Aux dernières nouvelles...

- Tederic Merger

Ce ne serait plus la fusion Aquitaine/Poitou-Charentes qui serait dans les tuyaux...

Voir en ligne : Hollande veut créer douze super-régions [Le Journal du Dimanche]

Grans de sau

  • Cette fois ci, je comprends un peu la logique, très jacobine (appliquer partout un modèle unique, reproduire la centralisation parisienne aux échelons inférieurs, ne tenir aucun compte des histoires régionales et locales) :
     accoupler systématiquement les régions (donc fusions par 2, sauf exception) ;
     essayer de ne pas avoir comme résultat des petites et des grandes en population, ce qui conduit à accoupler plutôt une petite avec une grande ; donc guère possible de coupler le Limousin à l’Auvergne ou à Poitou-Charentes...
     renforcer à la fois Nantes et Bordeaux, en tant que métropoles régionales.

    Comme il est prévu dans un second temps la sortie, à leur demande, de certains départements de leur région d’origine, on peut prévoir que les Charentes rejoindraient alors l’Aquitaine-Limousin.

    Ce résultat final, quand même très hypothétique vu les obstacles énormes à franchir (incompréhension des populations, des élus locaux, des fonctionnaires des collectivités locales, oppositions politiques de tous côtés...) ne serait pas foncièrement pire pour la Gascogne que le découpage actuel. Elle est divisée, elle le resterait.
    Mais une occasion serait perdue pour elle de se réunir, dans le cadre d’une fusion Aquitaine-MidiPyrénées.

    Quant à la synergie Aquitaine-Limousin, je ne la vois pas.

  • Ces arbitrages supposés sur un coin de table élyséen traduisent un réel mépris des régions et des populations concernées traitées comme si elles étaient de la matière inerte pour travaux dirigés d’énarques...rien de démocratique là-dedans .
    Que cette réforme voie d’ailleurs ou non le jour,je me demande si son principal intérêt pour ses initiateurs n’est pas en tous les cas de justifier le report à 2016(!)des élections régionales et donc d’éviter une troisième et radicale déroute électorale. Pitoyable !

  • Ce que j’ai écrit ailleurs :

     Sur la vraie solution alternative :

    "La solution, à mon sens, c’est accélérer la métropolisation de Bordeaux et Toulouse sous la forme de collectivités sui generis, sur les frontières de leurs agglos respectives.

    Une fois débarrassés de Bordeaux et Toulouse, qui gèreront leur destinée, comme en Allemagne les cités-Land, nous pourrons envisager sereinement le redécoupage territorial."

     Sur des solutions contraintes par le choix de Hollande, par exemple entre Pau et Tarbes :

    "Pour le reste, si le projet complètement dingue de grande région des Pyrénées à Bressuire devait voir le jour pour satisfaire les égos de ce qui reste de technocratie énarchique locale (l’Histoire se chargera de les balayer d’ici 20-30 ans), alors rien n’empêche les élus de bonne volonté, béarnais et bigourdans, de chercher des solutions alternatives, la palette de l’action publique est suffisamment large, on peut passer des contrats, créer des collectivités, participer à hauteur égale dans des structures (je pense à nos deux aéroports), ..."

     Sur le sort réservé au Poitou-Charentes :

    "Poitiers a échoué comme métropole d’appoint entre Nantes et Bordeaux. C’est dommage, pourtant la logique était la bonne.

    La vitesse avec laquelle les élus charento-poitevins veulent solder cet échec me fait assez de peine (Bussereau et Raffarin en pointe), ce désamour pour ce qu’ils ont quand même construit depuis des décennies, sur un espace cohérent entre Loire et Gironde grosso-modo (il manquait la Vendée, l’erreur originelle), cela fait réfléchir sur l’attraction sentimentale que peuvent porter des hommes politiques à une collectivité qu’ils gèrent.

    Les identités socio-politiques modernes sont calquées sur les zones de chalandise. "Je fais mes courses à Bordeaux-Lac"."

