Si même au Pays basque...

- Tederic Merger

Dans son n° 51, la lettre de l’IBG (Institut Béarnais et Gascon) donne la parole à un instituteur basque retraité, qui a participé jadis à l’enseignement du basque comme "itinérant".
On comprend que c’est un locuteur natif vrai de vrai, et qui aime sa langue.

Il vide son sac sur "les ultras, utopistes et subversifs", les "idéologues" [les abertzale autrement dit patriotes basques].

Il critique la manière dont on a lancé l’enseignement du basque dans le secteur public dans les années 1980 (pour des raisons "électoralistes" - lol : nous en Gascogne on serait content que nos élus soutiennent l’enseignement du gascon pour des raisons électoralistes !) :
 on a supprimé des postes d’enseignants (en français) et parfois des écoles [de celles à classe unique ?] pour créer les postes de basque ;
 l’incompétence : "personnel sans compétence ou du moins médiocre dans la langue et la culture" ;
Exemple savoureux : "la soi disant "conseillère pédagogique basque et son hispano-labourdin batua massacré"" qui lui fait passer l’entretien pour obtenir l’agrément pour enseigner le basque :
- « nola ikas nahi duzu eskuara ? » (comment voulez-vous apprendre le basque ?) [apparemment le basque a des mots différents pour apprendre-enseigner et pour apprendre-à-soi-même, et elle n’a pas utilisé le bon !]
- lui (faisant celui qui comprend pas) : « Nik deia badakit [...] » (moi je le sais déjà, vous voulez dire comment je vais l’enseigner ?)
- Elle [confuse ?] : « Ba, hori » (oui c’est ça).

 On recrutait des "bascophones" peu compétents "venus des banlieues parisiennes ou du nord et d’ailleurs" qui sautaient sur l’occasion pour se faire muter au Pays basque, puis quittaient le poste de basque assez rapidement.

 Deux normands ont successivement eu la charge d’organiser l’enseignement du basque. [Oui mais l’école de la République chère à notre instituteur n’a pas à discriminer en fonction de l’origine !]

 Les journées pédagogiques se transforment en querelles d’idées politiques
 Des postes ouverts "politiquement"
 une hiérarchie incompétente "oeuvrant pour une cause"
 "la méchante politisation de cet enseignement dans les écoles publiques et laïques"
 On pouvait exercer à l’Ecole de la République avec des idées "abertzale" [quel scandale !]

"Cette expérience d’itinérant a été pour moi fort décevante."

Ensuite, l’interview aborde l’état de la langue aujourd’hui :
Patatras :
 "A l’agonie, l’extrême onction linguistique n’a pas fait de miracle."
 "Les langues locales comme l’Amiküztar, région de Saint Palais, si riche pourtant pour sa mixité, sont perdues."
 "La langue basque est loin et ce sont des mini-usages, des bribes comme bonjour,bonsoir,merci et encore en batua" [Nous en Gascogne avons déjà du mal à perpétuer notre "Adishatz"...]
 "Nous parlons basque à la maison, aux petits enfants, comme nous l’avons fait à nos enfants. Ils comprennent tout mais répondent en français. C’est ça la maladie." [Nos jeunes à nous ne comprennent rien au gascon]

Quand il va au marché de Saint Palais, il parle "tout en basque du pays avec ses connaissances sexagénaires, septuagénaires et octogénaires, une matinée entière ; Les actifs et les jeunes ne sont pas là ; très peu d’enfants, même pendant les vacances. On préfère les hypermarchés, les MacDo des grosses agglomérations... Chez nous les moins de 60 ans parlent très peu la langue du cru."

Hélas, le constat de notre euskaldun retraité sonne vrai, et son désarroi.
Lui dire qu’en Gascogne c’est pire ne le consolerait pas.
Mais avec l’explication qu’il avance, on reste sur sa faim : "nos langues se perdent car on ne prend plus plaisir à les parler par des propos développés".
Oui mais pourquoi ? Zergatik ? Perqué ? Il faut remonter la chaine des causes, donc faire de "l’idéologie" (mais de la bonne !), au risque même - sait-on jamais ? - d’égratigner la "République" !

Voir en ligne : La Létre de l’Enstitut n°51

Grans de sau

  • Cet entretien avec ce retraité de l’enseignement basque m’avait aussi plongé dans pas mal de perplexité quand je l’avais lu dans la lettre de l’IBG.
    Il va à l’encontre de ce que proclament les milieux abertzale appuyés sur des statistiques d’enseignement de la langue et des études démographiques* centrées sur les pratiques linguistiques supposées .Tout cela nous rappelant bien les discours analogues des milieux de l’occitanisme officiel.Tous se réfèrent à des néo-pratiques prenant leur source dans l’enseignement scolaire tant du batua que de l’occitan (standard ou pas, c’est un autre problème) à des néo-locuteurs ne pratiquant pas la langue dans leur milieu familial ou professionnel et souvent aujourd’hui à peu près dépourvus d’accent autre que celui du français standard des média.A contrario aussi, c’est à noter, de ce que certains observateurs pourtant bien immergés localement croient remarquer :je pense à ce qu’écrivait notre ami Philippe Lartigue ,notant un retour réel de la pratique quotidienne du basque du côté espagnol lors de son année ibérique il y a peu .Où est la vérité ? Une partie de la réponse tient probablement à ce que les études démographiques reposent sur des données non pas objectivement mesurables mais déclaratives du type :parlez-vous le basque (ou l’occitan suivant les cas) ? En avez-vous une pratique quotidienne ou occasionnelle,etc… ? Le risque évident ici est que les interrogés n’inversent l’ancien complexe qui aurait faisait dire à leurs parents le très classique « je le comprends mais (bien sûr !) je ne le parle pas » . La langue régionale étant enfin valorisée, l’interrogé avouera vraisemblablement un niveau de maitrise et de pratique bien supérieur à la réalité, enrobant tout cela de quelques mots fétiches type millesker ou adiusias (pour prendre un mot ONG !).Et quand on a dit cela on n’a sans doute encore rien dit sur le pourquoi de la désaffection même dans un contexte où il est apparemment bien vu (jusqu’à quel point d’ailleurs ?) de parler la langue « régionale » .Il est important pour nous en Gascogne de rester très attentifs à ces réalités et de ne pas se laisser endormir par des statistiques trop évidemment optimistes.

