Je connais assez mal le vin, et j’ai une image un peu confuse où se mélangent Madiran, Plaimont... mais, il y a longtemps, j’avais remarqué sur une nappe de restaurant que ces vignobles communiquaient par une carte qui ressemblait à la Grande Gascogne.
Une fois, au festival des bandas à Condom, des jeunes de Madiran m’ont parlé avec enthousiasme de leur vin (le tannat...) et se montraient intéressés par la Gascogne...
Maintenant, par des articles de la "Nouvelle République des Pyrénées", je découvre avec intérêt ce projet de "voie royale" qui veut articuler le vin à d’autres "produits d’exception", et aussi à l’art et aux paysages :
Vin, porc noir, poule gasconne, donner une belle image, mêler art et gastronomie...
Quiò... ça devrait marcher ! https://t.co/uhXIf1e1xR— Région Gascogne... (@ReGasPros) 19 septembre 2016
Mais cette phrase « Au nord du département, il nous faut un produit solide qui fédère Pyrénées et Gascogne. »...
D’abord quel département ? Avant d’entrer dans la cosmogonie (très !) départementale-65 de la NRP, et ne me rappelant plus que Madiran n’était pas "dans le 32", je croyais qu’il s’agissait de ce dernier département, et non du 65...
Ensuite, "fédérer Pyrénées et Gascogne"... on fédère des éléments distincts, et non un élément avec son ensemble d’appartenance : on ne peut donc pas fédérer les Pyrénées gasconnes à la Gascogne !
Un peu plus loin - là, c’est le journaliste qui écrit : « un territoire en passe d’être repensé entre Gers, Pyrénées, Gascogne et Bigorre ». Je comprends après coup la vision du journaliste, mais aussi peut-être de la population locale, et même d’Alain Brumont : elle est obnubilée par cette frontière départementale entre Gers assimilé à la Gascogne et (Hautes) Pyrénées assimilées à la Bigorre.
Quand on vit dans les hautes cimes de la Gascogne MGM (Mar-Garona-Montanha), la chute est dure !
Sans parler de l’intervention de l’élu départemental et régional qui voudrait mettre la Région ("Occitanie" donc !) dans le coup... Aïe... surtout pour une zone frontalière avec l’autre Région qu’on s’apprête sans doute à ignorer royalement !
D’où ma première réaction Twitter, au nom de ReGasPros :
Soyons simple et voyons grand : la Gascogne MGM (Mar-Garona-Montanha*) !
* "Ma-Garoune-Mountagne"
#régionGascogne pic.twitter.com/Kp9FaEA5Oy— Région Gascogne... (@ReGasPros) 19 septembre 2016
Bon, malgré tout, ça doit aller dans le bon sens : une des voies de renouveau de la Gascogne, c’est l’exaltation de ses terroirs, avec leurs produits en synergie, en créant une imagerie. Les basques l’ont fait avant nous. Il n’est pas trop tard pour s’y mettre, mais à notre manière, pas exactement comme les basques, parce que la Gascogne est une immense mosaïque de terroirs dont il faudra savoir montrer l’articulation et l’unité !
Ici, une imagerie haut-de-gamme : mais le luxe et la simplicité du terroir se rejoignent, comme l’a écrit Christian Millau :
"Et si le vrai luxe avait tout simplement changé de cap ?
Je sais à présent où le trouver : dans quelques campagnes où la
simplicité, la générosité et la pureté font encore barrage à ce faux
luxe insupportable.
Une salade de haricots verts du jardin, un confit sorti de la cave ou
un chou farci, rencontrés au hasard d’une ferme, d’une maison noble
ou d’un bistrot de village, sont pour moi les derniers refuges de ce
vrai luxe qui est en train de nous échapper."
La Gascogne, le pays imaginaire du vrai luxe !