L’attractivité Médoc, Landes de Gascogne, Albret, Astarac, Portes de Gascogne, Couserans...

- Tederic Merger

Une méthode simple : taper dans un moteur de recherche "attractivité" + [nom du Pays gascon]... et on trouve des tas de liens intéressants ; parfois des documents pdf genre "charte de pays" qui sont très pensés, très fignolés, très étoffés, révélateurs de l’état de l’art en matière de développement local...

Mes commentaires en italique. J’ai aussi mis en gras des mots importants des textes cités.

Médoc

L’attractivité du Médoc se confirme - Julien Lestage

« sur la presqu’île, c’est tout le territoire qui connaît un développement du marché immobilier. Si la croissance est plus marquée au sud, le nord profite aussi. »
« Le jour où ce territoire du Médoc sera désenclavé parce que les infrastructures, les axes routiers en particulier, auront évolué, cela va changer les choses y compris pour les résidences secondaires » [un agent immobilier]

« Dans le Sud Médoc, à proximité du littoral, les nouveaux habitants viennent chercher une qualité de vie. »
Donc vers Lacanau ?

Le Médoc est donc promis au statut d’une vaste zone résidentielle bordelaise. Il ne reste plus qu’à mettre le réseau routier à la hauteur.

11/04/2019
Attractivité des territoires : Mission Médoc, Jean-Luc Gleyze soutient la création d’un nouveau Domaine départemental à Nodris

« Nodris, un lieu unique en Gironde et une " locomotive " innovante pour le Médoc »

Nodris est situé à Vertheuil. Surprenant, ce projet un peu touche-à-tout (culture-spectacle, maraichage...)... Ici, ce n’est plus le marché immobilier qui décide, mais le pouvoir départemental, volontariste.
Il n’est curieusement pas fait mention du nouveau Parc Naturel Régional du Médoc, qui lui aussi doit vouloir fomenter l’attractivité du territoire.

Landes (départementales)

Les Landes, département le plus attractif de la région
« Deuxième plus vaste département de l’Hexagone, Les Landes, qui accueillent 7 % de la population d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC), soit 405.200 habitants [...]. Son accroissement annuel démographique de 1,2 % entre 2008 et 2015, uniquement dû au solde migratoire, en fait le département le plus attractif d’ALPC. »

("ALPC" était le nom provisoire de la nouvelle région ensuite baptisée "Nouvelle-Aquitaine")

Landes 2040 - Conseil départemental des Landes - Cahier des charges
« 2.2.1 Les limites de l’attractivité par manque d’accès au logement pour tous »

Département des Landes
« Le Parc d’activités Atlantisud
180 hectares de foncier cessible dont la commercialisation a débuté en juillet 2008.
Accessible par deux échangeurs autoroutiers directement sur l’A63 , axe majeur Paris/Madrid, le parc Atlantisud dispose aussi d’un fort potentiel pour les activités logistiques.
12 entreprises installées :
ATS | Rip Curl | Volcom | Resano | Ouateco | Sud-Ouest Service’s | Biopays Landais | Frigeral | Chronopost | Ixi | Tradunion | Eosol
A l’horizon 2020, est prévue une halte TGV à proximité immédiate du parc d’activités Atlantisud, ce qui devrait renforcer encore l’attractivité du parc.
En savoir plus : www.atlantisud.com »

Gasconha.com a déjà contemplé sans complaisance le projet Atlantisud. (Saint-Geours-de-Maremne / Sent Jors de Maremna)
Atlantisud

2020, c’est l’an prochain ! La halte TGV a pris du retard !
A propos des gares TGV perdues en rase campagne :
https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/voyage-dans-les-gares-tgv-perdues-en-rase-campagne.html
Il était question aussi de faire une halte TGV à Captieux ! Et de TER-GV (TER Grande vitesse)... mais la technologie LGV-TGV est faite pour un transport de masse et pas pour desservir de petites haltes...

