Les dynamiques territoriales et urbaines du Grand Sud Ouest

- Tederic Merger

Présentation rédigée par trois agences d’urbanisme dans le cadre d’une "démarche initiée par RFF" :
une série de cartes commentées de phrases courtes* donnant les idées-force du développement supposé induit par les LGV en projet.

Bordeaux y est présentée comme "le Hub du grand Sud-Ouest".

Un aperçu, donc, de la vision technocratique qui enveloppe notre Gascogne, sans jamais la nommer, bien sûr.
"Désenclaver", toujours et encore...

On remarquera sur la carte de densité de la population que la zone la moins peuplée, à part la montagne pyrénéenne, est la Haute Lande, en gros les Landes d’Albret, la pointe orientale du plateau landais, de Sore à Damazan.
Mais avec la halte TGV qui mettrait Captieux à 20 mn de Bordeaux, ça devrait changer du tout au tout...

* Ex :

 "Désenclaver la façade littorale, mais aussi le Gers et les Landes"

 "Mettre en valeur un des grands poumons verts européens".

Concernant Bordeaux, voir aussi :
BORDEAUX ET L’AQUITAINE A L’HEURE
DE LA GRANDE VITESSE FERROVIAIRE

[Tederic M.]

Voir en ligne : Les dynamiques territoriales et urbaines du Grand Sud Ouest

Grans de sau

  • Mais là Tédéric, nous ne sommes plus dans des perspectives régionales mais dans des enjeux européens : relier tous les grands pôles européens comme
    l’axe Amsterdam- Paris- Bordeaux- Toulouse- Barcelone
    l’axe Amsterdam- Paris- Bordeaux-Bayonne – Bilbao

    Notre pauvre Gascogne n’a plus sa place chez ces décideurs technocrates pour peu qu’ils s’en tapent complètement !
    Faut dire que cela a beau être des agences d’urbanisme régionales, les décisions et ordres sont organisés par RFF les ministères et l’Europe.

    Faut espérer que dans leurs décisions, notamment des tracés des lignes ferroviaires, les dégâts collatéraux ne viendront pas accentuer l’urbanisation à outrance la montée des prix de l’immobilier et le déséquilibre d’une région encore authentique : la nôtre !

  • ’Désenclaver les Landes et le Gers’, faudrait demander aux principaux concernés, à savoir les landais et les gersois.
    Et je crois que dans ces coins-là on apprécie de vivre loin du bruit, de la fureur et de la pollution...

  • Je ne suis pas tout à fait hostile au désenclavement, en tout cas à l’idée de relier plus facilement les villes entre elles.
    J’y vois un moyen de contenir l’étalement urbain et la civilisation rurbaine, en concentrant la démographie nouvelle dans les villes, désormais mieux reliées les unes aux autres, de telle façon qu’il n’y a plus aucun intérêt à aller faire bâtir à une trentaine de kilomètres dans la campagne paloise, si Tarbes est à 25 minutes de Pau par autoroute, et moins par train (à condition qu’il soit cadencé suffisamment).

    A mon sens, ce qui tue la Gascogne, c’est la perte de sens de l’aménagement du territoire, notamment du fait qu’il n’est pas confié aux bons échelons (in fine, c’est le maire et l’Etat qui prennent les décisions qui ont un impact, alors que ce devrait être un établissement de coopération interrégionale au minimum).

    Ensuite, il est certain que le désenclavement, c’est accélérer la "colonisation" de terroirs encore à l’écart des grands axes, mais que faire, ils se vident d’hommes !
    Des villes comme Auch ou Mont-de-Marsan, mieux insérées dans le réseau régional, pourraient maintenir la population autochtone qui en serait de son aller-retour dans la semaine vers Bordeaux ou Toulouse, pour ponctuellement aller y régler ce qu’il y a à y régler, étant entendu qu’il s’agit de centres économiques dont il est difficile de s’émanciper.

    Il est assez certain que mon "désenclavement" est loin de celui qui est proposé, mais qui sait, la bête peut échapper à ses créateurs.

    Je vois en "Euskadi" ce qui se passe, toutes les villes (Donostia, Vitoria, Bilbao) sont reliées par un réseau dense d’autoroutes, de voies ferrées, ... je ne crois pas que cela constitue un frein au renouveau de la culture basque. Mieux, c’est exactement ce que je dis, cela a permis la densification des aires urbaines, sans étalement.

  • Vincent, je suis spécialement d’accord avec les passages que le webmèste a mis en gras !-)

    Ce que je sens et déplore dans cette vision d’aménagement, c’est que la Gascogne est vue comme un désert à irriguer, jamais comme une source possible d’initiative et de développement.

    "Tirer parti des grands échanges" est une des phrases du document commun des trois agences...
    Celui-ci est logiquement orienté vers les échanges entre métropoles (y compris Barcelone, Paris, Madrid...), puisqu’il répond à une demande de RFF pour évaluer, et aussi justifier, le projet ferroviaire GPSO.

