Toponymes en -ey

Voici une carte montrant la répartition des toponymes en -EY.

Toponymes en -ey

 Noms de métiers, fonctions & caractéristiques : abalestèir, agulhèir, ainèir, argentèir, armurèir, (ar)rodèir, arshèir, aulhèir, auquèir, barbèir, bartoquèir, batanèir, boèir, bolangèir, bordilèir, borsèir, cacinèir, carbo(n)èir, carpentèir, carretèir, caucetèir, cavalèir, clavèir, codinèir, codrèir, cordèir, cordelèir, cordonèir, costilèir, costumèir, coterèir, crab(ot)èir, crierèir, eretèir, esclopèir, escudèir, espicèir, fauconèir, fogacèir, fornèir, galoishèir, gaushèir, gemèir, horastèir, jardinèir, marinèir, molièir, monadèir, olhèir, pairolèir, paludèir, pastissèir, peirèir ?, pelissèir, pinhadèir, pistolèir, porquèir, sabatèir, salinèir, sarralhèir, serèir, shibalèir, talhandèir, teishenèir , teulèir, topièir, tressèir, uishèir, vacivèir, vaquèir, varadèir, veguèir/viguèir, veirèir, vimenèir, vinagrèir...
 Nature du sol & relief : ardilèir, arenèir, brivèir (adj.), gravèir, gruèir, peiraguèir, peirèir, peiriquèir, piquèir, roquèir, sabl(on)èir, tarrèir/terrèir...
 Végétaux : auglanèir, avarsèir, castanhèir, cirèir, codonhèir, griguèir, guinèir, laugèir, laurèir, menesp(l)èir, morèir, noguèir, perèir, perulhèir, pomèir, prunèir, sorbèir, surrèir...
 Végétaux collectifs : arrabèir, brandèir, brossèir, brost(ar)èir, cugèir, erbèir, grehlèir, pinèir, plantèir, pradèir, venquèir, vergèir, vimenèir, vinhèir...
 Animaux : corbèir (adj.), croquèir (adj.), esparvèir, grasaquèir (dér.), lebrèir (adj.), lobèir (dér.)...
 Objets, constructions, installations diverses : abelhèir, apièir, carnèir, caunèir, cluishèir, colomèir, granèir, mostèir, palhèir, peguilhèir, solèir, trulhèir...
 Eau : estèir, gotèir, pesquèir, vivèir...
 Orientation : darrèir...
 Noms de personnes : Anèir, Arquèir, Audig(u)èir, Augèir, Bodèir, Faushèir, Fauquèir , Gautèir, Gontèir, Ligèir, Rotgèir... ; on peut aussi y rajouter Boèir, Carretèir, Clavèir, Codinèir, Mainèir, Monadèir, Mostèir, Noguèir, Plantèir, Pomèir, Sabatèir, Teishenèir, Vacivèir, Vaquèir, Veguèir/Viguèir, Vergèir, Vimenèir, Vivèir...
 Gentilés : Canaulèir, Sentongèir...

Grans de sau

  • Merci pour cette carte, Gaby.

    Deux questions :

     As-tu enquêté en Nord-Gironde gagné par la langue d’oïl ? Il est vrai que je cherche sur la carte IGN et si l’on trouve immanquablement des toponymes d’oc, on ne trouve pas de toponymes en -ey, comme s’ils appartenaient à une couche plus récente, postérieure à l’oïlisation des communes de la Grande Gavacherie.

    Par exemple, dans la vallée de l’Isle, en Libournais, on trouve à Saillans (33) de nombreux toponymes en -ey : Tessendey, Le Bergey, Le Cabaney, Le Barbey, ... et puis une rupture nette en progressant en Gavacherie, par l’amont, plus aucun toponyme de la sorte. Ont-ils été tous adaptés -ier ?

     Que penses-tu des toponymes en -ère du bec d’Ambès ? Pousseguère, Peyrère, Barbère, ... Trait localisé, selon les mêmes principes phonétiques qu’en Gascogne méridionale ?

    NB : Ne pas oublier que la forme -ey va très au loin au sud, dans les Landes, en toponymie. Il semble acquis que c’est l’ancienne forme de la langue. (Saint-Vincent-de-Tyrosse / Sent Vincenç de Tiròssa / Semicenç)
    Arquey

  • En suivant le littoral avec Géoportail et sans aller dans le détail des cadastres.

    Nasseys et Esleys à Parentis.
    Ticheneys à Pontenx-les-Forges
    Haouléougey à Bias
    Sancey à Escource
    Montourley à Castets
    Berguey, Lassey et Estey de Naciet à Saint-Martin-de-Seignanx

    Suffixe -eyre jusqu’aux portes de Bayonne mais présence de -ère à partir de Soustons.

  •  é et -èy, -ère et èyre sont en concurrence dans la microtoponymie de Biscarrosse en 1840, avec nette prédominance de -èy et -èyre.

    On y trouve donc Baqué, Coudiné et Coudiney, Darré systématiquement et non Darrey, Hourn Gemé, Jauguére, Labeilley et Labeillé, Jardiné, Leougeys et Leougés, Lucatère, Péce de Sourbé, Pigné.

    A Mimizan on dit encore aujourd’hui un Peguilhey.

    Bref, les formes originelles semblent bien être -èy et -èyre qui ont finalement résisté dans la langue de Biscarrosse alors que Parentis connaît -é et -èyre, tout comme Ychoux, alors que -èy recommence dès Liposthey et Pissos.