    *le livre de Thierry Kranzer ,sur lequel j’essaierai de revenir « Langues régionales au bord du gouffre ? »(éd.Yoran ) donne des statistiques éclairantes :de 1996 à 2006 le nombre de bascophones en France était passé de 56000 à 51800 (en Euskadi sud au contraire il progressait de 443000 à 558000), avec côté français un vieillissement net du bascophone moyen mais cependant une hausse chez les 16/24 ans (20,6% de bascophones dans le Labourd hors BAB contre seulement 14,6% chez les 25/34 ans ). Mais encore une fois comment était définie -et je doute qu’elle l’ait réellement été – la bascophonie ainsi mesurée .

  • Dans le sommaire de ce dernier ouvrage on lit surtout de l’institutionnel(enseignement,politique média) et peut-être aucune mesure concrète de l’utilisation du basque si ce n’est une vague allusion au "mouvement de revitalisation" (qu’est-ce à dire exactement ?).

  • Bien que pris par d’autres priorités, je consulte quotidiennement le forum et je lis avec intérêt les interventions le plus souvent de qualité et même parfois brillantes d’interlocuteurs qui ont l’avantage insigne à notre époque de ne pas participer à l’entreprise de décervelage généralisé qui règne partout.

    Le témoignage de cet instituteur basque à la retraite est à prendre d’autant plus en considération que son point de vue est loin d’être dominant. Il reflète honnêtement la réalité sociologique d’une langue, le basque, qui du moins du côté français, est bien loin d’être florissante. Bien entendu, le basque n’a pas complètement disparu de la sphère sociale comme c’est hélas le cas pour le gascon et les autres langues "régionales" de France, mais ses jours sont désormais comptés en tant que langue de la vie quotidienne, sinon du côté espagnol, du moins du côté français.
    Dans le domaine des langues "régionales" de France en général, il y aura toujours des idéologues "mal-voyants" pour se référer à l’hébreu en Israël, le français au Québec ou le catalan en Espagne en tant que modèles applicables partout et en tous lieux. Mais c’est faire fi de la dure réalité, à savoir que ces trois cas sont le résultat d’une action volontariste tant de la part des états concernés que de la part de gens qui font preuve d’un puissant patriotisme, voire d’un nationalisme exacerbé. Or, rien de tout ça en France, le moindre patriotisme étant suspect et désuet.
    La moindre lucidité exige de voir les choses telles qu’elles sont et non comme elles devraient être.
    Qu’est-ce à dire ? Faut-il se résigner, baisser les bras, dire et se dire que tout est fichu ? Non pas. Entre le nihilisme bêta de ceux qui prennent leurs désirs pour la réalité et le défaitisme noir de ceux qui pensent que de toute manière il n’y a plus rien à faire, il existe une voie médiane, celle de ce forum, Gasconha.com, dont je me réjouis de l’existence et dont je m’émerveille de constater qu’après tant d’années il n’ait pas tourné en eau de boudin ou en guerre de tranchées.
    C’est pour moi un vrai régal de lire un Philippe Lartigue lorsqu’il écrit dans son gascon landais qu’il aime tant, et qu’il a bien raison d’aimer. Il y en a d’autres, certes, qui ont du gascon cette connaissance, cet amour et cette dévotion. Même s’ils ne sont qu’une poignée, ils sont l’espoir en la survie du gascon, du moins en tant que langue de ceux et celles qui se veulent vraiment gascons et gasconnes.
    Car ça me paraît extrêmement discutable de se dire basque, gascon, occitan, breton, si on ne connaît de la langue que quelques mots trop souvent déformés sans vergogne, quand on les connaît.

    C’est réconfortant de constater que, dans le vaste monde, des langues en très grand danger de disparition prochaine font l’objet d’études, d’enseignement, de standardisation et de dotation d’une graphie convenant parfaitement à la lecture, à la diction et à l’enseignement.
    C’est le cas de la langue des Sioux Lakotas dans les Grandes Plaines du Dakota du Sud et le Dakota du Nord. Comme chez nous, la langue a cessé d’être transmise aux jeunes à partir des années 50. Dans les réserves où la vie est digne des pays les plus pauvres du tiers-monde, une poignée d’anciens, derniers locuteurs encore aptes à parler une langue de qualité, avec les conseils et l’aide puissante de linguistes, s’efforcent de sensibiliser les jeunes à la langue de leurs ancêtres, eux qui ne pratiquent plus que l’anglais comme les jeunes de chez nous le français. La langue dakota-lakota est un univers aussi vaste et complexe que le basque, et la disparition de l’une comme de l’autre langue serait une catastrophe sans nom pour le patrimoine culturel de l’humanité entière. Mais la disparition du gascon serait aussi catastrophique à mon sens que celle de ces langues-univers d’une complexité remarquable mais nullement insondable.
    Pour finir, et même si ça risque d’être lassant, la nécessité d’une standardisation grammaticale, morphologique et graphique du gascon est plus que nécessaire, elle est vitale pour éviter une dramatique, totale et irrémédiable disparition de la langue des anciens.

