Le centre géographique des grandes régions

- Tederic Merger

Ces statistiques ne veulent pas dire grand chose, mais elles éclairent parfaitement un phénomène, à savoir l’exclusion à peu près totale des terres gasconnes (entre Océan, Garonne et Pyrénées) de ce projet de réforme, puisque le centre de gravité des nouvelles grandes régions leur est lointain et absolument étranger.

Pour la région de Bordeaux, c’est Saint-Vincent-Jalmoutiers (24), en Périgord limousinophone, qui confine à la Charente.

Pour la région de Toulouse, c’est Lautrec (81), dans les environs de Castres, dans le Languedoc historique.

Au passage, il convient de remarquer que les centres géographiques identifiés statistiquement se trouvent assez loin des axes naturels de communication : Saint-Vincent-Jalmoutiers est perdu dans le Périgord Vert et Castres n’est même pas relié encore à Toulouse par une 2x2 voies et est séparée du Languedoc méditerranéen par une chaîne de montagnes (au moins 2 heures de traversée sauf à passer par Carcassonne, à travers la Montagne Noire).

Illustration parfaite de l’inanité des conceptions énarchiques de centralité. Un bassin de vie, ce n’est pas un centre abstrait, c’est une unité contrainte par la géographie. La France crève de son abstraction.

Voir en ligne : L’IGN a trouvé le centre géographique des 13 nouvelles régions

Grans de sau

  • La France est un petit pays en pleine décadence, sous la coupe d’une caste de dangereux technocrates et gouvernée par une classe politique aux ordres, qui n’est là que pour faire appliquer un cahier des charges décidé bien plus haut par des gens que personne n’a élu. Ils se taillent des régions qui sont autant de fiefs, de sinécures méprisant la géographie humaine, physique, historique et bien entendu linguistique mais aussi les réalités économiques. C’est le début de la fin de la "Grande Nation".

  • Je ne crois pas aux ordres venus d’en haut, d’ailleurs, je ne crois à aucune théorie du complot.

    L’idéologie de la classe dirigeante française est en revanche une réalité, qui s’explique par la fréquentation de celle-ci des mêmes écoles et des lieux de pouvoir.

    Lutter contre cette reproduction des élites (le concept d’un sociologue béarnais bien connu) est primordial mais malheureusement, l’émergence d’élites locales est difficile, hors le sérail parisien, aussi bien politique qu’économique.

  • Avec "l’ancienne Aquitaine" (par opposition à la nouvelle "APOIL"), le centre géographique était à Bernos-Beaulac près de Bazas, et ça avait suscité des projets grandioses, qui heureusement n’ont eu à ma connaissance aucune suite.
    Centre de l’Aquitaine à Bernos-Beaulac Tederic M.

    Espérons que Saint-Vincent-Jalmoutiers aura la sagesse de ne pas miser sur les dernières inventions jacobines !

  • Il ne s’agit nullement de théorie du complot mais simplement de se demander pourquoi toute cette ingénierie sociale, économique et politique est mise en place, aux forceps. Quel est son objectif et à qui profite le crime ?
    Le ver était déjà dans Maastricht, perversion de l’idée européenne.
    Objecter la théorie du complot à ceux qui se posent des questions est une argumentation insuffisante et un peu courte, qu’utilisent d’ailleurs nos maîtres à chaque fois qu’on met le doigt où ça fait mal, afin de décrédibiliser ceux qui critiquent. Un peu comme tout contempteur d’Israël est immédiatement qualifié d’antisémite et promis aux pires ennuis judiciaires.
    Ce qui s’est passé ce weekend en Grèce est une excellente nouvelle pour les peuples d’Europe. Merci aux Grecs !
    Que vont en faire nos oligarques ? Je ne pense pas qu’ils apprécient outre mesure le précédent que cela crée. Ceci dit, ces gens-là se sont déjà assis sur les résultats d’un précédent référendum et ce n’est pas être complotiste que de le rappeler à l’aimable assistance.

  • C’est amusant comme nous pouvons convenir d’une chose (l’hystérie française jacobine) mais être en désaccord sur le reste.

     Je suis partisan de l’idée européenne, elle me semble à plus d’un titre une bouffée d’oxygène pour une France qui fonctionne à vide, dans l’obsession de ses vieilles lunes.

    Et dans l’optique gasconne, l’ouverture sur l’Espagne est notre chance, une opportunité, un vrai Eldorado identitaire.

    Bref, je n’ai rien contre l’euro, rien contre la libre-circulation, je croix au contraire tout ceci vecteur de croissance, pour nous, frontaliers, hors le carcan hexagonal qui a tué notre économie avec la Révolution et le recentrage des flux économiques vers la capitale-centre.

     Je ne crois pas la réforme des collectivités territoriales motivée par la volonté de la Commission européenne ou je ne sais quel diktat bruxellois. Il s’agit bien plus d’un projet franco-français, loufoque, archéo-keynésien, typique de l’énarchie gaullienne et des conceptions politiques françaises désuètes fondées sur les concepts de centralité.

    Aucun pays européen ne met en place d’immenses machins hors-sol, tous nos voisins fonctionnent sur des régions issues plus ou moins d’entités historiques, sauf dans les anciens pays communistes comme la Pologne. D’ailleurs, les plus farouches opposants en France à la réforme territoriale sont à trouver parmi les européistes (MoDem, UDI, ...).

     Je n’ai pas beaucoup de sympathie pour le populisme, et à ce titre, je crois que l’État grec, du peu que j’en sais, s’est mal construit, et a bénéficié de son appartenance à la zone euro pour financer un modèle de développement en décalage avec la capacité productive du pays.

    S’il est probable que donner un avenir à ce pays passe par un étalement de sa dette, histoire de structurer un secteur industriel plus performant via l’intervention de l’État, je ne suis pas non plus partisan qu’un pays ne rembourse pas ses dettes, accumulées par des gouvernements démocratiquement élus, dont le peuple est donc redevable, si l’on est démocrate.

    Pour le reste, le chauvinisme grec me fatigue un peu : il s’agit du pays avec la France le plus hystérique sur la question de ses minorités ethniques (qui sont nombreuses : albanophones autochtones, slavophones, romanophones, ...).

    En tout état de cause, je ne crois pas les peuples compétents pour voter sur des questions de technique financière. Je ne le suis pas, les ministres probablement pas, la technique ressort des techniciens.

    Restent ensuite les grandes lignes : voulez-vous, oui ou non, de l’euro ? C’est une question politique, qui ancre un pays dans une volonté géopolitique. Mais voter sur des propositions d’échelonnement de la dette d’un État, ce n’est pas la démocratie, c’est la démagogie, un autre concept grec.

     Dans tous les cas, je sens dans votre discours un substrat souverainiste français, qui aujourd’hui a le vent en poupe. Je pense, avec fermeté, que toute action gasconne doit être modérée sur le plan politique et résolument européenne dans sa stratégie.

    Pour deux raisons.

    La première est que si les ennemis de l’énarchie française peuvent être ponctuellement des alliés pour s’opposer au projet de réforme territoriale, ils sont sur le reste très archaïques, résolument partisans d’une France sur un modèle IIIème république, dans laquelle il n’y a pas de place pour l’identité gasconne.

    La seconde est que je crois ce qu’il reste de peuple gascon est politiquement modéré, allant du catholicisme social à la social-démocratie. Sur ce substrat, dans d’autres conditions historiques, des partis patriotiques régionaux type PNV ou (feu) CiU auraient pu naître. Les résultats électoraux dans la petite Gascogne (64 + 65 + 40 + 32) montrent clairement que le FN ne perce pas.

    Pour résumer, la Gascogne est frontalière d’un autre pays européen, son peuple est modéré sur le plan politique, faire dans le mélenchonisme ou le marinisme serait une faute.

  • Quino calou, anèit ! On se croirait dans le fin fond du Péloponèse !

    Je partage très largement l’avis de Vincent, ci-dessus, y compris sur la Grèce, bien que ce soit hors sujet.

    J’ajoute une autre réflexion qui lie le problème économique de la Grèce à notre économie à nous autres, pauvres régionaux de l’hexagone :

    Je pense que l’erreur de l’Union européenne a été d’arroser systématiquement la Grèce, dès son adhésion, de financements destinés à la mettre au standard européen.
    Cette perfusion prolongée a découragé l’effort productif*, tout en réussissant bien à hisser une partie importante de la population au niveau de consommation européen, mais une consommation de produits surtout importés.