    J’ai consacré un paragraphe à ce suffixe dans mon DEA de 2004.

  • J’ai en effet regardé dans la Grande Gavacherie : pas de -ey.

    Pour les -ère du Bec d’Ambès, je crois qu’il existe deux possibilités :
     des patronymes sud-gascons comme Barbère (qui existe aussi à St Germain de Grave) ; j’imagine qu’en cherchant, on trouverait aussi des Barrère, Carrère, etc.
     des déformations d’anciens toponymes en -eyre, ce qui à mon avis n’a rien d’étonnant vu qu’on trouve l’inverse : un certain nombre de -eyre en Bazadais.

    A mon tour je m’interroge :
     comment explique-t-on le fait que -é ait supplanté -ey ?
     sait-on si -ey a été la forme originelle partout en Gascogne et jusqu’à quand ?

  • La présence des toponymes en -ey s’avère un vrai marqueur de gasconnité récente, au vu de leur absence en Grande Gavacherie, et de leur abondance dans les villages frontaliers encore de langue gasconne au XXème siècle.

    Un exemple, à Vérac (33), l’on trouve Catheyre et Soney, mais rien de la sorte à Galgon (33) : en revanche, dans ce dernier village, on trouve Magesté et Magisté, qui doivent indiquer des migrants sud-gascons.

    Le schéma qui se dégage est celui d’un suffixe très usité dans la dernière étape de vie du gascon dans cette zone. Et probablement que s’il a existé des toponymes en -ey en Grande Gavacherie, ils ont été adaptés -ier.

    Prenons le cas de la commune de Saint-Ciers-d’Abzac (33). sa toponymie est clairement encore à moitié d’oc : Laroque, Le Barrau, Le Touzinat, Prentigarde, Rioublanc, ...

    En revanche, les toponymes issus du latin -ariu sont tous sous une forme française : Le Galocher (c’est le fabriquant de galoches, cf Le Galochey/ La Galocheyre en zone nord-gasconne), L’Hospitalière, La Potière, Rabanier, ...

    Nous sommes en face, souvent, de noms de métiers, et je suppose que ces toponymes ont été fixés plus récemment, selon le dernier usage du lieu.

    Ce phénomène est d’autant plus stupéfiant que la toponyme d’origine gasconne de cette même Grande Gavacherie montre qu’il n’y avait pas d’aversion au son [eÿ] : Les Queyrous, Pey Melon, ... La liste est sans fin.

    A noter cependant en Blayais, à Saint-Paul (33), le toponyme Goblangey, qui semble faire exception, mais il ne paraît pas sur les cartes plus anciennes.

  • En Petite Gavacherie, les formes en -ey/eyre existent : Le Treuilley à Monségur (33), Les Arqueys à Sainte-Gemme (33), Le Bacquey et le Marney à Saint-Sulpice-et-Guilleragues (33), Laney à Dieulivol (33), La Graveyre à Cours-de-Monségur (33), ...

    Ces formes sont néanmoins dominées par des formes françaises en -ier, ce qui en fait l’une des marques de l’oïlisation. Il n’est pas anodin, d’ailleurs, que dans des endroits soumis à forte francisation, très souvent la version autochtone du suffixe a été francisée.

    Ainsi à Bordeaux, le maintien de la forme en -eyre est rare dans les noms de rues (rue Leiteyre, Rue Leyronneire), alors que la francisation a pu se faire naturellement (rue Bouquière).

    Cependant, en Petite Gavacherie, la distribution de forme en -ey autour de Monségur marque peut-être une reprise en main de la zone par le gascon, dont nous savons qu’il n’avait jamais cessé d’être parlé au cœur de la ville.

    Cette reprise en main aurait pu passer par la création de drôles de toponymes mixtes comme "Au Coudrey" à Saint-Ferme (33), qui a des chances d’être l’oïl coudraie, réadapté dans un moule à suffixe en -ey. Idem "Launey" à Taillecavat (33), qui a des chances d’être Launay, variante orthographique française de L’Aulnaie.

  •  Parfois, les toponymes en -ey sont anciens, comme Larmurey à Escoussans (le moulin de Larmurey appartenait à un armurier au XIVe ou XVe siècle).

     Les ’’drôles de toponymes mixtes’’ : peut-être que Tessendey et Grangey, par exemple, en font aussi partie (gasconnisation de noms français).

     Présence de -ey- en Grande Gavacherie (Les Queyrous) : rien d’étonnant, finalement c’est comme en oc non-gascon.

  • A propos de Nasseys à Parentis : il me semble que c’est dans les années 90 que ce ruisseau a été baptisé ainsi par la municipalité de l’époque. Cela faisait beaucoup râler ma grand-mère qui connaissait l’histoire locale et qui m’avait alors expliqué que le pont enjambant ce ruisseau, sur la route de Gastes juste avant le quartier d’Esleys, n’était pas le pont du, mais de Nasseys. Nasseys étant le non du constructeur du pont à l’époque où il était encore en bois.

  • Nasseys est un lieu dit un peu au nord, en allant vers le bourg, c’est aussi le nom du ruisseau qui se jette dans l’étang au Piaou. C’est encore, effectivement, un nom de famille porté notamment à Pontenx. Le nom du lieu dit apparaît bien avant 1990, sous la forme Nassey (carte d’état major dressée entre 1820 et 1866).

  • Nasseys sur le cadastre de 1807.


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