Esclatats, Pagalhós, Shanteona, Ozarrak Gerard Sent Gaudens

J’ai assisté au concert deus Esclatats e deus Pagalhos le 20 mars à Ondres.
Quelques réflexions autour de ce que j’ai entendu :
Los Esclatats sont une chorale importante :j’ai compté 16 femmes et 9 hommes si je me souviens bien (un peu déséquilibrée, donc, comme beaucoup de chorales) ; ils font un très honnête travail tant en chanson traditionelle qu’en adaptation\traduction de chansons non gasconnes (le lion d’Henri Salvador par exemple) et cela, entièrement en gascon, fait à applaudir alors que d’autres, tels "lous Gauyous" de Peyrehorade, ont beaucoup orienté leur répertoire vers le français et l’"international" ces dernières décades).
Seuls bémols : une certaine lourdeur, presque inévitable de la part d’une chorale nombreuse et un réel besoin de recruter en dessous de 45 ans m’a-t-il semblé, avec peut-être un répertoire un peu rajeuni également.
Mais encore une fois du bon travail et du plaisir manifeste à chanter ensemble en gascon.

Los Pagalhós c’est autre chose : groupe plus connu, plus resserré (une dizaine d’hommes).
Un réel savoir-faire tant dans les effets scéniques que dans le chant avec une bonne maitrise des traditions polyphoniques masculines des piémonts pyrénéens.
Deux bémols à mes yeux là aussi : je crains que dans leur cas comme dans celui d’autres chorales gasconnes (et d’oc en général) le mélange comique et choral (ça me rappelle le "comico-taurin" de nos plages atlantiques l’été...) ne range notre langue du côté de la rigolade, de la galéjade, bref de la couillonade, comme on voudra.
Est-ce réellement fatal ? Et ceci n’explique-t-il pas qu’une fois le spectacle fini, dans la salle, je n’ai guère entendu parler gascon : on était revenu à la vie sérieuse en quelque sorte (alors que sur scène, los Pagalhos font un mélange astucieux et efficace des deux langues pour capter un large public).
Par ailleurs, leur chanson "Sobirana", agréable et qu’on aime reprendre avec eux me gêne un peu : la langue, "sobirana deus Aups a la mar grana" quand on connait la déréliction absolue, c’est un peu dérisoire et déni de réalité façon mistralo-occitaniste comme diraient certains ici...
Mais encore (second bémol) on note une tendance à l’instrumentalisation (inutile et qui brouille le message) par des opinions "franchimandes" où on reconnait le tropisme des occitanistes des années 70 et suivantes : concrètement, adaptation d’une chanson du limousin Chadeuil à la gloire de la communarde Louise Michel (qu’avait-elle à voir avec la culture gasconne ?), référence en forme de dédicace enflammée aux indignations de Stéphane Hessel pendant le concert qui venaient assez comme un "cheveu sur la soupe"...

Enfin j’aimerais partager deux découvertes de CD cette même fin de semaine :
un groupe d’hommes rassemblé sous le nom qui m’a semblé pseudo-basque (Halip Lartiga, SVP ?) de Shanteona (chanter ona ?), groupe apparemment tyrossais chantant en basque mais surtout en castillan et un peu en gascon :l’imortela e le pompier (mais qui a le mérite d’exister) "himne landeus".
A suivre, peut-être.
Enfin le très agréable groupe féminin basque (4 filles charmantes et qui chantent magnifiquement) : elles chantent aussi un peu en français et en castillan (qui sait, demain, en gascon aussi ?) et s’appellent Izarrak (les étoiles ?)

Grans de sau

  • Disons que les adaptations d’un poète limousin obscur, le misérabilisme ouvrier façon Zola (qui a tellement ancré la réalité des pays d’oc ...) ou les grandes envolées lyriques sur la langue occitane des Alpes aux Pyrénées (romantisme mistralien), je vais être cruel (parce que j’aime ce qu’ils font) mais c’est surtout vieux jeu.
    Il y a beaucoup plus de vitalité et d’actualité dans les chansons parfois un peu naïves mais plus terre à terre de certaines autres chorales béarnaises (par exemple Tederic m’a fait découvrir récemment "Los Esbarrits" de Cardesse, et bien au fond, on s’en passe avec bonheur des références empesées à la sociologie politique des années 70).