Landes de Gascogne (le Pays)

[PDF]Schéma Territorial de l’Habitat du Pays des Landes de Gascogne (2010)
« A la faveur d’un renforcement de l’attractivité du Sud-ouest et du processus d’étalement urbain des grandes agglomérations, le Pays des Landes de Gascogne connait une nouvelle dynamique d’accueil (+ 1% en rythme annuel). Le territoire gagne de nouveau de la population (+4300 habitants entre 1999 et 2006) rompant avec un long cycle de fragilisation. Il confirme son inscription dans une nouvelle problématique de développement. »

BordeauxToulouseBayonneBilbaoSanSebastianDaxMont-de-MarsanPauTarbesAgenBergeracMontaubanPérigueuxBrive-LagaillardeLibourneArcachonScénarios d’évolution © Inra ( Guy Pracros)© O. Chaput / A’UrbaEtude prospective Massif des Landes de Gascogne 2050
« Les Landes de Gascogne sont transformées par l’extension des agglomérations périphériques (Bordeaux, Bayonne, Mont-de-Marsan), l’attractivité résidentielle du littoral et le repeuplement des espaces ruraux éloignés. Ces processus, qui se traduisent par un accroissement des mobilités quotidiennes, se conjuguent différemment selon les territoires des Landes de Gascogne.
Le fonctionnement économique des territoires des Landes de Gascogne est reconfiguré par l’essor de l’économie résidentielle, principal moteur du développement territorial, l’agglomération et la polarisation des activités dans les aires métropolitaines et la mondialisation des industries du bois et de l’agroalimentaire. »

No comment.
Sauf que ce Pays des Landes de Gascogne - existe-t-il encore en 2019 ?- n’a pas exactement le même périmètre que le Parc Naturel régional (PNR) des Landes de Gascogne...
On retrouvait cette dualité Parc/Pays en Couserans avec le Parc des Pyrénées ariégeoises. Le Pays Couserans est maintenant une communauté de communes. Voir plus bas.

Albret (néracais)

Et pour commencer, l’attractivité du centre-ville de Nérac :
L’attractivité du centre-ville, le grand chantier de la cité d’Albret
« le moyen de faire venir les Néracais en ville, c’est de créer de l’animation. Ce qu’ont fait de nombreuses villes : développer une marque qui correspond à l’identité du territoire. Après le succès de la manifestation du mois d’août, il semblerait que le titre de So Gascogne et Nérac So Gascogne soit retenu pour faire la promotion de la cité d’Albret, et ainsi le décliner à plusieurs sauces (les marchés So Gascogne, les soirées So Gascogne, etc.).
« Action n° 15 : créer une boutique Nérac So Gascogne. Action n° 16 : orienter les sources d’itinérance vers le commerce de centre-ville. Action n° 17 : créer une carte de fidélité Nérac So Gascogne-J’achète en ville. »

Enfin, "Gascogne" est associé à l’attractivité , même si le "So Gascogne" est agaçant par son anglomanie...
Cette référence à la Gascogne était déjà dans la charte de 2003 du "Pays Coeur d’Albret".

http://www.albretcommunaute.fr/la-collectivite/le-territoire/histoire-et-caracteristiques-du-territoire
« Actuellement, le principal moteur du développement local est l’attractivité résidentielle qui découle de la proximité de l’agglomération d’Agen, du bassin d’emplois du sud-ouest agenais et de l’accessibilité routière »

Agen est à l’Albret néracais ce que Bordeaux est au Médoc, ou Toulouse aux "Portes de Gascogne" : un foyer d’emploi pour navetteurs qui choisissent d’habiter à la campagne.

https://www.ladepeche.fr/article/2018/05/12/2796399-vers-un-albret-durable.html
« La première orientation concerne l’attractivité de l’Albret. « On a vraiment pour ambition d’attirer du monde sur notre territoire. Le tourisme et les paysages sont de véritables atouts sur notre territoire », a précisé Olivier Lamouroux. »
« Pour ce faire, le projet prévoit la création de plus de 2000 logements d’ici 2035. « Le parc locatif, c’est aussi ce qui permet aux écoles et aux commerces de rester dans nos villages et c’est aussi un facteur qui encouragera à s’installer ici ». »
« Si on veut faire venir de la population, il faut créer de l’emploi, et pour cela il faut avant tout attirer les entreprises. L’idée serait donc de créer d’autres zones industrielles »

