Atlas sonore des langues régionales de France + Entendre du basque

- Vincent P.

[Qu’èi creat aqueste article end’ostalar com cau lo hiu de grans de sau qui seguivan lo ligam balhat peu Vincent P. a prepaus de Aicí l’autan bufo.
Tederic, webmèste]

Voir en ligne : https://atlas.limsi.fr/

Grans de sau

  • Merci pour ce lien. J’ai écouté les versions en gascon et en basque et c’est vraiment fidèle aux parlers des lieux. J’ai cru reconnaître Gaby pour Bordeaux et Miquèu Baris pour Bélis, dont il est originaire. Je me suis mis en contact avec un des responsables du site, qui m’a répondu, et je vais lui proposer une version pour le gascon du Born et de la Grande-Lande.

  • L’écoute de ces textes, en oc comme en oïl, montre que la plupart des locuteurs choisis ont de la langue une maîtrise lettrée : c’est particulièrement net dans certains cas en oïl, où la prosodie est mi-théâtrale. Ce sont des érudits locaux que l’on a utilisés, pas le dernier paysan autochtone isolé dans son hameau.

    Du coup, il est loisible de s’interroger sur la fidélité bien totale au parler local pour certaines zones. Pour en avoir discuté sur Facebook avec des militants des langues régionales ailleurs en France, il semble bien que certains enregistrements sont litigieux, et pas tout à fait conformes au parler local.

    Pour revenir à notre zone "Sud-Ouest", je ne suis pas étonné que Gaby soit derrière l’enregistrement pour Bordeaux : je ne sais pas qui d’autre pourrait avoir une connaissance de l’ancien gascon de la ville ! Et maintenant que Philippe le dit, je reconnais en effet la voix de Miquèu Baris pour Bélis.

    Concernant les autres versions, j’ignore qui est le locuteur de Momas (ce n’est pas Arette-Lendresse), dont la prosodie hachée est bien béarnaise (mais peut-être aussi un peu francisée, comme parfois en basque). Je constate que le locuteur de Pavie possède une langue très francisée dans l’exécution des sons, surtout en comparaison de Gimat et Ponsampère. On peut faire le même constat sur pas mal de points côté languedocien : quand on écoute Foix, on est bien loin de la langue presque moitié catalane à l’oreille de l’ALLOc. Qui est aussi la langue que j’ai entendu une année que j’étais en vacances à Ax (09). A minima, rouler les r !

    Toujours à l’oreille, quel gouffre entre la prosodie de Ciboure et celle de Viodos ! Je sais que le souletin était influencé par le gascon, et que les autres Basques mettaient en avant la musicalité du premier, mais tout de même, la langue de la jeune locutrice du Labourd n’est-elle pas très profondément francisée, du point de vue de la prosodie ? Je sais que c’est la façon de "dire" le basque côté français, il suffit de se brancher sur les radios bascophones si vous passez quelques jours sur la côte, mais tout de même ...

    Enfin, il va sans dire que l’unité occitane en prend à chaque fois un coup à l’écoute des parlers de l’ensemble du domaine : si je reconnais une familiarité nette avec les parlers languedociens voisins, dès que l’on file vers la Provence, la différence devient notable (même si les parlers gavots, bêtement classés dans le nord-occitan sur le seul critère des palatisations consonantiques, sont faciles à comprendre). Alors, que dire des parlers du Croissant !

    • A propos des enregistrements basques, je réagis comme Vincent : à l’oreille il y a un gouffre entre celui de Viodos et les deux autres ; celui de Viodos ne place pas l’accent tonique du tout pareil, il le place souvent à l’avant-dernière syllabe comme dans les langues sud-latines et notamment le gascon, le languedocien etc..., les deux autres le placent grosso modo à la française.

      J’ai le même malaise en écoutant les enregistrements basques avec l’accent tonique à la française que quand j’entends du gascon avec un accent tonique français : pour moi ce n’est plus du gascon, c’est monstrueux... alors qu’en est-il de ce basque là ? Est-il le résultat d’une mutation récente due aux néo-locuteurs du 20e siècle ?
      Il me semble que la méthode Assimil de basque batua (unifié), que j’avais jadis utilisée pour me familiariser avec le basque, ne présentait pas cet accent tonique français, mais pas du tout non plus l’accent tonique "sud-latin" de l’enregistrement de Viodos.