    De même (dans une certaine mesure), le Midi de la France, dont la Gascogne, a bien été placé sous la "protection" économique de l’Etat français, avec une certaine péréquation, qui a permis que le niveau de vie y soit à peu près au standard français, alors même que les activités économiques locales étaient peu à peu étouffées par l’imposition de règles nationales.

    L’embauche massive de fonctionnaires, souvent mutés au début de leur carrière dans la partie nord de la France, a contribué au même résultat de relative aisance financière avec une vitalité économique déclinante ou liée à des greffons extérieurs (succursales de grands groupes français...).
    A terme, si l’Europe continuait à assimiler la Grèce (mais ces temps ci, ça bloque un peu...), on pourrait imaginer que l’administration européenne se mette à embaucher beaucoup de grecs et à les muter partout en Europe...

    * « Les agriculteurs sont passés de la culture de la pomme de terre (etc.) à la culture des subventions » [entendu ces jours ci sur France Culture de la bouche d’un économiste grec]

  • Vos discours sur l’Europe sont vraiment très boboïsant.
    Vous devez être au PS, ou bien chez les Verts et habiter le centre ville d’une métropole (Toulouse, Bordeaux, Paris ?).
    Un ex gauchiste soixante-huitard qui a viré sa cutie ?
    De toute manière, depuis qu’il n’y a plus de vrais communistes il n’y a plus d’alternative. L’extrême gauche comme l’extrême droite sont des leurres. Quant aux autres, des valets au service du grand capital cosmopolite.

  • Je pense que la lecture du site montre clairement que la plupart de ceux qui contribuent à celui-ci ne sont pas des "bobos" et que tout leur combat est celui de la revitalisation des zones périphériques, contre le tout-métropole.

    Pour ma part, je suis originaire du Béarn, d’un Béarn noyé dans le tout-pavillonnaire à quelques 20 kilomètres de Pau. L’étalement urbain qui a emporté la civilisation de mes grands-parents a été ma première prise de contact avec le combat régional.

    Professionnellement, j’exerce comme avocat en banlieue bordelaise, (pas par choix, mais par contrainte professionnelle), je suis quotidiennement au contact de la paupérisation et des changements démographiques intenses qui affectent les grandes villes françaises.

    Je vomis assez l’autisme bobo de ceux qui occupent les hyper-centres de nos grandes villes du Sud-Ouest garonnais, Bordeaux ou Toulouse, que je connais assez intimement, pour habiter la première et avoir vécu un certain nombre d’années dans la seconde.

    Pour autant, j’ai beaucoup plus foi dans les solutions "privées" que dans le deus ex machina "public" : je crois véritablement que l’identité naît des réalités économiques contraintes par la géographie. L’espace gascon, à ce titre, dans la boucle de la Garonne, me semble une réalité indépassable, qui, au-delà des divisions administratives françaises arbitraires, rythme la vie de beaucoup de gens.

    De fait, je trouve le projet européen très enthousiasmant, en ce qu’il permet une déstructuration du jacobinisme français, d’une part depuis le haut via Bruxelles qui déconstruit notre droit très rigide et nos schèmes de pensée économiques colbertistes qui sont là pour favoriser Paris, d’autre part depuis le bas via notre relation à l’Espagne septentrionale qui est pour la jeunesse "gasconne" (elle ne se dit pas comme telle) un repère identitaire et une source d’inspiration, aussi bien qu’un marché.

    Le communisme français m’a toujours semblé très jacobin, étatiste, cela va de soi, et le Front de Gauche, qui en est partiellement l’héritier, est sur cette ligne philosophique, un peu abstraite, celle des origines fantasmées de la Nation française, née avec la seule Révolution et ses idéaux égalitaristes un peu niais.

    Je remarque par ailleurs que dans les rares endroits où le communisme a eu une importance en Gascogne, c’est aujourd’hui le FN archéo-jacobin qui perce électoralement, sauf quelques bastions atypiques qui se maintiennent (Tarnos par exemple). Un fil rouge : l’obsession des valeurs républicaines jacobines.

    Dès lors, il n’y a pas de discours boboïsant me concernant, mais seulement une stratégie qui se base sur la réalité économique que nous vivons, sans nier les changements à l’oeuvre, dans le souci au contraire de profiter du monde de demain qui se dessine, pour sauver l’idée gasconne. Je ne veux pas changer le monde, je veux surfer sur les changements qui l’affectent.

  • Je suis à 100% de l’avis de Paul Dubos en ce qui concerne le résultat du référendum de la Grèce qui est une excellente chose.
    Et également d’accord sur ces grandes tirades vraiment boboïsantes.
    Moi je trouve qu’il est grand temps, contrairement à ce que vous dites, que les masses populaires aient leur mot à dire, car ce sont ces gens là qui souffrent des restrictions qu’on leur impose pendant que les décideurs et les capitalos se remplissent les poches et nous rabachent leur discours de joueur de pipeau.
    Et il yen a marre que l’on compare les communistes et le FN. Il y a certainement autant de gens de droite qui votent FN et même des avocats élus. C’est vraiment pénible cet amalgame entre FN et communisme.
    J’avais dit que je ne viendrais plus mettre mon grain de sel mais j’avoue que souvent mon sang fait un tour.....

  • Il n’y a pas d’amalgame entre FN et PCF/FdG, il convient juste de constater que l’un comme l’autre sont sur des positions philosophiques et économiques identiques : jacobinisme, républicanisme, colbertisme.

    Le FN décolle là où le PCF était autrefois roi, dans des zones qui ont connu la Révolution industrielle et qui sont en demande de protection économique étatique. Simple constat : le Nord, le Midi rouge. Du vote PCF au vote FN en 40 ans.

    La seule différence entre le FN du chevènementiste Philippot et le FdG de Mélenchon, c’est sur le sociétal et la gestion des flux migratoires. Mais sur le premier, le FN a largement évolué (voir son silence sur le mariage pour tous qui valait non-opposition) ; quant au second, le PCF des années 80 était sur des positions tout à fait protectionnistes et favorable au contrôle des frontières.

    Dès lors que l’on possède une fibre régionaliste, il n’y a aucune raison d’avoir de la sympathie pour le cadavre moribond du PCF et son allié du FdG, qui sont l’incarnation du jacobinisme français, sauf par vague nostalgie.

    En tout état de cause, ces lignes de fracture sont très anciennes et se posaient déjà aux premiers régionalistes : comment peut-on tout à la fois prôner la petite patrie et croire à la lutte des classes et aux masses populaires dont l’idéal transcende fatalement les appartenances ethno-culturelles ?

    Soit l’on se sent d’une région donnée et ce sentiment est supérieur au sentiment d’appartenance économique (bref, il y a des patrons de Gascogne comme des ouvriers de Gascogne). Soit l’on se sent en priorité partie prenante d’une logique de classe et l’universalisme s’impose à soi (l’ouvrier du Bengladesh est mon frère de classe et je ne reconnais aucun voile entre lui et moi).

    Je conçois que des personnes dont l’engagement communiste est ancien se refusent à constater que leur idéal est porté par le FN de nos jours. C’est probablement douloureux mais c’est la vérité objective des programmes électoraux et de la sociologie électorale.

    Tiens, pour redonner une touche gasconne, il suffit de constater la trajectoire d’un Cardoze, du PCF à Boulevard Voltaire.

  • Si l’on supprime le mot jacobin vous n’avez plus grand chose à dire. Quant au "cadavre moribond du communisme" ne vous inquiétez pas pour lui, on en a vu d’autres renaître de leurs cendres....

  • Chacun est libre d’éprouver la nostalgie qui l’émeut le plus. Je respecte ces sentiments, même s’ils me sont étrangers, car j’ai toujours été insensible à la destinée "individuelle" des mouvements d’idées.

    Ils naissent, ils meurent, peu importe, ils ne sont pas à sauver en soi, car les individus sont toujours là, eux, qui peuvent porter un combat par d’autres vecteurs, selon d’autres schémas, d’autres logiciels de pensée.

    Aujourd’hui, quelqu’un qui irait proposer une couleur régionale aux partis héritiers du mouvement communiste perdrait son temps. Parce que relever un mouvement fatigué qui s’effrite est inutile. Parce que ce qu’il reste dudit mouvement est littéralement hostile à l’idée régionale en elle-même.

    Il suffit de constater les liens entre le FdG et la Libre Pensée : opposition à la Charte des langues régionales, opposition à l’affichage en langue régionale. User du mot jacobin n’est pas un artifice hystérique dans ma bouche : c’est tout simplement une ligne de fracture en politique primordiale, aussi importante que le clivage gauche-droite.