"Le Gers" en général

Le Gers croît lentement - ladepeche.fr
« 6 janv. 2019 - ... l’est du territoire [condomois], bénéficiant peut-être de l’attractivité agenaise, résiste bien [...] Mais la tendance générale est baissière dans l’Astarac. »
« « La partie Est du Gers, notamment celle proche de l’aire urbaine de Toulouse, est la plus dynamique », souligne Emilie Auriac, qui met en évidence l’exemple de L’Isle-Jourdain. La 2e commune du département, qui croît au rythme de 3,5%, a gagné 1500 habitants depuis 2011. Lombez (+1,4%) et Gimont (+1,2%) sont aussi dans ce cercle vertueux. Au contraire, la ville d’Auch perd des habitants, au bénéfice des communes de l’agglomération telles que Pavie, Duran, Montégut ou Preignan.
Condom et Mirande, les deux villes sous-préfectures, ne réussissent pas à enrayer leur déclin, au contraire d’Eauze. La « petite capitale » de l’Armagnac gagne une trentaine d’habitants, tout comme Riscle. En Lomagne, Fleurance et Lectoure se dépeuplent lentement. »

- Parler de "cercle vertueux" pour une croissance de population totalement exogène, uniquement résidentielle, c’est inapproprié, même si une économie "présentielle" en découle, qui peut donner des emplois aux locaux.
 Attention, il peut arriver que les villes-centres se dépeuplent au profit de communes rurales voisines. C’est le cas d’Auch ou de Condom. Dans ce cas, le "déclin" ne porte pas sur le pays concerné dans son entier, mais sur son chef-lieu.

4ème schéma de destination touristique du gers 2015-2019
« Le Gers incarne l’image forte de la convivialité et de l’art de vivre à la campagne. Celle-ci est le moteur d’attractivité de la destination, reconnue pour sa qualité de vie et ses produits d’excellence.
En 2013, la Gascogne est classée 2e endroit au monde où il fait bon vivre par le journal anglais The Telegraph, aux côtés de villes comme Hong Kong, Tokyo, Paris, Amsterdam ou Parme, et de régions/pays comme la Toscane, l’Andalousie, le Maroc et la Suède. »
No comment...
« le Gers est un territoire façonné par l’agriculture. Ses produits à forte notoriété (volailles fermières, foie gras, ail, melons de Lectoure, porc noir gascon…) et ses productions plus localisées sont aujourd’hui des moteurs de l’attractivité touristique. »
Entre ici en scène l’attractivité gourmande, une Gascogne culinaire qui a déjà une bonne notoriété, et a fait le délice, entre autres , de David MacAninch !

« le lien de plus en plus étroit entre culture et tourisme est renforcé du fait de l’intérêt croissant pour la culture notamment en tant que source d’identité et de différenciation. Dans le Gers les liens fonctionnent plutôt bien : des acteurs dynamiques, innovants… Aujourd’hui, la synergie culture/tourisme doit être confortée pour renforcer l’attractivité de la destination grâce aux ressources culturelles. Le tourisme doit être intégrée dans les stratégies de développement culturel afin de valoriser le patrimoine culturel et soutenir la production »

L’Astarac


Vers un Parc Naturel Régional en Astarac ?

https://www.projet-astarac.fr/
« Aujourd’hui, elles ont décidé de travailler ensemble pour relever les défis de l’Astarac : Pour la démographie et l’attractivité. Comment accueillir de nouvelles familles ? »

https://presselib.com/le-territoire-de-lastarac-arros-lance-une-demarche-participative-particulierement-exemplaire-pour-valoriser-ses-richesses-naturelles/
C’est dans le cadre du label « Territoire à énergie positive pour la croissance verte » (TEPcv), que la Communauté de communes d’Astarac Arros en Gascogne a initié la création d’un Atlas de la biodiversité intercommunale (ABiC).
« Cet Atlas va permettre de répondre aux besoins de connaissances, de protection et de valorisation des richesses naturelles pour une meilleure attractivité du territoire. La démarche s’appuiera sur les politiques d’aménagement du territoire (Plan local d’urbanisme, Trame verte et bleue…), l’objectif est également de mieux connaître la biodiversité pour mieux la protéger, la restaurer, et la gérer avec efficacité. Il s’agit aussi de la valoriser par le tourisme, en particulier de nature. »

