Question

- Tederic Merger

En ce moment, dans les débats radio ou télé sur le redécoupage territorial, les exemples cités se résument au nombre de trois : Bretagne, Franche-Comté/Bourgogne et Alsace (ou Corse). C’est pour y évoquer des think tanks à l’oeuvre, des lobbys qui s’agitent en coulisses, des initiatives d’élus volontaristes. Et chez nous ? Le trou noir. Les régions du quart sud ouest ? Effacées des radars.
A l’heure où des pétitions circulent de toutes parts sur internet, la viralité du web offrant parfois d’étonnants résultats, pourquoi ne pas utiliser cet outil pour réclamer la création d’une région Grande Gascogne ?

Grans de sau

  • ..."des initiatives d’élus volontaristes"... Bon, qui sont les élus chez nous ? Il n’y a de régionalisme politique clair qu’au pays basque, il faut donc se tourner vers des régionalistes de raison.

     le courant "Forces 64" et "Forces Aquitaine" a une sensibilité régionale, non-jacobine. Jean Lassalle, Jean-jacques Lasserre, Geneviève Darrieusecq, Michel Veunac. Le Sud-Aquitaine y est, avec début d’implantation en Nord-Aquitaine depuis les dernières régionales, problème : pas d’équivalent en Midi-pyrénées.

     Bayrou nouveau à la tête de l’agglo Paloise, on le sait ambitieux, quid de sa sensibilité à une région Gascogne capitale Pau ?

     Malvy et Rousset, deux PS bien installés à la tête de nos deux conseils régionaux. Ils sont influents, ont des moyens puissants. Ils sont de fibre décentralisatrice. L’un est président de l’association des régions de France. Mais leurs projets sont Aquitaine centrée sur Bordeaux et Midi Pyrénées centrée sur Toulouse. Donc, ils ne risquent pas de parler de la Gascogne. Et guère plus de fusion Aquitaine+Mic-bPyrénées. Il me semble qu’ils se neutralisent et maintiennent le statu quo en terme de partition de la Gascogne.

     Juppé, lui aussi puissant et influent, pragmatique donc potentiel interlocuteur, s’intéresse à Bordeaux, sa future métropole, et à la France. Entre les deux, je ne crois pas. C’est son côté ENArque. Il veillera surtout à ce que le nouveau découpage mette en valeur Bordeaux. Peut-être un statut de ville-land pourrait avoir son oreille alors, si l’on vend ce projet comme permettant à la métropole de rayonner tant en Aquitaine qu’en Poitou-Charentes et Limousin, mais en s’affranchissant des conseils régionaux où ses adversaires PS sont décidément tout-puissants ?
    Idem avec Moudenc, son nouvel homologue sur Toulouse ?

     Les élus locaux du Pays Basque ont montré leur mobilisation avec leur combat pour le Pays. Mais celui-ci n’est pas politiquement bien vu à Madrid et à Paris. Ils seraient peut-être intéressé par un projet Adour-Pyrénées, où ils joueraient un rôle de premier plan j’en ai déjà parlé. Encore faut-il qu’on le leur propose.

     Et les conseils généraux alors ? Les Landes d’Emmanueli, encore une voix forte, ne sont-elles pas, comme Le Gers et les Hautes-Pyrénées de Pélieu/Glavany, et la Haute-Garonne, coincées par le PS qui dispose avec Aquitaine et Midi-Pyrénées de solides fiefs qu’on n’a pas envie de toucher ? Mais c’est aussi là, en Gascogne intérieure, qu’on a mis en avant sa "gasconnitude" (le Gers en Gascogne, les Landes de Gascogne, la Gascogne Toulousaine). Connaissez-vous des interlocuteurs lié à ces initiatives ?

     Les élus PRG, bien présents en 82, 32 et 65 n’ont-ils pas la fibre de l’Etat protecteur et de la République plutôt que de l’initiative locale et du particularisme ?

     En Lot-et-Garonne, en Tarn-et-Garonne, qu’en est-il, je connais mal ? Tédéric ?

     Sur la côte de Lacanau à Hossegor, est-ce qu’on est pas surtout au pays des retraités venus d’ailleurs ? C’est quoi pour eux le territoire ?

     En Médoc, en Bazadais, comment voit-on une éventuelle autonomie vis-à-vis du Bordelais, dans l’hypothèse d’une ville-land et d’une région Gascogne ?