  • Oui, l’enregistrement de Ciboure fait entendre une prosodie bien française qu’on retrouve très communément en Iparralde. Les Basques du nord, à de rares exceptions chez des locuteurs qui font l’effort de bien prononcer leur euskara, ne savent plus rouler les R comme leurs aïeux et oublient souvent de souffler leurs H avec force. Mais c’est tout de même mieux, en comparaison, que les néo locuteurs malhabiles de notre pourtant si beau gascon, ceux qu’on entend généralement dans les médias.
    Pour ce qui est du basque, il suffit d’écouter les enregistrements réalisés par l’Autrichien Rudolf Trebitsch en 1913 pour très vite s’apercevoir que les vieux roulaient les R et les RR et prononçaient les H comme nous le faisons en gascon. J’écoute tous les jours Gure Irratia et c’est parfois pénible d’entendre cet accent et cette prosodie très français. Mais j’écoute aussi Euskadi Irratia et, si ceux du sud savent bien rouler les R, ils ont d’autres défauts très espagnols comme cette horrible jota et ils ne soufflent absolument pas les H (mais ça c’est normal). En bref, les Basques d’Espagne ont pour la plupart un accent espagnol et les Basques de France un accent français. Bref, comme nous quand nous parlons le gascon. Quelques uns font cependant l’effort de se départir de leurs influences française ou espagnole.
    Le locuteur d’Ostabat fait plus d’efforts dans ce sens. C’est cependant le Souletin de Viodos qui est effectivement excellent, R roulés, H très fortement soufflés, bonne prosodie et bonne phonétique très typée. Difficile à comprendre si on n’a pas quelques clés concernant la prononciation propre à ce dialecte. Je ne suis pas un bon exemple, certes, mais j’ai été obligé de lire pour comprendre tout ce qu’il disait.

  • Remarquable site, que je découvre.

    Le locuteur de Bordeaux est David Escarpit !

  • Bonjour Tederic,

    Le basque n’a normalement pas d’accent tonique. L’accent tonique en souletin est une influence du gascon/béarnais (comme le Ü). Pour la locutrice de Ciboure, c’ est surtout le phrasé et le R français qui posent problème. Celui d’Ostabat est plus fluide.
    Quant au gascon, il est souvent parlé et même enseigné avec une prosodie et des tournures syntaxiques tellement françaises que la langue en est totalement dénaturée. On pourrait aussi mentionner les Aranais qui ont un très fort accent catalan/espagnol qui dénature lui aussi complètement ce sous-dialecte commingeois qu’ils sont censés parler. En tout cas quand je les écoute, j’ai vraiment du mal a entendre une musique gasconne. J’ai une fois entendu l’enregistrement d’un vieil aranais de Canejan (vers 1990) et ça sonnait vraiment gascon par rapport à ce qu’on entend aujourd’hui.

  • L’on peut écouter des locuteurs de basque ici même :

    http://www.mintzoak.eus/fr/communes/

    Alors, évidemment, il faut faire le tri  : certains enregistrements sont tout d’abord en français, d’autres sont le fait de néo-locuteurs. Il est très mensonger selon moi d’identifier à Bassussarry un locuteur qui est manifestement néo, au vu de sa biographie, et donc absolument pas locuteur autochtone. Encore plus mensonger quand cela touche des points gasconophones comme Urt ou Bayonne : heureusement, les biographies permettent de corriger le tir.

    Passons sur ce biais scientifique très pénible. L’on peut trouver sur le site des enregistrements de locuteurs autochtones de basque labourdin : ainsi cet homme de Hendaye, né à Louhossoa, en Labourd. A l’oreille, la prosodie n’a rien à voir avec la langue francisée parlée par les générations nouvelles, illustrée par enregistrement de la fable à Ciboure.

    http://www.mintzoak.eus/fr/temoins/garat-jean-baptiste/

    Je crois qu’il est possible d’admettre une très profonde francisation prosodique du basque dans la bouche des locuteurs de moins de 40 ans, qui, sans porter un jugement trop sévère, gâte terriblement la langue basque. Le français est vraiment une langue qui affadit, par son influence, jusqu’aux langues les plus belles (ce qu’est le basque, en théorie).

  • J’ai écouté un bon échantillon et force est de constater que la majorité des locuteurs les plus âgés ont une belle prosodie, roulent les R et soufflent les H. Plus ils sont jeunes plus la musique française se fait entendre. Mais, autant que je peux juger, c’est agréable. On remarque, mutatis mutandis, la même chose (en pire souvent) chez nos derniers locuteurs de gascon, perte du R apical notamment. Quant aux néo locuteurs, on dirait qu’il y a une espèce d’impossibilité physiologique et psychologique à articuler correctement le gascon, le français est trop prégnant.

    • Halip, puisque tu en as écouté un bon échantillon et que tu es un des rares parmi nous à comprendre le basque, que retires-tu de ce qu’ils racontent ? J’ai juste compris atuna (thon), antxoa (anchois) et barko (bateau)... La plupart parlent du monde de la pêche où ils ont vécu, c’est le thème d’une des collections...
      Ces enregistrements doivent être précieux au-delà du témoignage linguistique...

  • Permèr, que’m demandi Vincent, com hèis entà anar pescar sites atau tostèm ?!

