Un dialogue au Leclerc de Dax Toujours la même question : que sont vraiment les Bayonais ?

- Gerard Saint-Gaudens

Un dialogue au Leclerc de Dax entre la personne (très aimable et coopérative) de l’accueil (« Era »)et GSG(« jo ») à propos d’un service de table régional basco-gascon(vascon,quoi …) :
Jo :je ne vois pas trop pourquoi vous l’étiquetez « basque » alors qu’il a toujours concerné toute la région,jusqu’à Bordeaux.
Era :parce qu’il est basque,non ?
Jo :pas spécifiquement,il faut se méfier de la tendance actuelle à étiqueter basque tout ce qui est régional ici,ça devient très envahissant.
Era :vous savez,je suis basque moi aussi.
Jo :pas de problème,d’où êtes-vous donc ?
Era :de Bayonne,mais ma mère est landaise.
Jo :Ah bon et vous parlez basque ?
Era : non, c’est très difficile ;par contre je parle le patois landais ,encore très souvent avec ma belle-mère et surtout mon beau-père.

Quelques conclusions personnelles :à force de seriner à l’oreille des bayonnais,les vrais et surtout les néos qu’ils sont basques, ils finissent par le croire mais sans conséquence réelle,ça reste assez déclaratif.
Par contre quand on gratte , ces bayonnais (les vrais) ont souvent une certaine connaissance du gascon ,bien qu’ils continuent à le considérer majoritairement peut-être comme un patois et pas tout à fait une langue,donc quelque chose de moins noble que le basque (qui pourtant varie lui aussi de canton à canton si on n’emploie pas le batua ou le navarro-labourdin littéraire ,pour ne rien dire du souletin).

Grans de sau

  • Mouai...

    Jo, qu’ic vei atau gròs. Se l’avès demandat arré en gascon, seré estada incapable d’arrespóner...

  • J’y vais de mon dialogue :
    A Tonneins, un de mes voisins (sans accent gascon, il doit venir "du nord") vient d’acheter une voiture d’occasion. Elle a 64 et l’ikurriña sur sa plaque d’immatriculation.
    Jo : Vous avez les couleurs du Pays basque, là...
    Eth : Comment ? Ah oui... Perpignan...

  • Vertat es que continuièi en gascon e que seguit era en francès.Mes qu’esto benlèu permor qu’aquera faiçon de parlar tà d’era era reservat a l’esfèra familiau.Qu’es sovent atau a nòste...L’interpretacion qu’en es mauaisida.

  • Pòdi véner aquera au medish pretz que la crompèi sus un vueita-solèr d’Aveyron.

  • Avans de passar a las transaccions, que prepausi que los gasconhautes e prepausen ací la loa arrevirada : n’es pas benlèu tant aisit qu’acò...

  • Dab santat ns’i posquem (pósquem ?) tornar : avec (la) santé puissions-nous y revenir

  • que ns’i p(o/ó)squem tornar ... ende/entà emplir aquera (as)sieta !

  • E be, Gaby e Andriu, que soi "ad ua" damb la vòsta arrevirada.
    Vous avez surmonté ce que je vois comme la principale difficulté de compréhension pour cette phrase : le s’y qui est un ns’i (nous y) comme vous l’avez compris.
    La disparition du son n dans cette locution doit être un fait plutôt sud-gascon ?
    Dans cette graphie en franco-phonétique, il y a une erreur qu’on trouve souvent chez de bons locuteurs qui n’ont pas une connaissance scolaire de la langue : l’insertion d’une apostrophe là où elle n’a pas lieu d’être ("pousqu’ém" pour posquem/puissions).
    Comme le fait remarquer Gaby, nous ne pouvons pas dire d’après l’écrit où était l’accent tonique : posquem ou pósquem ? Une graphie franco-phonétique ne sait pas noter ce genre de choses...
    Georges dou Cadet (que je n’ai pas oublié...) écrivait en gras les voyelles des syllabes accentuées.
    Exemple :
    Ma prumèro surprézo éstèc d’apèrcébé lou curè débara dé la cariolo tirado pou chibaou dou bézin
    http://www.lepatoisgascon.fr/167-noel-dans-le-haut-astarac/
    Et Georges faisait aussi la faute de l’apostrophe mal à propos... Pire que ça même ici : « és qu’aou pinça éntat crézé » (pour e’s cau pinçar entà’c créser)

    Bon, tornem a l’assieta de l’Andriu :
    A part la graphie, c’est du vrai gascon, pas du calque.
    Elle me confirme aussi que dab se prononçait "dap" ; je ne suis pas sûr que les néo-locuteurs du gascon le sachent... Moi, je m’en doutais, car le gascon ne sait pas prononcer un b en fin de mot : il dit "clup" pour club...

    Enfin, je partage la philosophie du texte :
     dap santat : notre fragilité ; jamais sûr qu’une fête ne soit pas la dernière
     mais sinon, profitons de la vie, et d’abord mangeons bien !

  • En effet, les néo-locuteurs disent très souvent ’’dab’’...même si ce sont des profs d’occitan, et même avant une consonne sourde il s’efforcent de dire le b.


Un gran de sau ?

(connexion facultative)

  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document

Dans la même rubrique :


 

Sommaire Noms & Lòcs