     En Couserans et en haut-Comminges, que pèse-t-on (moins de 100 000 hab) ? Et quelle viabilité économique sans l’argent redistribué de Toulouse ?

     En Béarn Bigorre et Sud Landes, il y a l’unique précédent que je connaisse d’initiative autonome vis-à-vis d’Aquitaine et Midi-Pyrénées, les Pays de l’Adour...

  • Et parmi nos grands élus, députés, sénateurs, grands maires, Présidents de conseil général ou régional qui parle gascon, un peu ou beaucoup ?

    En 64 : Bayrou un peu, Lassalle très bien, Lignières arre de tut, Habib tapok, Labazée oui, Espagnac ken dübdi, Chabanne nat sèi pas elle a bien l’accent au moins.

  • Le jeu politique et institutionnel français qui se base sur des circonscriptions locales pour élire des élus de la Nation, soucieux en théorie du seul intérêt général national, a pour conséquence que nos circonscriptions sont souvent le fruit d’un jeu de parachutage.

    Parmi nos figures nationales, il est certain que seul Jean Lassalle possède le gascon, celui très typé de la vallée d’Aspe, puisqu’il s’agit de sa langue maternelle. La langue de François Bayrou me semble typique d’une génération qui a baigné dans la langue mais en a une expression orale déficiente et maladroite. Alain Juppé, le Montois, n’en connait probablement que quelques mots (on se souvient de son "Adichat").

    Pour ce qui est de nos députés, là encore, ce serait à confirmer. En Béarn, Madame Nathalie Chabanne possède dans son expression française un accent qui peut laisser croire qu’elle aurait du gascon béarnais des environs d’Oloron une connaissance. Le tout est de savoir si son orientation politique au sein du PS (à la gauche du PS il me semble) la rend sensible à cette thématique, alors que l’on peut supposer une orientation jacobine.

    Monsieur David Habib ne connait pas le gascon du Béarn et ses propos sur la langue basque laissent penser qu’il ne possède aucune sensibilité particulière sur cette question : il incarne le Béarn post-Lacq, français et international, que ne veulent pas voir les béarnisants.

    Madame Colette Capdevielle, élue de la 5ème circonscription, est née à Orthez, elle est d’une génération qui possède probablement quelques bribes de langue. Si l’on regarde dans la seule circonscription basque, Madame Alaux née en banlieue parisienne, ne possède vraisemblablement pas le basque.

    Les Hautes-Pyrénées ne possèdent plus que deux députés. Monsieur Glavany est un parachuté de longue date. Nous ne savons rien de Madame Dubié. Le Gers n’a plus que deux députés également : Monsieur Martin est également un parachuté. Nous ne savons rien de Madame Biémouret qui est née à Fleurance.

    Dans le Lot-et-Garonne, la situation semble identique. Madame Lousteau est née à Oran. Monsieur Fekl est magistrat, né en Allemagne. Dans les Landes, plus que 3 députés : Monsieur Vidalies, qui n’a presque plus d’accent dans son expression française, doit néanmoins avoir quelques bribes de connaissance du gascon de sa ville natale, Grenade. Idem Monsieur Dufau de Capbreton. Henri Emmanuelli, certes parachuté dans les Landes, est un Ossalois : il a une parfaite maîtrise du gascon d’Aas autant que je sache.

    L’Ariège est découpée à la hache, sans aucune rationalité autre que démographique. C’est la France en pratique. Que représente un élu qui a été élu sur une circonscription qui ne correspond à rien ? Passons ... Les élus ariégeois sont relativement jeunes, ils ne possèdent probablement pas la langue.

    J’évacue la Haute-Garonne et la Gironde. Nombre des circonscriptions sont urbaines et celles qui ne le sont pas sont captées par le jeu politique de la métropole. Il s’agit pour des Bordelais et des Toulousains de se constituer un fief. Ce qui n’a rien de choquant, je le répète : les députés sont des élus nationaux, on devrait se moquer de leur ancrage local, mieux, pour ma part, je suis pour un scrutin de liste national. Seuls les sénateurs devraient posséder un lien local.

  • Quelques réflexions :

     Le courant démocrate-chrétien plutôt centriste qui a été renforcé aux dernières municipales en Aquitaine administrative (avec une poussée forte dans la CUB) ne possède en effet pas d’équivalent en Midi-Pyrénées, car l’électorat est capté par une force politique à l’histoire différente, le PRG, qui est nettement plus laïcard et républicain.

