La Petite Gavacherie : une toponymie rurale entre marotin et gascon.

- Gaby

Voici une nouvelle étude qui intéressera, je crois, les amateurs de toponymie.

Grans de sau

  • Pour ma part, la coexistence de toponymes gascons (d’une gasconnité plutôt faible, et n’est pas sans intérêt la question de savoir si cette faiblesse proviendrait justement de l’émergence de l’enclave marotine, qui aurait modifié par là même le gascon des lieux, alors même que nous nous trouvons dans l’ancien Bazadais) et de toponymes poitevins-saintongeais me semble conforme à la manière dont je vois le phénomène migratoire gavache : des zones de plus ou moins grande intensité, la Petite Gavacherie n’étant que le reste de la zone de repeuplement le plus intense, sans pour autant parvenir à oïliser Monségur.

    Je pense donc fermement que nous nous trompons au moment de territorialiser le phénomène marotin : il semble assez net qu’un peu à la manière de ce que l’on peut voir en Europe de l’Est (je pense aux turcophones de Moldavie ou encore aux romanophones de Grèce ou Macédoine), il y avait coexistence des langues au sein des paroisses de la Petite Gavacherie, la toponymie permettant d’ailleurs d’identifier des zones de peuplement particulièrement intense.

    (En revanche, que les noms des paroisses soient tous gascons est normal, elles sont toutes antérieures au phénomène de repeuplement.)

    L’étude d’une autre frontière linguistique, à Esquiule en Béarn, entre le gascon de l’Oloronais et le basque de Soule, a pu montrer combien la frontière, en réalité, bougeait au gré des mariages, des reprises de fermes, etc. Dans le cas d’Esquiule, à l’avantage du basque.

    En somme, les seules questions à nous poser devraient être les suivantes : quand le marotin a-t-il disparu dans les alentours de Sauveterre-de-Guyenne ou de La Réole où la toponymie gavache est peut-être de l’ordre de 30% des lieux-dits ? Quels témoignages avons-nous du maintien du gascon de Monségur dans les paroisses rurales aux alentours ? Pour quelles raisons les autochtones, de nos jours, ont-ils tous un accent du Sud-Ouest très fort, contrairement aux descendants des Gavaches de la Grande Gavacherie (qui mériterait un article spécifique, notamment en Blayais, où la toponymie gasconne est quasi-majoritaire) ?


Un gran de sau ?

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