Prénoms masculins les plus fréquents en C.A. d’Euskadi. 2010-2012

- Tederic Merger

La Communauté autonome d’Euskadi appartient à l’Etat espagnol et comprend Guipuzkoa, Biscaye et Alaba.

Liste correspondante des prénoms féminins

Que vient faire une telle statistique sur Gasconha.com ?
Considérant que le choix d’un prénom dit beaucoup sur le sentiment identitaire, la suprématie, en 2010-2012, des prénoms issu du basque sur tous les autres peut rassurer sur la force de l’identité de nos voisins et cousins basques, au moins dans le périmètre étudié.
Hélas, à côté, la Gascogne fait tellement pâle figure, qu’on ose à peine en parler.
Mais ne lâchons pas ! http://www.gasconha.com/spip.php?page=prenoms

Parmi les prénoms masculins de la liste basque, je remarque Aner, qui est gascon aussi : Anèr ; mais c’est quasiment le seul qui serait commun basque-gascon, donc vascon : Ian est partagé bien au delà de la Vasconie ; à la rigueur, Aimar peut correspondre à Eimar qui figure dans la liste des prénoms gascons de Gasconha.com.

Parmi les prénoms féminins de la liste basque, je ne remarque aucun prénom que nous pourrions spécialement partager entre basques et gascons.

[Tederic M.]

Voir en ligne : Lista de los 100 nombres de niño más frecuentes en la C.A. de Euskadi. 2010-2012

Grans de sau

  • Bonjour Tederic,
    Il est intéressant de consulter les prénoms donnés à la naissance à Bayonne (et non de bayonne).
    Les prénoms basques ou assimilés, représentent pas loin de 17-18%, en constante et lente progression depuis que je regarde la page des naissances du bulletin municipal (environ 10-12%, il y a 20 ans).
    Je crois que ça dépasse maintenant le nombre de noms américanisés, donnés souvent par les familles immigrées européennes (portugaises, par ex.).
    (voir le dernier Bayonne Magazine)
    Salutacions

  • Milesker Alexandre !
    J’ai suivi ton lien et analysé les naissances du bulletin.
    Résultats a biste de nas sur un total d’environ 75 prénoms (excusez mon imprécision due à mon impatience d’arrriver au bout du comptage) :
     noms de famille gascons : environ 15 en comptant les plus évidents pour moi (je ne compte pas Védère, par exemple) ; parmi eux, 2 ont des prénoms basques ; je remarque deux noms doubles gascons dans leur deux composantes : Majesté-Lassalle et Loustau-Pucheux
     noms de famille basques : environ 7 en comptant les plus évidents pour moi ; parmi eux, 5 ou 6* ont des prénoms basques ;
     4 ou 5 prénoms basques ont été donnés à des bébés qui n’ont pas un nom basque.

    Au total, on a donc une douzaine de prénoms basques pour 75 bébés, ce qui fait environ 16%, donc à peu près ce que nous rapporte Alexandre.

    Qui se carga d’analisar los maridatges e los "décès" ?-)

    E tant qu’i soi, a vista de nas, ua apreciacion de la revista municipau baionesa : format e contengut parièr a çò qui’s hè aulhors en França ; nada preséncia simbolica ni deu gascon ni deu basco, ça’m par. Gasconha e pais basco qu’entran per la pòrta discreta deu Carnet...

    * 6 prénoms basques si Enaut en est un.

  • Même analyse à faire pour Pau, Auch, et un choix de communes-type. Qui s’y colle ?

  • L’analyse pour les villes moyennes que nous disons encore gasconnes par sentimentalisme n’apportera rien que nous ne sachions déjà sur la réalité de l’acculturation française et du brassage des populations.

  • Faut-il accorder tant d’importance aux prénoms, qui depuis la christianisation sont rarement endogènes sur nos terres ?
    La compréhension du nom de famille, la pratique du nom de maison, du nom de village et des surnoms me paraissent suffisants, plus pertinents, non ?

  • Le choix des prénoms est à divers égards une indication sociologique :
     indication des représentations sociales qu’adoptent les parents au moment de la naissance de leur enfant(quelle identification souhaitée -souvent assez fantasmagorique actuellement !- ,quelles références culturelles, quel formatage aux modes du moment souvent audiovisuelles et dans le cas de la Communauté d’Euskadi quel écho au modèle culturel néo-basque des dernières décennies - les "anciens" Basques se prénommant plutôt Javier,José Maria ou Inigo ,je pense !).
     indication de phénomènes démographiques(apparition de Mohamed en 2012).
    Rien de moins mais rien de plus en effet.il vaut mieux ne pas trop se polariser là dessus !

