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Coup d’œil - clin d’œil à Pamplona par le biais du Diario de Navarra

vendredi 18 janvier 2019, par Tederic Merger

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S’occuper de la Gascogne implique de ne pas perdre de vue son côté sud, outre-Pyrénées, la Navarre espagnole par exemple.
Je m’acquitte de ce devoir en recevant chaque jour la newsletter du Diario de Navarra.
Ici un article sur une manifestation dont je ne connais pas les tenants et aboutissants. Il est question d’okupa, donc d’occupation d’un bâtiment - le palacio Rozalejo - que les autorités veulent fermer...

Rien qu’avec le titre et le sous-titre de l’article, je trouve du grain à moudre :

« Los okupas del gaztetxe bloquean el tráfico del centro casi tres horas
La marcha anunciada en bicicleta se convirtió en una sentada en la cuesta de Labrit de 18.45 a 21.35h. Dos jóvenes con sus brazos metidos en un bidón de hormigón retrasaron la apertura del tráfico »

okupa : on est en Espagne, où les mouvements contestataires emploient volontiers la lettre k, peut-être sous l’effet des revendications linguistiques basques, je ne sais pas.

gaztetxe : ça veut dire "maison des jeunes" en basque ; la Navarre espagnole et notamment sa capitale sont largement ex-bascophones [1], avec une utilisation emblématique de mots basques dans un contexte ou quand même le castillan est la langue usuelle.

sentada : je suppose que ça veut dire ce qu’on appelle en français sit-in !

Labrit : on reconnait notre Albret gascon
El Frontón Labrit à Pampelune

« Dos jóvenes con sus brazos metidos en un bidón de hormigón »
hormigón signifiant béton ou ciment (j’ai toujours été intrigué par le rapport avec la hormiga, la fourmi, mais peut-être qu’il n’y en a pas !), je comprends que ces jeunes manifestants ont voulu dramatiser la situation en plongeant leurs bras dans du ciment en train de prendre, ce qui est terrible.
Mais l’article donne la clé à la fin :
« Al parecer, ambos tenían introducidos los brazos y se los habían atado dentro de un tubo hueco que se había recubierto de hormigón. »
Si je comprends bien, les jeunes n’avaient pas mis leurs bras directement dans le ciment, mais dans des tubes recouverts de ciment...

Bref, une manifestation avec blocage d’une artère de la ville, très "gilet jaune" dans ses méthodes et ses conséquences [2]- et certains manifestants, dont un des deux qui avaient le bras dans le ciment, portaient des gilets jaunes - mais je suppose qu’on est plutôt ici dans la mouvance zadiste.

Voir en ligne : https://www.diariodenavarra.es/noti...

Notes

[1] Le nord de la Navarre espagnole est bascophone, lui.

[2] se vivió un momento de tensión cuando una conductora que subía por Labrit, al verse bloqueada, tocó la bocina de forma ininterrumpida : on a vécu un moment de tension quand une conductrice qui montait par Labrit, se voyant bloquée, a actionné le claxon en continu.

Grans de sau

  • 1. Coup d’œil sur les gaztetxe, 19 janvier, 00:50, par Bruno

    Toute l’histoire des gaztetxe depuis la transition post-franquiste est marquée par cette tension entre légalité et illégalité, entre occupations et expulsions, mais aussi parfois des "officialisations" ou "sanctuarisations" grâce à l’appui - ou la tolérance - de certaines municipalités. Ce sont pour la plupart des lieux de concerts (surtout punks dans le sud) ou plus généralement culturels ou politiques (pour schématiser, à mi-chemin entre abertzalisme et esprit libertaire) et dont le leitmotiv est l’autogestion. Tédéric, si on devait mettre une étiquette dessus, l’esprit serait en effet plus proche de celui des ZAD que celui des gilets jaunes... mais il faut toujours se méfier des raccourcis, surtout face à une culture bien implantée en pays basque sud comme nord.

    "Herri bat, gaztetxe bat" est le slogan de tous les jeunes des "gazte asanblada" qui tentent de monter des gaztetxe dans les villages/villes qui en sont dépourvues. Par exemple, lorsque les mairies ne laissent pas de local à cet effet, il n’est pas rare qu’il y ait des actions / occupations, comme c’est le cas parfois à Urrugne, Hendaye, etc.

    Pour la petite histoire, après de nombreuses années de militantisme en faveur de la création d’un gaztetxe à Bayonne, il y a 3 ans, l’alors nouveau maire Etchegarray (futur président de la Communauté d’Agglomération Pays Basque) accepta de laisser un lieu à cet effet : le Zizpa Gaztetxe (http://baionakoga.wixsite.com/zizpa...). Il me semble que de nombreuses associations y ont accès pour des cours de danse, théâtre, visionnages de documentaires, débats, carnavals... et bien sûr des concerts.

    J’ai oublié de préciser mais peut être faudrait-il le rappeler : les gaztetxe sont des lieux principalement bascophones !

  • 2. Suivi, 20 janvier, 17:39, par Tederic Merger

    Merci Bruno pour ces explications très intéressantes !
    L’épisode suivant de cette histoire d’okupa pour un gaztetxe à Pamplona :
    La manifestación por el gaztetxe acaba con una tercera okupación de Rozalejo
    Les jeunes ont ré-occupé le site du Palacio de Rozalejo.

    Les banderoles revendicatives sont en basque (le Diario de Navarra les traduit en castillan) :
    « una gran pancarta en la que, en euskera, se reclamaba el gaztetxe para el pueblo »
    « La manifestación estaba encabezada por una pancarta en euskera que decía : “Tenemos un mundo nuevo en el corazón. Maravillas, aurrera”. »

    Dans le forum associé à l’article, on se déchaîne contre ces actes d’okupa qui narguent la police.
    Beaucoup reprochent aussi au gouvernement de Navarre son incapacité à faire régner l’ordre dans cette affaire ; certains sous-entendent que sa faiblesse est liée à son positionnement abertzale et prévoient de se venger aux élections autonomiques de mai prochain :
    « Barkos* no puede hacer nada porque son sus cachorros. La impunidad de la kale borroka es alarmante. Hay que recordar todo esto en mayo. »

    * Uxue Barkos est la présidente abertzale de la Communauté forale de Navarre


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