  • Ce que je trouve extrêmement discutable c’est de dire que seul les pratiquants de la langue Gasconne sont Gascon .
    Double punitions : depuis 2 à 3 générations on n’a pas transmit la Langue Gasconne à 99% des Gascons , alors ils ne sont plus légitime pour " être " Gascon .
    Ils devront retourner à l’école , " feignant et ignorant " , pour réapprendre auprès d’une caste , qui tel les druides possèdent le grand savoir , est seule habilitée à se considérer comme pleinement Gascon et donc parler en leur nom .
    Ne vous étonnez pas si vous avez découragé depuis 30 ans le peuple Gascon de se revendiquer d’une identité ...
    La moindre des lucidités : c’est de reconnaitre que l’identité Gasconne est fait également de notre histoire ,de nos traditions,nos fêtes , notre cuisine , notre culture,nos chants , nos drapeaux ,etc ,etc ...
    Je suis Gascon , je ne baragouine que quelques mots , mais je suis Gascon , et heureusement qu’il y en a des milliers comme moi , pour se revendiquer Gascon de la Gascogne , pendant que les " super-Gascons " du haut de leur omnipotence ,continue de comparer le sioux Lakota des plaines ou des montagnes ..
    Terrible : les gens ont comme référence le Sud-Ouest , ils se revendiquent de l’appellation chocolatine , se glorifie de dire poche et les rares qui se réclament d’être encore Gascons : ont leurs dit non ! Mais attention pas n’importe quel non , un joli non , en graphie standard et normalisé ...cela change tout .

  • Votre intervention Mr Torné-Sarte, me touche dans le sens ou beaucoup de Gascons ne sont pas Gasconautes et ont le même ressentiment d’exclusion que vous. C’est mon cas et, comme vous, je baragouine (origine Bretonne) le Gascon plus que je ne le parle.
    L’identité Gasconne est indéniable lorsque des générations et des générations qui nous ont précédé sont nés et ont vécu dans ce pays,même si nous n’avons pas eu la chance d’apprendre la langue.
    Et même en tant « qu’exilé » je me sentirai toujours Gascon cap-e-tout... n’en déplaise à Mr Danièl.

  • Ce que vous dites, Danièl, me paraît très pertinent.
    Mais on peut moduler : pour se dire gascon, il faut que le mot soit identifié par rapport à un contenu. Or, le contenu linguistique a fondu, sauf dans les noms de lieux et de personnes (qui à leur tour sont victimes de l’assimilation phonétique). La démarche vers l’appartenance devrait être volontaire et individuelle. Une réappropriation massive à l’échelle de la Gascogne n’est, en l’état, pas envisageable. D’où la nécessité d’une réflexion.

    La situation du basque est-elle si catastrophique que cela ? Comparée aux autres langues dites régionales, sa situation est bien meilleure.
    Pour le breton, voir aussi l’étude fouillée de Y. Baron, Tan ba’n ti voL 1, 2013, et 2 avec J. Le Ruyet, dont le constat n’incline pas à l’optimisme : cendres ou phoenix ?

    La qualité de la langue enseignée et la capacité des élèves à l’utiliser réellement en fin de cursus, voilà une bonne question. Cela dépend des langues et des écoles. Il est évident que pour le flamand, l’allemand et ses dialectes, le catalan, le voisinage de masses de locuteurs hors de France devrait faciliter la tâche des apprenants.
    Ce qui manque c’est la volonté d’identité globale qui donnerait une raison à l’entreprise.

    La langue, disait Fontan, est "le critère synthétique de l’ethnicité". Soit. Mais il entre autre chose dans la synthèse. L’assimilation ne touche pas que la langue. Le non enseignement de l’histoire dite régionale, celle des peuples, est une autre facette de l’acculturation.

    La condition nécessaire à toute survie des langues dites régionales serait un patriotisme fort et la conscience de former un groupe national. ce sentiment a disparu du territoire français, il n’y a que quelques vestiges.

    L’attitude des locuteurs chevronnés face aux maladresse des nouveaux locuteurs n’est pas toujours ce qu’elle devrait être. Toujours prompts à traquer la faute... Oui, cela n’aide pas.

    L’article dans le bulletin de l’IBG pointe des défauts du système (voire ses hypocrisies et ses complaisances). L’analyse n’est-elle pas cependant partielle et partiale, qui ne recherche pas les causes profondes des situations ?