    Dus, com ic sap lo Halip, qu’avèm ua mèison de familha pendènt annadas e annadas a Esnazu e qu’èi tabé aquí qu’èi gahat le hami de parlar le lenga deus mons percè iths, qu’at hadèn totjamè on qu’èran.
    Lavetz, le question que’m pausi, puisqu’i a un locutor de Urepel, quaus son les particularitats de’queth parlar baish navarrés ?

    Chis !

  • Adiu Renaud,

    Lo parlar d’Urepel qu’es cossiderat tau com navarro-labordin de davant e qu’es hòrt classic. Qu’es pro pròixe deu batu e que hèi partida d’aquiths dialectes euskalki o azpieuskalki hadentz partida de le lenga classica. Jean-Pierre Erreca que parla hòrt un bròi basco. Que cau que torni escotar mantuns còps bèths-uns passatges entà compréner bienn com cau. Lo briu de le cadena fonetica sintactica qu’es hòrt natre. Atau, no m’i escadi pas tostèm per identificar los mòts e los deburar dehentz aqueth continuum hòrt blos, dab le soa prosodia e le soa musica hòrt sancèiras. Qu’entènem qu’es vertadeirament le soa lenga mairau. E mèi, que pòdem aisidament acomparar aquò dab lo basco foneticament francisat de le hemna entervistaira. Le pròba ? Que compreni, jo euskaldun berri, tot çò qui ditz xetz de caler tornar escotar.
    Qu’es un chic com dab lo nòste gascon quand es parlat per locutors naturaus (cf. les toas enquèstas) e lo parlat per neo-locutors dond ann ua prosodia tan francisada qu’es comprenedeira quitament per un francés no gasconofòne.

  • Vincent a été précurseur de l’intérêt des journalistes parisiens pour ces traductions de la fable d’Esope :
    Le Figaro de ce jour l’évoque en détail en mentionnant même quelqu’un (Philippe se reconnaitra) qui voudrait ajouter une version en gascon noir :
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/06/27/01016-20170627ARTFIG00108-un-atlas-sonore-pour-decouvrir-les-langues-regionales.php

  • Oui, c’est bien à moi qu’il est fait allusion et je découvre cet article du Figaro. Je viens en effet d’envoyer la version enregistrée en parler noir à Monsieur Boula de Mareuil qui devrait l’ajouter au corpus déjà publié. Ce tout petit texte de rien du tout m’a demandé du travail pour donner à entendre et à lire un gascon que j’espère fidèle et correct, en tout cas pas un truc francisé et/ou panoccitan. J’ai même demandé son avis à Renaud que je considère comme le plus fin connaisseur du parler noir, comme je considère que Gaby l’est pour son gascon girondin-garonnais et encore Jean-Paul Ferré, Jean-Pierre Brèthes ou Vincent Rivière dans leur zone.
    Ce n’est qu’avec des gens comme eux que notre langue a un avenir car leur intime maîtrise du parler local, qui est un préalable, leur permet d’aller vers le pan gascon sans tomber dans le panoccitan comme c’est le cas de beaucoup qui ne connaissent aucun parler local et vont systématiquement chercher leurs sources chez les normalisateurs occitanistes sans passer par la case gascon et sans faire l’effort d’aller voir la richesse de notre langue. Ce sont donc eux qui rendent le plus fier service à ceux qui veulent apprendre et je leur en suis très reconnaissant.

  • Nous en revenons indirectement au sujet qui m’est cher de recherche d’un gascon commun ,littéraire,etc...(je n’ose l’adjectif "standard" qui nous hérisse naturellement le poil à cause de l’occitan du même nom ).
    Je pense que la connaissance approfondie de toutes les grandes formes dialectales (disons 6 ou 7) du gascon est en effet un préalable à la constitution d’un fonds commun, du vocabulaire bien sûr mais aussi et surtout de la syntaxe car c’est surtout par là que l’occitanisme linguistique (et aussi notre éducation francophone) nous corrompt.En matière de vocabulaire je pense par exemple aux adjectifs très expressifs en òi que Gaby nous sortait du gascon garonnais il y a quelques semaines ;un gascon commun s’enrichirait de les reprendre à condition d’en fixer les sens respectifs qui ont tendance à varier de canton à canton visiblement.En syntaxe c’est encore plus vrai mais il faudra quand même faire des choix.Or j’ai l’impression que l’idée même de choix pour arriver à un gascon commun* déplait totalement à nos amis cités par Philippe et qui sont bon connaisseurs de leurs parlers locaux.Il le faudra bien pourtant si l’on veut que la langue franchisse le seuil du siècle prochain (et quelques autres avant ...).