     Sur les conséquences identitaires :

    "Je ne sais pour l’idée gasconne, mais ce qui est certain, c’est que le technocratisme froid des élites parisiennes qui ne prennent pas en compte le mal-être identitaire français dont on a vu les résultats aux européennes, aura des conséquences notables.

    Prenons les Basques. L’émergence d’une région loufoque à cheval sur bassin aquitain et bassin parisien, n’ayant pour seul but que de faire passer une LGV, aura clairement pour conséquence un renforcement du combat basque. Déjà que des foyers importants de vote abertzale naissent, ce sera l’occasion rêvée pour les nationalistes basques d’appeler au réveil de leur nation : la France nous fusionne dans un gros machin, la France ne nous voit que comme un lieu de passage pour les denrées espagnoles, la France ignore notre identité.

    Idem en Bretagne. Je pense que la technocratie française n’a pas encore compris que son abstraction indifférenciée (cela va du discours égalitariste le plus forcené aux projets politiciens de redécoupage, à chaque fois, le fil rouge est l’indifférence à la réalité locale) la mène vers quelque chose que personne ne souhaite.

    Nous sommes vraiment dans un pays de machines à gaz."

     Sur le cynisme de Hollande :

    "Je pense que François Hollande a compris que l’État-PS régional avait été profondément abîmé par les dernières municipales et que face à ce constat, dans la mesure où les échéances à venir seront perdues, il pouvait mettre en place une réforme historique d’ampleur qui serait portée à son crédit.

    Seulement, je suis persuadé que François Hollande commet une erreur historique. S’il avait voulu rester dans l’Histoire, il pouvait réformer l’administration fiscale, et plus généralement l’impôt en France. Là, il touche à quelque chose de très dangereux, dans la précipitation totale, alors qu’il n’avait qu’à reprendre le projet de loi de Sarkozy sur la fusion des conseillers généraux et régionaux, on pourrait partir pour 10-15 ans sur ce modèle avant de réfléchir plus profondément le reste.

    Il faut rappeler qu’il y a 2 ans, Hollande a réintroduit la clause générale de compétence et a fait l’apologie des départements. A ce niveau de responsabilité, on n’a pas le droit d’avoir aussi peu les idées claires sur l’organisation administrative.

    Je pense que François Hollande manque de culture historique, il est un homme d’appareil, continue à raisonner en termes d’appareil, je pense que tout ceci annonce un désastre."

  • Ce que j’ajoute sur Aquitaine-Limousin :

    Il n’y a aucune synergie entre l’Aquitaine et le Limousin pour une raison bien simple, ce n’est un ensemble cohérent en rien, dont le seul lien serait à la rigueur la vallée de la Dordogne, qui est tout sauf un axe majeur de communication dès en amont de Bergerac. Il suffit d’y aller, ce qui ne doit pas être le cas de François Hollande, ni même d’Alain Rousset, deux énarques parachutés, l’un en Corrèze, l’autre en Gironde.

    Ce découpage est absolument abstrait, répond avant tout à des impératifs politiques. Il est même une insulte pour au moins 3 départements aquitains : les Pyrénées-Atlantiques, les Landes et le Lot-et-Garonne.

    Néanmoins, je suis aujourd’hui pleinement convaincu que plus le découpage hollandien sera ridicule et foireux, plus nous pourrons marquer les esprits en réaction, et que c’est même peut-être l’occasion rêvée de démarrer quelque chose de concret autour de la Gascogne.

    Mon analyse des dernières élections est que partout où un mouvement politique parvient à faire le lien entre les revendications économiques régionales et la question de l’identité locale, le vote FN n’est pas le premier choix des électeurs. Il y a un boulevard à mon sens, le mal-être identitaire n’a jamais été aussi grand, le besoin d’ancrage si béant.