    L’idée d’une synergie entre Bordeaux et Toulouse est intéressante d’un point de vue gascon, et je l’ai avancée depuis longtemps sur Gasconha.com, en disant même que la Gascogne pouvait profiter du trio de métropoles (Bordeaux, Toulouse, conurbation basque), si ce trio arrivait à se fédérer*.
    Nos agences d’urbanisme, situées chacune à une pointe du triangle gascon (qu’elle ne nomment pas ainsi, mais ça viendra si nous savons y faire...), ont cela en vue, et c’est positif.
    Maintenant, on peut faire des liaisons ferroviaires efficaces sans faire rouler les trains à 300 km/h sur des lignes dédiées. Il faut garder la mesure dans l’investissement, et utiliser l’existant.
    Le cadencement des dessertes est beaucoup plus important que des pointes de vitesse ici et là.
    Concernant le ferroviaire, je note que la liaison Pau-Saragosse par Canfranc est dessinée sur une carte...

    Quant au rapport désenclavement / étalement urbain :
    Je crains que les deux aillent de pair.
    Un exemple, tiré du document de l’agence bordelaise que j’ai mis en lien au bas de mon gran de sau initial : la "halte SRGV de Captieux qui la rapprochera à 20 mn de Bordeaux". C’est typique du désenclavement couplé à l’étalement urbain :
    On ne va pas faire arrêter des bolides ferroviaires pour faire monter/descendre une dizaine de personnes.
    C’est donc bien d’une urbanisation massive de la Haute Lande qu’il s’agit.
    Et suivant le mode actuel, je crains qu’il s’agisse d’une urbanisation très lâche, rurbaine, avec lotissements et tout-automobile, même si c’est parfois en intermodalité avec le train.

    * Le document des trois agences écrit "Les métropoles : Bordeaux, Toulouse, BAB".
    Le BAB n’a pas pour l’instant la stature métropolitaine (même population que Pau, à peu près), mais c’est sans doute sa proximité avec la région fortement urbanisée du Pays basque espagnol qui le fait qualifier de métropole.
    Mais l’idée d’une croissance rapide BAB-Sud-Landes doit aussi être tapie quelque part chez nos stratèges !

  • D’accord pour le reste mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi Vincent sur ce point :
    D’un, l’Espagne n’est pas la France et ce qui se passe au pays Basque espagnol n’est pas ce qui se passe au pays Basque français, on en a déjà pas mal parlé, la côte se remplit inexorablement d’une population non autochtone aisée poussant vers la sortie les populations autochtones plus modestes avec une flambée des prix de l’immobilier.
    L’urbanisation se densifie et les petits villages des alentours deviennent les banlieues de Bayonne Biarritz Saint Jean de Luz Hendaye.
    Quand le TGV sera là, le processus va s’accentuer pour devenir la "côte d’azur" de l’atlantique.
    Les populations modestes prendront alors leur voiture pour atteindre les gares TGV et les centres villes.
    Le problème de l’écologie et du développement durable ne sera pas résolu, au contraire.
    Je connais assez bien le problème de la vallée du Rhône avec l’arrivée du TGV.
    L’arrivée du TGV, il ne faut pas se leurrer, n’est pas là pour les autochtones mais pour le tourisme entrainant l’achat de maisons pour les vacances on bien l’achat pour sa retraite ; voila ce qui motive.
    Je ne crache pas sur le TGV mais les effets collatéraux sont pervers.
    Au lieu de tout miser sur le TGV pourquoi ne pas développer un grand réseau de train ou de tram reliant les petites communes entre elles et reliant les grandes métropoles ?
    On a laissé par exemple dans les landes de nombreuses petites lignes à l’abandon sous prétexte que ce n’était pas rentable !!
    A-t-on réfléchi qu’en transformant ces lignes en tram ou train régionaux cela aurait pu donné la possibilité à une population de pouvoir travailler à Bordeaux Dax Bayonne ou Agen avec un temps de trajet réduit et de pouvoir continuer de vivre dans notre terroir.
    Des cantons comme Sore auraient pu éviter ainsi de se désertifier.
    Nous ne sommes pas dans une société pour le travail mais pour les loisirs et on ne doit rien attendre de ce côté.
    Il vaut mieux les aménager pour faire des pistes cyclables que pour transporter des gens désireux de travailler en ville.

  • Ces analyses pessimistes sont pleinement les miennes si l’on s’en tient à la logique même de l’existence de ces projets mais comme on peut le constater avec l’A65, l’usage fait par les utilisateurs de telles infrastructures peut être contraire à ce que l’on attendait : l’A65 est ainsi autant que je puisse dire, une route sécurisée de desserte locale, qui permet aux Palois et aux Montois d’accéder facilement à leur capitale régionale. Pas vraiment un couloir à camions ...
    Et je ne vois pas encore l’effet dans des petites villes comme Garlin ou Thèze par exemple.

    Dans tous les cas, une fois que ces infrastuctures sont construites, on ne peut qu’accepter leur existence et souhaiter qu’elles jouent dans le sens d’un renouveau gascon (après tout, pour les Palois, la redécouverte de Bordeaux au détriment de Toulouse n’est pas sans conséquences).


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