  • J’ai aussi du mal avec les paroles de cette "Sobirana" dont la mélodie m’enchante pourtant, et que je chante avec plaisir. A plusieurs voix, c’est merveilleux.
    Les paroles : d’accord avec ce qu’en a dit Gerard.
    J’en profite aussi pour évoquer un point qui me heurte souvent dans le gascon moderne des occitanistes : une tendance (la vois-je à tort ?) à remplacer (par exemple) "las soas cantas encantadas" par "sas cantas encantadas".
    Je ressens ça comme une languedocianisation, mais je me trompe peut-être.

  • Je crains que la musique de "La Sobirana" n’ait été prise (car c’est dans les crédits du livret du CD, ce n’est pas un plagiat) sur celle du chant "Sarlat" du groupe Peiraguda.
    Prendre une belle musique (qui n’appartient donc pas au patrimoine gascon) et y plaquer des paroles aussi nulles (paroles au demeurant du fait de mon prof-itinérant de béarnais, pardon occitan - mais il était quand même obligé de vendre ça sous le nom de béarnais, sinon les parents ne suivaient pas - au primaire), franchement, moi je n’apprécie pas trop, cela me gâche le plaisir !

  • Vous pouvez entendre l’originale "Sarlat" dans le lien suivant : les arrangements font qu’on a du mal à reconnaître qu’il s’agit de la même mélodie (peut-être qu’il faudrait un extrait plus long).
    Je remarque en survolant la discographie de Peiraguda, que sur le second CD des Pagalhós, il ne s’agissait pas de la seule reprise ...

    www.peiraguda.com

  • Bonjour,

    SHANTEONA ? Ez dakit zer den...Peut-être un jeu de mot avec le verbe CHANTER et l’adjectif ON (bon).
    Alors ils ont confondu ON/BON et ONGI/BIEN. Littéralement, ça voudrait dire CHANTER BON. Je ne comprends pas.

  • Merci Halip, c’est bien ce que je pensais :du "pseudo basque" parce que, pour ce groupe largement gascon, ça fait plus chic et c’est plus vendeur.
    Mais aussi il faut reconnaitre que si ce groupe chante surtout en castillan et en basque, c’est non seulement parce que le folklore hispano-basque tend à recouvrir le nôtre mais aussi parce que le répertoire gascon "nouveau" est presque inexistant....
    Auteurs compositeurs, à vos marques...

  • Adishatz a tots e sustot a Tederic, Vincent P, Gérard Saint Gaudens.
    En effet j’ai lu vos commentaires et critiques sur les Pagalhos dont je suis membre et chanteur depuis quelques années.
    Je tenais à préciser et éclaircir certains points importants.
    Cela fait 35 ans que le groupe existe et nous sommes toujours amateurs et toujours défenseurs invétérés de notre culture et notre langue, la langue d’oc, avec chez nous en Béarn la spécificité gasconne.
    Je tiens à préciser qu’en ces temps troublés par certains individus qui mettent en avant un anti-occitanisme primaire et ridicule que les Pagalhos sont béarnais.
    et occitans !!!
    Dans le groupe certains sont originaires de Barétous, d’Aspe, d’Ossau et de l’arribère
    et le constat c’est qu’il n’y a pas qu’un seul et unique béarnais mais plusieurs façons de le parler.

    Je comprends que les paroles de la chanson "la sobirana" dérange les anti oc...
    en effet elle se veut un hommage à notre langue d’oc avec ses différences dilectales entre les alpes et la mar grana mais c’est la même langue.

    D’autres parts pour répondre à Tédéric qui nous taxe de plagiats je l’invite à visiter notre site et lire le commentaire de Peiraguda sur "la sobirana", ce sont des amis de trente, eux et Joan Pau Verdier à qui nous avons emprunté l’esharpa de huec.
    Sur notre CD nous expliquons la provenance des musiques et chansons.
    Nous chantons Campésino, L’ESTACA, l’esharpa de huec et avons repris la musique de vila de Sarlat, avec la permission de leurs auteurs,
    nous les avons traduites en gascon.
    LE sous entendu de plagiat de Tederic me dérange fortement ce n’est pas bien de raconter n’importe quoi sans savoir...

