Communication de J-J. Fénié : “Langue et espace rural : le gascon patrimoine immatériel et facteur d’identité pour les Landes”.

- Gerard Saint-Gaudens

A contre-courant du déclinisme irrésistible tout en étant raisonnablement lucide, cette étude de J.J.Fénié lors du colloque sur le déclin du monde rural tenu l’an passé à Carcarès Sainte-Croix à l’initiative de son maire. A méditer.

Cette étude vient d’un occitaniste gascon, éminent géographe, à qui on doit la page en langue gasconne du lundi dans l’édition landaise de Sud Ouest (le journal néo-aquitanien bien connu).
Elle a le mérite de faire le lien entre l’évolution socio-économique, la gestion des espaces et des paysages et la situation culturelle et linguistiques des espaces considérés (voir l’intéressante distinction entre "espaces" et "territoires").
Bref, une démarche qui s’apparente à celle de ReGasPros.
On peut lui reprocher un certain flou quant à l’identité de la langue (dit une fois "occitan de Gascogne" et considéré comme un des dialectes de la langue) mais, dans le contexte, c’est un détail et l’évocation de territoires d’oc non gascons peut être source d’inspirations.

Langue et espace rural : le gascon, patrimoine immatériel et facteur d’identité pour les Landes
Jean-Jacques Fénié
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Grans de sau

  • Je ne l’ai lu qu’en diagonale mais cela m’a paru intéressant mais un peu optimiste sur le rôle du gascon.

    Un article sur langue ou dialecte par un doctorant linguistique qui ne cite ni l’occitan ni le gascon mais qui connait quand même le catalan.
    Je n’ai pas tout compris et je ne suis pas sûr que cela éclaire les rapports entre gascon et occitan.

    https://theconversation.com/entre-langue-et-dialecte-une-distinction-arbitraire-131721

    J-Cristian

  • Cette communication de JJ Fénié insiste à juste raison sur la toponymie gasconne, à mettre en valeur.
    Nous sommes beaucoup là-dessus sur Gasconha.com...
    Par exemple, j’avais proposé une idée de pancarte à Cabanac, Landes de Cernès, qui reposerait sur l’explication et la réactivation des toponymes Siougue (Siuga) et Bernet (Vernet), en évitant au passage les pléonasmes de l’ignorance :

    Cabanac : proposition d’une pancarte simplement gasconne
    "Siougue" (d’ailleurs répertorié "Siouge" par l’IGN qui semble se tromper sur ce coup ci) doit vouloir dire "forêt" ("siuga" variante de"seuva ?"), et "bernet" (vernet) est un bois d’aulnes, une aulnaie.
    Alors, évitons les pléonasmes !

    (lo,eth) Vernet
    Prononcer "(lou) Bernét" en faisant entendre le t final.



    Pancarte indiquant des lotissements

    Cabanac semble avoir mis récemment du gascon dans sa toponymie, avec le lotissement L’Entrada, mais attention à la graphie alibertine, illisible par les habitants, et aussi, n’oublions pas de valoriser les noms existants et historiques !

  • Laouillé / L’Aolhèr / L’Aouilhè à Réaup-Lisse. (Réaup-Lisse)
    Laouillé

    Vandalisme toponymique sur la pancarte.
    En omettant l’accent aigu ("Laouille"), l’IGN fait du mal aussi ; mais c’était pire en 1950 avec "La Houille" !