    Cela dit,suis-je de ceux qui vont chercher leurs sources chez les normalisateurs occitanistes ? Je dis clairement non et je ne crois d’ailleurs pas que ce soit ce que Philippe a voulu dire.Ne connaissant à fond aucun parler local mais nourri de diverses façons au fil du temps de parler noir,de béarnais, de parlers aturiens/chalossais ,je vais à ma façon vers un gascon commun ; ce n’est pas scientifique d’un point de vue linguistique mais c’est ainsi.

    *en dehors de cas comme Marquèze dont le caractère très local centré sur des modes de vie anciens impose bien le respect strict du parler local d’autrefois.

  • Je vais envoyer un mail pour que LIMSI rajoute la version en "parlar negre" de la fable d’Esope.
    Cela ne peut pas faire de mal...

  • A 32406465

    C’est fait, j’ai envoyé la version à Monsieur Boula de Mareüil.

  • Le LIMSI est un labo d’informatique sur le campus d’Orsay, je pense que l’ atlas sonore s’inscrit dans une perspective linguistique et patrimoniale, mais c’est ,me semble-t-il plus l’effet d’une recherche d’informatique, d’intelligence artificielle ou de langage "naturel" produisant un objet absolument intéressant et qui peut s’enrichir que d’une recherche proprement centrée sur les langues elles-mêmes .
    En tout les cas j’ai des souvenirs d’avoir tartiné des toasts pour un pot de thèse d’Etat au Limsi il y a plus de trente ans...

  • A Gérard

    Non, je ne fais bien entendu pas allusion à toi puisque ton gascon est de très bonne qualité. Je pense à tous ces professionnels de la profession et autres artistes officiels du régime qui font leur beurre sur notre identité en la vendant en plus à l’occitanisme sans aucune vergogne. Renaud vient de me faire entendre un de ces acteurs (j’ai fait des efforts pour aller jusqu’au bout de l’écoute tellement c’est horripilant) et je ne peux que confirmer qu’il parle excessivement mal. Tout est mauvais, accent, prosodie, vocabulaire, syntaxe etc... Et ça prétend représenter et illustrer le gascon typique des Landes et en plus l’enseigner. Je ne nommerai personne car je pense que Renaud ne le souhaite pas et puis j’ai un peu honte pour ce Monsieur. Mais ces gens sévissent et ne se remettent jamais en cause, ne font jamais aucun progrès parce qu’ils ne travaillent pas à améliorer leur pratique du gascon. C’est terrible pour notre langue. Quelle mauvaise image ils donnent. Oui, ils parlent vraiment un mauvais patois qui mélange allègrement tous les dialectes, l’occitan languedocien et en font un truc totalement improbable et linguistiquement illogique. On m’a dit un jour que ce n’était pas grave, que la langue évoluait. Non, elle agonise par fainéantise, manque de sérieux et parfois idéologie panoccitaniste parfaitement consciente même si elle n’est ni avouée ni assumée.
    Suis-je paranoïaque ? Allez donc sur certains sites occitanistes et allez-y lire la prose et les théories de certains pontes de l’occitanisme. Renaud sait très bien de qui et de quoi je parle.
    Alors qu’on ne vienne pas me dire que le projet occitaniste pour le gascon est amical et il est bien dommage que des Gascons et des néo-Gascons y collaborent encore et toujours sans se poser de questions sur les conséquences de cet engagement en faveur d’une idéologie qui nous est intrinsèquement hostile.
    Bon, cette fois je retourne vraiment à mon silence sur le sujet parce que je dénonce ça depuis des années et des années et ça me fatigue de dépenser de l’énergie à me mettre en colère contre ces assassins du gascon et de la Gascogne. En fait, personne dans ce milieu n’a le courage de taper du poing sur la table et de, enfin, procéder à une véritable sécession salvatrice.

  • Pour le breton, le résultat est d’un intérêt assez faible. Ce ne sont pas des bretonnants natifs qui ont été enregistrés, mais sans doute des néo-locuteurs malhabiles qui imitent un dialecte breton en utilisant quelques correspondances entre pseudo-breton standard et dialectes. C’est comme si le gascon était illustré par des calandrons carcassonnais à qui l’on aurait dit de prononcer [h] les f.

    L’article du Figaro est d’un optimisme ébouriffant sur l’avenir du breton qui aura vraisemblablement disparu d’ici dix à vingt ans.

  • J’ai lu les commentaires de l’article du figaro. Il y a celui-ci qui concerne le gascon :

    On parlait patois, gascon, quand j’allais chez ma mère à Créon d’Armagnac, et je constate que je ne comprends bien, ni Bélis ni Pavie ; ces langues varient sur quelques kilomètres, il me semble très difficile d’en dégager une langue standard.

    A méditer...

  • Par "artistes officiels du régime", j’espère que Nadau n’est pas concerné !
    Si je peux trouver un billet j’irai bien les voir aux arènes de Tyrosse en Juillet...