  • Tout ceci risque de faire long feu comme plusieurs d’entre nous l’ont dit et n’être finalement qu’une pure manipulation politicienne ,réussie ou vaseuse,on verra (je crois que FH n’a plus aucune ambition historique,si du moins il en eut jamais , n’est pas Mitterrand qui veut ,encore moins de Gaulle …).

    Si ça se fait quand même(Aquitaine +Limousin ou autre fusion technocratique) ce ne serait pas la fin de l’histoire . Je rappelle la première fusion méga-technocratique touchant nos régions ,celle de l’empereur Auguste créant les trois immenses « Aquitaines » et y noyant la Gascogne ; les notables locaux obtinrent quelques décennies après,de soustraire celle-ci au montage en créant la « Novempopulanie » ancêtre du duché de Gascogne …

    Par ailleurs des constructions de droit public ou privé permettent de toutes façons d’ordonner la réalité parallèlement comme le note Vincent.

    Je continue à ne pas recommander l’exfiltration pure et simple des métropoles mais plutôt à les faire rentrer dans un jeu régional en reconnaissant leur identité particulière à côté d’autres ensembles plus vastes à l’intérieur des mêmes régions : de gros « pays » autour de villes moyennes,plus petits que des départements actuels mais assez importants tout de même pour offrir une certaine substance(attributions,espace démocratique) face aux dites métropoles d’un côté ,aux régions d’autre part , héritières progressives des départements qui s’effaceront plus ou moins vite ,leurs élus étant appelés à rejoindre soit les régions(modèle du « conseiller territorial,façon Sarkozy) ou les « pays en question.
    L’enjeu pour nous est bien de faire comprendre que les identités régionales ne sont pas un tabou(cf le dossier de La Croix aujourd’hui et les curieuses réactions jacobines d’historiens et de géographes http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-idees-des-historiens-et-geographes-pour-redessiner-la-France-2014-06-01-1159225
    ) et qu’elles ne sont pas incompatible avec des réalités économiques,voire qu’elles contribuent fortement au rétablissement du vouloir-vivre, à la vitalité des populations concernées .

  • L’avis de François Bayrou : je surligne en gras ce qui me semble important.

    "Il n’y arrivera pas parce que l’on est embarqué dans un système dans lequel je ne vois pas de logique. Plus exactement, on fait des nœuds avec des logiques différentes ! Pour moi, il n’y avait pas trop de régions en France – alors peut-être que l’on pouvait réunir les deux Normandie ensemble, j’ai plaidé cela depuis longtemps, et puis trouver des accommodements pour un certain nombre d’autres régions – mais je ne crois pas que l’on fera plus d’économies avec douze régions que si l’on avait gardé les équilibres actuels.

    En revanche, cela va nous empêcher de traiter de la vraie question qui est celle de la fusion des départements avec les régions. Il est pour moi impossible d’accepter dans les temps où nous vivons que deux institutions, deux assemblées, deux types d’élu différents gèrent la même chose. Je prétends que régions et départements, ce sont les mêmes responsabilités, que les collèges chez les uns et les lycées chez les autres c’est absurde, parce que c’est le même travail ! Je suis donc pour la fusion des départements et des régions et je mets en garde contre cette manie que l’on a de vouloir imposer des fusions artificielles.

    Une région, ça doit avoir une identité : une identité culturelle et géographique. Cela doit être homogène. Je regardais la carte qui a été publiée par vos confrères du Journal du dimanche ce matin : on veut mettre l’Aquitaine avec le Limousin, c’est-à-dire la partie occidentale des Pyrénées avec la partie méridionale du Massif central. Quelle unité y a-t-il entre Limoges et Bayonne ou Pau ? Franchement, vous allez chercher ! Il faut cinq heures pour aller de l’un à l’autre. Ce n’est pas l’idée que je me fais d’une région. A la limite, si l’on voulait réunir les régions, il y a une façon très simple de faire, on réunit Aquitaine et Midi-Pyrénées. Là au moins, on a la même culture, celle du sud-ouest, la culture rugby, on a la même langue, la même manière de voir et d’envisager les choses. Après tout, que les villes de Bordeaux et Toulouse soient réunies, c’est suffisamment proche pour que cela ne choque pas."