    Bref, si les deux forces sont identiques quant aux propositions économiques ainsi que sociales, elles buttent nettement, à mon sens, sur le modèle institutionnel, qui est justement notre débat.

     Je crois que les Basques ne sont pas, en l’état, intéressés par un projet d’alliance avec des régionalistes à a fibre sud-gasconne. Les abertzales font des percées au Pays Basque, via une stratégie de refus de toute alliance. La doctrine avant tout. Les descendants des paysans qui votaient RPR votent abertzale, une même filiation conservatrice (sans aucun jugement de ma part).

    Les partis institutionnels, quant à eux, jouent la carte basque à des fins électoralistes, et non sans une volonté d’obtenir une mini-collectivité qui appellerait l’émergence de potentats locaux. Se débarrasser de Pau, avec l’aide du vote basquiste. Stratégie rusée.

    De toute façon, les "patriotes" gascons sont inaudibles pour les Basques, soit qu’ils sont ridicules comme à Bayonne par leur refus de voir la réalité sociologique actuelle, soit qu’ils se projettent dans un discours occitan tellement évanescent qu’il n’emporte aucune conséquence pratique, soit tout simplement que la voix des Gascons qui voisinent est portée par des élus au jacobinisme virulent et agressif (les paroles de David Habib ont fait mal).

    Il faut aussi se poser la question de la sociologie politique des Gascons (voire des néo-Gascons) : la francisation n’est-elle pas achevée ? Je le crains.

     Le Lot-et-Garonne est un département à la sociologie politique pleinement française. C’est un département qui depuis 1918, a connu les grandes vagues migratoires qui ont forgé la France du 20ème siècle. Les progrès du vote FN (essentiellement du fait d’une population qui descend des migrants italiens et pieds-noirs) sont un indice très notable.

    Il est inutile de préciser que le FN est, sur le plan institutionnel, et autres, totalement jacobin, et rétif à toute remise en cause de l’indivisibilité de la nation française.

     Je ne sais pas ce que peuvent faire le Comminges et le Couserans sans Toulouse. Ce sont des régions qui vivent encore d’agriculture, avec une importance du tourisme. Il me semble que les touristes continueront à affluer, même hors le cadre d’un département de Haute-Garonne. Reste que des villes comme Saint-Gaudens ou Montréjeau sont en pleine décadence.

  • bonjour !

    en lisant de ci de là, ce qu’on écrit sur le "fameux "redécoupage régional du pays, je crains qu’on s’agite pour rien.
    soit on demandera l’avis des populations avec des "référendums" locaux ( excusez, j’ai oublié le pluriel en latin), soit on ne demandera rien à personne et évidemment ce sera, une fois de plus, une réforme-si-nécessaire-qui-se-heurte-au-conservatisme-des Français, laïus connu. on verra alors qu’il s’agit surtout [ c’est mon intime conviction] de redéfinir des périmètres qui accentuent les féodalismes locaux et masquent un temps la gabegie financière dont la décentralisation a été le sinistre résultat.
    La première vraie réforme locale serait de donner de vrais moyens aux citoyens et aux cours régionales des comptes de contrôler l’usage de l’argent public. Euh... quelqu’un en a t-il entendu parler ? moi, nulle part et pour cause...
    dans le premier cas, il faudrait pourvoir militer s’exprimer pour des choses réalistes :
    1°) A savoir, toucher le moins possible(m^me si on en connait les aberrations) aux limites départementales à laquelle, nolens volens, la population s’est attachée en 10 générations comme repère territorial. Le temps, contrairement à des idées reçues ne passe pas pour rien. A part rattacher le Gers et les Hautes Pyrénées à l’Aquitaine,je crains qu’on se risque à une série de querelles byzantines qu’on fera traîner avec plaisir avant que le gouvernement central ne tranche parce-gouverner-c’est décider-que-ça suffit-hein -soyons-sérieux-quoi...
    et puis ces méridionaux qui n’ont jamais su s’entendre depuis quasi 10 siècles... ( :-)).
    Ceci dit , rien ’interdit de décider de faire des reférenda de délimitation pour proposer aux habitants de la Comminges de s’associer à une "Vasconie" par référendum. Est-il d’ailleurs si grave de conserver le nom latin de ce midi atlantique : ente l’océan, la garonne l’adour et tous leurs affluents, notre pïs est quand m^me celui des eaux.
    Pour le Cousserans, laissons tomber, cela fera partie des question à résoudre plus tard.

