronyme Parisot est nettement un patronyme de la France de l’Est (Franche-Comté, Lorraine), qui signifie "Petit Paris", Paris étant une forme de Patrice.

    De nombreux patronymes vosgiens et lorrains ont parfois une apparence d’oc si on les prononce à l’oc, du fait d’un emploi importance de certains suffixes.

     Le patronyme Cazeneuve est nettement gascon, concentré en Comminges et dans le Gers, la francisation de la seconde partie "neuve" masquant mal la gasconnité du patronyme.

    Bernard Cazeneuve est né dans l’Oise. Il n’y a donc aucune raison qu’il ait un quelconque accent. Il a peut-être des attaches familiales entretenues avec la Gascogne. Il est passé par l’IEP de Bordeaux (qui est loin d’être un établissement gasco-compatible).

  • Le nom Cazeneuve est massivement gascon (c’est d’ailleurs le nom d’un de mes arrière-arrière-grand-pères) :
    http://www.geopatronyme.com/cgi-bin/carte/nomcarte.cgi?nom=cazeneuve&image.x=0&image.y=0
    Il a subi une francisation, sinon, ce serait plutôt Cazenave et ses variantes.
    Mais l’usage de "caze" pour "maison" semble spécifiquement gascon.

    Wikipedia ne donne pas de trace évidente d’une ascendance gasconne dans l’ascendance de notre ministre :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Cazeneuve
    Quelque chose qui pourrait être un indice quand même :
    "Lors de ses études à l’Institut d’études politiques de Bordeaux, il dirige la fédération du mouvement des Jeunes radicaux de gauche de Gironde."

    Quant à la possibilité d’activer une conscience gasconne chez ces personnes publiques :
     ce serait profitable pour la Gascogne ;
     ça peut marcher avec certains et pas avec d’autres, selon la psychologie de chacun.
    Nous avons une célébrité parisienne, Marcel Amont, qui s’est affirmé gascon, peut-être sur le tard, mais d’une manière péremptoire, avec son essai "Comment peut-on être gascon ?".

  • Je n’ai pas lu l’essai, mais pourquoi "péremptoire" ?

    • J’ai utilisé le terme "péremptoire" pour dire que le texte de Marcel Amont m’avait paru percutant ; je n’ai pas osé dire "décisif" ! Bref, j’ai bien apprécié...
      Mais je me suis peut-être avancé, parce que je ne suis pas sûr de l’avoir lu jusqu’au bout (faute de temps), je ne sais plus, je crois que c’était en salle de lecture de la médiathèque de Bordeaux...

  • Je continue avec deux journalistes de France Info :
     Marie Casadebaig
     Agnès Soubiran
    Pas un pet d’accent, déformation pro ou filles d’émigrés ?

    Il y a peu un hommage du tout-Paris (et donc de nos médias nationaux) à une artiste parisienne décédée, G Casadesus, mérite qu’on s’y arrête. Prononcé "cazadssu" bien pointu à la parisienne. Du coup comme je suis sur qu’il y a du "casadesus" dessous je tape sur google. L’article wikipedia confirme mon intuition mais dit la famille originaire d’Espagne (Figueras) et recommande "kazadsy" comme prononciation.
    Que ce nom soit catalan ou gascon, incontestablement il est pyrénéen (Gascons émigrés en Catalogne ?, ce fut fréquent). Et tout ce que nous sommes, entre Ebre et Garonne, (sonorités, géographie, histoire transfrontalière) est oblitéré en deux générations, par un double horizon Franco-espagnol. La simplification est radicale, la mémoire est volée.

  • La famille de musiciens Casadessus,tous plus doués les uns que les autres (écoeurant !) est, je crois bien aussi ,d’origine catalane d’origine ;l’hypothèse d’une migration gasconne antérieure est vraisemblable,je ne sais.
    Ne pas oublier Françoise Laborde et sa sœur (Catherine,je crois),l’antenne présentatrice météo de France 2),l’une et l’autre très attachées à leur terroir gersois.

  • C’est un peu cocardier comme thème, non ?
    Quitte à chercher des noms gascons, autant prendre l’annuaire...
    Et pour ceux qui ont l’accent à la télé ou à la radio, ce n’est pas la peine de s’emmer... Il n’y en a pas...

