Texte de J. Ressaire tederic@gasconha.com [Forum Yahoo GVasconha-doman 2009-10-13 n° 9587]

[Adishatz listaires !

J. Ressaire voulait vous envoyer ce texte.
Il semble qu’il n’ait jamais pu arriver jusqu’à vous, pour des raisons que j’ignore.
Je vous le retransmets donc ci-dessous.

Tederic]


Chers amis de " Gasconha Doman",

Je suis dans la mesure du possible les débats sur Gasconha Doman où il est question de l’originalité du Gascon dans l’ensemble des pays d’Oc.
Le chemin parcouru par Yann Laffitte me paraît significatif et assez proche du mien quoique bien différent.

Elève de Robert Lafont, maître à penser de l’Institut d’Etudes Occitanes, je m’en suis séparé dès que j’ai rencontré François Fontan dont les parents habitait à Roquefort sur Garonne donc en Gascogne.
J’ai souvent sillonné la Gascogne pour écouter sa langue populaire et j’en connais les principales caractéristiques assez lointaines de mon provençal naturel.

Dans un premier temps j’ai accordé une confiance abusive en Fontan qui
a essayé de proposer un "occitan unifié" à base de Guyennais ou si vous préférez de Nord Languedocien. avec des emprunts aux autre dialectes et particulièrement au gascon qu’il considérait à juste titre comme le plus divergeant des dialectes d’oc. Au début il n’acceptait comme adhérent du Parti Nationaliste Occitane que des gens d’accord avec sa vision de la langue. Il changea d’opinion à la suite de longues discussions avec Alexandre Broc qui défendait alors mordicus la graphie de l’IEO. ! Sur la fin de sa vie il m’a avoué renoncer à son projet d’Occitan unifié, tout simplement parce qu’il n’arriverait jamais à le parler.

Après sa mort, j’ai dû prendre la direction du Parti Nationaliste Occitan que nous avons transformé en Parti de la Nation Occitane.J’ai obtenu que le PNO se prononce pour l’égalité des deux systèmes graphiques classique et mistralien. J’ai voulu aller plus loin en proposant avec une petite équipe autour du professeur Jean Claude Bouvier une fusion des deux systèmes qui consiste à adopter la notation du système vocalique de Mistral et la notation du système consonantique de l’IEO. Sur ce point je me trouve en minorité dans mon propre parti. J’avoue ne pas avoir convaincu grand monde. Souriez... Que de temps perdu, me direz-vous.

Ma principale préoccupation aujourd’hui n’est pas une préoccupation linguistique, mais une préoccupation politique. Lrexistence d’une langue ou si vous préférez d’un ensemble linguistique des Pays d’Oc signifie pour moi et mes amis du PNO qu’il y a une nation occitane et que cette nation doit trouver une large autonomie ou mieux une réelle indépendance dans le cadre européen qui nous est imposé.

Je reconnais avec Guilham Pépin que les mots "occitan" et "Occitanie" sont d’une utilisation récente dans notre histoire. Pour moi, le mot Occitanie n’existe vraiment que du jour ou Fontan a créé à Nice le Parti Nationaliste Occitan et ce en 1959, c’est à dire du moment où ce mot prenait une dimension politique.
J’ai été un des premiers à dénoncer la supercherie de Louis Alibert
qui consiste à appeler occitan ce qui n’est que du languedocien comme
l’indique sa "Gramatica Occitana segond los parlars lengadocians".
C’est de là que découlent la plupart des quiproquos.

Ma vision de l’avenir contrairement à Fontan et aux lafontiens est une vison fédéraliste voire confédéraliste. Je pense que suite à un développement différencié de la conscience nationale dans chaque pays d’Oc, il se peut que certaines régions comme Nissa, Marsilho, ou le Béarn obtiennent de l’Etat français des pouvoirs autonomiques avant les autres.
D’où nécessité de mouvements spécifiques par région. je verrai donc d’un bon œil l’apparition d’un parti autonomiste voire indépendantiste gascon, éloigné des extrêmes.
Il serait préjudiciable que ces nouveaux mouvements autonomistes se fondent sur des préjugés anti-occitan.
L’ennemi principal pour notre libération ou nos libérations nationales n’est pas Toulouse, mais Paris.

Plus encore que le symbole de la Croix de Toulouse, je mets en avant, sur notre drapeau national, l’étoile à 7 branches héritée du Félibrige où toutes les branches représentant nos 7 langues d’Oc sont d’égale dimension. Tout dépend à mon avis de ce qu’on appelle "occitan" et "occitanie".

A lèu lèu. Tenetz-vous fiers.

J. Ressaire

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