Le Pays d’Auch

PETR Pays d’Auch
PETR (Pôle d’Equilibre Territorial et Rural) est la nouvelle appellation officielle des Pays !
« Faire de l’habitat un levier du regain d’attractivité et de vitalité des territoires
Amélioration de l’efficacité énergétique et des conditions d’habiter, offre accessible en accession et en locatif pour accompagner les parcours résidentiels et la mixité générationnelle, nouvelles expériences donnant l’envie de venir, recyclage de la vacance »
« La vie culturelle, sportive et associative se décline dans les différentes composantes en associant fonctionnement d’excellence, accès à des offres de qualité, mise en réseau des opérateurs. Elle propose une diversité de choix à l’échelle du territoire. En redoublant celle proposée dans le Gers, elle constitue un des moteurs d’une ruralité vivante et attractive donnant l’envie de venir et de rester. »

Le Pays Portes de Gascogne

https://www.tourisme-gers.com/gers-tour/2016/actugers/convention-CDT32-pays-portesdegascogne.pdf
« Le Pays Portes de Gascogne est un territoire à forte vocation touristique [...] Renforcer l’attractivité du territoire par le développement d’itinéraires de [...]
Renforcer l’attractivité du territoire par le développement des mobilités douces à la découverte du territoire »

Mathilde LOSEGO 2017-2018 La question de la mobilité en milieu rural et périurbain : Le cas du PETR Pays Portes de Gascogne
« Donner aux habitants une solution alternative à la voiture individuelle en territoire »
« Entre 2009 et 2014, le Pays Portes de Gascogne a gagné près de 2500 actifs supplémentaires, ce qui reflète la grande attractivité résidentielle et économique du territoire. Cependant, le Pays Portes de Gascogne pourrait être considéré comme un territoire dortoir puisque plus des deux tiers travaillent en dehors du territoire dont 34% sur l’agglomération toulousaine, ce qui traduit un phénomène de polarisation et de périurbanisation important. »
« Une convention de partenariat avec le Comité Départemental du Tourisme et du Loisir du Gers (CDTL32) pour renforcer l’attractivité du territoire par le développement des mobilités douces, le développement des outils numériques, la promotion du patrimoine gastronomique local (Apéros de Pays), le développement des itinéraires culturels. »

Le PETR organise le prêt de vélos électriques :
https://www.paysportesdegascogne.com/mobilite/le-velos-de-pays/.

« Cette nouvelle offre de location s’inscrit dans une démarche d’innovation territoriale visant à faire la promotion du vélo, auprès des habitants du territoire en développant l’offre de mobilités douces, et auprès des touristes en soutenant le tourisme dit « lent », le slowtourisme »

« Nos atouts c’est la nature et la recherche du bien-être. L’attractivité passe aussi par le patrimoine environnemental et la convivialité. L’emploi n’est pas trop loin, entre 30 et 45 minutes bien qu’il soit souvent externe au territoire ce qui représente une faiblesse pour le territoire. » [Francis Chabrol]

Le Couserans

Le Couserans : l’attractivité s’érode (INSEE)
« Entre 2009 et 2014, le Couserans continue d’attirer de nouveaux habitants, mais cette attractivité s’érode par rapport à la période 1999-2009. Elle ne suffit plus à compenser l’excédent des décès sur les naissances dans un territoire à la population âgée. »
« Même s’il n’est pas très éloigné de Toulouse, le territoire reste relativement enclavé, sans accès direct à l’Espagne. Située à 30 minutes de l’autoroute A64, la ville-centre n’est pas desservie par le réseau ferré »

https://couserans-pyrenees.fr/wp-content/uploads/2017/08/PROJET_DE_TERRITOIRE_COUSERANS_2016_2026-compressed.pdf
« L’attractivité du territoire se nourrit des différentes dimensions des enjeux N°1 et N°2 en permettant au Couserans de produire une identité culturelle de territoire qui s’appuie sur une culture vivante et créative. Cette attractivité s’adresse aux nouveaux arrivants potentiels ou aux résidants qui peuvent y trouver un motif d’attachement supplémentaire. »

Oui, l’attractivité, ce n’est pas seulement attirer ceux qui sont dehors, mais aussi retenir ceux qui sont dedans !