  • Monsieur Poudampa,

    Vous confondez colbertisme, jacobinisme et bonapartisme. A la lecture de vos textes, on peut penser que vous êtes très profondément et fondamentalement un homme d’extrême droite qui n’assume pas du tout cette appartenance idéologique et se cache derrière des discours pompeux et suffisants, lesquels ne trompent pas celui qui veut bien analyser votre prose. Pardon pour cette franchise mais c’est ma conviction profonde quand je vous lis entre les lignes.

  • Il est navrant de constater que les gens sont dégoutés (voir le pourcentage d’abstention aux dernières élections) par des hommes politiques qui ne font que déblatérer des grandes phrases pleines de mots ronflants mais creuses. C’est normal car le monde politique est composé en grande partie par des avocats (d’affaires en majorité) habitués à endormir le monde et à se gargariser de discours et à s’écouter parler. Si bien qu’au bout d’un moment ils sont persuadés d’avoir toujours raison, mais bien souvent ils rasent les gens.
    Il ne faudrait pas que ce site prenne le même chemin.
    Non monsieur on ne respecte pas les gens et les idées des autres en critiquant tout le temps.
    Les idées gauchistes ne se résument pas simplement à l’approbation d’une charte, et beaucoup d’entre eux se retrouvent dans "l’identité régionale".
    Lorsque l’on veut vraiment faire utile on arrête de se comporter en sophiste et de déblatérer de grandes phrases.
    Vous n’avez jamais fréquenté le monde ouvrier cela se perçoit et vous n’avez certainement jamais ramassé d’ampoules aux mains.
    Et croyez moi, le clivage gauche droite n’a jamais peut-être été aussi important....
    Allez donc un de ces jours à la fête de l’huma......
    Qu’est ce donc qu’une "destinée" individuelle d’un mouvement d’idée ?
    Vous n’êtes pas sur un site philosophique, je le pensais plus accessible aux petits esprits comme le mien.
    Mais c’est vrai que je constate que le cercle est de plus en plus restreint. Heureusement que vous êtes là pour l’alimenter.
    De plus j’ai également pu observer que même les hommes politiques régionalistes passaient à la trappe.
    P.S. je n’ai pas de carte au P.C. ni au F.D.G. mais j’ai énormément de contacts agréables avec des gens de ce milieu qui savent discuter de questions régionales.

  • Pourrait-on se recentrer sur le sujet, c’est à dire principalement la fusion autoritaire des régions, et de préférence d’un point de vue gascon ?

  • @Paul Dubos :

    Je ne vois pas à quel moment je professerais une idée d’extrême-droite, moi qui par mon milieu familial me situe sans aucune ambigüité au centre-gauche (quasi toutes les branches, ce qui était fort rare dans le Béarn rural), et qui par mes convictions, me porte plutôt vers le libéralisme philosophique d’une tiédeur que je me reproche parfois moi-même.

    Mes propos sont tout sauf pompeux, analyser les convergences entre l’extrême-gauche et l’extrême-droite quant aux conceptions économiques et institutionnelles est aujourd’hui un lieu commun de la science politique. Mon maigre apport est peut-être, sur le constat de la fracture entre libéraux et étatistes (évidente depuis 2005 et le référendum sur la Constitution européenne), de souligner en quoi ladite fracture est d’importance quant aux espoirs à placer dans tel ou tel mouvement politique en matière d’innovation territoriale.

    Le PS était assez en pointe d’ailleurs, avec des figures comme Collomb à Lyon, qui a poussé pour la métropolisation. On a l’impression avec la réforme Hollande d’un brusque retour en arrière : on a vidé la région de sa substance, face au lobby départementaliste des élus.

    Pour le reste, colbertisme, jacobinisme et bonapartisme sont les mêmes facettes du républicanisme française étatique : le colbertisme en économie, le jacobinisme en matière de culture, le bonapartisme pour les institutions. Toujours l’obsession centrale, pour amasser les richesses, pour diffuser le savoir, pour rendre l’État efficace.

    Dans tous les cas, je ne cherche à tromper personne, j’exprime ce que je pense. J’espère que l’on m’excusera de ne pas avoir une grande passion pour l’histoire du mouvement ouvrier en Gascogne, sauf à constater, et j’avoue que sur ce point je peux paraître réactionnaire, qu’il s’est accompagné d’une forte acculturation (qui est celle que constatait par exemple Léopold Dardy en Lot-et-Garonne, entre une rive droite agenaise industrielle qui passait au français et une rive gauche landaise, qui maintenait encore à l’époque de ses observations l’ancien monde).

  • @Joan-Pèir :

    L’obsession quant à ma profession ne vous honore pas. Pour la simple et bonne raison que cette profession, loin d’être ce qu’elle était au XIXème siècle, s’est étonnamment prolétarisée, pour des raisons qu’il n’y a pas lieu de développer ici.

    Je vous prie donc de cesser les allusions un peu ridicules aux avocats d’affaires. Pour ce qui est de la rhétorique, c’est une qualité gasconne, et je suis bien content de maîtriser cet art, à mon petit niveau.

    "Il ne faudrait pas que ce site prenne le même chemin".

    Cette phrase est insultante. Je crois, cher Joan-Pèir, que vous ne comprenez pas que je participe à ce site depuis bientôt 10 ans, qu’une grande part du contenu de celui-ci est le fruit de mon travail (notamment photographique via les locs). Vous semblez soudainement, et assez benoîtement je dois dire, découvrir la variété des pensées des gens qui participent collectivement à l’expérience Gasconha.com.

    Il est vrai que depuis quelques années, le site s’est ouvert au débat politique sous toutes ses facettes (économie, culture, aménagement du territoire ...) et n’est pas que le conservatoire de la vielle langue du pays. Cette transformation est conforme à celle de nombreux mouvements régionaux en France, qui vont au-delà désormais de la seule conservation de la langue, souvent moribonde (par exemple, les Bonnets Rouges ou les Abertzaleak). C’est une trajectoire que l’occitanisme n’a toujours pas suivie.

    Le reste de votre diatribe montre, en substrat, un militantisme communiste latent, que je respecte. Quelques maladresses populistes au sujet de mes origines et de mon passé (je suis petit-fils d’artisan-plombier), mais pour le reste, je ne vous reproche rien, et je suis même un peu ému de la sincérité de votre combat. On trouve souvent chez les Landais un profond et authentique militantisme de gauche. Très IIIème République. Les Hussards Noirs ont bien travaillé.

    Reste que vous confirmez ce que je suppute depuis un moment, à savoir que parmi une certaine génération, qui souvent identifie son combat gauchiste à l’occitanisme (nous en revenons à ce qui nous préoccupe sur ce site), il existe une réelle difficulté à appréhender le monde tel qu’il est de nos jours, sa technicité d’une part, sa violence d’autre part.

    La critique ne se veut pas blessante, elle se veut opérationnelle. Si l’on critique, c’est pour sortir des impasses. Si la critique de vos convictions vous peine, je n’en suis pas meurtri pour autant. Parce que je suis persuadé que la pensée que j’articule est vraie. L’on me reproche de le croire, entre les lignes. Drôle de reproche à une époque où l’on accuse justement les gens de ne pas dire ce qu’ils pensent avec conviction.

    Je pense avoir raison. Et je l’exprime. C’est la moindre des délicatesses intellectuelles. Libre à ceux qui pensent autrement de l’exprimer.

  • Pour revenir sur le fond, qui est bel et bien la fusion des régions, au prétexte du constat de stratégies économiques des grands groupes de presse du Sud-Ouest, vous pouvez constater que la future région APoiL communique déjà, et invite les internautes à trouver un nom à la grande région :

    Un nom pour la nouvelle Grande région

  • En dernière réponse, c’est vous qui faites état de votre profession à tout moment et également de vos origines. Et il n’y a rien d’obsessionnel à constater ce qui est vrai, à savoir que beaucoup d’hommes politiques sont des avocats et je ne vois pas où est l’insulte.
    Redescendez un peu de votre piédestal jeune homme, vous n’avez pas la science infuse. Et cessez donc de vous comporter en ancien combattant et d’argumenter vos dix ans à Gasconha.com., cela ne vous donne aucun droit.
    De plus, à part le travail considérable que vous abattez sur ce site et qui à mon avis relève du plaisir personnel, que faites vous de concret de plus que les autres pour la cause régionale à part tout critiquer ?
    Je connais énormément de personnes qui travaillent au sein d’associations qui parlent moins que vous mais qui font avancer dans l’ombre, et au contact des gens, la langue Gasconne en donnant eux aussi beaucoup de leur temps (des conteurs,des enseignants,des chanteurs,des musiciens que vous avez, en d’autres "tribunes" critiqué vertement).
    Car, en fait, la chose la plus importante est la sauvegarde de la langue et de notre culture au delà de toutes les considérations politiques.
    Le fait que l’Aquitaine soit une grande région ne changera rien à mon avis à tout le passé et au patrimoine Gascon.

