www.sudouest.fr/2015/10/29/se-projeter-sur-l-avenir-2168815-4710-php
Dans un certain nombre de domaines, on a l’impression que des acteurs de la société française et dans notre cas gasconne, sont toujours obligés de privilégier voire de recourir exclusivement à des affinités intra-françaises.
Non que celles-ci soient toujours artificielles et nuisibles, bien sûr, elles abondent au contraire.
Mais tout de même, ce qui n’est plus acceptable c’est quand elles font mettre de côté des affinités plus naturelles, éventuellement de type transfrontalier. Cas patent voire occasionnellement douloureux pour des Alsaciens ou des Basques mais est-il certain que cela n’arrive pas aussi parfois chez ceux qu’on imaginerait dénués de ce type d’affinités naturelles de l’autre côté d’une frontière, les Gascons par exemple ?
Dans celui de nombreuses disciplines sportives, par le jeu de l’appartenance aux Fédérations nationales –vecteur vraisemblable de quelques subventions - , des championnats et coupes de toutes sortes, la tentation est forte d’oublier qu’on peut nouer des liens souvent plus faciles au-delà d’une frontière qui n’est que politique. Frontière qu’on sait par ailleurs superbement ignorer quand il s’agit d’aller « acheter » des précieuses recrues au-delà des mer, ce qu’on rechigne à appeler mercenariat.
Ces réflexions me sont venues en lisant dans SO (édition Sud Landes) du 29 octobre l’entretien avec le nouveau président de l’US D, Jean-Christophe Goussebaire sous le titre alléchant « Se projeter sur l’avenir » (toujours cet emploi de plus en plus envahissant dans la presse francophone de la préposition « sur » là où d’autres seraient plus naturelles voire plus correctes, ici « vers » assurément !).
M.Goussebaire indique avoir rencontré le président du club Lille Métropole. Nous avons, dit-il, à construire ensemble, tant au niveau de la formation que des jeunes joueurs. Il y a une liaison Lille-Dax qui va se faire ».
Derrière cette subite passion pour un club situé à près de 900 kms de Dax on imagine, bien sûr, les retombées du feuilleton de l’été dernier qui vit l’US Dax sauvé in extremis de la rélégation en division amateur par le refus de la LNR (ligue nationale du rugby), confirmé par trois tribunaux successifs de voir monter Lille Métropole en Division 2 professionnelle que l’US Dax aurait sans cela quittée.
Ira-t-on à terme jusqu’à fusionner après l’échec des fusions Dax-Bayonne-Biarritz évoquées ces dernières années ? L’hypothèse prête à rire ne serait-ce qu’en raison de la distance, pour ne rien dire de la distance culturelle… En tous les cas, bonne chance pour cultiver la formation et le suivi de jeunes joueurs entre Lille et Dax (un abonnement de masse à la future LGV s’impose)…
Mais si cet étrange projet n’est pas motivé par une stratégie de réintégration commune de la division 2 Pro et seulement par le désir de s’ouvrir, de créer des complémentarités, pourquoi ne pas penser à l’un des 221 clubs de rugby espagnols ?
Après tout, les clubs les plus nombreux et les plus anciens de nos voisins ne sont-ils pas au Pays Basque et en Catalogne, deux régions avec qui les dacquois ont pas mal en commun et qui ne sont éloignées que de 100 à 300 kms ? Ou encore Valladolid en Vieille Castille dont le club fut créé dans les années 50 sauf erreur, à l’instigation d’un prêtre français, l’abbé Georges Bernès, dont le patronyme me fait penser qu’il n’avait pas dû naitre bien loin de Dax ?
Alors, enfermement ou pas, je ne sais mais le feuilleton est à suivre !