  • Quoique...
    Nadau se définit comme un groupe occitan avec un grand drapeau occitan sur scène :

    https://www.youtube.com/watch?v=a7F1Spo3pDQ&feature=youtu.be&t=11m56s

  • A 32406465

    Le commentateur devrait écouter plus attentivement les patois d’oïl et se demander comment on en a tiré une langue standard.

  • A Tederic

    Oui, ils et elles parlent de leur métier, les conditions de travail, comment ils l’ont choisi, certains contre la volonté de leurs parents parce que c’était trop dur etc... Un témoignage précieux. Celui d’Urepel parle de sa vie de berger aux Etats-Unis, très intéressant et très belle langue aussi. Le plus âgé, qui était centenaire au moment de l’interview, est très intéressant aussi. Ce qu’on doit retirer comme enseignement est que, chez eux aussi, l’influence du français augmente avec le temps et la comparaison est facile, et immédiate avec l’intervieweuse. Certains ne parlent pas le basque du lieu, notamment celui d’Esquiule qui parle de la danse.

  • La locutrice de Ciboure est Maitena Duhalde De Serra, doctorante en linguistique et philologie basque.
    Le locuteur d’Ostabat est Xarles Videgain Castet, académicien basque.
    Les deux sont originaires des communes mentionnées.

  • J’avais trouvé il y a quelques temps déjà des sites qui donnaient à entendre des enregistrements très anciens de parlers d’oïl et d’oc tels que :
    https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2006-4-page-61.
    htm http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k128175g
    http://occitanica.eu/omeka/items/show/5033

    Le nouveau site est moins bien loti puisqu’il doit faire avec la génération des terminal speakers. Le résultat est très inégal. Il faut notamment déplorer la quasi-absence de r "roulé" et, souvent, le défaut de mélodie et d’intonation : souvent le texte est lu, il n’est pas dit.

    Parmi ceux qui sonnent le plus authentique : la Lorraine romane, le Croissant, la Provence. le point Evaillé en neustrien est convaincant.
    Passons sur le texte écrit, ce sont des conventions, qui n’aident pas toujours.
    Croissant et nord-occitan : les nasalisations produisent des phonèmes, pas seulement des sons ; le z est un vrai phonème (Arsac-en-Velay, Pierre-Buffière).
    Azérables : mantel écrit mantel, alors que /mantè/ ferait attendre mantèu.
    Pleuville : un vrai bon locuteur !
    Bellenaves : bien.

    Cela dit, il faut louer la netteté de l’enregistrement et l’effort de clarté fait par la plupart des collaborateurs. Ils ont un support écrit et sont soucieux de rendre sensibles les traits de leur langue.

    On note des degrés dans la contamination par le français.
    Apprécions aussi le vocabulaire et des faits de syntaxe.

    Deux faits aberrants :
    1) l’appellation erronée d’"alsacien" et de "francique" pour les parlers allemands d’Alsace-Moselle (cf. pour rectifier : P. Levy, histoire linguistique d’Alsace et de Lorraine, rééd. éd. Atlantica, et la fiche Wikipedia Deutschlothringen) ; 2) la limitation de la carte aux frontières françaises. On aurait aimé entendre des parlers provençaux d’Italie, du wallon de Belgique, un parlers de la Forêt-Noire, et pourquoi pas un aranais.
    La zone dite "centre" est celle de la disparition maximale des parlers, mais est-ce suffisant pour gommer le groupe berrier-bourbonnais ?

    Bref, un document utile, mais qui ne peut remplacer les enregistrements anciens sur rouleaux, disques ou bandes, moins audibles mais plus riches et qui mériteraient une réédition commentée et accessible (qui existe peut-être ?).

  • 17 Jeannotin : pour le breton, je n’ai pas commenté, ça n’en vaut pas la peine puisque ce ne sont pas des parlers (pour les deux points du Nord tout au moins). Heureusement il y a des sites d’enregistrements dialectaux et des collections de cassettes avec livrets parues il y a bien vingt ans (locuteurs maintenant éteints).

    Un trait frappant : les lecteurs des parlers d’oïl marquent peu les syllabes longues, qui caractérisaient pourtant fortement les dialectes. C’est peut-être un effet de la lecture qui isole le mot, mais la mélodie et l’expressivité se perdent, le tempo se fait monotone. (Les longues, à l’ancienne, sont encore sensibles au point Sivignon.)
    Finalement, le français commun parlé par les vieux ruraux il y a cinquante ans sonnait plus vrai. On appelait ça "l’accent".

    Les parlers d’oïl ont disparu devant le français de Paris, et spécialement de certains milieux parisiens. Irradiation par le Centre. Le français ne s’est pas formé par synthèse mais par imposition. Jusqu’à tuer les ressources de la langue vivante. Code corseté, producteur de raison littéraire, carcan et finalement cage vide.