« Fait assez original pour être remarqué, la quasi correspondance localement entre le périmètre du bassin de vie et de la zone d’emploi (les zones d’emploi « domicile-travail » étant d’ordinaire plus vastes) facilite le dialogue territorial et les correspondances entre acteurs et actions, public et privé. »

Le Couserans est donc - pourvu que ça dure ! - un pays autonome économiquement, pas un pays dont les résidents sont massivement des navetteurs qui travaillent ailleurs !
Selon l’INSEE, le solde migratoire positif n’est pas majoritairement fait de nouveaux habitants qui continuent à travailler vers Toulouse : pas trop d’attractivité dortoir !

« L’indispensable recentrage de réciprocité interne au territoire, doit être complété par un rapprochement avec les pays proches y compris les bassins économiques transfrontaliers et leurs pôles (St Girons et Viella ne sont-elles pas aujourd’hui des villes jumelées, ainsi que le Comminges avec le Val d’Aran ?). »
Au passage : "Viella", c’est Vielha en Val d’Aran. "Vielha" est la graphie aranaise, donc gasconne, qu’il siérait d’adopter à un pays gascon qui veut justement se rapprocher du Val d’Aran !
D’ailleurs, ce Projet de territoire du Couserans, au contraire du projet du Parc des Pyrénées ariégeoises, ne contient pas les mots "gascon" ni "Gascogne" ; "occitan" non plus, mais "Région Occitanie" oui, puisque celle-ci organise, suscite et parfois finance !

Requalification d’une rue à St Girons

L’attractivité du Béarn : Henri IV ne suffit plus !

https://www.larepubliquedespyrenees.fr/2018/06/11/attractivite-le-bearn-se-dote-d-un-reseau-d-ambassadeurs,2362339.php
« L’Agence d’attractivité et de développement touristiques et la Chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn s’associent pour une meilleure promotion du territoire.
L’ambassadeur le plus connu du Béarn, aujourd’hui, c’est sans doute ce bon roi Henri IV. Certes, il fait un sacré boulot pour attirer les touristes chez nous. Et encore plus depuis 2016 en sillonnant les routes de France dans la caravane du Tour. Mais l’attractivité du territoire ne peut reposer sur ses seules épaules… »

Si Henri IV a tant contribué à l’attractivité du Béarn, l’héritage gascon, auquel il se rattache peu ou prou, ne pourrait-il pas contribuer à l’attractivité de tous nos pays gascons ?
Ce premier tour d’horizon montre qu’il n’est guère mis à contribution pour l’instant, sauf à Nérac avec le "So Gascogne"...
Nos pays gascons s’inspirent peu de la Gascogne, qui pourtant figure dans le noms de certains d’entre eux !

Mais quand leur recherche d’attractivité ne se limite pas à créer des lotissements pour les navetteurs, quand il est question d’« identité culturelle de territoire qui s’appuie sur une culture vivante et créative », d’« apéros de pays », d’animation à créer, de « la convivialité et de l’art de vivre à la campagne », une "gascounitat" à redéfinir pourrait apporter des réponses  !

Grans de sau

  • Quand on lit ces différents exemples d’"attractivité" en Gascogne, seuls les projets à Nérac et en Couserans échappent un peu au conformisme et à la paresse intellectuelle. Tous sacrifient au mythe voulant que l’avenir vienne d’ailleurs et exclusivement d’ailleurs...
    Tout particulièrement, est typique une déclaration telle « si on veut faire venir de la population, il faut créer de l’emploi, et pour cela il faut avant tout attirer les entreprises. L’idée serait donc de créer d’autres zones industrielles ». Ce qui veut bien dire qu’on se moque éperduement de retenir les résidents, jeunes particulièrement ; plus exactement, on se résigne à ce qu’ils soient perdus pour le territoire et aillent grossir les cohortes de jeunes "pro" (ou chômeurs qui aspirent à le devenir) des grandes métropoles toulousaine ou bordelaise.
    Seul le Couserans laisse percer un certain intérêt, modestement exprimé pour ses "résidents" dont on espère renforcer l’ "attachement au territoire".
    Avec tout ça, la renaissance gasconne est assurée ...
    Changeons de paradigme !