  • Pour répondre à PJM, pourquoi faire cette analyse ailleurs qu’en Euskadi ?

  • « Faut-il accorder tant d’importance aux prénoms qui depuis la christianisation sont rarement endogènes sur nos terres ? »

    Je réponds OUI ! Gérard dit pourquoi deux messages plus haut. Le choix du prénom, c’est l’occasion irremplaçable de marquer l’identité du petit homme ou de la petite femme, d’essayer d’influencer son destin, de lui donner un passeport pour l’avenir, en se référant le plus souvent à un modèle plus ou moins conscient.

    Le cas basque est très parlant : dès lors que les parents donnent à l’enfant un prénom basque (ou supposé tel ; il doit y avoir beaucoup de néo-basque, comme Gérard y fait aussi allusion), on peut parier qu’ils chercheront à l’enraciner dans la société basque, ce qui correspondra à d’autres choix, concernant les écoles à lui faire fréquenter, la langue à lui apprendre, les sports à lui faire pratiquer...

    Quant aux "prénoms qui depuis la christianisation sont rarement endogènes sur nos terres" :
    Cela ne contredit pas le fait qu’ils soient révélateurs de la société qui les attribue, et donc dignes d’étude :
     Le fait d’avoir emprunté des prénoms chrétiens correspond évidemment à une volonté de christianisation.
     Certains des prénoms les plus emblématiques de la Gascogne (Arnaut, Guilhem, Bernat, Menaut...) sont d’origine germanique ; ils existent ailleurs sous d’autres formes, mais le fait qu’ils aient été massivement choisis en Gascogne, et transmis systématiquement d’une génération à l’autre n’est pas anodin.
    La genèse des patronymes nous donne la liste des "prénoms qui entrent en composition [et qui] sont seulement au nombre de onze : Aner, Aramon, Arnaut, Bernat, Fort, Gassie, Guilhem, Johan, Lop, Per et Sanz".
    Il y a là matière historique sur le Moyen âge gascon.
     La francisation des prénoms en Gascogne, qui s’étale sur le second millénaire, est aussi un signe éloquent de la francisation de la Gascogne en général.
     Un renouveau identitaire gascon se traduirait certainement dans le registre des prénoms choisis, de même que la meilleure santé identitaire de la Bretagne a dû se faire sentir dans le registre des prénoms attribués en Bretagne (Gwenael, Yannick, Soisig etc.) ; si les prénoms attribués en Gascogne de nos jours ne se veulent pas gascons, c’est tout simplement que ce renouveau identitaire n’a pas lieu. Nous le savons, et Gasconha.com est là pour traiter ce problème !

    « La compréhension du nom de famille, la pratique du nom de maison, du nom de village et des surnoms me paraissent suffisants, plus pertinents, non ? »

    C’est très intéressant aussi, et Gasconha.com traite de ces choses là ; mais l’étude des prénoms est un complément nécessaire pour l’analyse historique ; et pour le présent, je le répète avec d’autres mots, les prénoms sont le miroir des aspirations des parents ! Ce n’est pas rien !

  • Gaby : C’est vrai qu’en Euskadi les variations d’ensemble et surtout les situations locales sont des indices d’attachement ou d’indifférence de la population. On voit s’il y a effet de mode ou tendance lourde. En pays gascon, le pourcentage est trop modeste pour que les variations soient significatives. Pourtant, comme le résultat n’est pas zéro %, on peut sonder. C’est vrai, comme le dit Vincent, que "ça n’apportera rien que nous ne sachions déjà". La bonne question serait donc : est-il possible de changer la situation, et comment ?

    Si la cause des prénoms est, pour l’instant, à l’état embryonnaire, la récupération des surnoms, des noms de maisons, etc. est évidemment motivante. Il arrive même que le chaffre soit porté sur les tombes (ex / Anna N. "du Man", R. Cazaux "au Mouli"). C’est l’un des rares réflexes gascons qui restent.

    La proportion de prénoms bretons en Bretagne a beaucoup augmenté depuis les années 1970. Dans ce cas, faire les proportions est un baromètre fiable. Peut-être aussi en Roussillon ?
    Dans son Dictionnaire sincère de l’Alsace singulière (Séguier, Atlantica, Anglet, 2002), J-J Mourreau indique à l’article prénoms : "(...) le satiriste Johann Fischart (v. 1548-1591) demande aux parents alsaciens de donner des prénoms allemands à leurs enfants. Il cite notamment Hildebrand, Siegfried, Adegund, Gertrud. Johann Michael Moscheross (1601-1669) revient à la charge sur le même thème. Aujourd’hui les enfants des familles alsaciennes sont appelés Johnny, Kevin, Mike, Mireille, Loana..."


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