"Bite bitante" de Camelat, en ligne

- Tederic Merger

Sur le site de "Ciel d’Oc" (Université de Provence).
[Tederic M.]

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Grans de sau

  • J’encourage les occitanistes à délaisser quelques instants les Javaloyès et autres Gonzalès, auteurs officiels de la merveilleuse Occitanie pour lire ce qui est du VERITABLE gascon.
    Cela les changera du gnirgou francisé qu’ils ont l’habitude de lire et d’entendre sur Radio Pais, à la FAC, au collège, à Calandreta, dans la presse etc...
    Mais vont-ils comprendre ce qu’ils liront alors ?

  • Tout comme a pu l’écrire Mademoiselle Narioo, les écrivains officiels occitans ont choisi l’occitan comme langue d’expression car en Occitanie littéraire la critique n’a pas cours.
    Et puis au royaume des aveugles, n’importe quel borgne est roi.
    Devant l’indigence de la production littéraire "occitane", un âne avec un chapeau devient vite un grand auteur.
    Que se serait-il passé s’ils avaient écrit en français. Mais pas folle la guêpe. N’est pas Manciet qui veut.
    D’ailleurs, quand ces grands spécialistes de la littérature adaptent Manciet, à la langue duquel ils ne comprennent rien, c’est le massacre assuré, le sacrilège à chaque page de leurs éditions scandaleuses.

  • Mais c’est un peu la faute de Manciet qui a quand même apprécié être admiré des occitanistes ...
    Et je pense de plus en plus qu’il aurait mieux fait d’écrire son œuvre dans une graphie plus apte à rendre le neugue ...
    Mais si je crois bien savoir, il envoyait ses manuscrits dans sa graphie personnelle et on se chargeait d’alibertiniser tout ça à Orthez.

    Je dis ça, non par défiance pour la graphie alibertine qui me semble la meilleure, mais parce que cela éviterait aujourd’hui que le gascon de la lande soit massacré quand il est lu ou chanté, notamment quand des textes de Manciet sont repris.

  • Je crois qu’il faut admirer ce gascon magnifique de Camelat.
    Y a t’-il un occitan de référence aussi magnifique ?
    Le gascon ne se réduit à aucune autre des langues romanes.
    Il faut lutter de toutes nos forces pour le défendre, même "se i a mau a l’espitau" Manciet ne s’est jamais courbé devant les occitanistes, même "s’il a composé" avec.
    En effet il se moquait de la graphie, et me disait :"Ne vous occupez pas de celà, ne perdez pas de temps !"
    Que s’arreganhava soent e s’esmaliciava tanlèu qu’un sabentàs occitanista volèva arrecaptà’s lo gascon au son profièit.

  • Camelat est littérairement bien supérieur à Palay.
    Palay est un bon lexicographe mais un piètre écrivain.
    Quant aux artistes occitans d’aujourd’hui, qu’ils commencent par le commencement, c’est à dire apprendre à parler et écrire en gascon.

  • Que l’appréciation de Paul Employ ne vous décourage pas quand même de lire "Los tres gojats de Bòrdavielha / Lous tres gouyats de Bordebielhe", un roman bien enlevé, du bon gascon de toute façon, et une plongée dans la société rurale d’autes còps en Béarn !

  • Camelat est aussi politiquement plus intéressant que Palay (même si l’on peut reprocher que sa correspondance entre 40 et 45 ait été expurgée, haha).
    Ses idées sur les liens de la Gascogne avec l’Ibérie sont plus fortes que la fidélité félibréenne à l’idéal mistralien de Palay.

  • Je ratifie, pour ce que je peux en dire, les jugements de Vincent et de Peir sur Camelat et Manciet que j’admire aussi beaucoup.
    Pour ce qui concerne Camelat, l’épisode à creuser, dans un contexte sociologique qui n’est plus le nôtre, est sans doute son expérience du quotidien "La votz de la terra" (la bouts de la terro) lancé avant quatorze, y compris dans son arrière pensée de réveil "politique" de la population gasconne.

    Quant à Manciet, indifférent aux graphies en effet, je vous conseille d’acheter (et surtout d’écouter !) le CD "Manufactures verbales" où Manciet lui même dit certains de ses magnifiques sonnets : pas de déformation à y craindre !

    Par contre le texte que lui consacre wikipedia est médiocre (et faux quand il le bombarde "haut commissaire en Allemagne" quand il se contentait d’être chargé de mission audit Haut commissaria, mais c’est un détail).
    Ce qui est gênant est qu’il apparait presque comme un écrivain francophone, le côté gascon (déjà dilué dans l’occitanité mentionnée) apparait à peine et il est même supposé avoir écrit ses oeuvres "simultanément" en gascon (occitan) et en français... Bref, à ré-écrire plus sérieusement.

  • La disparition de Manciet a marqué la fin d’une époque, où les écrivains étaient issus du terreau populaire, et s’en inspiraient.
    D’une certaine façon, il génait ceux qui venaient après lui, gascons fabriqués par l’université, seulement la dimension du personnage empêchait ce qui s’est passé immédiatement après sa mort : On a zappé le Manciet gascon.
    Certains avaient voulu en faire un écrivain occitan (quelle blague !), désormais il était un écrivain français.
    Qui a participé à cette opération de déculturation ?


Un gran de sau ?

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