    On dit les Français pas "doués pour les langues". En fait, l’éducation de l’oreille par l’usage du français, langue au spectre phonétique assez réduit, aboutit à une réduction des capacités d’acquisition.

    Pourquoi ne pas choisir comme occitan standard le parler de Fursac. Il me plaît bien.
    Quoi ? trop méridional ?

    Mais à quoi sert le site en question ? Il fait un peu publicitaire et manque d’étoffe.
    Il y a suffisamment d’archives qui existent, qu’on les nettoie et les mette en ligne avec de bons commentaires.
    Le linguicide a eu lieu, parachevé au XXe siècle. Il n’y a aura pas de compensation.

  • Je rouvre mon Mac après 3 jours d’absence à l’occasion du mariage (très beau et profond) d’une de mes petites-filles.
    J’avais laissé comme ni faite ni à faire une réaction à cet Atlas.
    Ce que je viens de lire va tout à fait dans le sens de mes constats et réflexions, et bien plus loin, donc très enrichissant pour moi.
    Bravo et merci à tous les intervenants.

    J’espère pouvoir vous en dire plus si j’arrive à terminer mon travail sur le sujet.

    Mais d’ores et déjà, je dis mon accord à Dominique sur « l’effet d’une recherche d’informatique, d’intelligence artificielle ou de langage "naturel" » et à PJM sur le site de l’Atlas qui « fait un peu publicitaire et manque d’étoffe. / Il y a suffisamment d’archives qui existent, qu’on les nettoie et les mette en ligne avec de bons commentaires. »

    Cela m’a donné néanmoins l’envie de trouver des antériorités, et je ne saurais trop recommander le site du COCOON déjà signalé il y a tout juste quatre ans par Tédéric et Vincent Poudampa <http://gasconha.com/spip.php?article2874> .
    Voici en particulier le lien pour l’enregistrement d’Alexis Arette-Lendresse le (mercredi) 14 décembre 1960 à Momas : <https://cocoon.huma-num.fr/exist/cr...>

    L’identification du lieu, de la date et du locuteur témoignent d’une rigueur scientifique qu’on cherche en vain sur le nouvel Atlas.

    Hèt beroy,

    J.L.

  • J’avais reçu une réponse positive au mail envoyé au labo mais à ce jour la fable d’Esope en gascon maritime n’est toujours pas sur le site...

  • C’est fait, la version que j’ai envoyée à Monsieur Boula de Mareuil est en ligne sur la carte de son Atlas sonore.

  • Pour la version écrite, j’avais utilisé ma graphie habituelle (normée à la sauce Jean Lafitte, telle qu’il la proposait il y a quelques années et à laquelle il a renoncé depuis) en précisant qu’ils n’étaient pas obligés d’y souscrire. Ils n’y ont pas souscrit mais ce n’est somme toute pas bien grave.

  • A l’oreille, c’est l’enregistrement de gascon que je préfère.
    Peut être parce qu’il y a une véritable application dans la lecture du texte avec par exemple une prononciation du [ɾ] et[r] apicaux.

  • Bonjour,

    Merci pour le compliment qui me fait plaisir. Ce n’est pas le débit normal d’une conversation, mais ce n’est pas une conversation. Je me suis appliqué à bien faire entendre la musique, la prosodie et la phonétique de notre parler noir. Cette version est biscarrossaise à 98% puisque l’article défini féminin singulier LE est minoritaire ici (30% dans mon enquête de 1990, échantillon de 4 locuteurs. Mais, d’après le cadastre de 1840, il était d’usage plus régulier), et l’aticle indéfini UVA qui l’est encore plus face à UNA (à peine deux ou trois occurences dans l’ALG. Mais on peut supposer une évolution advenue dans la deuxième moitié du XIXème. Parentis emploie encore un peu UVA face à UNA qui reste très majoritaire). La version que j’ai donnée est valable, à très peu de choses près, pour un quadritatère dont les limites sont approximativement Biscarrosse - Mano - Sabres (qui tend vers le sud, comme Commensacq) - Mimizan. C’est ce que j’appelle, après Arnaudin, le grand-landais.
    J’ai préféré assegurar à assòlidar. Ce dernier est plus polysémique puisqu’il signifie certifier, convaincre, assurer, garantir, fortifier. Assegurar signifie plus précisément assurer, certifier.
    Pour traduire fort j’ai utilisé goalhard (vigoureux, fort) qui est plus précis que hòrt. Pour s’aduvar, c’est un verbe qui n’est pas tel quel dans le dictionnaire de Méaule ni dans celui d’Arnaudin mais je l’ai lu dans un des contes que je n’arrive pas à retrouver. Estar a uva (a-d-uva) ou se botar a uva signifie d’accord, à l’unisson, être d’accord, se mettre d’accord, s’accorder. Au pire, j’ai créé un verbe. Mais le gascon n’est pas figé comme l’est le français et je m’accorde donc ce droit. Pour le D épenthétique, qu’on retrouve aussi dans le a-d-arrajar de ma version, c’est fréquent en grand-landais : a-d-ara (adara), a-d-arrond (adarrond), a-d-aise (adaise), a-d-envath, a-d-ençà, a-d-enlà, a-d-ensús etc...
    A le hèita fin existe aussi sous la forme a le fèita fin, j’ai opté pour la plus gasconne des deux.
    Pour sou (soleil), ce sont les auteurs du site qui ont choisi cette graphie. J’avais écrit mais sou est logique puisque c’est le L étymologique vocalisé. Pour que vedórenn, c’est la forme ancienne, attestée, que j’ai restituée. La forme moderne francisée est que vírenn. Comme que hírenn et que hadórenn, ils sont en concurrence encore aujourd’hui, je l’ai entendu dans la bouche d’une locutrice biscarrossaise, née dans les années 1930.
    Pour la prononciation, il faut faire attention au H qui doit être distinctement soufflé mais pas éternué comme on l’entend parfois chez certains néo-locuteurs. Le R/RR apical est important, primordial, les vieux faisaient bien la différence, comme en espagnol entre pero et perro. Prononcer R à la française dénature horriblement notre langue à mon sens. Il convient enfin de bien distinguer les N dentaux et vélaires, les EU et les OE. Au cap d’uva pausa aurait aussi pu être prononcé au cap d’uu pausa. Tous ces petits détails qui font que la langue est bien prononcée ou pas. J’espère que je suis arrivé à quelque chose de correct.