    Car il y a autre chose.
    S’il ne faut pas éviter les questions sur l’efficacité du système en place, et ici je m’efface devant les analystes honnêtes - s’il s’en trouve -, il ne faut pas refuser non plus l’interrogation sur les principes appliqués par l’Etat et ses suiveurs aux régions périphériques "alloglottes", ces principes qui amenaient un préfet des Basses-Pyrénées (64) à déclarer que : « nos écoles au Pays Basque ont particulièrement pour objet de substituer la langue française au basque ».
    Politique constante :
    L’allocution à des instituteurs faite par un sous-préfet, en 1845, rappelle le principe de l’instruction publique : « Surtout, rappelez-vous, Messieurs, que vous n’êtes établis que pour tuer la langue bretonne. » À mille kilomètres de là, douze années plus tard, le préfet des Basses-Pyrénées tenait, presque mot pour mot, le même langage quand il rappelait : « Nos écoles au Pays Basque ont particulièrement pour objet de substituer la langue française au basque. » Quand à l’inspecteur de l’arrondissement de Mauléon, il notait dans un rapport : « J’ai exigé des instituteurs l’abolition entière de l’usage de la langue basque en classe. Je leur ai également recommandé d’abandonner entièrement la pratique de la lecture basque, suivie dans tous les temps dans leurs écoles ».

    Ce sont des faits idéologiques.

    Un docteur en géographie vient de la rappeler publiquement : la dernière réforme régionale n’a été faite que pour supprimer les identités régionales subsistantes :
    https://abp.bzh/jacques-lescoat-la-reforme-des-regions-de-2014-a-pour-but-de-detruire-les-identites-regionales-43019

    Dans la situation actuelle, c’est l’affect régional, territorial, qui contribuera à rendre un statut à la langue.

    Excusez ces propos décousus, mais il y aurait bien sûr de quoi faire un gros volume.

    Anecdote pour détendre l’atmosphère : j’ai connu un grand voyageur qui avait appris le lakota sur place, chez les Sioux. Un jour qu’un gros prétentieux influent, qui voulait écrire sur le sujet, lui cherchait noise, il lui répondit par une lettre d’engueulade en lakota. L’autre n’insista pas.

  • Libre à quiconque de trouver mes propos discutables sur la gasconnité d’une personne qui ignore la langue gasconne ou qui n’en possède que d’infimes rudiments. C’est un point de vue est aussi respectable que le mien, ni plus ni moins. Mais qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai ni dit ni pensé. Je suis tout à fait d’accord avec vous, messieurs, sur le fait que l’identité d’un peuple ne se réduit pas à la langue. Il y a bien d’autres critères qui entrent en jeu, je le sais parfaitement et de ce côté-là mon niveau de lucidité n’est pas moindre que la moyenne. Mais, dans le cas d’une langue ethnique, dépourvue du soutien d’un état ou d’une communauté consciente d’elle-même comme c’est le cas du gascon, la condition nécessaire, bien que non suffisante, d’une gasconnité digne de ce nom passe par la langue. Et, au risque de me répéter, il est discutable, je dis bien discutable, de se prétendre gascon en mettant la langue entre parenthèses. C’est mon point de vue, discutable, lui aussi, j’en conviens.
    Hélas, je crains fort qu’en ce qui concerne la langue gasconne, les uns comme les autres, moi y compris, nous ne parlions pour ne rien dire. Ce qui est mort est mort. Alors, si ce qui peut ressembler à un semblant de gasconnité passe par des survivances culturelles autres que la langue, contentons-nous de ça désormais pour nous dire gascons, du moins si tant est qu’on puisse s’en contenter. Et alors continuons de crever en silence en spectateurs impuissants d’un changement galopant de population qui balaiera sans vergogne les derniers vestiges d’une ethnie gasconne déjà réduite à la portion congrue.

  • Je ressens vos propos, Mr Danièl, comme une déchéance de nationalité.
    Même si je ne suis pas un bon locuteur, je le répète, je porte la Gascogne au plus profond de moi même et je me déclare aussi Gascon que vous.

  • Navré, j’avais passé une bonne demi-heure à faire une longue réponse. Elle vient de sauter (fausse manip ?). Je ne m’y remets pas.

    Bien d’accord avec vous sur les évolutions acquises et en cours. Difficile d’imaginer un Basque ou un Frioulan ignorant sa langue, et pourtant...
    Partout c’est la langue d’Etat qui l’emporte, parce que les citoyens ne sont plus que des membres d’une société. Réduits à cette identité fonctionnelle, quel besoin auraient-ils de se rattacher à autre chose qu’au village global et mondial francophone ?

    On ne peut pas se résigner à la mort de la langue mais les réponses qui pourraient "secouer" un interlocuteur ("vous n’avez qu’à apprendre la langue et à la parler, etc.") ne peuvent pas servir pour toute une population. Le moment historique est passé depuis longtemps.

    Pour autant on ne doit pas se résigner mais trouver le statut favorable à ce marqueur ethnique.

    A ma connaissance, depuis 1945 seul l’occitanisme a proposé un projet cohérent, théoriquement fort, qui a amené des résultats sur lesquels nous vivons encore, pour le bon et le mauvais. (Je ne m’étends pas sur ce sujet très discuté ici depuis longtemps.) Il manquait seulement... le peuple occitan. Des ombres de nationalités subsistaient alors : Provençaux, Gascons, Auvergnats et Limousins (La Montanha), Languedociens.
    Mais le modèle du Centre (qu’on ne peut même pas dire "parisien" car il est partout) a tout absorbé.

    Pas de gasconité sans langue, oui, car la mort de la langue prélude à la mort tout court, à moins qu’ils n’y ait de puissants facteurs historiques pour faire la différence, ce qui n’est pas le cas ici.