  • 1.J.Christian, j’ai lu le texte de "the conversation". Rien de révolutionnaire mais il met bien l’accent sur le lien entre linguistique et politique/social pour la "promotion" de tel ou tel parler en tant que "langue" et non plus dialecte en plus de la notion langue >éclatement de dialectes différents à partir d’une souche centrale. Il est clair que si le second concept de dialecte ne s’applique pas au gascon (en ce sens le gascon n’est pas un dialecte de l’occitan et encore moins du français), le premier concept (social) s’y applique.
    Tous les efforts actuels (toponymie,visibilité dans l’espace,enseignement), malgré la faiblesse sociale sous-jacente ont pour but de faire reconnaitre par les tiers, les pouvoirs publics,etc... ce statut de langue au sens social du terme. Statut qui suppose toujours l’existence d’une forme commune (norme ou standard ou tout ce qu’on voudra).
    Là où l’article pêcherait un peu à mon sens, est qu’il a du mal à concevoir qu’un même Etat puisse "naturellement" (avant tout effort de l’Etat pour qu’il en soit autrement) abriter des langues différentes : en Allemagne, le bas -allemand (ou "niederdeutsch" ou familièrement "plattdeutsch") n’est pas linguistiquement la même langue que le haut ou moyen allemands , dont le "hochdeutsch" est la langue commune et littéraire depuis le XVIè siècle) ; c’est en fait de la même famille que les dialectes néerlandais. Et c’est la situation de la France, comme nous le savons tous.

  • Rua deu Putz deus Casaus :
    le puits et le jardin où il fut creusé relevaient de l’hôtel médiéval de la famille de Lalande qui couvrait tout un pâté de maison : un des plus vieux"ostaus" bordelais médiévaux, c’était la maison de la puissante famille Soler(ou del Soler) à qui les Lalande succédèrent par mariage.
    Les Soler et les Colom étaient les Montaigu et Capulet bordeais du XIIIè siècle (bien qu’on n’en connaisse ni Roméo ni Juliette), alternant ,année après années , de façon pas toujours très paisible , à la Mairie de la ville (ils laissaient quand même parfois un peu de place à d’autres familles pour que la jurade puisse un peu respirer...).Un membre éminent était Rostan(ou Arrostan) del Soler ,propriétaire ; entre autres, à Talence(d’où sans doute le chemin Rostaing,signalé il y a quelque temps).

  •  Le communiqué de "Sud-Ouest" :

    Depuis 1982
    La rubrique Parlam Gascon de « Sud Ouest » Landes s’arrête. Créée par Christiane Moulinier en 1982, elle avait pour but de donner des informations sur la culture du pays en langue gasconne. Assurée par Jean-Jacques Fénié, correspondant local de presse à Pissos et auteur de nombreux livres, elle embrassait tout le territoire occitan. De nombreuses contraintes amènent aujourd’hui « Sud Ouest » à faire un autre choix de forme. La culture gasconne continuera à vivre dans nos colonnes par le biais de reportages dans les écoles bilingues, les bals gascons ou encore les cours de langues, car le gascon fait partie intégrante du patrimoine landais et notre mission reste de le faire savoir.

    On comprend que "Sud-Ouest" entend "reporter" encore sur "le gascon", mais en français !
    Symboliquement, c’est un signal d’alarme...

     Révélateur sans doute du décalage entre "Sud-Ouest" et le gascon, le titre même qu’il donne à cette dernière rubrique ("Landes : Manset, radio et lectures dans notre dernière rubrique Parlam gascon") écorche notre emblématique Manciet en "Manset" ! Un lecteur le signale en commentaire, sans qu’il y ait de correction à ce jour...

    Bravo, en tout cas, à Jean-Jacques Fénié, pour avoir tenu bon si longtemps dans un environnement médiatique que nous devinons globalement hostile !
    Ces quelques semaines avant la rentrée permettront peut-être d’interagir avec la direction (notamment "landaise", même si le gascon et la Gascogne ne se limitent pas à ce département) de "Sud-Ouest", pour dessiner un compromis créatif...

