Cher Pays Basque vas-tu perdre ton âme ? Tédéric D.

L’article dans l’Express de cette semaine le laisse supposer. La Côte Basque victime de son succès médiatique, touristique, devient la nouvelle destination bling bling !!
Les prix de l’immobilier montent, du coup les autochtones se rabattent vers l’intérieur des terres dont les communes limitrophes deviennent des communes dortoirs, les promoteurs y vont à tout va, saccageant le paysage et le caractère typique Basque !
Le tourisme c’est bien mais tout a un prix même d’y perdre son âme !!
Le journaliste termine par une citation de Pierre Lotti : "Tout pays qui s’ouvre au tourisme abdique sa dignité"

P.-S.

Tédéric, il me semble que je ne peux pas mettre en ligne l’article avant que l’Express le fasse.
Mais tu le résumes bien ! Et le débat est lancé.
[Tederic]

Grans de sau

  • Je suis plus modéré. D’abord, il me semble que le succès de la Méditerranée ne se dément pas : les nouveaux riches de chaque génération y sont attirés, les derniers en date étant les Chinois.
    D’autre part, le gouvernement d’Euskadi mène une politique d’ampleur de subventions cachées pour consolider le caractère basque de la côte (subventions aux entreprises, captation de la TNT basco-espagnole côté français, ...).
    Il n’est pas exagéré de dire que le gouvernement d’Euskadi est derrière la majeure partie des grands événements culturels de la côte, parfois jusqu’à l’exagération avec ce jeu étrange que joue Bilbao à Bayonne (je n’ébruite aucune rumeur à faire par exemple état du fait que la librairie régionaliste dénommée aujourd’hui Elkar de la ville a délibérément évacué tout ce qui concernait la Gascogne aturine de ses rayonnages pour favoriser l’unité culturelle basque, malheureusement dans le rejet des voisins, en l’espèce les Gascons, qui sont des "Français" dans leur optique).

    Pour le reste, il est indéniable que c’est toute la côte atlantique qui va accueillir des millions de personnes dans les années à venir. Les démographes prennent cette donnée pour certaine, et évidemment les décideurs s’en réjouissent dans une optique bassement keynésienne (la décentralisation est devenue la bataille de la captation de la ressource fiscale pour faire des ronds-points).
    Personne ne chiffre évidemment le coût culturel.
    Les Basques trouveront probablement les moyens de surnager, pour la côte gasconne c’est la mort assurée.
    Il faut alors souhaiter que les événements climatiques récents qui ont mis en évidence les limites de l’urbanisation des côtes ne fassent changer d’avis.

    Pour ce qui est de la problématique plus précise du logement, cela touche toutes les villes de France sans spécificité basque : il est impossible de loger en ville, les jeunes couples préfèrent tenter l’expérience sordide du rurbain.
    D’où étalement, d’où coûts de transport, d’où accidents de la route, d’où dégradation paysagère, ...
    On ne sait penser la ville que comme une étape sur une bretelle d’autoroute.

  • Je viens de lire l’article, deux remarques rapides :

     le maire d’Anglet déplore la situation actuelle, il n’avait qu’à bétonner son plan local d’urbanisme.

     Monsieur Lasserre semble se préoccuper du maintien du caractère authentique de la côte basque (paradoxalement, pour que les touristes aient leur compte), je lui suggère de s’intéresser aux 7/8èmes qui restent du département, et en particulier à la partie béarnaise devenue un no man’s land rurbain provençalisé.
    Mais une fois de plus, le CG ne se préoccupe que de la côte basque et les Béarnais ne sont bons que pour casquer financièrement.

  • Problématique similaire sur Toulouse : pour ceux qui s’illusionneraient que l’on peut sauver le patois de papi ... Il faut accepter notre monde contemporain, malheureusement (?).

    www.ladepeche.fr/article/2010/11/07/943299-Enquete-sur-les-neo-Toulousains

  • J’ai entendu aujourd’hui à la radio M. Rebsamen maire de Dijon répondre à la journaliste qui lui disait avoir gardé de Dijon la vision d’une ville bourgeoise, qu’en 10 ans, 40% de la population de la ville changeait désormais.

    La Gascogne s’évapore aussi vite que le vieux Dijon. Et même dans les campagnes.

    Il faut tenter de transmettre la Gascogne aux nouveaux arrivants.

    Mais s’ils s’en vont 5 ans après, ça ne sert pas à grand chose.

    Une réussite serait justement de leur donner envie d’y prendre racine.

    Je n’ai pas comme idéal ce branle-bas permanent que nous constatons : on ne peut habiter intelligemment qu’un milieu qu’on connait bien, donc il faut y rester longtemps, non ?
    Des réseaux de coopération de qualité ne peuvent se tisser que dans la durée.


Un gran de sau ?

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