    Voici le texte tel que je l’avais envoyé :

    Le bisa e lo só que hadènn au mèi har e cadun qu’assegurèva qu’èra lo mèi goalhard, quand vedórenn un viatjaire dond se hadè ençà, arremondilhat hentz le soa manta. Que s’aduvèrann entà díder lo purmèr dond haré tirar le soa manta au viatjaire que seré espiat tau com lo mèi goalhard. Alavetz lo vènt de bisa que’s hiquèt a bohar autan hòrt com podè, mès tant mèi bohèva, tant mèi lo viatjaire se sarrèva le manta suu còs e, a le hèita fin, lo vènt qu’arresignèt a li voler har tirar. Alavetz lo só que se botèt a-d-arrajar e, au cap d’uva pausa, lo viatjaire encalorit que’s tirèt le manta. Lavetz lo vènt de bisa que calot avir lo só qu’èra lo mèi goalhard deus dus.

  • Je rajoute que la l’expression idiomatique estar a uva (a-d-uva) ou se botar a uva (a-d-uva), se retrouve exactement en basque où l’on a bat etorri, bat izan, littéralement "un venir" (venir un) ou "un être" (être un) et qui signifie être ou se mettre (tomber) d’accord. Bat nator zurekin = Un je viens toi avec (je viens un avec toi = je suis d’accord avec toi). Bi gizon horiek bat dira=(deux hommes ces un sont = Ces deux hommes sont d’accord). Est-ce un calque linguistique ?

  • On peut écouter la prononciation du gascon maritime de la Haute Landes dans le CD des contes brefs lus par Madeleine Dubrous.
    https://www.mollat.com/livres/234952/felix-arnaudin-contes-brefs-trente-contes-populaires-de-la-grande-lande

    Je n’ai pas réussi à voir si ce livre avait été déjà cité sur le site.