    Comparaisons :
     avec le quotidien breton Le Télégramme->[https://www.letelegramme.fr/] :
    Le Télégramme consacre une page entière au breton une fois par semaine, le jeudi, avec un rédactionnel conséquent intégralement en breton.
     Journal Ouest-France : l’exemple d’un article d’abord en breton, puis traduit en français

  • L’idéal aurait été de faire à l’instar d’Ouest-France, un article en gascon suivi de sa traduction en français et agrémenté d’un lien internet vers un fichier audio ! En plus le texte oral pourrait être lu par divers locuteurs gascons (béarnais, parler noir landais... )

  • Non, ça ira comme ça avec le béarnais. Ici on est dans les Landes, les Béarnais sont déjà assez présents comme ça avec leur dialecte là où il n’a pas lieu d’être. Allez donc lire les catastrophiques cartels sur l’airial de Marquèze. L’écomusée de la Grande-Lande (de la GRANDE-LANDE que diable) avec des panneaux en simili béarnais ! Rien que d’en parler j’en ai des brûlures d’estomac.
    Je vois bien un écomusée béarnais, à Laruns par exemple, avec des cartels rédigés en parler noir. Pourquoi pas ? Echange de bons procédés.

  • Gérard Manset : pouvez-vous nous donner des exemples de "béarnais" employé à Marquèze ? Que je sache, ces écrits ont été validés par Bénédicte Fenié qui possède tout à fait le gascon dans sa version de la Haute Lande. A moins que la seule graphie employée vous fasse affirmer qu’il s’agirait de béarnais, ce qui est très contestable.

  • Et bien allez sur place et rendez-vous compte par vous même. Je serais vraiment étonné que Bénédicte Fénié soit à l’origine de ça car c’est vraiment un mauvais "gascon" de cuisine, vaguement rédigé à partir de standards pseudo "béarnais", mâtiné de néologismes d’inspiration plus ou moins "languedocienne" et calqué sur la syntaxe française. En gros, on a traduit quasi littéralement un texte qui devait être en français en employant un espèce de béarno-occitan du plus mauvais effet. Ces cartels sont placardés sur des pieux de bois un peu partout sur l’airial.
    Si quelqu’un d’ici y va, qu’il en prenne en photo et les envoie.

  • Quant aux bribes de gascon qu’on entend dans certaines maisons, ce n’est absolument pas du landais de Sabres ni de la Grande-Lande. Mais je suppose que, étant donné l’état de la pratique et de la connaissance de la langue, pratiquement personne n’est en mesure de s’en rendre compte. Je pense même que 99% de ceux qui se rendent à l’écomusée s’en moquent éperdument.

  • Bien, je tâcherai de passer par Marquèze cet été, ce que je n’ai pas fait depuis bien longtemps et serais preneur également de photos en attendant.
    Quant aux bribes de gascon entendu dans "certaines maisons", c’est votre ressenti, indépendant de ce qu’on peut lire à Marquèze. Mais il est vrai que le gascon réappris et utilisé par des néo-locuteurs dans la mesure et dans les situations où ils le peuvent n’est pas forcément cent pour cent identique à ce qu’on entendait il y a soixante ans dans un milieu encore totalement paysan ; les mutations sociologiques font évoluer les emplois de langues même quand celles-ci se maintiennent, a fortiori quand il s’agit de se réapproprier une langue menacée d’extinction.

  • « Attachée par vocation à promouvoir l’identité de la Gascogne dans tous ses aspects, dont la langue, Région Gascogne Prospective et son site Gasconha.com ne peuvent que s’alarmer de la disparition d’une des rares chroniques en langue gasconne des journaux de nos territoires.

    Est-ce l’expression d’un doute de votre part quant au nombre de personnes capables de la lire et de l’apprécier ? En ce cas, nous pouvons vous rassurer : même si le nombre de locuteurs natifs a dramatiquement chuté ces dernières décennies - faisant du gascon une langue menacée ne méritant aucun coup de poignard supplémentaire - , les néo-locuteurs capables de la lire sont maintenant nombreux et souvent très déterminés à en promouvoir la diffusion en toutes circonstances.

    Est-ce, par contre, le sentiment qu’une rubrique née il y a quarante ans et ayant peu évolué en sa forme, serait maintenant obsolète ? Alors, pourquoi ne pas envisager avec son auteur et d’autres acteurs de la culture gasconne une forme renouvelée de l’information en gascon sur tout ce qui touche notre culture sur les territoires que couvre votre journal, Landes incluses ?