  • "Les identités régionales ne sont peut-être plus un tabou...
    On peut en discuter. Si l’on néglige l’histoire, reste la géographie qui demeure incontournable.Rappelons que des portes de Toulouse à l’Atlantique, nous sommes tous des aquitains (nos bassins fluviaux sont à respecter, même avec une excellente boite à outils).
    Dans notre région, on circule d’est en ouest, parallèlement au cours des fleuves, c’est un argument économique considérable, nombreux sont ceux qui n’habitent pas la ville et qui sont contraints d’effectuer un long trajet, quotidiennement.

    Les communautés de communes qui n’en ont pas tenu compte ont du revoir leur copie.

  • Bien, cela se confirme, Aquitaine avec le Limousin et Midi-Pyrénées avec le Languedoc-Roussillon, avec à terme, éventuellement, des départements qui pourront changer de région.

    Le débat n’était pas mûr pour parler clairement des métropoles, des compétences des uns et des autres, le saupoudrage aura lieu ultérieurement, le département subsistera un certain temps pour distribuer le RSA en gros.

    Le président Hollande portera une lourde responsabilité, aussi bien en cas d’échec qu’en cas de réussite : on ne lance pas un tel débat dans la précipitation.

    La manière avec laquelle le bon sens géographique, sans même parler d’histoire, est balayé au profit des thématiques d’appareil du PS est pour tout dire lamentable.

    Tout ceci se paiera très cher dans les urnes. Je prédis déjà la montée en puissance des Bonnets Rouges en Bretagne, première force aux européennes dans l’intérieur déjà. Je maintiens ce que j’ai dit des Basques. Il ne nous reste qu’à profiter de ce mépris technocratique ahurissant pour faire passer nos idées. Je suis aujourd’hui persuadé que cela peut marcher, d’autant plus que réalistes que nous sommes, nous ne venons plus avec une langue à apprendre.

  • A part la réunion des Normandies, tout est à jeter des fusions figurant sur cette carte, et tout ou presque sera jeté, refusé par le peuple et ses élus, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.

    Je rappelle aussi que le projet gouvernemental prévoit une deuxième phase où des départements pourront changer de région. Peut-être qu’alors les Charentes rejoindront l’Aquitaine. Je pense que c’est prévu et que ça explique que Poitou-Charentes soit réuni dans un premier temps à un ensemble si grand, qui va jusqu’à l’Ile de France.

  • L’overdose. Une lassitude extrême. C’est ce que j’éprouve à propos de ce débat. Il faut vraiment l’avorter et revenir au projet Sarkozy, pour apaiser les esprits. Plus rien ne va.

     La méthode : tout se décide sur un coin de table, les choses changent au gré des requêtes des présidents de région PS, pour ménager les susceptibilités, ce n’est pas tolérable.

     Les médias : ils ont compris que ces articles étaient très commentés sur les sites de presse en ligne, c’est la foire d’empoigne en ligne, le débat y est absolument médiocre.

     La Gascogne : je n’ai jamais pensé que le débat était mûr. Mais j’avais espoir que l’évidence Aquitaine + Midi-Pyrénées pouvait émerger. Nous devons maintenant constituer une idéologie. Des idées fortes. Populariser la carte de Gascogne. Nous avons besoin d’un corpus identitaire simple, simpliste même.

  • Un article intéressant de Périco Légasse, qui s’indigne de l’absence de prise en compte des réalités locales, qui propose un redécoupage cohérent, mais fait une exception, pour nous, Gascons d’Aquitaine, nous, ce n’est pas grave, cela ne pose aucun problème de se retrouver avec les gens de l’Ouest.

    http://www.marianne.net/La-France-defiguree-par-un-decoupage-de-charcutier_a239267.html

    Que s’est-il passé pour que notre identité soit à ce point négligeable, même chez des gens sensibilisés à ces questions ?

