Noms de Guiche Peïo Dibon

Bonjour a tous.

Une liste de 1340 recence les habitants de Guiche en Labourd, j’hésite sur la signification et l’origine de certains : Bergouey, Castanch, Herpilh, Pagauloun, Basabilh, Caupene, Fauars, Fortaner, Hueytes, Irle, Labin, Liro, Lichestero, Micawe, Nassebide, Naubeys, Pendaux, Poyes, Sengresse, Sames.

Reste ensuite 27 toponymes basques et 19 gascons.

Grans de sau

  • Encore des noms très énigmatiques, très difficiles d’analyse. Donc, il faut prendre ce que j’écris avec beaucoup de circonspection.

    Bergouey : cf Bergouey sur Gasconha.com

    gasconha.com—mot=bergouey&tipdoc=locs

    Castanch : "castanhs" (châtaigniers) prononciation locale et minoritaire en pays charnégou et à Orthez d’une nasale finale + s.

    Herpilh : moderne Herpil, attesté en 1340 "horepilh", très énigmatique. Orpustan propose un possible Orrabil que je suppose être "hauteur arrondie des genévriers" avec aspiration initiale labourdine pour orre et bil dont la finale aurait été bizarrement mouillée et l’initiale assourdie (mais dans un contexte gascon, après vibrante r, c’est possible : phénomène d’hyper-correction). Tout cela est très hypothétique.

    Pagauloun : probable gasconnisation de pagolaun : pago=hêtre, ola=cabane, -un : suffixe locatif. Il existe une maison Pagaulle en 1340. Sinon, diminutif roman sur le nom de cette maison.

    Basabilh : il se passe quelque chose dans la manière de graphier -lh un l final basque. En général, le gascon vocalise un -bil final : ici, on doit être face un phénomène de palatisation de la latérale l en basque que l’on retrouve dans des composés (exemple cité par Orpustan : espylhondo dans les textes médiévaux). Composé de baso=forêt et bil=arrondi.

    Caupene : originaire d’un des nombreux lieux-dits gascons de ce nom. Pas d’explication satisfaisante, peut-être doublé tautologique avec la racine oronymique kal/kar + pena (colline, montagne).

    Fauars : moderne havars, lieu où poussent les fêves ("Habas")

    Fortaner : prénom gascon Fort + Aner (du latin asinarius, cf Aznar)

    Hueytes : je ne vois que le gascon hoeita=fuite. Sobriquet ? Cela dit, il est possible qu’il s’agisse d’une variante de "goeitas" (goeita=garde) comme on trouve Houardat en Béarn pour un probable gouardat (=gardé).

    Irle : on trouve "Les Irles" à Sainte-Marie-de-Gosse, "Irle" à Montoussin en Comminges. Enigmatique. A tout hasard, métathèse gasconne pour le basque ilharr=bruyère (devient irla) mais cela n’explique pas l’Irle commingeois.

    Labin : probablement du basque labe=four + suffixe -in, variante rare de -un (Orpustan n’est pas affirmatif sur l’existence d’un tel suffixe).

    Liro : probable déformation du très commun luro sur lur=terre et suffixation caractérisante en -o ("terreux")

    Lichestero : la graphie utilisée dans le texte initial ne permet pas d’interpréter la voyelle finale comme une voyelle atone féminine notée -a en normalisé. Difficile d’analyse, Orpustan lui-même n’a pas su en donner une version basque dans son livre sur les noms des maisons médiévales. A tout hasard, peut-on voir dans l’initiale le basque eliza, gasconnisé en lich- et un terme apparenté au basque eztari=canal (cf estèir en gascon, mot d’origine latine) ? Quelque chose comme "canal de l’église" ?

    Micawe : Micaben à Sames. "càvenn"/"cave" en gascon signifie "ruche en vannerie".
    "Milieu de la ruche" ? J’ai pensé à un dérivé quelconque du prénom Miqueu, mais le lieu-dit de Sames rend l’hypothèse improbable. Je me demande si nous n’aurions pas in fine une formation basque déformée :
    biko=figuier + un (suffixe locatif) prononcé bico-oun. Comme Oniza en Soule qui donne le gascon Auénse prononcé Abense (cf Bense sur Gasconha.com), on pourrait avoir :

    ’bicoweun (accentué sur l’initiale comme tous les étymons d’origine basque, la finale s’affaiblissant en -en cf Bidachen/Bidaitzun) puis micawe(n), prononcé plus tard micaben, lorsque w intervocalique aura été remplacé par la prononciation béarno-chalossaise. Tiré par les cheveux ?

    Nassebide : "nassa" en gascon, c’est un barrage, "bide" c’est le basque pour chemin. Un chemin qui mène à l’Adour ?
    On ne peut exclure que l’élément initial soit la déformation classique en basque de laharr (ronce) qui passe facilement à narr : (cf Narrosse, Nassiet qui doit être Narzieta)

    "nasse" pourrait être nar(r) + suffixe d’abondance -zu (ronceraie)

    narzu donnera en gascon nasse (comme garzia donne gassie)

    Naubeys : déformation du basque Narbaitz de sens inconnu (on identifie la racine narbe)

    narbaitz > nalbaitz par confusion des vibrantes > naubays/naubeys (vocalisation)

    Pendaux : mauvaise lecture pour "pendanx", patronyme des Landes adjacentes, "pendants" (x représente la prononciation vélaire du n final) ?

    Poyes : "pòja" est une cavité en gascon. Forme féminine rare du latin podium (qui donne poi/poei) ?

    Sengresse : "Sengresse" à Souprosse. A mon avis, toponyme basque sur la base zing (qui donne zingil=vesce) : zingilatz(a)/zingiratz(a) (lieu où pousse la vesce) comme Candresse est Ganderatz(a)

    Sames : originaire de Sames, formé sur une vieille racine bascoïde inexpliquée : Samakoitz, Samadet, ... Samatz(e) en basque.


Un gran de sau ?

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