    S’il s’agit enfin d’une simple préoccupation financière, une seule question : combien coûte cette rubrique ? »

  • Vous ne comprenez pas ce que je veux dire. Je vais tenter de mieux m’expliquer. On crée un écomusée dit de la Grande-Lande. Donc, celui d’un territoire très précis et parfaitement identifié qu’on veut mettre à l’honneur. Ceux qui sont en charge de la muséographie de cet espace décident de mettre en valeur le gascon. Bien, c’est louable. Le problème est que la langue qu’ils donnent à entendre et à lire ne correspond pas à la réalité dialectale du lieu qu’on s’est donné pour objectif d’illustrer. Or, les outils pour réussir ce projet existent sur place. Il reste des locuteurs compétents, peu nombreux mais ils existent. Il y a de nombreux ouvrages (ne serait-ce que ceux de Félix Arnaudin, tout de même emblématique de cet espace), des enregistrements réalisés par le parc lui-même. Mais non, on ne tient pas compte de tout ça et on fait appel, pour je ne sais quelle raison, à des gens qui ne maîtrisent pas le sujet mais appartiennent vraisemblablement à un réseau qui est systématiquement sollicité quand il s’agit des questions de langue, de culture, de musique ou de traditions gasconnes. Et ce sont toujours les mêmes qui interviennent, même s’ils ne sont pas compétents pour cela. Je vous rappelle que, dans le cadre du PNRLG, il y a un conseil scientifique qui devrait veiller à cela et faire en sorte que la langue qu’on veut illustrer soit bien celle de l’espace concerné et non pas un produit frelaté.
    Il est tout de même étonnant que je sois obligé de devoir énoncer de telles évidences.
    Je reprends mon argument. Vous créez un espace culturel et scientifique dédié à la civilisation landaise, à peu près exactement celle de Félix Arnaudin. Puis vous accordez un espace minuscule, de manière très annexe et secondaire (une espèce de concession accordée de mauvaise grâce), à la langue qui est/était censée être parlée sur ce territoire bien défini. Mais il s’avère que le résultat est bien loin de ce que les derniers autochtones pratiquant ladite langue/dialecte et s’intéressant au sujet, seraient en droit d’attendre.
    Comprenez-vous le malaise et la frustration ? Voyez-vous le problème, du simple point de vue de la rigueur et de la cohérence scientifiques ?

  • Sincèrement, le mieux que je puisse faire serait d’aller voir et me faire une opinion personnelle. Cela dit, vous ne m’avez pas répondu sur le second sujet ouvert par vous ("certaines maisons...").

  •  La vision idéale énoncée par Gérard Manset en message #20 est convaincante. Oui, il faudrait que ce soit comme il dit...
     Les raisons du décalage entre l’idéal et la réalisation, il les esquisse avec sagacité : « une espèce de concession accordée de mauvaise grâce », « des gens qui ne maîtrisent pas le sujet mais appartiennent vraisemblablement à un réseau qui est systématiquement sollicité » ; on pourrait ajouter "un océan d’ignorance"...
     Nous avons déjà pu constaté des ratés plus ou moins abracadabrants sur ce genre de chantiers, comme l’affichage "bilingue" des noms de gare (Beautiran/Beautiran etc.).

     Pour avancer : les "bribes de gascon qu’on entend dans certaines maisons", dont parle Gérard Manset, ne sont-elles pas des enregistrements audio écoutables par le visiteur de Marquèze ?

     Enfin, tornem a las nostas chòcas - e siam per un còp un chic provocators - ! : "Parlam gascon", n’est-ce pas aussi plutôt du "béarnais" ?