    • Il est vrai qu’il vaut mieux perdre son accent gascon (ou "du midi") pour percer dans les médias, mais ce n’est pas tout à fait le sujet (ce serait un autre sujet qui mérite aussi toute notre attention).

      L’enjeu de notre présent questionnement, c’est de voir si on peut identifier des relais médiatiques qui promeuvent la Gascogne. Si oui, nous tolérerons qu’il aient perdu "l’accent" ou ne l’aient jamais eu ! Et nous leur ferons de la publicité ici, car Gasconha.com est aussi un média, quoique très haut de gamme il faut le reconnaître !-)

  • J’ai suivi les cours sur Epicure il y a bien longtemps de M. Michel Serres qui se dit gascon, il est originaire d’Agen, a conservé l’accent et conduit des entretiens philosophiques chaque dimanche sur France info.
    J’ai assisté aussi pendant au moins deux ans chaque semaine à la Sorbonne aux cours d’épistémologie de Georges Canguilhem , ce professeur si remarquable d’histoire des sciences qui se disait "laboureur et philosophe", qui avait été le médecin du maquis du Mont Mouchet dans la Margeride en Auvergne et qui a réussi à survivre à l’écrasement du réduit de la Truyère.
    Ses oeuvres complètes sont éditées depuis 2012 ou 2013.Son aura et son poids sont fondamentaux. pour tous les philosophes de profession.
    Son nom me paraît très gascon (dans les villages de Chalosse on en relève des théories entières) mais peut-être était -il languedocien.
    En tous les cas son accent n’était pas feint.
    Quand j’avais vingt ans il me paraissait l’exemple même de ce que j’imaginais devoir être un gascon !

  • A propos de Michel Cardoze, il est intéressant de remarquer qu’il descend de la communauté juive portugaise de Bordeaux (Cardoze est la francisation/gasconnisation de Cardoso).

    Cette communauté parlait gascon, aussi bien à Bayonne qu’à Bordeaux.

    A propos de Jacob Rodrigue Pereire :

    "quoique M. Pereira ait l’accent Gascon dans son langage , ses éleves n’auront pas l’accent Gascon"

    "Mémoires pour l’histoire des sciences et des beaux-arts" (1748)

  • Jean-Michel Aphatie* est basque soulétin.
    Il a un accent proche de l’accent gascon, et son parcours tardif dans les médias explique qu’il l’ait gardé.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Michel_Aphatie

    *Aphatie et non Apathie ! Le "ph" se retrouve souvent en basque soulétin et correspond à une prononciation particulière (pas "f"), je n’en sais guère plus.

  •  ph- est un son basque que seul le souletin semble avoir conservé, peut-être dans un contexte de voisinage avec le h aspiré du gascon : c’est une consonne aspirée, l’ancienne articulation de nombre de consonnes en basque.

    Une étude sur la question : Occlusives du Souletin : étude acoustique

    Dans tous les cas, Aphatie est un patronyme tiré du basque souletin aphatia "abbaye", du latin abbatia, avec une étonnante hyper-correction qui a transformé le -b- intervocalique en -p-.

    En gascon, c’est évidemment Abadie. On trouve le patronyme Apatie en vallée d’Aspe qui peut être purement local : le gascon aspois conserve les occlusives sourdes à l’intervocalique (donc abbatia peut donner Abatie).

     p- intervocalique est plus problématique mais on peut imaginer là aussi un phénomène d’hyper-correction par comparaison avec les parlers de la plaine : ces derniers transforment le -p- intervocalique en -b-, les gasconnants d’Aspe non, donc par correction fautive, Abatie a pu être transformer en Apatie.

  • Bonjour,

    Les accents (non parisiens) dans les médias nationaux audio-visuels sont en effet considérés comme une "faute professionnelle" (même si cela n’est jamais reconnu, bien sûr).

    J’avais publié voilà quelque temps deux articles sur ce thème : un portrait de Jean-Michel Aphatie (l’exception qui confirme la règle)
    http://www.lexpress.fr/region/jean-michel-aphatie-une-voix-pour-les-accents_831571.html

    et un entretien avec l’auteur d’un très bon livre sur le sujet (couvrant différents domaines, pas seulement les médias)

    http://www.lexpress.fr/region/l-accent-reste-un-marqueur-social_831572.html

    Cordialement,

    Michel Feltin-Palas


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