    2°) un territoire, c’est l’espace aménagé par une société humaine, laquelle se définit par une multitude de facteurs (langue, culture, cuisine, architecture, etc... etc...) En clair, quels projets de développement économique pour une future Aquitaine vasconne ? J’ai lu avec raison des remarques concernant l’attachement économique de la Comminges au toulousain, par exemple. un territoire sans projets, c’est du vent....
    quels aménagements dans cet ensemble régional permettraient-ils de "fédérer" les populations ?
    A partir de quels axes peut-on travailler pour aménager rationnellement,dans un cadre de développement durable, avec la participation citoyenne, cette région en connexion avec la région-capitale (Paris) et le reste de l’Europe ? J’avoue qu’ à part l’argument du coût je ne vois de projets nulle part ici ou là dans le quart sud-ouest. Je vis en Normandie, c’est autrement plus dynamique, plus réfléchi, la seule question étant la future capitale : l’antique Rotamagus (Rouen) ou la capitale de Guillaume le conquérant (Caen) ? les synergies sont à l’oeuvre depuis longtemps dans de nombreux domaines. Il est vrai que le découpage des Normandie(s) est moins problématique que chez nous.
    Sans projets d’organisation, pas d’adhésion des gens... alors lesquels ?
    Exemples :Mettre le paquet pour favoriser une agriculture durable ?
    ah mais oui, mais on va se mettre le productivisme paysan à dos....Pourtant en voilà un argument de qualité de vie, de commercialisation etc...
    Réorganiser les circuits de distribution et la carte des transports ? Mettre en place des plateformes multimodales de transports par exemple pour asseoir des circuits courts et des projections nationales et/ou européennes des productions de la région. c’est faisable, notamment grâce à la si décriée A65 qui peut devenir un axe structurant si on raisonne un peu .
    ah mais oui, mais l’A 65 est une rente privée , les actionnaires seront furieux...Et puis si on structure la distribution par cet axe, on doit construire des plateformes camion/train pour limiter la pollution, les camionneurs vont gueuler... Pourtant Aire sur l’Adour pourrait devenir une plateforme multimodale pour la Bigorre et le Béarn en direction du nord du pays. et la ligne de train Agen ( Bon-Encontre, en fait)-Vic en Bigorre, c’est si difficile à moderniser pour avoir du fret et des voyageurs ?
    ah mais c’est cher, ce ne sera pas rentable.... Un territoire, ce sont aussi des solidarités !!
    Dans ce cadre Auch est un bon carrefour entre les pays atlantiques et le toulousain. La ligne Auch-toulouse existe,ne peut faire une ligne Aire-auch en ferroutage ? ah mais c’est cher, ce sera pas rentable...
    Il y a plein de choses possibles, mais il n’y aura pas. Parce que personne ne veut, ne croyez-vous pas ?
    alors en avant pour 10 à 12 régions purement fiscales, qui exploseront notre pays parce que personne ne s’y reconnaitra et que les régions à l’identité forte se sauveront la peau grâce aux aides européennes.

  • Bonjour Xavier,

    Je réponds rapidement... On est en plein dans le débat, et il faut continuer à le tenir. Le projecteur de l’actualité sur ces questions est providentiel.
    J’apprécie qu’on rappelle l’importance des voies de communication pour structurer une région.
    C’est dans l’esprit de Rail Gascogne dont je suis largement l’auteur.
    Voir plus précisément Pour un "Trans-Gascogne" d’Agen à Pau !.
    Un "détail" : la voie ferrée Auch - Vic-Bigorre a été démantelée sauvagement, y compris le magnifique VIADUC MÉTALLIQUE DE L’OSSE A PILES TABULAIRES A 7 TRAVÉES. Voir Lignes dans le 32
    On avait pourtant là un maillon important d’un itinéraire trans-gascon (à la fois itinéraire bis Toulouse-Tarbes, mais aussi liaison nord sud Agen-Tarbes).

