Architecture gasconne de Bazas à Mérignac Dàvid

Trajet Bazas-Mérignac, en passant par Mazères, Langon, puis Martillac, Léognan, Gradignan et Pessac :
je suis très heureusement surpris de constater le nombre de maisons à l’architecture gasconne traditionnelle, fidèlement appliquée ou plus librement interprétée.

La maison au grand toit à double pente, avec son renfoncement au milieu et la poutre transversale, on la voit ancienne et immémoriale en Bazadais, puis plus récente au fur et à mesure qu’on s’approche de Bordeaux.

Parfois, ce sont des maisons de lotissement néo-gasconnes, plus fantaisistes, mais d’inspiration clairement locale.
Gradignan et Pessac resplendissent de cette architecture.
Je crois que je goûte encore plus quand les maisons sont récentes : cela prouve une volonté de reconstruire dans ce style, et une véritable identification de la région bordelaise à l’architecture gasconne.
Sur ce tronçon de route du Bazadais et du Bordelais, on sent une vraie cohérence non-seulement stylistique, mais culturelle, y compris dans les intentions.

Le style que Tederic avait appelé "chai" est aussi très présent, avec ses corbeaux de bois sculptés en volutes, souvent peints en rouge sombre, comme l’avant-toit.
Il y a aussi le néo-mauresque, ainsi que, vers Mérignac, le style arcachonnais traditionnel, avec ce quadriportique de très fines colonnettes métalliques, qui entoure la maison.

Grans de sau

  • Il me semble qu’il y a eu en Bordelais une vogue du pavillon néo-landais dans les années 80-90.
    Certaines de ces maisons sont intéressantes, au moins par la volonté identitaire que tu remarques, David.
    En fait, il y aurait souvent beaucoup à redire (mode de construction, fausse ossature bois, embans minuscules, orientation non réfléchie...
    Je me rappelle que ces néo-landaises ont été critiquées, non pas pour ces bonnes raisons, mais pour une plus scabreuse : justement leur recherche d’identification à la maison rurale landaise, jugée déplacée...

    Mais cette vague est passée, et le modèle pavillonnaire dominant n’est plus vascon (je préfère "vascon" à "gascon" parce que dans ce domaine, il n’y a pas lieu de se séparer du pays basque), mais composite, vaguement méditerranéen ou sudiste avec des influences américaines (colonnes néo-classiques...).
    Je viens de tenter une recherche web, et j’en ai trouvé dans cette galerie de modèles de maisons une (dans les "Vestale") qui est d’inspiration vasconne, avec une touche sudiste américaine...

  • Tout cela est vrai mais il y a aussi danger.
    En Bazadais, du fait de la perte de repères contemporaine, l’allusion à l’architecture vernaculaire, de mise jusqu’aux années 90, n’est plus une obligation.
    De nombreux villages sont à présent massacrés pour les décennies à venir : Cudos, Pompéjac, Cabanac, ...
    Je vais me répéter mais le coupable, c’est la loi française, idiote, qui oblige à lotir au centre-bourg, ce qui n’a aucun sens dans la lande.
    Mais comme l’éparpillement n’est pas la solution non plus, il ne reste que la nécessité de concentrer la population dans les villes, via un renouveau de l’habitat vertical.
    Bref, à Langon et à Bazas. Le sort financier des petites communes sera réglé via les intercommunalités.

    En Bordelais, le style "maison bourgeoise de pierre" est considéré à tort ou à raison comme le style vernaculaire unique et seul légitime.
    Comme il séduit le quidam (ambiance château de vin), il est très privilégié dans la banlieue bordelaise, notamment vers La Brède.
    Il me semble que l’architecture vernaculaire des landes de Bordeaux est plus fine que la caricature qui en est faite.
    Le bois est plus présent, les couleurs sont moins pétaradantes, plus subtiles, ...
    Enfin, c’est mieux que rien, il suffit d’aller se promener à Toulouse pour constater les dégâts de la méridionalisation.

    L’Entre-Deux-Mers me semble lui perdu à mesure que l’on approche de Bordeaux.

    Bizarrement, on peut dire que le style arcachonais art-nouveau ne connait pas de revival dans les terres. Je ne vais pas m’en plaindre, je trouve ça laid.

  • Vincent, concernant ces maisons dites Bordelaises maisons bourgeoises en pierre, faut pas oublier que c’est un phénomène que l’on a connu au 19ème siècle lors du boisement des Landes où les grands propriétaires ont préféré se concentrer au bourg en abandonnant les airiaux avec leur vieilles maisons vasconnes pour une architecture plus "bourgeoise" à l’image de ce qui ce faisait à Bordeaux.
    Du coup les bourgs sont devenus plus vastes et sont devenus des villages concentrés.
    Aujourd’hui ce que je déplore, ce sont les nouveaux lotissements construits en périphérie des villages où là on peut trouver tout et n’importe quoi avec même des couleurs ocres.
    Il n’existe plus de continuité dans l’harmonie architecturale mais on a des verrues en entrée ou sortie de village.
    Phénomène que l’on rencontre beaucoup en grande région bordelaise vers le bassin et qui s’étend aussi petit à petit au cœur des Landes.
    Heureusement on trouve des exceptions.
    Le style d’Arcachonnais est propre à Arcachon et doit le rester, et je ne voudrais pas non plus le voir apparaitre dans les terres.


Un gran de sau ?

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