  • @Joan-Pèir :

    Je ne fais état de ma profession et de mes origines que pour répondre aux attaques ad hominem sur mon supposé état de bourgeois ou encore sur mon mépris de la classe ouvrière, autant d’accusations probablement faites dans la tradition de l’invective marxiste, il semblerait, ce qui somme toute est assez touchant.

    Du reste, vous faites la preuve dans toutes vos réflexions d’un gouffre générationnel qui rend le débat impossible, ainsi que je le constate assez régulièrement.

    Vous vivez dans un monde où les hommes politiques seraient majoritairement des avocats alors que depuis les années 80, c’est assurément l’énarchie qui est au pouvoir : nous ne sommes plus sous la IIIème République.

    Vous vivez dans un monde où la présence sur Internet relève du "plaisir personnel" tandis que les vrais militants, eux, seraient discrets, à agir dans leur coin, alors que toute notre société contemporaine fonctionne sur le buzz, la réactivité, les réseaux sociaux, Twitter, Facebook et que c’est sur ces médias que les idées nouvelles naissent et que les gens se rencontrent.

    Vous vivez dans un monde où les changements institutionnels aussi primordiaux qu’une réforme territoriale sont, selon vous, sans conséquence sur "la sauvegarde de langue et de notre culture", alors même que les collectivités ont une influence massive sur les flux économiques, la façon de vivre des gens, leur horizon personnel, qui tous influent sur le possible maintien in situ d’une culture locale.

    Vous vivez dans les Trente Glorieuses. Dans les années 60. Dans le monde de votre jeunesse et de vos idéaux. Les vieux parlent encore le patois, les fêtes de village gasconnent avec des musiciens locaux et des conteurs, ...

    Votre monde n’existe plus.

  • Mr Vincent P.
    Ce n’est pas vrai ! vous ne faites état de votre profession que pour essayer de prouver que grâce à elle vous avez la vérité. Si vous êtes attaqué c’est simplement parce que les réponses que vous formulez aux idées des autres sont extrêmement hautaines et prétentieuses.
    Et effectivement, je lis entre vos lignes comme Mr Paul Dubos, au travers de vos discours "pompeux et suffisants" que vous êtes un homme tourmenté et qui n’assume pas, ce qui rend vos propos agressifs ...
    Mon monde existe encore Monsieur Poudampa, et n’ayez pas peur, beaucoup de ceux qui viendrons après vous s’instruiront de la philosophie Marxiste.
    Croyez moi les gens se rencontraient et débattaient entre eux bien avant l’existence des réseaux sociaux, et ils se parlaient même en se regardant dans les yeux...
    Vous n’allez quand même pas nous apprendre aussi ce que sont les rapports humains et sociaux ! Il suffit maintenant ! revenez donc à la Gascogne (qui n’est pas l’Aquitaine) et faites preuve d’un peu d’humilité pour une fois en clouant là ce débat malsain .

  • C’est une très belle opportunité qu’a offerte le législateur aux pays de la future région Apoil. Ils ne se voient pas enserrés dans le centralisme revendiquant d’une gross occitania Toulousaine, qui ferait certes, certainement, beaucoup pour la culture régionale mais reproduirait avec une lamentable bêtise anachronique les divagations radicales d’un autre siècle.

    Au contraire les voilà part d’un ensemble bien équilibré où un entrelacs de rameaux excentriques d’oc, d’oil, les basques, tous à l’abri de leurs métropoles autoproclamées, se retrouvent sans que personne ne puisse revendiquer l’hégémonie. Il n’y a qu’à voir la place et l’image lamentable du Gallo en Bretagne pour comprendre à quel point l’activisme unilatéral y a été délétère pour les dominés, les sales cousins linguistiques des démoniaques parisiens.

    Bordeaux, capitale distante, anglaise, dédaigneuse, méprisante n’ira pas de sa hauteur se piquer d’ethnographie. Elle laissera, de son libéralisme bon teint, passer, filer, toutes initiatives sans gestapo identitaire pour fliquer les grammaires.

  • Vous avez raison Joan-Pèir, Monsieur Poudampa semble vraiment avoir une très haute opinion de lui-même et c’est souvent assez désagréable. Si, comme vous le dites, il s’agit d’un jeune homme, alors nous pouvons espérer que, l’âge et l’expérience de la vie venant un peu de sagesse, de modestie voire même d’humilité lui seront donnés.
    Monsieur Poudampa, c’est une bonne chose que de faire des constats, aussi justes et bien exprimés soient-ils. Maintenant, il faut aussi aller vers les gens, dans la vraie vie qui est dehors et pas, malgré ce que vous semblez croire, devant l’écran d’un ordinateur où on fait du "buzz" et du militantisme du genre yaka yfokon yzorédu à très bon compte et sans trop mouiller le maillot.
    Décidément, quelle triste époque et quelle triste jeunesse. Nous allons vers des lendemains qui ne vont vraiment pas chanter.

  • Il serait bon de réorienter le débat sur le fond, et non sur mon auguste personne, quand bien même le narcissisme qui m’est prêté y trouverait son compte.

    Bref, des questions ont été posées qui méritent autre chose que des conseils de grand-mère : l’idéologie énarchique, la force des réseaux sociaux, l’influence des découpages administratifs.

  • Oui bien sûr, sauf que je n’ai plus envie de débattre avec vous. D’ailleurs vous ne faites même pas la différence entre un mâle et une femelle puisque vous prêtez à un grand-père des propos de grand mère.
    Cette dernière provocation confirme mon opinion en ce qui vous concerne, votre orgueil démesuré annihile toutes les autres qualités que vous avez sûrement par ailleurs.
    De mon temps lorsqu’un homme jeune s’apercevait qu’il avait choqué un homme qui pouvait grandement être son père, il s’excusait... Mais c’est vrai,mon monde n’existe plus. Dommage qu’en plus d’être prétentieux vous soyez également mal élevé....

  • L’air de la Bretagne vous a fait oublier l’art de la polémique et de l’invective en Gascogne ! Et puis l’humour pince-sans-rire, le cynisme, l’ironie, ...

    Je baigne dans ce monde, depuis enfant. Celui du débat pour le débat. Les enfants qui s’engueulent avec les parents. Il y a là quelque chose d’ethnique, une vraie exaltation, qui est naturelle, qui tranche pas mal avec l’esprit policé du Nord de la Loire.

    Je m’étonne de notre monde si mou en paroles, si dur dans les actes. Provoquer permet d’euphémiser la dureté des gestes.

    C’est le plus grand reproche que je fais à l’occitanisme, depuis longtemps, et il est d’ordre esthétique : il a fait d’un peuple méridional, bagarreur et emporté, plaideur et fier (il suffit de lire la plume acerbe des félibres), une amicale de professeurs à la retraite, terriblement marqués par les rapports hiérarchiques, à la politesse compassée et dont le seul mode d’expression politique est la complainte du martyr devant l’Histoire.

  • La véritable caricature du Gascon fanfaron !
    Mais non , qu’ei vertat, vous êtes Béarnais.....
    Pouvez vous m’expliquer en quoi le peuple Gascon est méridional ?
    D’après vos exposés j’avais cru comprendre que nous étions d’anciens Vascons (presque Basques vous vous en gargarisez)
    De plus, vous, qui soit disant trouvez insultant(et pour cause) que l’on parle des avocats d’affaires, vous n’hésitez pas à discréditer le corps enseignant une fois de plus.Et quand vous dites que vous ne faites qu’un reproche à l’occitanisme cela me fait rire, relisez vous (d’ailleurs vous avez tout critiqué négativement sauf bien sûr vos idées à vous).
    La seule amicale dont vous pourrez peut-être un jour faire partie est celle des "gnàrrous", comme disait mon père, c’est à dire des mauvais coucheurs que l’on gagne vraiment à éviter....
    En ce qui concerne les Bretons sachez qu’ils ont autant que vous l’art de la discussion (qui n’est pas l’art de la polémique nécessairement). N’oubliez pas non plus qu’un pitre n’est pas automatiquement un humoriste.
    Et si vous n’étiez pas aussi imbu de votre personne vous cesseriez ce que vous pensez être un jeu... Mais non bien sûr c’est à vous d’avoir le dernier mot, ce site est votre propriété et votre jouet !...