  • 100 p cent d’accord avec les arguments avancés par François Bayrou.

  • L’arbitraire politicien en plein !
    Avec plein de bombes à retardement :
     les Charentes d’abord,comme signalé par Tederic,où D.Busserau allume déjà la mêche du rattachement à l’Aquitaine,
     les deux régions "célibataires" (Bretagne et Pays de loire) que l’on laisse face à face (la question de la Loire Atlantique va devenir brûlante) en espérant qu’elles finissent pas se laisser convaincre par un mariage de raison ...
     et le malheureux Limousin,perdu entre deux grand frères qui n’ont rien à vor avec lui :on peut pleurer d’avance sur ce qu’il a pu conserver jusqu à ce jour de son identité d’oc,sauf si cette terre un peu obstinée se rebelle au sort qui lui est fait ....

    Concernant l’Aquitaine,la lecture de F.Baytou,très lucide,est à saluer ;peut-être comprend-il que quelque chose peut bouger...
    Et du coup,je me demande si l’hypothèse d’un souhait de rattachement du Gers et des Hautes Pyrénées,jusqu’ici très improbable en raison de l’attraction toulousaine dans Midi Pyrénées,ne reviendra pas envisageable:dans un ensemble languedocien réunifié,il est à parier que ces deux départments gascons vont se trouver un peu excentrés,voire marginalisés...
    Mais,tout cela, si cette réforme bidon voit effectivement le jour,ce qui n’est pas du tout certain !

  • Comme il fallait s’y attendre, et ainsi que je le dénonce depuis des années, l’occitanisme se satisfait pleinement de ce découpage qui voit apparaître sur la carte de France un mastodonte, au moins en m², autour du Languedoc. Ils parlent déjà de l’appeler "Occitanie".

    Je pense néanmoins toujours que même dans un contexte d’aliénation culturelle et identitaire, la réalité du terrain induit toujours des réflexes. Lourdes est sur le Gave de Pau, Tarbes sur l’Adour, la Baïse prend sa source dans le Gers.

    L’éventualité de voir basculer le 32 et le 65 dans la région Aquitaine sera ouverte. Nous devons la populariser, si ce projet se concrétise, contre ce qui s’annonce, à savoir le lobbying charentais, et probablement le dépeçage du Limousin.

    Seulement, Auch et Tarbes ont appris à nouer des liens avec Toulouse depuis les années 80. Quand on voit que Labazée du 64 penche aussi vers l’Est, il y a de quoi douter ...

    Ce qui me surprend le plus, c’est la violence et l’arbitraire. Surtout celle à l’endroit du Limousin, qui a été le fief d’un président parachuté qui fut bien heureux d’y disposer d’une base électorale. Il y a quelque chose d’absolument malsain.

  • http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/06/03/selon-valls-le-nombre-de-regions-pourrait-finalement-etre-inferieur-a-14_4431353_823448.html

     Manuel Valls n’est pas contre moins de régions encore : Aquitaine n’a pas d’autre choix que de rejoindre les deux autres grands ensembles du Sud-Ouest. C’est surtout un appel pour une fusion Bretagne-PdL.

     Manuel Valls est contre la possibilité pour les départements de quitter le bloc formé par leur ancienne région.

  • On me souffle que dans la matinale de France Culture de ce mercredi, Alain Rousset aurait demandé le passage du Gers et des Hautes-Pyrénées en Aquitaine. A vérifier en checkant le podcast.

    On voit clairement comment Alain Rousset a manœuvré : il a obtenu de garder Aquitaine en l’état, a laissé Malvy fusionner avec un poids mort sur la côte (à la sociologie politique bien différente), et aujourd’hui Rousset débarque sur le fondement du choix éventuel des départements qui pourraient basculer.

