Lot-et-Garonne, Occitanie, Gascogne, Bordeaux, Toulouse... (suite d’un "gran de sau")

- Vincent P.

En quoi, étant du Lot-et-Garonne, est-on plus proche d’un carcassonnais que d’un rochelais ? Ou d’un marseillais que d’un basque ?

Le dénominateur commun que vous croyez être l’Occitanie, est en fait beaucoup plus vaste : c’est l’Europe.
D’Istanbul à Shannon, de Malte à la Laponie, nous sommes beaucoup plus proches les uns des autres que les stéréotypes nationaux veulent bien nous le faire croire.

Sinon, mis à part une ressemblance dans la manière d’accentuer le français, je ne vois pas comment inclure dans un même ensemble régional ( Euro-région ? ) Gascons et Provençaux, tout en excluant Aragonais et Catalans d’un côté, Piémontais et Ligures de l’autre.
C’est une question de cohérence et d’honnêteté intellectuelle.

Quant au soit-disant oubli de leur gasconnité des Bordelais, c’est un mythe, propagé par trois siècles d’intendants de la ville dont la gestion a été marquée par le suivisme vis-à-vis de Paris.

Bordeaux garde beaucoup plus de signes forts de son particularisme local que Toulouse par exemple, beaucoup plus uniformisée, tant dans son réputé accent que dans son urbanisme.

Détail de frise de ciment à Floirac (Bordeaux rive droite)

Et puis, refuser à Bordeaux sa gasconnité, c’est souvent croire que la Gascogne se résume aux galéjades et aux fêtes de village :

Bordeaux est seulement l’archétype de la Gascogne opulente, précieuse, ombrageuse et raffinée dont on trouve les exemples depuis l’austérité des châteaux médoquins jusqu’au rigorisme pyrénéen.

Sans tomber dans l’ethnologie à la Michelet, on aurait tort de croire qu’être gascon, c’est forcément confirmer les Parisiens dans leurs idées reçues.
La Gascogne, c’est certes les Mousquetaires, mais c’est aussi Fermat.

De plus, il ne faut pas oublier qu’autant Bordeaux que Toulouse ont reçu un nombre important de Français du Nord qui, avec tout le respect qu’on leur doit, n’ont pas souvent pris la mesure de l’identité d’une région.

Mais c’est notre faute à nous !

NB : Je ne désire en aucun cas vous empêcher de vous sentir quoi que ce soit : je veux juste montrer qu’il n’y a pas d’identité toute faite et que l’idée d’Occitanie ne va pas de soi, car trop contradictoire.

Grans de sau

  • Jo sui tristonèth endeus bordaleses qui an amassadis mantuns sôus e la gloèra deus sius vins mès jo pensi que tornaràn obténguer la lor libertat en hesquent un trebalh de coneixença deu Sud-oest de la Rochella duntiô Carcassona e Hendaia e anar mei soent a Tolosa, Bilbao o Londras ende sénter miélhor la vita vitanta e la hèr partedjar drinôt o mèi tà nosautes.

  • Que le Médoc soit gascon, il n’y a aucun doute, dans sa profondeur et ses habitants authentiques, mais alors pas du tout pour les châtelains médocains.

    Ceux-là ne sont pas, mais pas du tout, enracinés dans leur gasconnade, parce que beaucoup issus d’une richesse répréhensible qui a fait une partie de la fortune du port !

  • Adishatz !

    Bordeaux que Toulouse ont reçu un nombre important de Français du Nord qui, avec tout le respect qu’on leur doit, n’ont pas souvent pris la mesure de l’identité d’une région.

    On ne peut leur reprocher :

    Pour que les arrivants respectent l’identité du pays d’accueil, il faut que les ressortissants du pays d’accueil soient eux-même conscients et raisonnablement fiers de leur identité.

    Si on ne sait pas ou ne veut pas transmettre à ses enfants la culture du païs, on ne la transmettra pas non plus aux estrangeys !-)

    C’est notre grande faille !

    • Qu’ei tant vertat, aquò !
      Los pòrts de mar qu’an tostems ua identitat pròpi, pr’amor deus ligams hilats dab destinacions lontanhas. L’argent, quand arriva en quauque lòc, que cambia las balhadas, tanben. Quitamen que Bordeu aguesse picat lo ligam dab lo son darrèr-pais au sègle XVIII, pr’amor d’imperatius economics, n’en demora pas mens ua vila gascona, qu’a desmostrat peu passat en mantuas occasions, la soa gasconitat.
      Quauqu’un que demandava un còp sus Gasconha.com en que un poblant de l’Agenes ei mei pròishe de Carcassona que de la Rochelle (prononçar "Routssello") ? En aquò qu’en çò de Carcassona, tant com de l’Agenes, qu’i a la lenga occitana. A La Rochelle, non pas (o meilèu pas mei). Ua cultura qu’ei portada per ua lenga. L’occitan qu’ei ua realitat, e un Gascon que l’arrefusa n’a pas jamais entenut parlar un Nissard o un Lengodocian carcinòl.

  • Je suis totalement d’accord avec l’article, et plus specialement la conclusion. C’est a nous de faire vivre notre culture et de la faire decouvrir aux nouveaux arrivants. N’etant pas exposes a cette culture, comme pourraient-ils en prendre la mesure ?

    La premiere chose a faire est d’arreter les chamailleries bien de chez nous et de s’entraider, pour non pas uniquement preserver mais bien continuer a developper nos langues et cultures regionales. Les parisiens rigolent de nos querelles de clochers...
    Gascons, languedociens, provencaux, limousins... mais aussi basques, bretons, etc, nous devons faire notre la devise de l’Europe : "Unite dans la diversite" ! Tout est dit en une phrase... Respectons nous les uns les autres, entraidons-nous et soyons solidaires face au centralisme parisien. Nous devons faire pression tous ensemble pour que Paris reconnaissent nos droits et nos cultures !

    Le salut viendra peut-etre de l’Europe, qui fait pression sur les gouvernements reactionnaires sur ces questions, comme la France. La creation d’euroregions est egalement un outil a ne pas negliger. Cela permet aux regions de court-circuiter Paris en discutant directement avec Bruxelles et Strasbourg. Enfin rapelons que la France est un des derniers pays a refuser de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Et cela ne changera que si nous portons tous ensemble le meme message !

    Adishatz
    Desman

    Voir en ligne : La France epinglee par l’ONU sur la question des langues et cultures minoritaires


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