Le "Dictionnaire historique des Landes" de Philippe Soussieux

- Tederic Merger

Les Landes* sont une composante tellement importante et originale de la Gascogne, que Gasconha.com ne peut pas passer à côté de cet ouvrage d’une richesse documentaire et d’une qualité rédactionnelle exceptionnelles.
Il est notamment en vente dans les bonnes librairies de la région, surtout dans les Landes, bien sûr.

Les notices de ce "Dictionnaire", assorties de références bibliographiques impressionnantes, portent principalement sur des noms propres anciens et modernes : noms de personnalités, de familles notables, au fil des siècles, mais aussi noms de lieux (communes, régions, cours d’eau, anciennes paroisses, seigneuries, etc.).

Sur cette composante "noms de lieux", Gasconha.com aura probablement l’occasion, désormais, pour ses lòcs du département 40, de faire référence à cet ouvrage.

* Il s’agit du département des Landes, et non de la région des Landes de Gascogne, qui néanmoins n’est pas oubliée.

Voir en ligne : Les Landes en 800 pages [Sud-Ouest]

Grans de sau

  • Ce dictionnaire est un instrument de travail précieux pour qui s’intéresse au département des Landes à un titre ou à un autre. Je dis bien au département car l’auteur a choisi de décrire ce qui concerne l’histoire de tous les territoires réunis en 1790 et constituant encore aujourd’hui une identité « landaise » (cf l’himne landès » qu’on trouve ailleurs sur gasconha.com), identité peut-être menacée dans sa pérennité avec le vraisemblable affaiblissement des fonctions départementales bien qu’on puisse compter sur une inertie sociale maintes fois repérée en ce domaine.

    Une percée future vers la lande girondine dans une éventuelle version augmentée de l’ouvrage me paraitrait à conseiller tant les vicissitudes historiques ont été semblables des deux côtés de la frontière départementale, que les pays aient dans le passé relevé du nord(l’archidiocèse de Bordeaux ) ou du sud (le diocèse de Dax).

    Comme tout bon dictionnaire celui-ci est de conception analytique et de progression alphabétique ; par contre celle-ci englobe également entrées de type biographiques, géographiques (noms de villes, de villages, voire de baronnies et de caveries) avec cependant une certaine sous-représentation des pratiques culturelles et des passions sportives landaises (on trouve bien une rubrique « Luis Ocana », par exemple mais pas d’entrée « rugby » ni « course landaise »).
    On n’y trouvera pas plus généralement de développements de type encyclopédique sur des thèmes transversaux plus ou moins propres à la Gascogne landaise.
    Par contre chaque entrée est minutieusement décrite et accompagnée d’un très important corps de notes et surtout d’une bibilographie presque toujours exhaustive, constituant elle-même un remarquable « travail dans le travail » de cet ouvrage de plus de 800 pages (attention à ne pas le laisser tomber sur le pied : c’est lourd et pas seulement de science et d’érudition !).

    Peut-on esquisser quelques réserves à ce travail magnifique ?
    Si on s’y risque, avec toute la bienveillance que l’ouvrage mérite, ce sera pour regretter une certaine timidité quand les thèmes linguisitiques sont abordés.
    La rubrique concernant la langue gasconne aurait mérité plus de développements que le quart de page qui lui est accordé.
    Par contre le huitième de page (j’ai lu, très mesquinement, avec un double décimètre mental !) consacré à l’Occitanie est un peu hors de propos mais bon, il faut sans doute satisfaire tout le monde...
    La référence à la langue aurait d’ailleurs parfois utilement éclairé telle ou telle entrée mais Philippe Soussieux, qui l’est de véracité et d’exactitude (bon, je n’ai pu résister à ce facile jeu de mot de potache, que je lui demande de bien vouloir me pardonner), n’a pas voulu faire œuvre de linguiste.

    En matière historique, quelques choix ou absences m’ont paru un peu discutables :
    la Maison de Gramont, certes d’origine quelque peu « sui generis » (souveraineté de droit ou de fait entre Gascogne et Basse Navarre) a joué un tel rôle dans l’histoire de la Gascogne landaise que deux rubriques concernant deux membres de la lignée sont un peu justes alors que d’autres familles, nettement plus obscures et parfois elles aussi non strictement landaises ont droit à un développement plus ou moins long.
    On peut s’étonner aussi de ne pas trouver de rubrique « pique-talos » avant celle concernant le « piquepout » : elle aurait permis un bon rappel de la révolte des métayers du début du siècle passé qui a laissé de fortes traces.
    Enfin dans de très rares cas (le fameux « colonel Thomazo » par exemple), on ne voit pas clairement le rattachement du personnage décrit au territoire couvert.

    Mais, ces réserves faites, ne boudons pas notre plaisir (on peut s’y pencher un instant et se surprendre encore quelques heures après à suivre le cours méandreux des associations de noms et d’idées…) ni l’intérêt que cet ouvrage représente pour le chercheur, l’historien tant local que plus « global » et tout simplement le gascon landais amoureux de son pays.
    Que l’auteur soit vivement remercié et encouragé à poursuivre ses recherches qui couvrent depuis longtemps déjà de nombreux domaines intéressant les gasconhautes à plus d’un titre.


Un gran de sau ?

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