  • Les Béarnais sont d’odieux maquignons, c’est un fait, surtout face aux Landais, trop tendres.

    Pour le reste, j’emploie le terme méridional dans toute sa plénitude : les Basques sont des "méridionaux", au sens de l’Europe du Sud, aussi bien historiquement que culturellement. Si certains secteurs se plaisent à imaginer les Basques comme des Européens du Nord transplantés au milieu de ces odieux Méditerranéens que sont les Espagnols et les Français du Sud, grand bien leur fasse mais ils s’illusionnent, à tout point de vue.

    Je discrédite le corps enseignant car sa surreprésentation dans le monde occitaniste a beaucoup influencé la sociologie de ce dernier : foi trop grande dans l’école pour assurer la transmission, méfiance à l’endroit des parents d’élèves donc des locuteurs naturels, difficultés à s’émanciper de l’État qui est aussi l’employeur, mépris du secteur économique et de ses problématiques, difficultés à concilier l’idéal républicain égalitariste et l’apprentissage de la différence ethno-culturelle, ...

    Bref, contrairement au félibrige, l’occitanisme a souffert du manque d’ouverture à d’autres secteurs socio-professionnels. En cause, à mon sens, les Trente Glorieuses : les élites régionales ont été aspirées à Paris à compter de l’après-guerre, laissant sur place les fonctionnaires et les enseignants, souvent d’ailleurs originaires d’ailleurs (le père Grosclaude en est l’illustration parfaite).

    Ce n’est pas par haine du milieu enseignant que je m’en fais le pourfendeur. Je suis fils et petit-fils d’enseignants. Je dois tout ce que je suis à l’école, sur les bancs de laquelle j’ai été le plus heureux dans ma vie. Je constate juste que le milieu enseignant porte une sociologie qui lui interdit de constituer sérieusement une mouvance régionaliste.

  • Vous avez une chance inouïe, petit fils d’artisan plombier, fils et petit fils d’enseignants, effectivement vous n’avez plus rien à apprendre du monde, et qu’elle élégance quant aux origines "du père Gosclaude" comme vous dites ! (Évidemment aucun relents d’extrème droite dans une telle réflexion..)
    Cela rejoint ce que je laissais entendre la surreprésentation des avocats d’affaires dans le monde occitaniste risque de rendre opaques des discours au demeurant beaucoup plus simples. (désolé mais vous l’avez cherché)

  • Ouille !
    Le tendre et gentil Landais (Joan-Pèir je suppose) exilé en Bretagne et le fier Béarnais (Monsieur Poudampa) brettent.
    Il faut bien aiguillonner un peu pour réveiller des torpeurs de l’été.
    Il y a du talent chez les deux mais je pense qu’ils ne passeront pas leurs vacances ensemble.
    Moi, le grand-père girondin (oui, Monsieur Poudampa, je ne suis pas une grand-mère), je m’amuse.
    Vous savez, avec les années qui vont, je l’espère pour vous, s’accumuler, vous relirez vos sorties avec amusement et vous vous direz que vous étiez bien fougueux à l’époque. Ceci dit, si on ne l’est pas à votre âge (que je ne connais pas en fait), on ne l’est jamais. Vous avez bien le temps de vous assagir et de regarder tout ça avec distance et amusement.
    Quand vous serez vieux et que, vous aussi, vous prodiguerez des conseils de grand-mère (je vous jure que ça va venir. Vous le faites d’ailleurs déjà très bien alors je ne vois pas comment ça ne va pas continuer), soyez indulgent et souvenez-vous de ce que vous êtes aujourd’hui.
    Moi aussi j’ai été perçu comme un orgueilleux donneur de leçons et dispensateur de conseils et d’analyses éclairées. Mais j’ai assez vite fait le vide autour de moi car les gens me trouvaient imbuvable, avec raison. Aujourd’hui, je regarde le jeune homme que j’étais avec peu d’indulgence et j’en ai même parfois honte.
    L’intelligence, Monsieur Poudampa, c’est un peu comme le pouvoir, il faut en user avec sagesse et en essayant de ne pas trop écraser celui ou celle qui est un peu plus faible en matière de rhétorique. C’est en fait ça la véritable intelligence, je crois.
    Vous êtes intelligent et ça se voit assez vite mais vous êtes aussi un sophiste et un rhétoricien qui s’enivre trop facilement de ses propres paroles. Vous savez, il y a sans doute beaucoup de gens qui lisent parfois ce site et se contrefichent de vos analyses, tout comme on se fichait des miennes. D’ailleurs, peu de personnes polémiquent vraiment avec vous.
    Vous êtes intelligent, donc, et méritez mieux que de passer pour un simple fat.

  • @Joan-Pèir :

    Les origines de Michel Grosclaude, né en Lorraine et muté professeur de philosophie dans le bassin de Lacq alors en pleine expansion, ne sont pas sans effet sur son engagement personnel.

    Il a été le premier à l’écrire dans un assez beau texte sur son engagement occitan, dans lequel il exprime qu’il aurait pu être tout aussi bien un militant ailleurs en France, en fonction de son point de chute, que sa mutation en Béarn avait été le fruit du hasard : il voulait le Sud et le soleil, déjà (et il s’est bien trompé en tombant dans l’une des régions de France les plus pluvieuses).

    Bref, la psychologie des nouveaux convertis est quelque chose d’assez fascinant : "plus royaliste que le Roi". Il est primordial de constater que parmi les occitanistes, beaucoup se trouvent n’avoir une relation généalogique que lointaine avec le pays qu’ils ont fait leur. Ce n’est pas un reproche, pas même une critique, c’est un constat que l’occitanisme a pu être pour certaines personnes dans la seconde partie du XXème siècle une nouvelle famille identitaire, dans une France plus mobile et déracinée (exil des Pieds-Noirs, mutation des fonctionnaires, ...).

    De toute évidence, le paysan béarnais béarnisant ancré dans un lopin de terre depuis des générations n’était pas dans la même optique. Il n’est pas anodin de remarquer que l’occitanisme béarnais des années 70-80 le moquait avec délectation : la haine de Siros, de ce que représentaient les Yan dou Sabalot, les Palay, ...

    J’ajoute, autre trait important, que les origines protestantes de Michel Grosclaude, qui ont trouvé dans le protestantisme orthézien un écho, ont également été très importantes dans la naissance de l’occitanisme en Béarn, qui, dans ses origines, est très clairement un mouvement d’inspiration protestante, progressiste, social-démocrate, face au reste du Béarn, plus conservateur.

    Bref, étudier l’occitanisme en Béarn et plus loin en Gascogne, c’est aussi s’interroger sur qui étaient ses représentants, leur trajectoire dans la vie.

    J’ajoute que j’ai passé ma jeunesse à dévorer les bouquins du père Grosclaude, qui d’ailleurs, n’était pas un occitaniste virulent, très critique à l’endroit du centralisme toulousain.

  • Pour votre gouverne Mr Dubos j’approche doucement des 70 ans et je suis plusieurs fois grand-père. J’ai conservé assez d’énergie pour me révolter encore de temps en temps et ne pas me laisser impressionner par de jeunes blanc becs prétentieux à l’extrême. Et en effet j’avoue que mes vacances ne seront pas gachées par la présence d’un individu de cet accabit. Il m’amuse aussi et je le laisse gentiment s’enliser dans ses contradictions. Je passe en général mes vacances dans ma maison du sud des landes et je vais profiter comme je le fais souvent du contact de Gascons tout aussi érudits mais beaucoup moins prétentieux. Et j’irai « benoîtement » me délecter de bals gascons,chanter avec eux,et me délecter dans ce milieu populiste qui effraie Mr Vincent P.
    Nota J’y rencontrerai peut-être d’autres personnes de Gasconha.com .

  • Excusez moi, Mr Dubos, mais je voudrais quand même faire remarquer que érudition et intelligence sont deux choses tout à fait différentes. Si la connaissance peut en effet se travailler et enrichir un esprit au fil des années, l’intelligence est au contraire une qualité acquise à la naissance,et comme l’a chanté superbement Georges Brassens "quand on est c.. on est c..". Je le suis depuis bientôt 70ans, mais moi je le sais......