    De quelles solutions disposons-nous ?

    • Pour les grans de sau, je ne vois pas de manière de récupérer du texte perdu ; parfois reculer d’une page avec son navigateur.
      Pour un texte déjà long, qui a pris du temps, faire des copies de sauvegarde par copier-coller dans n’importe quel éditeur...
      Pour les articles, c’est plus facile : il suffit de cliquer sur "Enregistrer", puis de revenir en mode modification.

  • Faut-il aussi savoir danser Gascon ?
    Mais alors muet et dans un fauteuil roulant on n’est plus Gascon...

  • Un peuple qui laisse tomber la langue et les us de ses pères ne mérite que de crever sous le pied des usurpateurs.

  • Ouf ! là, ça devient limite.
    Mais en titillant un peu on découvre la vrai nature de certains intervenants (bien sûr toujours en anonymat).
    Pourquoi changer de pseudo ?
    Même si la citation émane de F.Mistral, il m’étonnerait qu’il ait employé le terme « crever ».
    C’est un mot employé plus souvent par les fachos ...
    De plus ce sont nos ainés qui l’ont laissé tomber, pas notre génération...

  • La citation de Mistral que beaucoup doivent connaitre parmi les contributeurs de gasconha.com est"se un pòple tomba esclau se ten sa lenga ten la clau que dis cadenas lo deliura" (en alibertin) .Pas besoin de traduction ,je suppose.
    On peut comprendre qu’aujourd’hui apprendre la langue gasconne(sauf si on est réellement doué pour les langues,très motivé et avec du temps libre) est un investissement lourd et peu rémunérateur surtout si on n’a pas sous la main quelques personnes,même néo-locuteurs, avec qui parler.La langue est trop oubliée de l’usage quotidien pour cela.
    _Cela dit dans le cas de la Gascogne,dénuée des "puissants facteurs historiques faisant la différence"(PJM ci-dessus) la langue est le seul facteur définitoire de l’appartenance ou à peu près .Essayer de s’y référer,fût-ce symboliquement, est encore plus nécessaire que la référence au breton pour un Breton. Et l’apprendre malgré tout,bien souhaitable...

  • Si Mr G.S.G.,les mots sont importants en français, j’aimerais que vous la traduisiez pour être certain que l’on y trouve le mot « crever ».
    Après tout il est normal d’aider les renégats Gascons à devenir de bons citoyens...

  • Ce n’est pas grave, ça a été une fausse manip de ma part...
    Le texte dense et bien argumenté de Danièl pose clairement la question de la mort des langues et de l’assimilation de la nationalité. Cela n’empêche pas ceux ceux qui en ont les capacités, et qui ont autour d’eux un environnement favorable, comme le dit Gérard, d’apprendre autant qu’ils le peuvent, dans tous les domaines, et, surtout, de transmettre aux autres ce qu’ils savent.

  • 15. Joan-Peir :
    Allez,vous aurez bien deviné, même sans dominer le provençal -moi non plus d’ailleurs !- que "crebar" ou un équivalent ne s’y trouve pas ...
    Mais pour vous être agréable,voici :
    Quand un peuple tombe dans l’esclavage s’il tient(garde ?) sa langue il tient la clé qui le délivre de ses chaines.
    Beau,non ? Pas toujours vérifiable mais assez souvent quand même .
    En tout cas, bonne soirée !

  • Merci GSG,c’est très sympa de votre part,
    la phrase est très belle et même émouvante, sans rapport avec celle du contributeur N°12.
    Comment peut - on déformer les propos de telle manière. Je trouve cela très inquiétant.

  • Voici la citation en provençal, version originale.

    Un pople que laisso toumba la lenga e lis us de si paire, noun merito que de creba souto lou pèd dis usurpaire.{{}}

    Quant à vous, Jean-Pierre, donnez-nous votre nom et prénom véritables, puis votre adresse aussi. Ensuite vous serez peut-être habilité à donner des leçons de morales à propos de l’anonymat.

    Et puis détendez-vous un peu, en apprenant le gascon par exemple. Vous verrez, c’est la langue de ce peuple dont vous vous réclamez sans cesse.

  • 19.Merci à Frédéric Mistrau de bien vouloir nous donner la référence de cette citation qui m’étonne un peu.
    Je pensais naivement que notre ami le Vengeur Masqué avait lancé sa ligne un peu loin (de la citation authentique) comme il aime à le faire mais on dirait que je me suis trompé.

  • Dans le deuxième lien, le mot creba n’apparait pas.

    Pourquoi F Mistral n’a pas écrit sous son vrai nom mais a utilisé le pseudo de Mout Pavoun ? Cela enlève du poids à la citation.

    Pour en revenir à la pratique du basque, je connais deux personnes qui sont allées à la foire de Garris cet été et qui ont constaté que l’on parlait beaucoup basque.

