Ces statistiques ne veulent pas dire grand chose, mais elles éclairent parfaitement un phénomène, à savoir l’exclusion à peu près totale des terres gasconnes (entre Océan, Garonne et Pyrénées) de ce projet de réforme, puisque le centre de gravité des nouvelles grandes régions leur est lointain et absolument étranger.
Pour la région de Bordeaux, c’est Saint-Vincent-Jalmoutiers (24), en Périgord limousinophone, qui confine à la Charente.
Pour la région de Toulouse, c’est Lautrec (81), dans les environs de Castres, dans le Languedoc historique.
Au passage, il convient de remarquer que les centres géographiques identifiés statistiquement se trouvent assez loin des axes naturels de communication : Saint-Vincent-Jalmoutiers est perdu dans le Périgord Vert et Castres n’est même pas relié encore à Toulouse par une 2x2 voies et est séparée du Languedoc méditerranéen par une chaîne de montagnes (au moins 2 heures de traversée sauf à passer par Carcassonne, à travers la Montagne Noire).
Illustration parfaite de l’inanité des conceptions énarchiques de centralité. Un bassin de vie, ce n’est pas un centre abstrait, c’est une unité contrainte par la géographie. La France crève de son abstraction.