  • En principe, les jeunes du pays peuvent bénéficier aussi de l’installation d’entreprises venues de l’extérieur, et même de l’installation de nouveaux résidents.
    Dans le deuxième cas, c’est de l’économie "présentielle".
    Christine de Rivoyre avait déjà bien observé cette nouvelle économie :
    Le gascon dans le roman Belle Alliance de Christine de Rivoyre

    « Depuis bon nombre d’années, il n’y a plus ni bergers ni troupeaux dans les Landes et, comme la résine du Portugal et celle de la Grèce coûtent moins cher que la nôtre, les gemmeurs peu à peu abandonnent le hapchot qui creuse la blessure au flanc du pin.
    Leurs fils ont quitté les quartiers de la forêt pour des lotissements en plein bourg avec garage, mimosa, congélateur et télévision, bref tous les symboles de ce qu’on appelle le progrès ; il sont peintres en bâtiment, maçons, garagistes, plombiers, et leurs épouses, les daounes modernes, sont coiffeuses, postières, les plus majestueuses trônent à la caisse des self-services. »
    De nos jours, on pourrait remplacer les postières par les employé(e)s d’EHPAD...

    Mais c’est vrai qu’une partie des jeunes quittaient et quittent toujours le pays pour diverses métropoles, et sont remplacés par d’autres.
    Notre époque de brassage le veut.
    Nos techniciens du développement, s’appuyant sur l’INSEE, regardent les chiffres de population : ce qui compte pour eux, c’est que le solde migratoire fasse plus que compenser le solde naturel (souvent négatif en Gascogne rurale : les décès l’emportent sur les naissances).
    Le faible attachement local des nouveaux habitants est le plus souvent secondaire pour eux. Mais dans les bribes que j’ai recueillies ci-dessus, ce genre de soucis peut également affleurer.
    Nous ne réussirons pas à court terme à renverser le paradigme de la croissance de population à tout prix.
    Mais quand, de temps en temps, la qualité de vie au pays, la qualité des paysages, l’identité culturelle... sont reconnues comme des causes d’attractivité, nous avons une fenêtre de tir : nous pouvons proposer un paquetage gascon : respect de l’architecture locale, du paysage sonore et signalétique (l’accent, les toponymes gascons...), promotion de pratiques culturelles originales comme la polyphonie gasconne ou la course landaise, cuisine du terroir...

  • Bien sûr mais je pense que nous devons en priorité être les avocats des jeunes d’ici qui veulent "viure e trabalhar al pais" comme le disait un slogan occitaniste des années 70 du siècle dernier("VVAP"). Sinon la gasconnité superficielle que nous essaierions de diffuser par le haut ne serait à terme qu’oripaux touristiques, je le crains.

    • Au point où nous en sommes, toute mention de gasconitat, même émanant d’un office de tourisme de pays, et donc forcément conformiste et plutôt superficielle, est bonne à prendre. A nous de suggérer du contenu !
      Et des initiatives "de pays" ne peuvent pas être assimilées à de la "diffusion par le haut" : elles émanent du tissu des élus locaux. C’est un échelon local, proche de la "Gascogne d’en bas" !
      Les jeunes gascons - les jeunes de Gascogne - peuvent aussi être sensibles à ces messages, et chez certains d’entre eux, ça peut développer l’envie de viver au pais (biwe àw païs - je n’ai pas le moyen de faire le i accent aigu !), qui n’est plus de nos jours si évidente...

  • Dans le cadre de l’attractivité culinaire appliquée au Couserans, je signale le fromage de Bethmale.
    Tot un Hormatge ! un documentari deth Ostau Comengés

    Grâce à une promotion d’Intermarché, j’ai acheté du Bethmale de la fromagerie "La Core Cazalas". Que l’aimi !
    La fromagerie produit plusieurs gammes (Bethmale, la Cosso, Toudeille...) ; certaines de ces gammes proposent différentes combinaisons entre lait de vache (dont la "vache gasconne"), de brebis, de chèvre. Un fromage de chèvre s’appelle "Le Crabot".