    Cristian

  • Je me réclame du peuple dont je suis issu. Et ce n’est pas de ma faute si le patois que j’entendais parler par mes grands parents a disparu (car eux ne disaient pas gascon mais patois).
    Quant à l’anonymat vous savez bien à quoi je fais allusion, à ces personnes comme vous qui changent de pseudo à chaque fois qu’ils ont du fiel à déverser.
    Au début j’intervenais sous mon vrai nom. J’ai rencontré brièvement il y a quelques années des administrateurs de ce site qui m’ont avoué avoir un pseudo. J’ai trouvé cela intéressant, et depuis je participe, mais toujours sous le nom de Joan Pèir,sans jamais en changer.
    C’est de cet anonymat là auquel je fais allusion.
    Pour moi,lorsque Frédéric Mistral, écrit la phrase évoquée par G.S.G. il le fait sous son propre nom parce que cette phrase est belle et saine.
    Comme vous pour être excessif, il emploi un pseudo.
    Quant à apprendre le gascon je n’ai pas attendu votre conseil et il y a belle lurette que je l’apprend. Mais, vu mon age très avancé cela a du mal à rentrer et je n’ose pas trop le pratiquer de peur de le saboter. Car voyez vous j’ai du respect pour cette langue.....

  • Je suis d’accord avec Danièl, l’idée d’une gasconnité post-linguistique est un mirage. Une fois que sera mort le dernier locuteur gascon (naturel ou nép-apprenant), je ne donne pas cher de la culture ou de l’identité (même si subsisteront peut-être la feria de Dax ou les fêtes de la Madeleine pour amuser la toristalha parisienne).
    Cela dit, et pour ne pas rester sur une note pessimiste, il appartient à chacun d’entre nous d’essayer de perfectionner voire même d’apprendre sa langue et de s’essayer à la la parler, même modestement, même en faisant des "pècas" de syntaxe ou de prononciation, car c’est comme ça qu’on apprend (du reste les meilleurs pédagogues sont ceux qui reconnaissent à leurs élèves le droit de se tromper car la correction est aussi un moyen d’apprentissage).
    Si on en reste dans une attitude hautaine qui dénie le droit de parler à ceux qui ne possèdent pas parfaitement la langue et où on s’interdit de s’exprimer parce qu’on n’est pas "au niveau", la langue crèvera de sa belle mort. Et l’hypercorrection aura achevé le boulot de destruction linguistique qu’avait entamé le jacobinisme évoqué dans un précédent post...

  • Et oui Gérard, le Vengeur Masqué qui était parti en voyage depuis assez longtemps a fait une brève escale sur Gasconha.com. La citation de Mistral est authentique, rédigée en 1866 sous le pseudonyme de Gui de Mount-Pavoun.
    Jean-Pierre a raison sur une chose, Mistral était ce qu’il appelle un "facho" aujourd’hui. Où se situe le fameux "point Godwin" pour Jean-Pierre ?

  • J’écris sous mon nom ...et ainsi j’assume mes erreurs , mes gaffes , et hélas, les insultes et les moqueries ...
    Mais , c’est pour la Gascogne , le reste n’a pas d’importance ...
    Pour en revenir à " ne mérite que de crever ..." , nous ne sommes pas les défenseurs de Massada face à l’occupant Romain ...Je ne vois là que de la morgue intellectuelle , la phrase d’un esprit brillant mais qui n’était pas Gascon , un " la garde meurt , mais ne se rend pas ! " , bref ont l’a compris , nous sommes à mille lieux de tous cela ...
    La Gascogne est mal en point , pire que les Basques , mais mieux que les Sioux Dakota ...C’est pas une raison pour donner dans le suicide collectif , le hara-kiri des derniers locuteurs qui emporteront dans la tombe la Gascogne avec eux ...et au passage d’étouffer sous la cendre de vos espérances déçus , les dernières braises d’espoir : à savoir les pauvres types qui s’échinent à faire vivre le beau titre de GASCON .
    " Ainsi sera Gascon, d’abord , naturellement , celui qui parle le Gascon mais aussi celui qui, naissant et vivant dans l’aire culturelle et civilisationnelle où cette langue est-ou a été-parlé, se dira ,se voudra ou se revendiquera Gascon ..." C’est trop beau pour être de moi ( et en plus l’orthographe est correct ...), c’est de Mr Jacques de Cauna .
    J’invite les tenants de " crève si tu parle pas Gascon " , à se rendre le 26 Novembre à Samatan dans le Gers , et de se faire une idée sur cette Gascogne du Savès en région " Occitanie " , à 30 km de Toulouse , qui elle ne veux pas " crever " ( sinon de rire ) , de lui apporter toute leur science , tout leur effort , de pousser comme dans la mélée du rrru...by ! Tous ensemble , et d’arrêter ses pensées mortifères : car nous sommes tous Gascon de la Gascogne .
    Luttons contre chocolatine-Sud-Ouest-Occitanie-Machin et New-Aquitan , c’est le seul combat car : ( et là aussi c’est pas de moi ...) : Tout peuple qui renonce à son nom est rayé de l’histoire ."

  • Marrant comment on cherche à interpréter MISTRAL :
     si tu veux trouver la même citation de l’Armana prouvençau avec signature claire, voir son TDF à Usurpaire (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7486f/f1083.image )
     l’autre citation est à destination des Troubaire catalan.
     si on veut la pensée de MISTRAL voir son abondante correspondance éditée

  • Bravo Torné-Sarte, excellente conclusion.
    Le point Godwin, avec vous Zorro, commence à la première phrase......

  • A Pierre Torné Sarte :
    Les quelques uns d’entre nous qui ont prévu d’être à Samatan le 26(et sans doute aussi le 25) se réjouissent d’y être vos hôtes,vous tous qui vous dépensez hardiment pour défendre ce que Mistral appelait "lis us de si paire " * dans tout un tas de domaines.Il ne vous aurait donc pas maudits et il ne faut pas tronquer la phrase !
    Siatz hardits !