  • 21- Oui, le mieux est d’aller constater sur place. Entre autres maisons, celle du maître. Puis des voix en français avec accent de type "oïlique". Quant au personnel sur place, pratiquement aucun autochtone. A Marquèze, la seule personne qui était capable de faire visiter, en gascon du lieu et non en sabir mal déterminé, s’appelait Françoise Vincent. Elle est à la retraite désormais. Elle était sur place depuis des décennies, connaissait parfaitement le gascon local et aurait été parfaitement capable de rédiger les cartels en question. Mais on n’a pas fait appel à elle ni à sa compétence. Elle avait par contre confectionné des petits panneaux avec les noms gascons locaux des plantes des jardins dont elle s’occupait (maison du maître, du meunier). Ces petits écriteaux ont depuis disparu. Vous savez bien que le petit milieu artistique régionaliste gasco-occitan est assez consanguin, si je peux m’exprimer ainsi. On ne les sollicite pas pour leur compétence linguistique mais parce qu’ils appartiennent à un réseau déjà en place et auquel les institutionnels font systématiquement appel.

    22-Parlam gascon avait le mérite d’exister et de donner une fenêtre, minuscule certes, à notre langue. Pour ce qui est de la langue de JJ Fénié, ce n’est pas spécifiquement du béarnais, ni du landais d’ailleurs. C’est assez indéterminé en fait. Mais la rubrique n’avait pas la prétention de donner à lire la langue d’un lieu précis.

  • Quand je demandais « "Parlam gascon", n’est-ce pas aussi plutôt du "béarnais" ? », je pointais seulement le titre de la rubrique, et plus précisément la forme verbale parlam.
    Je me suis laissé dire que beaucoup de profanes pouvaient penser que ça signifiait "Parlons gascon", à l’impératif même si alors il devrait y avoir un point d’exclamation...
    Certains y verront peut-être un détail, mais quand Sud-Ouest argumente* que « il a été décidé de cesser la rubrique écrite en gascon qu’une minorité de nos lecteurs est capable de lire et de comprendre », il faut se poser la question de la compréhension par le public (qui est double : les "vieux" et les "néos") de ce que nous écrivons "en gascon".

    Repertòris de conjugasons en gascon garonés e vasadés Gaby BALLOUX - Daniel SERE - Nicole LAPORTE

    Dans mon coin d’Albret, par exemple, pour dire "nous parlons gascon", on dirait « que pàrlam gascon », avec le que énonciatif et la conjugaison dite "rhizotonique" que Halip Lartiga explique par exemple ici, qui place l’accent tonique sur par, d’où l’accent grave : pàrlam. A l’oreille, ça change plus qu’un simple accent sur le a...

    * dans la réponse reçue par ReGasPros à son courrier lisible plus haut

  • Comme JJ Fénié n’utilise pas le QUE énonciatif de manière systématique (d’une phrase à l’autre il l’utilise puis ne l’utilise plus) et ne semble pas non plus avoir fait le choix des conjugaisons "rhizotoniques" propres à la zone où Sud-Ouest édition des Landes est lu (il alterne les formes téléotoniques et rhizotoniques de manière un peu anarchique), cela crée une confusion puisqu’il écrit (que) PARLAM (indicatif) et PARLAM (impératif), ce qui est linguistiquement impossible et illogique du point de vue de la conjugaison gasco-béarnaise (c’est soit que parlam e parlem , soit que pàrlam e parlam mais que parlam e parlam , ça n’existe pas car les deux modes sont clairement différenciés, quel que soit le dialecte). Donc, nous ne pouvons théoriquement pas vraiment savoir si PARLAM GASCON signifie PARLONS GASCON ou bien NOUS PARLONS GASCON. Mais en fait si, nous pouvons le savoir.

    Béarnais - PARLAM = NOUS PARLONS mais il manque alors le QUE énonciatif.
    LANDAIS - PARLAM = PARLONS (impératif).

    Donc, par déduction, il s’agit de l’impératif pour le titre de la rubrique. S’il s’agissait de l’impératif béarnais, ce serait PARLEM.