  • Monsieur Joan-Pèir,

    Je pense qu’il faut être indulgent avec Monsieur Poudampa parce que je persiste à penser qu’il est non seulement cultivé mais aussi intelligent. On ne devient pas avocat en étant un parfait crétin.
    Ensuite, c’est l’utilisation qu’il fait de son intelligence qui est problématique. Mais il a l’arrogance de la jeunesse et c’est bien ainsi. Il a le temps de se calmer comme nous le sommes aujourd’hui.
    Je regarde le site assez régulièrement et je dois dire que ses photos et ses commentaires sont empreints d’une grande sensibilité. De plus, pour un Béarnais, il a beaucoup de tendresse pour les Landes alors que ses congénères sont généralement très méprisants envers leurs voisins du nord. C’est, ou c’était aussi le cas vu depuis chez moi (Bordeaux).
    Moi aussi je suis né pendant les trente glorieuses et ai profité d’une société de tous les possibles et du plein emploi. Sa génération est moins gâtée que la nôtre (vous avez une trentaine d’années Monsieur Poudampa ?), nous devons le reconnaître.
    Maintenant, il est vrai que sa fatuité est parfois pénible et que le côté suffisant des Béarnais transparaît beaucoup dans ses propos.

  • Vous êtes trop gentil Mr Dubos, mais Vincent P. n’est plus un enfant.
    Il s’est engagé dans une profession qui demande de l’intégrité et une certaine réserve.
    Alors pour en terminer avec un débat qui n’a rien à voir avec la Gascogne je dirai juste 4 choses :
    1) l’intelligence est trop difficile à définir en quelques mots et comme je l’ai déjà indiqué précédemment nous ne sommes pas sur un site de philosophie pour en débattre. Simplement, je constate que pas mal d’avocats, dans le monde politique en particulier, se comportent en parfaits crétins (pour reprendre votre terme).
    2) il est certain que ses photos sont agréables et alimentent copieusement ce site. Cela n’a rien à voir avec la tolérance dont je devrais faire preuve eu égards à ses propos.
    3) Les clichés Béarnais, Landais ou Basques, me semblent un peu dépassés. J’ai rencontré beaucoup de Béarnais et je ne les ai pas trouvé méprisants envers les Landais.
    4) En ce qui concerne notre génération, nous avons connu le plein emploi, mais nous avons certainement pris plus de coup de pied au cul... Le service militaire aurait certainement fait beaucoup de bien à notre sujet préféré. (Pour le plein emploi,d’après certaines sources, sa profession a augmenté ses effectifs de 42% entre 2002 et 2012).

  • Je ne vois rien que de sensé et d’argumenté dans les propos de Vincent et il ne me paraît pas utile ni bon de se livrer à des lectures entre les lignes, à des interprétations au deuxième ou troisième degré, quand le premier suffit et que les mots ont un sens.

  • L’exercice du pouvoir en France depuis plusieurs siècles, et sous tous les régimes, est double : un Etat-nation doublé d’une idéologie à vocation universelle. Ce pouvoir a des pratiques : la ruine des corps intermédiaires, la destruction raisonnée et raisonnable des caractères ethniques, la domestication des citoyens. Il a des instruments : toujours, au sommet, une caste de clercs fonctionnaires et des relais dans les Provinces.
    Les réformes en cours ne sont qu’une nouvelle expression de la maladie française généralisée à la culture, la société, l’économie, produisant la réalité sociale actuelle.

    Si les tendances lourdes qui affectent ce pays depuis si longtemps s’accélèrent, il ne restera plus grand chose de tout ce qui constituait jusque vers 1960 ce qu’on pourrait appeler "l’ancien monde".

    Seule question utile : quelles orientations pour une Gascogne plus que mal en point, et éventuellement pour tous les territoires conjoints ? Je trouve dans les réflexions de Vincent des aliments théoriques et pratiques à une réponse autochtone qui devient urgente.

    Il apparaît que les tenants de la France étatique, comme individu politique, n’ont plus rien à proposer, que l’inflation des déclarations et la langue médiatique, comme incapables d’imaginer d’autres solutions aux crises structurelles, endogènes, qui affectent le peuple.

    Par-delà leurs caractères qu’on jugera bons ou mauvais, la construction européenne et la mondialisation font éclater brutalement les contradictions de la société française et son incapacité à réagir autrement que selon ses habituels préjugés fondateurs.

  • Pour clore la polémique.
    Joan-Pèir, je pense que notre génération, ceux nés entre 1945 et 1960, a été bénie des dieux. Trop jeunes pour avoir connu la seconde guerre mondiale et ses privations, trop jeunes pour être allés faire les guignols en Algérie ou en Indochine. Le service militaire ? Bon, ce n’était pas Biribi tout de même. Moi, bien que dans l’armée de terre, je n’ai pas été bien malheureux.
    Nous avons connu le plein emploi, c’est un fait. Des prix de l’immobilier qui permettait l’acquisition de biens, d’autant plus que l’inflation rendait les taux de crédit insignifiants. Je peux vous assurer que sur Bordeaux je ne pourrais plus acheter ce que j’ai tellement les prix ont explosé. Alors les jeunes, comment font-ils ? Ils s’endettent sur des décennies sans être tranquilles, comme nous l’étions, sur la pérennité de leur emploi.
    Bref, pour un jeune d’aujourd’hui, s’en sortir est plus problématique que pour nous et nous devons avoir l’honnêteté de le reconnaître.
    Quant à la super région je-ne-sais-quoi, je vais être très trivial mais on s’en br... comme s’en br... la plupart de nos concitoyens. Un gascon, même s’il n’a plus conscience de l’être, ne se sentira jamais solidaire d’un Poitevin ou d’un Limousin et n’y mettra sans doute jamais les pieds. Monsieur Rousset et toute la clique politicarde qui va avec a son hochet mais nous, on se fout éperdument de leurs machins sans queue ni tête.
    Quand je parlais de bobos, dans mon premier commentaire, j’en parlais en connaissance de cause puisqu’ils ont envahi ma ville et l’ont rendue inabordable au petit peuple. Et ça ne va pas s’améliorer avec le Paris-Bordeaux en deux heures. Un gouffre financier pour satisfaire la nouvelle caste. Etait-ce bien raisonnable de dépenser autant d’argent pour gagner une heure ? Ou l’aménagement du territoire à la française. Il y avait Paris et le désert français, maintenant on reproduit le modèle avec les fameuses métropoles régionales. Venez à Bordeaux et vous verrez ce que c’est devenu. C’est beau mais ça n’a plus d’âme.
    Allez, je vous laisse car je vais aller faire un tour du côté de la perfide Albion.
    Bonnes vacances à tous, y compris à Monsieur Poudampa s’il en prend.

  • L’immobilier se mondialise. Le magazine Challenge si je ne me trompe vient de faire un dossier sur les villes les plus attractives. Vous pourrez ainsi revendre votre loft à Hong-Kong pour acheter deux-cents mètres carrés rue de Rivoli à Paris (ville encore sous-cotée) ou un studio sur Central Park. Votre pied-à-terre à Dubaï ne vous convient plus ? Echangez-le contre un hôtel particulier à Bordeaux.

    Malheureusement, la Suisse est très vilaine : une loi y interdirait aux non-citoyens l’acquisition de biens immobiliers.

  •  L’Europe politique :
    Elle devrait aussi nous éviter ça : voir le monument aux morts de Xaintrailles en bas de ce gran de sau...

     Le jacobinisme :
    Pour lui, le seul regroupement qui importe, c’est la France. Tout le reste (régions, pays etc.), on peut le trafiquer selon les impératifs, les lubies et les calculs du moment. La Gascogne : pour lui, un fait historique à confiner dans le passé ! Et puis on ne sait jamais : si la Gascogne relevait la tête... Trop dangereux !

     "la Gascogne (qui n’est pas l’Aquitaine)"
    L’Aquitaine a, plus que la Gascogne, eu des contours variables suivant les oukazes de nos maîtres (l’Empereur Auguste, le Président Hollande...).
    La Gascogne est une réalité plus populaire, moins dépendante des divisions créées par le haut ; une preuve éclatante : il y a bien eu une famille de parlers gascons, qui atteste un espace de vie commun sur le temps long, et pas une famille de parlers aquitains (sauf si on se réfère justement à l’Aquitaine pré-romaine, qui est l’ancêtre de la Gascogne).

     "la sauvegarde de la langue et de notre culture"
    Il faut regarder la réalité en face : malgré leur travail et leur passion, les "travailleurs de l’ombre" évoqués par Joan-Pèir n’irriguent pas la société.