    Concernant les départements :
    Ils ont effacé la Gascogne, et il ne faut pas les défendre, tout en sachant combien ils sont enracinés (hélas) dans les esprits. Le simple titre de l’article dont je donne le lien juste avant ("Lignes dans le 32") en est un exemple.
    Il faut profiter des dernières annonces gouvernementales (complètement inattendues et renversantes) sur "le département qui a vécu" pour décaper les esprits. Mais le danger d’un redécoupage venu d’en haut, c’est qu’il fédère contre lui tous les mécontents, style "bonnets rouges". Et que finalement rien ne change...
    Paradoxalement, la création des départements, à la Révolution, était venue d’en haut, avec quelques concessions au local. Et la greffe a pris...
    Le rattachement du Gers et des Hautes Pyrénées à l’Aquitaine ?
    C’est une idée que j’entends de temps en temps de la part de la part de gasconistes qui l’expriment comme un moindre mal. Moi, je n’y crois pas : le Gers, c’est Auch (je simplifie), et Auch c’est Toulouse !
    Non, pour la Gascogne, il faut casser les départements ! Je n’osais presque plus le dire tant c’était inconformiste jusqu’à il y a peu, mais là je m’engouffre dans la brèche.

  • Je pense en effet que les gens sont attachés aux départements, sans trop savoir ce qu’ils font, sachant qu’ils ont été conçus, avant tout, comme un découpage préfectoral, non comme une collectivité de bassin de vie. Bref, le département est à l’origine une question interne à l’administration étatique.

    J’ai résumé mon opinion sur ce que je pense être un vrai débat sur la réforme territoriale à venir :

    La réforme territoriale : pour un véritable débat

    Maintenant, je pense que les départements en Gascogne sont assez peu problématiques au jour où Toulouse et Bordeaux se constituent en métropoles distinctes de leur département d’origine. Reste que comme je l’expose dans mon schéma, dans l’idéal, la disparition des départements serait souhaitable, à condition toutefois de ne pas constituer des collectivités baroques, fantasmes de géographe. Il y a des frontières à respecter.

    Pour le Béarn, qui est le pays où je suis né, je verrais comme suit l’aménagement :

     Commune/Pays : l’échelle des cantons me paraît idéale, ils incarnent vraiment des bassins de vie autour d’une petite ville qui doit concentrer l’activité. Compétences : celles des anciennes communes.

     Province : un conseil des cantons pour mettre en harmonie les politiques cantonales. Cette province (ou autre nom meilleur à trouver) s’appellerait Béarn, sur ses frontières historiques.

     Nation (?) : le terme est polémique mais j’envisage pas mal pour les compétences culturelle et marginalement de souveraineté régionale une alliance des provinces qui se reconnaissent sur un substrat commun. Dans ce cadre, c’est là que la Gascogne peut exister.

    Pour le reste, ainsi que je l’expose, l’État central s’organise comme il veut, il fout des préfets comme il l’entend sur les territoires qu’il souhaite, on s’en fiche.

    Bien évidemment, une vraie réforme territoriale ne peut passer sous silence une vraie réforme de la fonction publique qu’il faut casser dans ses principes : je suis pour une véritable fonction publique territoriale, pas une fonction publique nationale déguisée.

  • Je n’ai pas encore lu ton article, mais je me retrouve bien, Vincent, dans ton projet de réorganisation administrative du Béarn. C’est-à-dire que j’y trouve l’application à un cas précis du schéma général qui m’agrée.

    Des communes-cantons : j’avais lu un projet de loi (sous Sarkozy) qui organisait le regroupement progressif de communes sous le nom officiel de "commune nouvelle", en ménageant transitoirement l’existence des anciennes communes, je ne sais plus sous quel nom. A distinguer des inter-communalités, qui sont à l’échelon au-dessus de la commune.
    Qu’en est-il advenu dans l’incroyable confusion sur la réforme territoriale depuis la présidence Hollande ?

    L’intercommunalité serait le Béarn tout entier.
    Puisqu’on voit des méga-intercommunalités rurales apparaître, sous le nom de "communauté d’agglomération", autour de villes petites ou moyennes comme Agen ou Marmande, allons-y gaiement !

    La "nation gasconne" :
    Là, on nargue le jacobinisme : les intercommunalités s’associent librement, au moins sur des compétences précises ! Là est l’espoir, quand même ténu, d’une renaissance institutionnelle gasconne. Avec l’érection de Bordeaux et Toulouse en "villes-land" comme l’a récemment re-proposé Artiaque, pour qu’elles ne parasitent pas la Gascogne renaissante...