    A l’attention de Vincent Saint Gaudens pourquoi vos critiques, et vous avez le droit d’en faire heureusement car nous ne sommes pas parfaits, vous ne nous les avez pas dites après le concert, vous savez la critique est constructive nous savons nous remmetre en question.
    Par contre nous comparer à un spectacle de vachettes comico taurin, je trouve cela injuste et lamentable sans savoir ce que nous produisons ailleurs, en effet malgré nos faiblesses d’amateurs nous adaptons nos spectacles suivant l’évènement, nous pouvons chanter 2 h de traditionel comme faire 2 heures de création, pour Ondres nous avions choisi une mixité de trd, créations et sketches pour un après midi sympa.
    pourquoi préférez nous casser sur ce site c’est petit et ce sans nous connaître.
    D’autres parts après le spectacle nous avons discuté avec des personnes, j’ai moi même entamé une conversation en gascon on m’a répondu en français peut être étiez vous de ces gens ?
    Vous inversez la situation facilement, aux Pagalhos nous sommes tous capables de parler en oc.
    Certains enseignent cette langue et nous sommes tous des militants actifs qui avons tous trasmis la langue à nos enfants et ce n’est pas le cas de tous les gens qui certains sur ce site se bornent à incendier le travail fait depuis plus de trente ans par les associations occitanes ici et ailleurs.

    La transmission de la langue, chants, danses, musique reste le moteur de la sauvegarde de notre culture.
    Que tout le monde fasse pareil avant de nous donner des leçons.

    Pour ce qui est de la langue employée dans les chansons dites de création comme "la sobirana", tous les termes et expressions sont du gascon avec certaines spécificités locales au Béarn, "sas cantas encantandas" est une forme aspoise, alors arrêtez de commenter en ramenant tout sur la guèguère occitano gasco...

    Nous avons étés toujours à la disposition de tout le monde pour expliquer et ce avec plaisir.

    Pour Vincent P si tu n’aimes pas nos chansons tu en as le droit et je t’encourage à écrire, composer, et à nous montrer le "chemin" mais sais tu ou tu vas.

    Persiffler et critiquer pas de problèmes, mais il faut aussi savoir construire et proposer.
    A bon entendeur salut !!!

    adishatz e siatz tostemps de com cau.

    Réponse de Gasconha.com :
    Mossur Arrosères, qu’atz lejut drin tròp viste : digun n’a lançat ací d’acusacion de "plagiat".
    Jo (Tederic) n’èi pas abordat la question ; ne pòdetz pas díser "LE sous entendu de plagiat de Tederic" !
    E Vincent.P qu’a escrit exactament "Je crains que la musique de "La Sobirana" n’ait été prise (car c’est dans les crédits du livret du CD, ce n’est pas un plagiat) sur celle du chant "Sarlat" du groupe Peiraguda.".

    N’atz arretengut deus nostes comentaris que las criticas, e pas los punts positius, quan los tres comentators n’an presentats, tanben. Tornatz legir lo hiu deus grans de sau, e que’n torneram parlar !

    Jo tanben qu’arregreti la "gueguerra" énter occitanistas e anti-occitanistas.
    Gasconha.com que s’opausa a l’occitanisme sonque quan, eth, hè dòu a la Gasconha.
    Aprèps, los grans de sau que pòrtan las ideas de cadun.
    Amistosament totun.
    [Tederic M., webmèste]


  • Plan mossur mès alavetz perqué escribe "je crains que la musique..." ço qu’ei aquera allsion n’enteni pas ....
    Anem, de tota faiçon era PAGAILLA que va continuar a candar e a escribe navèras candas au maugrat deus chucos sang !!!
    Amistats biarnesas e occitanistas.

    Tot aquo ne m’empècha de pensar qu’eth voste siti qu’ei bon siti e aus magrats deus trebucs de tot escantil qu’amusha que noste cultura ei tostemps viva.
    A cadun era sua faiçon d’hiquà’la en davant.
    Bona serada e dia a beth leu.