    Fêtes de Baudignan 2015

     « Le fait que l’Aquitaine soit une grande région ne changera rien à mon avis à tout le passé et au patrimoine Gascon » [Joan-Pèir]
    Evidemment, le passé ne sera modifié par le futur.
    Mais la réalisation forcée de deux énormes bassins de vie régionaux en étoile, l’un autour de Bordeaux, l’autre autour de Toulouse, avec le triangle gascon coupé en deux et désarticulé entre les deux, fera que la Gascogne ne sera plus du tout un bassin de vie.
    Dans ce contexte, le passé gascon n’aura plus de sens pour construire le futur. Le fil sera rompu.
    Et l’élite de l’Arrégiouasse cherchera à nous inventer et nous imposer un nouveau roman régional ; alors qu’on a une histoire vraie de vraie, celle de la Gascogne... Quel gâchis !-)

     « Bordeaux, capitale distante, anglaise, dédaigneuse, méprisante n’ira pas de sa hauteur se piquer d’ethnographie. » [Szut]
    Si elle veut rester (?) distante et hautaine, alors que Bordeaux devienne une ville libre comme Hambourg et Brème, et qu’elle cesse de vouloir dépecer la Gascogne !

  • Il est certain Tederic que les travailleurs de l’ombre n’irriguent pas la société, mais ils contribuent à la sauvegarde de la langue et des coutumes autant, sinon plus, que les joueurs de pipeau qui ne vendent que du vent, et ils sont dignes de respect. N’importe quel groupe chantant en Gascon dans les fêtes contribue à faire savoir à tous les touristes que la Gascogne historique existe encore dans nos coeurs et que nous respectons toujours certaines coutumes. Dans la vie il y a les "diseux" et les "faiseux" et la critique négative, ainsi que le blabla inutile, commencent vraiment à émousser les oreilles.
    J’ai du mal à comprendre comment d’un côté on peut déclarer une culture morte, et d’un autre côté on veuille s’appuyer dessus pour construire un futur. Sans compter qu’il a été souvent fait allusion à l’inutilité des structures officielles et des hommes politiques régionalistes élus.

  • Bien sûr que nous voudrions tous voir un retournement de l’esprit public, une revitalisation du patrimoine (moribond), et les "régions" s’ouvrir à elles-mêmes, le citoyen considéré et l’administration à son service, etc. C’est exactement l’inverse qu’on nous impose, de la Flandre à l’Alsace, y compris aux citadins.

    Mais personne n’empêche d’agir par les moyens les plus appropriés à chacun.
    Il faut seulement savoir pourquoi le sentiment gascon, diffus, ne débouche pas sur une vaste prise de conscience, pourquoi il n’est guère partagé par les élites, dont une bonne part l’ignore ou le combat, pourquoi il ne pèse pas dans la discussion publique. Il faut donc comprendre et analyser.
    Il y a évidemment des constats difficiles à entendre, et douloureux, mais :
     Le négatif est dans les faits, pas dans l’analyse.
     Un discours argumenté et ordonné n’est pas "du bla-bla", il ne s’adresse pas aux oreilles mais à la raison.
     Réfléchir est indispensable à toute action, à toute stratégie qui se cherche.
     Un site Internet n’étant pas une piste de danse, un quillier, un estanquet ou un cours de langue, il est par nature assez difficile de le charger d’autre chose que d’une mission d’information, d’alerte et de commentaire. Il n’en reste pas moins ouvert à tous.

    Il suffit parfois d’un discours bien appuyé pour provoquer le réflexe chez le lecteur de passage. C’est la fonction d’un site, l’éveil qui permet de passer de l’idée à l’action (i. e. au rayonnement).

  • J’aime bien ce dernier commentaire de PJM. Il est clair, sobre et précis, et il peut être lu et compris par la classe populaire.
    Information ok
    Alerte , sous quelle forme ?
    Commentaire ,oui, mais pas de tirades interminables et pleines de suffisance et surtout pas de ces certitudes de détenir la vérité, un peu d’humilité.(D’ailleurs mes remarques en général ne concernent qu’une seule personne).
    Les lecteurs de passage viennent souvent sur ce site pour poser des questions sur des mots ou des sujets relatifs à la Gascogne, mais pas pour se prendre la tête ni pour avoir l’impression d’être pris pour un niais.
    D’ailleurs il me semble constater que petit à petit ce sont les mêmes personnes qui s’expriment sur ce site.(peut-être que je me trompe)
    Je pense donc que je me suis « benoîtement » trompé d’adresse .
    Petite précision : je pense que mes oreilles, tout comme mes yeux en l’occurrence, communiquent très bien avec la raison.(enfin la mienne)

  • Muer Bordeaux en ville libre est une hypothèse séduisante mais que je crois, pour des raisons historiques, déplacée. Passe si elle avait été cité État hanséatique. Mais toujours Bordeaux a possédé un bel hinterland et ce furent plutôt les hanséates et autres luthériens, qui a l’intérieur de Bordeaux s’enfermèrent pour construire leur propre ville dans la ville. Cela nous indiquerait, à pousser l’actuel de l’historique, davantage à la création d’une city autonome à l’intérieur de Bordeaux, comme à Londres : la cité des Chartrons librement administrée par les maisons de vins qui deviendrait la place off-shore de référence dans ce commerce. Le développement d’un marché à terme serait à étudier : les locaux de la Bourse maritime seraient appropriés mais cela soulève la question de leur appartenance au territoire des Chartrons. Question sur laquelle je ne m’aventurerai.

    Bref, le destin de Bordeaux me semble solidaire de celui de toute la Gascogne et si certaines de ses constituantes demeurent à l’écart des limites de sa circonscription ce n’est certainement pas faute d’avoir réclamé les départements concernés lorsque les débats faisaient rage. Pour mieux, ensuite, les laisser en paix. Gers, Hautes-Pyrénées auront à fort à faire avec l’activisme des nouveaux croisés cathares de l’occitanie pure. Ah qu’il est loin le doux dédain s’exhalant des caniveaux du cours X. Arnozan...

  • Pour Szut : J’avais entendu parler de deux croisades contre les cathares mais je ne savais pas qu’il y avait eu des croisés cathares . Y en a t-il vraiment eu ?

  • L’insomnie aidant, je relis tous ces échanges avec un petit sourire. Les intervenants principaux de ce site étant généralement les mêmes, ou à peu près, depuis des années, je ris de l’inutilité des pseudonymes. On reconnaît en effet assez aisément la prose de chacun. D’autant plus qu’il y a les adresses IP (au moins pour le webmestre). L’anonymat sur internet ça n’existe pas vraiment. Mais bon, on n’a pas toujours envie de se fâcher avec des gens dont on partage les opinions mais dont la manière de les exprimer est parfois désagréable et même inutilement vexante pour le contradicteur.
    Il serait tellement plus sain de se dire les choses de vive voix. Mais tout le monde n’a pas envie de rencontrer ceux qui sont de l’autre côté de l’écran et c’est bien dommage. Cette perte d’humanité est très triste et est bien à l’image de notre monde actuel où l’on vit beaucoup par procuration et par l’intermédiaire de froides machines. Est-ce la préfiguration de l’enfer à venir et que je pressens de plus en plus clairement ? Qui vivra verra. Moi, je ne sais pas si j’ai envie de vivre dans ce 1984 à la Orwell. Quel visionnaire ce bon George !
    Amen.

  • Ils ont du temps et notre argent à perdre, à l’IGN.

    Le centre géographique est un de ces sujets de discussion qui détournent des vraies questions : Où est le centre de décision, quels sont les pouvoirs en jeu, quels sont les mécanismes du système, quelles sont les fins et les conséquences des réformes, quelle est notre propre centralité gasconne ?

  • Je souscris entièrement à la remarque de PJM. Ne cherchons pas le centre.
    Je rajoute, histoire d’en sourire, que la seule région qui ne soit pas mariée de force ou d’amour avec une autre reste la région Centre.
    Qui n’a certes pas de circonférence nulle part, mais qui est en plus un centre non ponctuel, vrai assemblage de bouts de pays agrégés par contiguïté sans aucune pour le coup centralité : Val de Loire, Sologne, Berry, Beauce.
    En plus elle est partagée par une rivalité entre la "capitale" officielle et la capitale amère de ne pas être officielle, je parle d’ Orléans et de Tours, cela va loin : difficile de trouver la direction d’Orléans indiquée sur des panneaux au centre de Tours !
    Ne parlons pas des chefs lieux de régions historiques marginalisées : Bourges, Chartres ...
    Reste la fierté d’être au centre de tout et de rien ...
    La Gascogne a sur elle une grande qualité : on sait au moins qui sont les gascons et elle existe au moins dans l’imagination.

