Entre 1900 et 1940, un courant architectural original s’est imposé sur la côte basque et la côte gasconne voisine, s’inspirant surtout de la maison traditionnelle de la province basque du Labourd, et un peu de celle des Landes, pour construire les villas des riches villégiateurs.
La villa Rose des Sables de Hossegor
tiré de : Hossegor, la station des sports élégants de Claude Laroche (voir bibliographie)
Mascarade ou signifiant ?
tiré de : Architecture de Biarritz et de la Côte basque
Geneviève Mesuret et Maurice Culot (voir bibliographie)
Comme le style régionaliste en général, le style basco-landais a été décrié, malgré ses réussites esthétiques. Utilisant les techniques nouvelles de construction, mais évoquant (parfois en trompe-l’oeil) l’aspect des maisons traditionnelles, il a pu être qualifié de "mascarade".
Henri Godbarge, théoricien du "basco-landais", répond :
« Si toutes ces maisons blanches aux toits de vermillon, plus ou moins adroitement zébrées de pans de bois, ne sont pas des oeuvres d’art, du moins, grâce à leurs ressemblances avec les anciennes métaieries adossées aux côteaux voisins, sont-elles en parfaite harmonie et adéquates à l’ambiance, quand elles émergent au milieu de plantations verdoyantes et fleuries.
Bien plus, elles semblent avoir rénové cet art populaire, depuis fort longtemps banni des provinces françaises abusivement centralisées depuis Napoléon et soumises artistiquement au dogme officiel parisien et aux plates formules industrielles. »
Claude Laroche défend lui aussi le "basco-landais" :
« Le régionalisme de l’Entre-deux-guerres ne cherchait pas à tromper : sa rectitude, sa régularité - sa modernité ! - s’affichait sans ambigüités. En fait, le faux, loin de vouloir ici simplement faire illusion, joue comme code, comme signifiant... »
La Gascogne a adopté le néo-basque !
La composante landaise du style basco-landais s’est peu diffusée.
Dès le départ, elle était plus discrète que la composante basque. Par contre, dans toute la Gascogne, le style "néo-basque" est devenu très populaire : les villas à façade blanche et rouge imitant les pans de bois de la maison campagnarde labourdine...
Encore aujourd’hui :
Cette référence basque si courante peut être due à l’imitation des riches parisiens ou bordelais, fascinés par Ramuntcho*, qui ont les premiers construit leur villas balnéaires en "néo basque".
Mais Lo Gaskòi y voit aussi un signifiant d’identité vasconne...
Hossegor, la station des sports élégants
Claude Laroche Editions Norma ISBN 2-909283-01-1 |
Claude Laroche, porté par un enthousiasme légitime, va jusqu’à y parler de Hossegor comme du "berceau d’un sixième ordre architectural, l’ordre basco-landais". Dans cette station balnéaire chic créée dans les années 20, même les transformateurs électriques respectaient l’unité de style... |
Architecture et identité régionale
Hossegor 1923-1939 Claude Laroche Editions Le Festin ISBN 2-909423-10-7 |
Architecture de Biarritz et de la Côte basque
Geneviève Mesuret et Maurice Culot Institut français d’architecture Editions Mardaga ISBN 2-87009-422-1 |
Y figurent une bonne explication de l’architecture
néo-basque et de nombreuses illustrations commentées.
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Arts basques anciens et modernes
Origines - Evolution Henri Godbarge Editeur David Chabas - Hossegor - 1931 |
L’architecture rurale française.
Pays aquitains, bordelais, Gascogne, Pays basques, Béarn, Bigorre. Pierre Bidart et Gérard Collomb Editions A Die ISBN 2-908730-42-1 |
Le linguiste Jacques Allières participe à ce livre, y insérant notamment deux lexiques très complets des termes d’architecture : un basque et un gascon. |