    * en gascon :los usatges deus pairs

  • Est ce que l’un d’entre vous a eu l’occasion d’écouter le CD de gascon du livre "que parli gascon" ?
    https://editions-des-regionalismes.com/RIGOUSTE-J-CHAPLAIN-E-Que-parli-gascon-initiation-a-la-langue-gasconne-3-CD-R-audio
    J’ai feuilleté le livre qui était dans une librairie du sud des Landes mais je ne l’ai pas acheté.

  • Mon ami Frédéric a bien écrit ça et il cherchait à dire exactement ce qui est écrit. Aucune interprétation à rechercher, c’est du premier degré intégral.

  • 30.Non en ce qui me concerne.
    Je signale la parution d’un "dictionnaire de poche" du gascon (25000 mots) par le même Eric Chaplain,co-auteur de la méthode évoquée ci-dessus. On peut voir via le lien donné par 32406465 que ses pages de garde sont ornées du blason des Pays Gascons que nous avions collectivement créé l’hiver dernier.Cela fait plaisir de voir qu’il circule et qu’il commence à vivre sa vie .

    https://editions-des-regionalismes.com/epages/78a1391f-9736-4f48-a055-7b67ee9ca57a.sf/fr_FR/?ObjectPath=/Shops/78a1391f-9736

  • Je voudrais soumettre à vos commentaires une idée qui s’est imposée depuis mon arrivée au pays basque :

    une langue ne se développe que si elle est soutenue par une institution

    Par institution je ne veux pas dire nécessairement état. Mais ce qu’un groupe de femmes et d’hommes à institué pour réaliser une tâche.

    J’ai suivi depuis 30 ans ce qui s’est passé autour des ikastolas.
    À l’origine une école alternative créée par des parents Seaska est devenue une institution ayant enseigné en basque à des dizaines de milliers d’enfants.

    Le plus intéressant est ce qui c’est passé autour des ikastolas :

    Toujours en besoin d’argent, les ikastolas organisent des évènements, culturels, sportifs, festifs. La conséquence première à été un changement de l’ambiance de ces fêtes. Plus de sono diffusant les sempiternels hits, mais des concerts animés par des groupes généralement basques, proches ou non. J’ai ainsi assisté à un concert "Killers + Itoiz".
    Une deuxième conséquence est qu’il leur a fallu batailler avec les municipalités, départements, régions, état pour obtenir des financements ou au minimum une prise en compte.
    Une troisième conséquence a été une visibilité du fait basque. Ainsi on entend plus dire "il y a encore des gens qui parlent basque ?".

    D’où ma constatation, une institution, quelle qu’elle soit, avec le temps, a une influence capitale sur l’évolution culturelle d’une population.

    Avec la nouvelle institution mise en route en 2017, La communauté (d’agglomération) pays basque, on peut soupçonner le passage à une autre étape.L’impact culturel sera encore plus visible.

    J’en reviens à notre instituteur du début, son rôle n’était pas de développer la pratique du basque, mais de "l’aider à mourir", comme l’aurait dit un inspecteur d’accadémie dans les années 80 parlant de l’enseignement itinérant dans l’école publique.

    Pour le coup notre instituteur était bien le relais d’une institution.

  • Une petite note positive :
    bien des régions françaises n’ont plus de culture propre, mais quelque chose importé par la télé, voire les scènes nationales.

    Le pays Gascon dispose toujours d’une culture, certes affaiblie et diluée mais toujours présente et légitime. Ce n’est pas rien, les générations suivantes peuvent toujours bâtir dessus. Ce qu’il manque peut être c’est que la génération en age d’élever des enfants souhaite faire plus qu’assurer une belle maison, un bon poste pour ses jeunes. Imaginez les comités des fêtes réclamant des concerts ou des danses gasconnes (ou autres) à chaque occasion. Au bout de 20 ans le résultat serait visible.

  • D’après Platon : Héraclite dit quelque part que tout passe et que rien ne demeure ; et, comparant les existants au flux d’un fleuve, il dit que l’on ne saurait entrer deux fois dans le même fleuve (Cratyle).

    Nos langues ont été abandonnées par nos ancêtres, parce que le besoin de communication à distance appelait l’usage du français et que le besoin d’apprendre faisait de même, car toute connaissance passait par l’écrit en français, comme au moyen âge par l’écrit en latin.

    Les premiers à choisir la langue de grande communication sont les élites de chaque peuple, et les autres suivent.

    J’ai une étude très fouillée sur le sujet et je tente de joindre le .pdf, au cas où Tédéric voudrait le mettre sur Gasconha doman.

    De “patois” à “langues régionales”
    Jean Lafitte 20 juin 2017
    Télécharger (455.9 ko)

    Mistral a bien trompé son monde, en vantant le provençal, mais en allant chercher la consécration à Paris sous le patronage de Lamartine, et grâce à une édition bilingue de Mireille.

    Le petit peuple provençal, pas plus bête qu’un autre, a bien vu que l’avenir était dans le français.

    Quant à avoir conscience de notre gasconité en l’absence de langue propre largement pratiquée, ce n’est pas du tout évident. Bien que n’ayant quitté le pays qu’après mon service militaire, je n’ai découvert ma "gasconité" qu’à 50 ans passés, et encore parce que l’apprentissage du béarnais via Per noste m’a fait découvrir que le béarnais était du gascon.