  • La presse, après avoir été coupablement enthousiaste lors de son annonce, dit ce que l’on pouvait deviner dès le premier jour de l’annonce de la réforme :

    Le grand raté de la réforme territoriale

    Je retiens surtout :

     La faute terrible d’avoir annoncé dès l’origine les grandes régions, ce qui a donné du poids au lobby départemental.

     Le refus de réfléchir la réforme dans son ensemble pour aller vite et aller aux présidentielles de 2017 avec un bilan.

     Toutes les pistes modernes (métropoles, intercommunalités, ...) ressortent fragilisées des débats.

    C’est un gâchis absolument immense. Une faute politique très grave.

  • Concernant la Gascogne, il faudra surveiller au moins deux choses :
     les effets de la loi sur les intercommunalités : le minimum de population est fixé à 15 000 habitants... Si on l’applique, beaucoup de regroupements seront encore nécessaires, et la politique locale encore bousculée ;
     à long terme, est-ce que le nouveau statut de la Métropole de Lyon, qui prend les compétences du département sur son territoire, donc devient en fait un département distinct, ne sera pas étendu aux métropoles de second rang comme Toulouse et Bordeaux ?

    La France est un pays difficilement réformable, qui bouge à la vitesse d’un glacier (en tout cas sur le plan institutionnel).
    Si en plus le gouvernement s’y prend mal, ou n’a pas les bons objectifs, ça marche pas ou mal.

    Pourtant, j’observe dans le quotidien de petites choses qui bougent, qui doivent être l’effet de changements législatifs auxquels on ne fait même pas attention.
    Par exemple, j’ai lu dans le dernier journal de la Communauté Val de Garonne (Marmande-Tonneins...) que la DDT (Direction Départementale...) qui instruisait les dossiers d’urbanisme va cesser de le faire et passer le relais à la Communauté d’agglo.
    Allez, une petite recherche par Google, et je vois que ça doit découler de la loi ALUR : "le transfert de l’instruction des autorisations d’urbanisme à juillet 2015 pour les communes appartenant à un EPCI de +10 000 habitants"

  • Tractations hallucinantes pour satisfaire les egos avec la création envisagée d’un poste de "président délégué", lors d’un "véhicule législatif", à l’automne :

    Régionales, accord PS-PRG : Manuel Valls entre dans la valse

    Je n’ai jamais vu, depuis que je suis l’actualité politique, une réforme aussi mal menée ...

  • La France est un petit pays gouverné par une oligarchie imbue d’elle même et se partageant le pays comme on se partage un butin. La bonne nouvelle pour les nations occupées et subjuguées est sa disparition prochaine et programmée.

  • André Vallini, secrétaire d’État à la réforme territoriale : La réforme territoriale, une vraie source d’économie

    Enfin il faut répondre à ceux qui disent que cette réforme remettrait en cause rien moins que les identités de nos territoires. Outre que l’on peut disserter à l’infini sur ce qui constitue ces identités, faut-il rappeler que la réforme territoriale, ne vise en aucune manière à gommer ou à effacer ces identités ? Ces identités, qui remontent pour la plupart aux provinces de l’Ancien régime, ont traversé la Révolution française, une Restauration, deux Empires et cinq Républiques. Elles sauront survivre à cette réforme administrative.

  • C’est un peu vite dit de la part de M.Vallini (ou alors le discours sous-jacent est:ne vous inquiétez pas,cette réforme ne changera rien à rien et n’aura aucun effet autre qu’électoral éventuellement ...) :
    On veut bien croire que la destruction des identités (en général déjà bien faibles) n’est pas l’objectif recherché ,encore que dans le cas de l’Alsace,mariée de force à la Lorraine,je me demande ... Que la réforme soit absolument sans effet ,c’est douteux puisqu’on continue à diluer toujours davantage et que ça accentue quasi mécaniquement les échanges de population par exemple .Dans le cas gascon, on nous a déjà souvent fait le coup il est vrai,en commençant par l’empereur Auguste avec ses Aquitaine Première et Seconde qui ressemblaient beaucoup à l’Arregionasse de demain.On voit le résultat en matière d’identité,le moins qu’on puisse dire est que ça n’a pas aidé bien que d’autres causes aient été à l’oeuvre !

  • Je trouve que l’emploi du mot "survivre" est d’une violence folle et froide. C’est le seul moment où le texte de Vallini n’est pas de la langue de bois : il est très clairement signifié entre les lignes que les identités régionales n’ont qu’à survivre, à défaut de vivre et d’être portées par les collectivités nouvelles.

  • Soit les nouvelles régions sont des coquilles vides, et donc peu menaçantes pour les identités régionales installées, historiques, soit elles réussissent à modeler durablement des bassins de vie régionaux, et elles créeront alors des identités qui se substitueront aux identités régionales historiques.

    On sera probablement entre ces deux extrêmes.
    La réforme régionale actuelle n’accroit pas énormément, mais un peu quand même, d’après ce que j’ai compris, les compétences des régions.
    Dans un premier temps, les nouvelles arrégiouasses, de grande taille géographique, ne seront pas des colosses politiques. Pas plus que les régions actuelles...

    Rien n’est joué, tout peut arriver !

  • Un article intéressant, d’analyse de fond : on peut ne pas souscrire à toutes les hypothèses, mais la plupart des griefs sont là :
    "Derrière les mécontents du choix des capitales régionales, l’énorme gâchis de la réforme territoriale"

    Un passage qui nous concerne plus particulièrement :

    "On va maintenir les agents sur place et, ce faisant, on va multiplier les réunions, les kilomètres, les déplacements. A ce titre, deux exemples sont caricaturaux : le triptyque Bordeaux-Limoges-Poitiers, et Strasbourg-Metz-Châlons-en-Champagne. De Pau à Poitiers, ce sera la même capitale régionale, Bordeaux. Ce qui va réunir des personnes de toute la région Aquitaine, de la région Limousin, de la région Poitou-Charentes. 600 km de long : c’est la région "Autoroute A10"."

  • Concernant la région Champagne que je connais personnellement :

     Elle existait jusqu’à présent comme région "Champagne-Ardenne".

     Elle correspond avec ses quatre départements, en gros, à une réalité historique ; j’ai lu dans un texte d’inspiration régionaliste qui m’a semblé fondé que le rajout dans le nom de "-Ardenne" n’est pas justifié, parce que cette partie des Ardennes serait champenoise par l’histoire populaire et le parler.
    Le cas du département de la Haute-Marne est un peu limite : il pourrait se partager entre Lorraine (au nord) et Bourgogne (au sud), mais ce n’est pas tout-à-fait clair pour moi.

     Le nom "Champagne" est connu dans le monde entier : même en suivant les motivations marketing de nos réformateurs, c’était mieux de garder ce label que de le dissoudre dans un label "ALCA" ou "Grand Nord-Est". Troyes, dans le département de l’Aube, a tendance à utiliser de plus en plus le label "Champagne-sud".

     La Champagne est peut-être une petite région par la population (environ 1,5 million d’habitants), mais je ne vois pas où est le problème. S’il s’agit d’action économique, ça me parait viable comme circonscription. Par contre, on pouvait y remplacer les départements par quelques communautés d’agglo et grands pays ruraux.

     L’Alsace et la Lorraine ont aussi une assise forte.

     Rien n’empêchait les trois régions de collaborer sans pour autant disparaitre dans la confusion d’une usine à gaz.

     Quel gâchis !

  • Les derniers développements à compléter avec cette interview réaliste du maire de Limoges :

    Une réforme territoriale « au mépris des villes moyennes » pour Emile Roger Lombertie

    A noter que la direction régionale de l’agriculture et de la forêt (DRAF) sera à Limoges (sauf pour les matières ayant trait à la vigne, quel bazar ...), de telle sorte que l’agriculture béarnaise, landaise ou lot-et-garonnaise sera traitée depuis Limoges. J’imagine l’entreprise agro-alimentaire paloise qui doit négocier une subvention. 5h de route aller ...

    Pire, la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), qui chapeaute Lacq, sera à Poitiers !

    Les territoires du Grand Ouest français, entre Loire et Garonne, se plaignent de ne pas avoir de capitale régionale, mais dans les faits, la région sinistrée est clairement le Sud-Ouest gascon et guyennais qui voit les lieux de pouvoir s’éparpiller jusqu’à Poitiers ou Montpellier selon les cas.

    Que tout ceci soit une invitation à développer des contrepouvoirs locaux, des alliances départementales, en passant des conventions, ...


Un gran de sau ?

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