  • Madeleine Dubrous illustre parfaitement le grand-landais, on peut l’écouter sur le site de Per Noste où elle lit des contes d’Arnaudin. D’après ce que j’entends, elle doit être de Sabres (Commensacq ou Trensacq peut-être). C’est exactement la prosodie de notre parler, il n’y a rien à redire. C’est rare et il faut en profiter. J’ai confié à Renaud des enregistrements faits au début des années 1990 auprès de locuteurs de Sanguinet (Marie Dutruch née en 1900) et de Biscarrosse (Bernard Darmuzey né en 1939, Madeleine Lauga née vers 1905). Il les a numérisés et je les transmettrai dès qu’il me les aura remis. On peut aussi écouter la voix de Fernand Monicien.
    Le parler grand-landais de Madeleine Dubrous concerne les communes suivantes d’après les conclusions que j’avais tirées de mon enquête de 1990-1992.
    Biscarrosse, Parentis, Ychoux, Liposthey, Saugnacq-et-Muret, Moustey, Biganon, Mano, Belhade, Gastes, Sainte-Eulalie-en-Born, Pontenx, Lue, Labouheyre, Pissos, Mimizan, Aureilhan, Saint-Paul-en-Born, Escource, Solférino. Commensacq, Trensacq et surtout Sabres sont trois communes intermédiaires.
    La gasconnité moyenne de cette zone est de 30 sur une échelle qui va jusqu’à 40 d’après l’ALG. Au nord, les communes limitrophes sont Sanguinet, Lugos, Belin et Hostens (gasconnité moyenne de 26. Ces communes sont dans la zone du gascon intermédiaire. La chute du N intervocalique et/ou l’emploi du QUE énonciatif n’y sont plus majoritaires ou sont absents). A l’est Le Tuzan et Saint-Symphorien (gascon intermédiare), Argelouse, Sore, Luxey (gasconnité moyenne de 27), Labrit et Vert (parler clair, gasconnité moyenne de 34). Au sud Saint-Julien-en-Born, Bias, Mézos, Onesse-et-Laharie, Morcenx, Arengosse et Luglon (gasconnité moyenne de 33).
    Le parler noir, grand landais en particulier, est très bien illustré, sans doute le mieux illustré de toute l’aire gasconne grâce aux travaux de Félix Arnaudin bien entendu (aucun terroir gascon ne dispose d’un tel trésor), grâce à Pierre Méaule d’Escource ou au docteur Dubos de Sanguinet. J’ai aussi apporté ma pierre et l’ouvrage à venir de Renaud Lassalle sera d’une grande importance car il est allé aux sources les plus fiables pour le rédiger. Parmi ceux de la jeune génération, il est pour moi, sans conteste, le meilleur connaisseur de notre gascon landais. Ceux qui voudraient s’initier à notre parler de la Grande Lande et du Born ont donc tous les outils nécessaires à leur disposition. Vincent Poudampa, qui a l’oreille musicale, a une très bonne diction "neugue".

  • Les différences de qualité des enregistrements de ce site sont patentes et les commentaires précédents l’ont parfaitement souligné. Son intérêt est ailleurs :
    malgré ses imperfections c’est un outil de vulgarisation/sensibilisation basique particulièrement bienvenu et accessible dans un domaine ou l’ignorance de nos concitoyens et de nos propres élites est crasseuse.

    Quant au souci d’unifier un ensemble linguistique qu’on se pose 1°- la question de son intérêt, pour qui et de son périmètre, pourquoi 2°- la question des moyens et des délais dans le monde de 2017. Tout le monde n’est pas roi de France ou de Navarre pour imposer son royal langage à ses sujets et sinon où est notre Dante ou notre Shakespeare ?

  • Je relis ce matin l’échange ci-dessus et quelques autres et vois que personne n’a rebondi sur les questions posées par F.Bouquier (en 40). Certes le sujet avait été évoqué au long de plusieurs fils différents ces dernières années ; l’idéal serait de les regrouper dans un chapitre commun pour les retrouver plus facilement. Mais comme nous avons l’art de dériver d’un sujet à l’autre, ce ne serait pas facile pour notre cher webmestre !

    1)pourquoi unifier (souplement) un ensemble linguistique ? Tout simplement je pense quand il correspond à un bassin de vie et de culture où les parlers naturels sont quasi morts ou très atteints mais dans lequel nous nous reconnaissons pleinement, qui nous semble valide à plusieurs égards même si tous ne se recoupent pas. Dans le cas de la Gascogne par exemple je doute qu’une région autonome puisse un jour correspondre à la Gascogne linguistique : en raison de notre manque de capitale fédératrice évidente et de ce que les métropoles qui pourraient jouer ce rôle si elles cessaient de se concevoir comme des porte-avions isolés de leurs bases respectives sont ou très périphériques-Bordeaux- ou aux 9/10èmes extérieures -Toulouse-). Ce qui nous amène à envisager des pis-aller tels une région aquitano-gasconne (ma préférence) ou un grand sud ouest Aquitain midi pyrénéen. Mais au plan linguistique pour moi, une "unification" relative ne s’imagine qu’au niveau gascon, seule pertinence acceptable à mes yeux. L’Occitanie et l’occitan standard ne me parlent, ne me concernent en aucune façon si ce n’est comme repère de bon voisinage. Je suppose que l’occitan standard serait sans doute un bon outil pour tous les locuteurs de la zone Languedoc-Guyenne mais c’est un sujet qui ne nous (ne me ) concerne pas directement.
    2)le comment est plus problématique : nous n’avons en effet ni gouvernement gascon linguistiquement autoritaire (et c’est sans doute tant mieux) ni droit de chef d’oeuvre à la Dante (on a vu que dans le cas mistralien, ç’a n’a pas marché essentiellement en raison de l’hétérogénéité trop forte de la famille occitano-romane). La seule possibilité serait que les ressortissants des pays gascons se prennent d’intérêt pour cet aspect de leur être collectif et fassent pression sur un bon groupe d’universitaires français et étrangers + des non-universitaires compétents (nous en avons) pour travailler à ce sujet.Condition non encore remplie.


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