    Je ne suis pas certain que l’IBG travaille beaucoup dans ce sens…

    En tout cas, je me joins à Daniel pour féliciter Tédéric et tous les participants, pour la qualité des débats sur Gasconha doman.

    [Merci Mèste Yann pour cette appréciation gratifiante.
    "Gasconha doman" est le nom du groupe Yahoo qui sert maintenant seulement à diffuser la "Letr@ dou dimenge" de Gasconha.com.
    Les documents joints aux grans de sau sont bien transmis, mais pour les documents qui ne sont pas des images, la mise en page brute laisse à désirer, et je l’améliore par quelques manipulations, ce que j’ai fait pour le lien vers votre document .pdf.
    Tederic M.]

  • Juste un clin d’oeil sur Héraclite d’Ephèse pour Jean Lafitte, Platon se moquait souvent de la doctrine du perpétuel changement qu’on résumait ainsi en une formulette : "tout s’écoule" "panta rhei" , Platon par la bouche de sa figure porte- parole Socrate traite quelque part ( je n’ai pas cherché la référence) Héraclite"d’homme enrhumé" car chez lui tout coule même le nez !
    Platon voulait un peu plus de stabilité seule condition qu’un discours fondé puisse être tenu c’est à dire échangé avec d’autres et qu’on puisse s’accorder sur un langage qui renvoie à la réalité.

  • L’utilisation des armes synthétiques des Pays gascons (dont l’établissement nous a donné tant de mal), par Eric Chaplain montre qu’il est possible de progresser dans la bataille des signes. La reconquête gasconne sera faite de ces petits pas.
    Bravo à lui et à son éditeur pour le relais.
    On peut toujours rêver que les affiches du festival Mascaret portent un jour la croix de Gascogne.

  • Si Mistral est allé chercher la consécration à Paris, c’est que là était le siège des jugements littéraires... Il était avant tout un écrivain.

    Si l’Etat ne procure pas d’institutions appropriées au sauvetage de la langue et du patrimoine, il faut l’y contraindre, ou bâtir à côté.

    Mais quand il n’existe plus de sentiment d’appartenance vivace, c’est beaucoup plus difficile. L’attachement à la langue - quand il existe -, qu’on se la représente comme héritière d’une tradition littéraire ou comme un patois, est insuffisant. Il faut aussi l’amour d’un pays et une situation sociale particulière qui permette la cristallisation de l’idée nationale, ne serait-elle que "régionaliste".

  • @32 et 37
    Quel est au juste le blason dont vous parlez ? Celui qui est sur le dictionnaire de mots ? Il y a tellement de blasons et drapeaux que je m’y perds.
    Si c’est possible, peut être faudrait il déposer le dessin du blason à un organisme (tel que l’institut de la propriété intellectuelle) avant que quelqu’un le fasse !

  • Oui c’est bien de celui là que nous parlons . Le but n’est pas de le garder pour nous :il n’est la propriété de personne,pas même de nous ses créateurs . Je doute d’ailleurs qu’aucun blason de ce type soit enregistré à l’INPI (ils sont certes en général plus ancien mais leur caractère me parait exclure un enregistrement ).Il faut au contraire qu’il circule librement et largement .

  • Après d’amples et longues discussions (dont ce site a retenu pas mal de controverses plus ou moins âpres et d’échanges approfondis, comme on peut le voir en utilisant cercatz), nous avons retenu quatre emblèmes pan-gascons "de fond" :
    1) et 2) deux drapeaux pan-gascons créés pour représenter tous les Gascons, à savoir le trencat et le sautoir.
    3) les armoiries des Pays Gascons sur un seul écu.
    4) la croix de Gascogne, dont l’usage doit être complètement distinct de celui des armoiries.

    Armes et drapeaux régionaux continuent de représenter leur pays (Béarn, Généralité d’Auch, Guyenne, Couserans, etc.). Ces armes, aussi bien que celles d’un club ou d’une commune, peuvent charger le drapeau rouge et blanc.

    Innovons !

  • Je vais faire faire une plaque d’immatriculation pour ma nouvelle moto. Nous avons fait des essais avec le blason mais le format d’une plaque d’immatriculation est trop petit et le blason est quasi invisible, trop de détails.
    Alors j’opte pour le drapeau de la dauna, tout simple, avec un arrano beltza en bas à gauche. il y aura aussi écrit VASCONIA au bas de la plaque. GASCONHA aurait été immanquablement mal lu et, comme je ne suis pas basque mais gascon, donc romanisé, ce ne sera pas BASKONIA non plus. Il y aura 40 comme numéro de département parce que je trouve ridicule tous ces gens qui succombent à la mode du 64. Et pourtant, vous savez à quel point je suis bascophile !!
    Voilà ma modeste contribution pour assurer la promotion de ce drapeau que j’ai fait mien depuis le début.

  • J’ai essayé un autocollant Gasconha avec la dauna sur la plaque d immatriculation de ma voiture mais cela ne m’a pas plu.
    J’ai alors mis la moitié du blason de la Gascogne (gerbe de blé et lion) en laissant apparaitre Aquitaine.
    Vasconia ce n’est pas mal... D’autant qu’historiquement il y aurait pu y avoir un département Adour réunissant Pays basque et sud des Landes.


Un gran de sau ?

(connexion facultative)

  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document

Dans la même rubrique :


 

Sommaire Noms & Lòcs