    Quant à l’argument selon lequel quasiment aucun lecteur de Sud Ouest n’est capable de lire la rubrique, et bien il ne faut pas se voiler la face, c’est la stricte vérité. Non seulement une graphie phonétique à la française ne sera pas comprise par la majorité des lecteurs, qui ne connaissent pas ou plus le gascon, mais avec la graphie dite classique c’est encore pire car même les derniers locuteurs ne sont pas capables de la lire. Donc, c’est perdant perdant et c’est la triste réalité de l’état catastrophique dans lequel se trouvent notre langue et notre culture. Le point de non retour est franchi depuis belle lurette, aggravé par l’installation massive d’une population allogène n’ayant strictement aucune idée de ce que sont le gascon et la Gascogne. ita missa est

  • « Sud-Ouest argumente* que « il a été décidé de cesser la rubrique écrite en gascon qu’une minorité de nos lecteurs est capable de lire et de comprendre » »
    Alors comme je le suggérais il faut mettre le texte bilingue gascon français dans le journal avec un lien vers un fichier audio du texte.
    Dans les années 2000, mon père qui utilisait le mot patois l’avait remplacé par gascon grâce à cette rubrique parlam gascon du S-O

  • Je passe avec le présent gran de sau un fichier audio que je viens d’enregistrer pour "que pàrlam gascon" dans le parler d’Albret tel que je l’ai reçu par bribes maternelles ; ce n’est surement pas à 100% authentique mès hèi çò qui pòdi... Cliquez...

    "Que pàrlam gascon" dans mon gascon d’Albret
    Tederic M.
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    typeof a.plug[f]?(e=!1,a.plug[f]=!1,jQuery.getScript(d.plugins[f],function(){a.plug[f]=!0;b()})):0==a.plug[f]&&(e=!1);e&&jQuery("#"+c).mediaelementplayer(jQuery.extend(d.options,{success:function(a,c){function b(){var b=jQuery(a).closest(".mejs__inner");a.paused?(b.addClass("pausing"),setTimeout(function(){b.filter(".pausing").removeClass("playing").removeClass("pausing").addClass("paused")},100)):b.removeClass("paused").removeClass("pausing").addClass("playing")}b();a.addEventListener("play",b,!1);
    a.addEventListener("playing",b,!1);a.addEventListener("pause",b,!1);a.addEventListener("paused",b,!1);g.attr("autoplay")&&a.play()}}))}var g=jQuery(this).addClass("done"),c;(c=g.attr("id"))||(c="mejs-"+g.attr("data-id")+"-"+a.c++,g.attr("id",c));var d={options:{},plugins:{},css:[]},e,h;for(e in d)if(h=g.attr("data-mejs"+e))d[e]=jQuery.parseJSON(h);b()})}(jQuery)});a.gs||("undefined"!==typeof mejscss&&a.cssload(mejscss),a.gs=jQuery.getScript(mejspath,function(){a.gs=!0;a.init();jQuery(a.init);onAjaxLoad(a.init)}))})();/*]]>*/</script>

    Et je ne peux pas garantir comment les locuteurs natifs disent "Parlons gascon !" dans ce parler ; pour ma part, je tenterais "Parlem gascon !".

    Ces questions d’accent tonique sont cruciales selon moi, et font le sel de la langue.
    Donc je rejoins Cristian sur son idée générale de coupler les textes gascons que nous diffusons à des fichiers audio.
    Nous sommes dans l’ère du multimédia, profitons-en !
    D’ailleurs "Sud-Ouest" et d’autres (comme le Parc des Landes de Gascogne) font déjà ce genre de couplage sur leurs sites, mais (si j’ai bien compris) pour que les mal-voyants puissent accéder à des textes en français, et avec des textes audio en français et avec l’accent d’oïl, jamais l’accent gascon, puisque ce sont des outils de synthèse vocale qui doivent être à l’oeuvre...

    Bon, une bonne part des lecteurs de cette rubrique "Parlam gascon" la lisait peut-être sur papier (mais seulement dans l’édition landaise).

    PS (une anecdote, un souvenir qui commence à dater) :
    Vers l’an 2000, "l’un des nôtres" avait commencé à faire circuler une pétition pour que Sud-Ouest diffuse aussi une rubrique "Parlam gascon" dans l’édition girondine... n’a pas balhat gran causa, pensi...

