LE SUFFIXE AQUITAIN –OS/-OSSE DE GASCOGNE ET SES EQUIVALENTS DES AUTRES REGIONS D’ESSENCE VASCO-AQUITAINE OU PROTO-BASQUE

- Halip Lartiga

"Arangòce, Garròce qui seraient Arango(t)ze et Garro(t)ze en Basque. Je terminerai avec ce dernier exemple, qui me tient doublement à cœur parce que c’est le nom de ma commune et aussi peut-être un des plus beaux toponymes proto-basques ou vasco-aquitains Bizkarrotze (que je préfère à Bizkarroze) et que j’écris désormais Biscarròce en gascon normé en reconnaissant que Biscarròsse est tout aussi justifié. Mais je renonce en tout cas au –A qui me semble incorrect et injustifié."

Philippe Lartigue, mars 2014.

LE SUFFIXE AQUITAIN –OS/-OSSE DE GASCOGNE ET SES EQUIVALENTS DES AUTRES REGIONS D’ESSENCE VASCO-AQUITAINE OU PROTO-BASQUE
Halip Lartiga
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Grans de sau

  • Pour ma part, je maintiens que l’existence des toponymes navarro-aragonais en -oza tend à faire la preuve qu’il a existé une variante du suffixe -o(t)z, peut-être via un moule latin, mais que la finale est bien en -a, et est tout à fait distincte de la manie moderne du basque de France a ajouté une finale -e aux toponymes par mécoupure du fait des dérivés.

    Au demeurant, même s’il devait être fait la preuve que la finale n’est pas -a, il me semble un peu cavalier un millénaire après les premiers textes en gascon de dire à ces derniers qu’ils avaient tort d’agir ainsi : je pense que la normalisation est aussi affaire de traditions historiques, et force est de constater que les toponymes en -osse, malgré la tendance du gascon de l’Ouest à l’écrit à marquer de manière très précoce pareilles finales en -e, étaient très fréquemment notés -a.

    J’ajoute à cette démonstration que le toponyme béarnais Burosse, doublet de Buros, sur le basque buru "sommet", se prononce clairement avec une finale -o ce qui tend à prouver que l’étymon est bien en -a.

    Quant à utiliser ç pour marquer qu’à l’origine il s’agit du son basque z, j’y ai pensé un temps avant de me raviser pour une raison simple : le gascon ne fait pas de différence entre z et s, les deux sons sont fusionnés et les règles du gascon veulent que le son s apico-alvéolaire intervocalique soit noté -ss-.

    Si le gascon avait maintenu le son z dorso-alvéolaire, évidemment qu’il faudrait distinguer, mais à part la vallée de Bethmale, aucun dialecte gascon ne fait la différence, tous ces sons ont fusionné à date ancienne vers s apico-alvéolaire (un s un peu chuinté que les néo-locuteurs ne maîtrisent pas par influence du français).

    Le gascon ne doit pas être inféodé à la phonétique moderne du basque, ni même à ses choix orthographiques.

  • Bonjour Vincent, ou bonsoir d’ailleurs,

    L’opiniâtre Lartigue sort un peu de sa réserve.
    Un argument supplémentaire quant au genre masculin. Je ne comprends pas pourquoi je ne l’avais pas donné.
    Rohlfs, Rostaing, Nègre ou Dauzat ont tous identifié ce suffixe aquitain comme étant -OSSU(M) et pas -OSSA(M). Aucun linguiste reconnu par la communauté scientifique n’a depuis dit le contraire.
    Il ne s’agit absolument pas d’être "inféodé" à la phonétique moderne du basque (de toute manière, le gascon est une langue génétiquement inféodée au basque, ou proto-basque, puisque c’est un rejeton génétiquement aquitano-roman). Je ne vois pas de "manie" particulière quand on fait correspondre la graphie avec la phonie. La manie c’est plutôt de vouloir à tout prix écrire en totale opposition avec la prononciation, par fidélité à des habitudes séculaires ou à des choix idéologiques. On devrait même le faire plus souvent face à certaines aberrations orthographiques. Il s’agit tout simplement de rompre avec ce cultisme de scribe médiéval (parroquia de Biscarrossa in Borno) qui semble déterminer le genre du suffixe par rapport au mot parroquia. Le nom d’une parroquia ne peut être que "féminin" puisque le nom propre semble devenir un simple d’épithète de ce qui est le plus important, le vocable paroisse. N’a-t-on pas christianisé les noms vernaculaires (Saint-Vincent pour Tyrosse ou Saint-Jean pour Illac etc...). C’est cette manie qui a malheureusement été reprise et aggravée par les occitanistes usant de la graphie normée. Il ne s’agit pas non plus d’être "cavalier", les occitanistes le sont suffisamment comme ça avec notre langue gasconne.
    J’ai l’air d’insister et c’est vrai. J’insiste car je pense que -OSSE/-OCE est la bonne solution et qu’il y a suffisamment d’arguments en sa faveur. Mais je n’en fais pas une affaire personnelle et chacun peut contester et argumenter contre ou en faveur selon qu’il sera convaincu ou pas par les arguments que j’avance.
    Pour Burosse-Mendousse. Il est probable que la prononciation Burosso (j’aimerais avoir un enregistrement de locuteur naturel) soit influencée par Mendousso. La preuve serait éclatante si tous les noms en -OSSE étaient du gascon oriental. Là on saurait vraiment. Mais ils sont du gascon occidental ou les finales féminines et masculines se confondent en une même réalisation phonétique, comme nous savons.


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