    C’est assez fin, si l’on fait exception de ce qu’a dit Valls à l’Asemblée. On peut supposer qu’il en sera de même pour les Charentes.

  • La question est :

    Pourquoi, bondiu, ne pas penser à démembrer les régions actuelles ? Ce serait un moindre mal.

    Voir mon opinion ci-dessous :

  • Je comprends parfaitement le tropisme métropolitain bordelais des Charentais (encore que La Rochelle, c’est quand même 2 heures de route, je ne parle pas de Saint-Jean-d’Angély). C’est une identité moderne basée sur une zone de chalandise, c’est une identité d’autoroute, y’a pas de problème, nombre de Charentais depuis les années 60 viennent vivre à Bordeaux, il faut entendre cette demande charentaise qui est légitime, tout en rappelant que l’Aquitaine, ce n’est pas que Bordeaux (vous l’aurez compris, je suis contre les régions métropolitaines, cela favorise l’étalement urbain, ce ne sont que des gros machins à LGV, il se confirme largement que les retrouvailles gasconnes sont bloquées par Bordeaux et Toulouse).

    Mais il ne sert à rien de nier pour autant que l’espace charentais s’intègre complètement dans l’espace entre Gironde et Loire, que la côte charentaise, faite de rades et de vrais ports, n’a pas grand chose à voir avec la côte aquitaine qui n’est quasi que dunes sur des centaines de kilomètres, que la culture autochtone des Charentes se différencie très peu de celle du Poitou dont le mépris n’a absolument aucune base logique.

    On trouve sur le net des appels amicaux des Charentais qui se disent attirés par le Pays Basque, qui affirment leur identité Sud-Ouest, qui ne comprennent pas qu’il se trouve des Aquitains obtus qui ne veulent pas d’eux, eux aussi jouent au rugby qu’ils disent, eux aussi font les ferias. On est dans le degré zéro de l’identité. Comme ces régions n’ont pas une vocation identitaire, ce n’est pas grave, mais je crois qu’il est urgent de nous interroger sur ce qui se passe en Charentes, et j’aimerais l’avis des rares militants de poitevin-saintongeais qui parfois nous lisent.

    Je trouve que les pays charentais sont magnifiques, la lumière, les églises. Le Bordelais est sinistre, la comparaison est sans appel. Mais je ne comprends pas la perception des Charentais de leur territoire et de leur identité.

  • Si vous vouliez une preuve de la précipitation. La décrédibilisation est totale.

    Source : AFP

  • Gaby, tu dessines la carte de France régionale selon une vision surtout métropolitaine, sauf pour la Bretagne et l’Alsace (tu ne donnes pas à Nantes ni à Strasbourg des régions correspondant à leur aire de rayonnement).

    La question qui se pose est justement celle-ci : doit-on exiger que chaque région ait sa métropole ? C’est le choix fait dès les années 60 avec les "métropoles d’équilibre". Il reproduit à l’échelle régionale le schéma "Paris et le désert français". Sauf que maintenant on place la barre plus haut en voulant retirer aux chef-lieux régionaux qui n’ont pas acquis entre temps une stature métropolitaine (Poitiers, Limoges...) leur rôle d’administration régionale...

    En admettant que le dessin des régions n’a de but qu’économique voire budgétaire*, pourquoi doit-il renforcer les points forts existants, les métropoles, et faire encore plus le vide autour d’elles ?
    Ne faudrait-il pas au contraire dessiner des régions qui fassent contrepoids aux métropoles, qui, elles, se débrouillent toutes seules comme des grandes ?

    J’ai retiré de cet article http://www.aqui.fr/politiques/les-nouvelles-ruralites-face-au-choc-attendu-de-la-decentralisation,10332.html l’expression "religion des métropoles" utilisée par Jean-Jacques Lozach, sénateur de la Creuse. Lui, l’utilise pour défendre l’institution du département. On peut à mon avis faire mieux, mais il y a quelque chose à creuser : il faut imaginer des dynamiques de territoires alternatives aux dynamiques métropolitaines.
    Evidemment, j’en parle ici parce que la Gascogne est concernée au premier chef : elle n’a pas une métropole, mais au moins deux... Doit-elle pour autant être rayée de la carte ? Idem pour le Poitou...