  • En résumé, la disparition de cette chronique est une très mauvaise nouvelle pour le gascon, déjà bien mal en point (euphémisme). Notre langue est tellement peu présente dans l’espace public que la moindre occasion est bonne à prendre et il faut l’exploiter à fond. Par contre, il faut donner à voir et à lire une langue logique qui, même si on ne fait pas le choix dialectal du lieu, doit rester cohérente. Il faut ainsi veiller à ne pas mêler des formes qui, dans la langue réelle, ne cohabitent jamais et qui, mélangées à la va-vite, donnent un résultat qui met mal à l’aise le lecteur quelque peu compétent. Soit on écrit le dialecte du lieu, soit on utilise un gascon plus ou moins normé mais logique et cohérent. Dans les deux cas il convient de faire preuve de sérieux et de rigueur linguistique, sans quoi l’exposition déjà très faible de notre langue devient totalement contre productive et, dans ce cas, il vaut mieux qu’il n’y ait rien.
    Je tiens tout de même à dire que ma charge contre le gascon à Marquèze doit être tempérée par le fait qu’il existe, au sein du nouveau Pavillon (en face de la gare), un espace consacré au gascon et des grandes feuilles plastifiées avec la traduction gasconne du français de l’exposition. La langue qu’on y lit est de très bonne qualité et, dans ce cas, c’est bien Bénédicte Fénié qui s’en est occupé. D’où l’impossibilité que ce soit elle qui ait commis les cartels de l’airial ou encore la version gasconne de la brochure qu’on pouvait voir il y a peu (je ne sais pas si elle existe encore) et qui était aussi rédigée dans une langue de très faible qualité.
    Pour la prononciation de Tederic, c’est tout à fait correct.
    L’idée de Cristian est bonne mais, là-aussi, il faudra trouver un locuteur ou néo-locuteur compétent, qui sait rouler les R, aspirer les H, mettre l’accent tonique à la bonne place, posséder une prosodie gasconne et pas française. Il en existe, il faut simplement faire l’effort de les trouver et de les solliciter. Françoise Vincent, par exemple, pour Marquèze.

  • Réponse à12

    Oui, vous avez totalement raison de rendre hommage à JJ Fénié car cela n’a pas dû toujours être facile de réussir à imposer cette rubrique à un journal qui, comme les autres, n’a pas d’appétence particulière pour le gascon, hormis quelques vagues déclarations de principe très convenues mais surtout creuses.
    De plus, assurer une telle chronique doit représenter un travail certain, entre autres activités en faveur de la langue qui sont les siennes je suppose.
    Quant à la confusion Manset-Manciet dont on pourrait rire, ce n’est en fait pas risible du tout et traduit le niveau du journal dans ce domaine. Mais, à l’époque où la culture est gratuitement à la portée de tous, c’est l’inculture la plus crasse qui règne. Les journalistes, qui devraient pourtant être des modèles, ne sont malheureusement pas épargnés par la médiocrité ambiante.

  • Fêtes de la Madeleine à Mont-de-Marsan : pourquoi ça n’est pas une feria comme les autres
    Est-ce pour se faire pardonner ? "Sud-Ouest", sous la plume de Julie Lancelot, a insisté sur les « racines gasconnes » de ces fêtes qui commencent aujourd’hui mercredi.

    Hestaire/Festaire Tederic M.

    L’usage du mot hestayre plutôt que festayre est présenté comme une particularité des fêtes du Moun :

    « D’ailleurs à Mont-de-Marsan, ce sont des hestayres qui débarquent en ville, environ 500 000. Du mot gascon « la heste », qui signifie « la fête ». »

    « Au « Moun », on voit d’un bon œil revenir dans le programme, ces dernières années, des temps qui rappellent que nous sommes ici en terre gasconne. Comme le concert « Gran cantera » place de la mairie le mercredi soir, pour célébrer « Magdalena », ou encore « L’Encantada » des bandas dans les arènes, le samedi à 20 h 30 après la corrida. »

  • J’ai assisté à un "moment de recueillement" suite à un décès dont le chant d’ouverture était l’encantanda. C’est un chant passe partout.


Un gran de sau ?

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