  • Il y a la question du financement qui est prégnante. Quelles taxes ? Les 4 vieilles pour les "communes nouvelles" ? Dans mon optique, la collectivité au dessus qui rassemble les "communes nouvelles" n’est pas une administration lourde mais une arène de débats, mais on peut inverser et ne faire des communes nouvelles que les chargées de la police administrative et de la mise en application des schémas de la "province" (qui donc doit capter l’impôt).

  • Hors des grandes métropoles, le territoire va peut-être se structurer en agglomérations et territoires ruraux (si le principe des intercommunalités perdure). Il faudra un lieu, une assemblée, où leurs représentants puisse se parler et où l’on veille aux équilibres entre territoires. C’est le concept de conseil général plus que le cadre départemental lui-même. Le conseil régional est très différent, issu d’un scrutin de liste de partis, il n’assure pas de dialogue et de représentation des territoires. C’est à mes yeux un des écueils de la disparition des départements au profits des régions.
    Pour faire le lien avec vos scénarios, "la Province" serait le nouveau cadre du conseil général. Il faut que ce soit suffisamment grand pour que les voix rurales équilibrent une agglo moyenne comme BAB, Pau ou Tarbes, mais pas trop parce qu’au delà d’un certain nombre de conseillers, une assemblée a du mal à rester "une arène de débats".

    Alors Vincent, demain, le Béarn ? Marc Oxibar, candidat aux législatives dernières sur la 4e des Pyrénées Atlantiques, avait fait quasiment la même proposition lorsqu’il était venu à Laruns, que les élus du Béarn se réunissent en Pays comme les Basques, structure sans administration pour débattre et monter des stratégies.
    Maintenant, vu d’Ossau, le Béarn est une possibilité, autour de l’agglo paloise. Mais sur d’autres critères, nous aurions envie de nous rapprocher plutôt de la Soule et du Lavedan, avec Oloron et Lourdes à la rigueur... Des siècles après les batailles au Pont-long, la géographie et l’économie continuent de créer une distance montagne/plaine. il serait intéressant pour nous de pouvoir nous rapprocher des comarques de montagne également : Roncal Salazar, Jacetania, Alto Gallego, Sobrarbe. Nous avons plusieurs problématiques socio-économiques propres en partage : forêt, élevage extensif, écologie, ski, tourisme, thermalisme etc...

  • Sur le blog Landes en Vrac, un article très bien écrit et documenté sur "La difficile création du département des Landes.

  • Les délibérations du "conseil de département" des Landes concernant la formation du département de 1789 à l’An II sont en ligne sur le site des archives départementales. 341 pages.
    Référence
    Formation du département (papiers Lamarque, Barbotan).
    1790-an II
    3 L 1
    A partie de la page 207 sont imprimés des discours et des débats qui montrent la façon dont les gens ont discuté de la formation de ce département et les propositions diverses qui ont été faites.
    pour y aller taper 207 à la place de P.1dans le cadre en bas à droite.
    J’ai lu aussi l’ensemble des délibérations pendant la période révolutionnaire et c’est très intéressant comme réflexion.
    Si on a du temps (ce que j’ai comme retraitée), cela vaut le coup de s’y plonger.
    Pour y accéder : Sur la page des Archives départementales en ligne.
    Aller sur "fonds numérisés"
    puis"autres documents"
    Puis "deux cents ans de délibération du conseil général"
    http://archivesenligne.landes.org/arkotheque/inventaires/ead_resultats_recherche_tableau_consult.php?fam=4&ref=349

  • Merci à pépé le Moko et Tederic de nous avoir fait découvrir ce site remarquable qui mérite un Ligam permanent ,me semble-t-il.Voir en particulier(mais tout est intéressant) l’article sur maisons capcazalères et caveries,superbement illustré et documenté.

  • J’adhère à l’idée d’utiliser le web pour réclamer la création d’une région Gascogne.

    Cependant, poursuivre une démarche régionaliste qui, depuis des années, n’est qu’une nébuleuse stérilisée par l’individualisme des intervenants ne ferait pas avancer la cause gasconne.

    Combien de talents sont aujourd’hui prêts à se réunir pour des animations communes au sein d’une équipe menant des activités de think tank (réflexions et propositions) et de lobbying (communication et intervention) envers les médias, les associations, les milieux économiques et de décision et la population ?

    Les interventions faites ici démontrent que si la finalité du régionalisme gascon semble assez bien partagée, l’engagement à s’organiser pour y parvenir n’est toujours pas d’actualité.

    Le réveil actuel des régions risque de se faire sans les Gascons.


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