    *Vous vous doutez que cette vision purement économique des régions, qui ne se situe pas dans le temps long, n’est pas la mienne. Pour moi, on ne doit pas changer les limites régionales comme on change de chemise...

  • 1) La Bretagne n’a échappé à la fusion avec les PDL qu’en raison de l’agitation "Bonnets Rouges" qui s’est traduite dans les urnes : plus de 3% des voix pour la liste Troadec sur une immense circonscription comprenant Poitou, PDL et Bretagne (frais de campagne remboursés), mais près de 10% dans la Bretagne B4, et ce dans des conditions d’improvisation défavorables (pas toujours de bulletins dans les bureaux de vote, candidat déclaré au dernier moment...).
    2) La région Bretagne est en sursis. Le projet est de la fusionner avec les PDL. Mais avec des esprits remontés et dans une circonscription à 4 départements, le vote Troadec va s’amplifier, surtout s’il se rapproche d’un Marc Le Fur.
    3) En Bretagne le vote FN est dû à une crise qui s’amplifie, mais ne se fait pas par une adhésion "idéologique". Il augmente parce qu’il n’y a rien d’autre pour répondre aux inquiétudes fondées d’une population non représentée (comme en Moselle).
    3) Le vieux rêve français de détruire l’Alsace est enfin réalisé.
    4) Rien pour la Savoie, rien pour la haute Occitanie éclatée entre Lyon (comme l’Ardèche au temps du mûrier et des soyeux) et Centre (fin de ce qui restait du Limousin), plus de Franche-Comté. Casse historique.
    5) La haute administration française sait ce qu’elle fait et poursuit sa ligne imperturbablement : c’est une idéologie. Déclaration de Vallini (sur BFM me dit-on) : une Bretagne à cinq départements est un dangér pour la France, heureusement nous l’avons évitée ; même réflexe que M. Debré en 1972. Depuis, les propos anti-bretons et anti-régions affluent de toute oart : http://m.rue89.com/#/news/252656
    6) le PS a pris une déculottée mais conserve suffisamment de villes et d’influence médiatique. Sa stratégie repose maintenant sur les villes grandes et moyennes qui fournissent le gros de son électorat : fonctionnaires, classe nanties, populations nouvelles venues, pas enracinées ou indifférentes (analyse du nouvel électorat par le ’think-tank’ Terra Nova).
    7) La ligne générale des élites administratives et intellectuelles françaises est de barrer tout région(al)isme qui refléterait un peu trop les ancrages ethno-culturels et historiques.
    8) L’idée de rattacher le Gers et le 65 à l’Aquitaine ne doit pas être abandonnée, autour des notions de Bassin Aquitain et de "Pyrénées occidentales" qui en appellent à la continuité. La fonction de projets même jugés irréalistes est de révéler les failles des propositions supposées "réalistes" (mais l’histoire n’est pas rationnelle).
    9) Les territoires sont redécoupés aussi en fonction des appétits politiques. Un conflit entre S. Royal et A. Juppé servirait les intérêts gascons...
    10 Il y a une logique française, celle du déracinement et de l’incivisme, de la sujétion des populations au modèle abstrait, c’est une culture partagée par tous les milieux qui comptent (quelques dizaines de milliers de personnes au coeur du système).
    11) Mais restera-t-il encore l’ombre d’un peuple quand on refera une ènième fois le système sans rien changer aux attributions des collectivités ?
    12) Conclusion : la Gascogne - ou la Savoie, l’Alsace, la Picardie, Wallis et Futuna, combien de divisions ?
    Oui, il faut un corpus gascon simple, simpliste, au premier degré (le seul qui soit efficace).