    (lo) Crabòt

  • Le fromage de Bethmale est une belle réussite ,il est très présent dans les fromageries de nos régions,qu’il s’agisse de grandes surfaces(les Leclerc,Intermarché et autres) mais aussi fromageries de quartier.Il est certes parfois présenté comme "d’Ariège" mais le Couserans est bien là.

  • J’aime énormément le Bethmale, qui est le pendant oriental sur la chaîne gasconne de l’Ossau-Iraty (nom donné au fromage que je n’ai jamais connu que sous le nom de "fromage du pays").

    Maintenant, chose assez peu dite, et sans volonté diffamatoire de ma part, il semble bel et bien que le lait soit majoritairement d’importation, en somme qu’il ne provienne pas du Couserans, car les élevages y sont désormais rares. Je subodore que le lait provient des Pyrénées plus à l’Ouest, ce qui serait un moindre mal.

    Gasconha.com maltraite le Couserans, il est loin de nos radars habituels, il mériterait que l’équipe d’administrateurs s’y rende !

    • Oui Vincent, j’ai lu ailleurs qu’une part du lait utilisé pour le fromage de Bethmale n’est pas local, et même pas du Couserans.
      La fromagerie de la Core-Cazalas nous assure cependant que son
      « lait cru est issu de 13 producteurs sélectionnés dans l’Ariège et particulièrement dans le Couserans ».

      C’est surprenant, mais économiquement ça peut se comprendre : ce pourrait être le signe que la production du fromage de Bethmale s’est industrialisée (ce qui n’est pas forcément mal), et que la production de lait locale n’a pas (encore ?) suivi.
      Je vais essayer de trouver dans le projet du Pays Couserans en lien plus haut si ils ont considéré le problème... Suspense !

    • Réponse :
      « Le secteur de l’industrie agroalimentaire représente environ 300 emplois en 2014 contre environ 200 en 2000 soit une progression de 55% sur la période. Le Couserans produit la moitié du tonnage du fromage au lait cru de la chaine Pyrénéenne et génère la moitié du chiffre d’affaire du secteur agroalimentaire de l’Ariège. »
      et une "orientation" :
      « Coordonner des actions sur le foncier pour l’installation et la transmission facilitée de Jeunes agriculteurs, action spécifique Lait pour compléter la production locale »

      Verdict :
      Ce PROJET_DE_TERRITOIRE_COUSERANS_2016_2026, dont la qualité se confirme, n’est pas passé à côté du problème !
      Il signale d’ailleurs la « chute des exploitations bovins lait (13 à 5% en 20 ans) et bovins viandes dans une moindre mesure ».
      Quant aux solutions envisagées, c’est une autre paire de manche !

  • Curieusement (j’ai pas fait exprès !), tous deux sont en Bazadais !

     Mòbles :
    http://www.lemeublegascon.com/
    « Lo mòble fabricat en França … per Gascons »
    « Originaires de cette belle région qu’est la Gascogne, nous vous présentons à travers nos créations, notre conception d’un mode de vie, l’art de vivre gascon.
    Région riche en belles et bonne choses, nous nous inspirons de ces traditions pour nos créations*. »

    * Ils ont dû consulter les prénoms gascons de Gasconha.com pour baptiser leurs meubles : Aelís, Amic, Artùs, Bruna, Eiquem, Enric, Estela, Lilòia, Macari...
    http://www.lemeublegascon.com/store/les-mobiliers

     Mèu :
    Mèu de Gasconha

    (N’èi pas tastat la mèu ni los mòbles* !)
    *Il y a même un lit basculant pour les audacieux !

  • Entre "Meuble gascon", couteau (de luxe, vu le prix) "Le Pignot", et l’agulho (équivalent gascon du makhila), je distingue l’émergence d’un artisanat haut de gamme qui s’appuiera volontiers sur des références gasconnes.

    On peut rajouter Adishatz !
    C’est bon pour la Gascogne, en attendant que cela irrigue des sphères plus industrielles, par exemple dans le domaine de l’architecture et du décor de nos maisons... je pense à une alternative aux portes en plastique au style des séries américaines...


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