    Que faire concrètement en plus des actions médiatiques (Site ; communiqués tous azimuts, argumentaires simples, lettres de lecteurs aux journaux (plus efficace qu’on ne croit), aux associations ?
    Une théorie simple, modérée et cohérente a été posée ici dans le Manifeste Gascon. Maintenant, regrouper les partisans ne peut se faire que sur le terrain.
    Vous qui vous y trouvez, rencontrez-vous !

  • J’ai une idée de slogan simple, que je pourrais mettre en banière, si possible animée sur Gasconha.com (vous savez, comme la banière sur "Un pignadà"...) :

    La région Midi-Pyrénées est aquitaine.*
    Fusionnons Midi-Pyrénées et Aquitaine !

    Avec un graphisme qui mette en évidence Midi-Pyrénées est/et a(A)quitaine...

    * à adosser à une carte du bassin aquitain

  • L’insistance des Poitevins et des Charentais est assez pénible :

    http://www.sudouest.fr/2014/06/06/reforme-territoriale-les-deux-sevres-boudent-le-sommet-de-ruffec-1577943-813.php

    Je crois qu’à un moment donné, il va falloir que les élites de la région Poitou-Charentes s’interrogent sur pourquoi leur pauvre région est supprimée, sur leur échec depuis des décennies à créer quelque chose entre Bordeaux et Nantes. Et puis, la moindre des élégances, c’est, à défaut de chercher l’avis des populations de l’Aquitaine actuelle car il est évident que l’on s’en fout à tous les échelons, au moins chercher des alliances avec le personnel politique aquitain actuel, qui ne se résume pas à Bordeaux, car autant que je sache, Agen est contre, Pau est contre, Mont-de-Marsan est contre.

    Pour le reste, j’ai fait hier soir un dîner avec la jeunesse bordelaise, future élite de la ville en théorie, bien évidemment, cela ne parlait que de cul, mais enfin, la réforme territoriale a été abordée par ces jeunes gens urbains, un accident probablement (cela a vite embrayé sur les affaires de fesse de gens bien en vue), pour convenir que la région Aquitaine était toute riquiqui, qu’il fallait évidemment qu’elle s’agrandisse vers le Nord.

    Lors de cette même soirée, des gens originaires du Limousin (en nombre à Bordeaux), même profil, profession libérale, tout ça, bilan : aucune opinion sur la question du Limousin intégré à cette vaste région Centre. Aucune, pas même un sentiment de révolte, rien, rien.

    Bref, je me sens confirmé une fois de plus que le problème, ce sont ces métropoles qui ont développé des identités distinctes.

  • Dans une hypothèse à 7 régions, l’algorithme met en évidence une région Aquitaine-Midi-Pyrénées qui se prolonge sur les Pyrénées orientales :

  • Dans les annonces élyséennes de l’autre semaine,les charcutages régionaux ont laissé à l’arrière-plan l’autre réforme annoncée qui ,si elle se réalise,aura un impact aussi important pour les populations concernées :le passage de 5000 à 20 000 habitants des seuils minima des intercommunalités.
    Comment se fera le passage d’une échelle à l’autre ? Y aura-t-il place pour un choix démocratique qui demandera du temps , puisqu’un couperet semble imposé à 2015 ?
    Deux conséquences à craindre,surtout sous l’aiguillon de la date limite :
     des mariages style "carpe et lapin" pour les intercommunalités actuelles trop loin de l’objectif . Par exemple,les Landes,388000 habitants et 24 intercommunalités(et 30 cantons !)soit une moyenne de 15000 en gros ,en réalité avec une médiane bien plus basse si l’on met Mont de Marsan et Dax à part...
     l’aggravation de la fièvre "lotissementiste" des intercommunalités existantes proche du couperet mais à qui manquent quelques petites centaines d’habitants pour atteindre le seuil fatidique:on devine la suite...


Un gran de sau ?

(connexion facultative)

  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document

Dans la même rubrique :


 

Sommaire Noms & Lòcs