    Réponse de Gasconha.com :
    Miquèu, mercés per aquèras paraulas apatzadas !
    E longa vita aus Pagalhós !
    Tè, qu’us hiqui en prumèra plaça deus ligams !
    (Tederic M.]

  • Ce n’est qu’une affaire de goût, pas de chapelle idéologique (les meilleurs artistes gascons sont occitanistes).
    Moi, je n’aime pas ce qui est "cuyous" : je suis absolument insensible aux grandes envolées lyriques et sensuelles qui chantent ... une langue.
    J’aime encore moins les références empesées aux années 60, c’est has-been (et hop, on s’imagine anti-fraquiste en chantant L’Estaca, on se la joue tiers-mondiste guévariste avec Campesino, ...). C’est l’archéo-occitanisme.

    Quant à "je crains que", ce n’est que l’expression de ma psychologie personnelle, à savoir que j’aime avant tout la création originale d’une part, et que d’autre part je pense qu’il existe des patrimoines culturels immatériels, et qu’à ce titre, il m’apparait qu’il n’est pas pertinent d’aller piocher dans l’univers musical limousin une musique pour un chant en gascon, parce que c’est incongru, qu’il n’y a pas de substrat culturel derrière ce choix.
    Mais in fine, comme il s’agit d’une ode à l’Occitanie (la grande et abstraite, pas celle qui dans les faits se réduit à quelques salles de classe), ça peut aller je suppose.
    En plus, je m’en veux d’écrire ça, parce que j’aime ce que vous faites.
    Les reproches que je vous fais, disons, c’est un peu ceux que je fais de manière plus globale à une certaine génération qui reste enfermée dans un autisme un peu mièvre, complètement en dehors des réalités contemporaines. La génération de mes parents en fait.

    NB : "sas cantas encantandas" n’est pas du tout une forme aspoise ...
    C’est du Despourrins à la rigueur, à savoir l’intériorisation que la forme gasconne de l’article n’est pas correcte ou en tout cas littéraire. En Aspe, on dit "eras soas" je pense bien.
    En plus c’est ridicule comme justification, la chanson n’est pas du tout en gascon aspois dans le reste des couplets !

  • Désolé d’avoir provoqué un incendie (on n’est pas en été pourtant et je ne fume pas !).
    Enquera un cop, n’eran pas sonque "bémols" e lo grop que m’a agradat.
    Si ei parlat de comico-taurin, qu’era tà expressar un chepic generau, pas cap limitat aus Pagalhos mès tocant a tots los grops gascons "e d’oc en generau".
    Qu’i podem tots pensar shens donar l’impression d’acusar a Peir o a Pau en particulièr, non ?
    E si ei dobtes sus las paraulas de la Sobirana qu’es benlèu pramor de la mitologia occitana au darrèr mès susquetot pramor que ditz lo contrari de la realitat :la lenga n’es pas cap "sobirana" a noste adara e mèi semblanta a ua claca-misera vestida de perracs.
    Ta acabar, e’m sembla que cau tanben acceptar quauques criticas (las mias n’eran pas de las maishantas !) e pas sonque los bravos, tà mielher avançar !

  • Je me fous de ce qui se passe sur le terrain, je ne parle qu’en consommateur.
    Quand j’achète mes fruits et légumes, je ne suis pas au fait de tous les mécanismes de la distribution, et je n’ai jamais entendu de la part des commerçants que si je n’étais pas content, je n’avais qu’à cultiver mon propre jardin.
    Il faudra un jour cesser de mettre en avant un supposé engagement intense, qui à lui seul justifierait que l’on ne puisse émettre une critique (au demeurant, j’agis de mon côté, avec mes moyens, ceux de l’Internet).
    Je ne juge pas de la qualité sur la seule sueur, surtout pas quand c’est celui qui transpire qui me fait remarquer combien il est dégoulinant. "Va prendre une douche" est ma seule réponse.

    Pour le reste, réponse typique de l’archéo-occitanisme englué dans les années 70. Les petits paysans, le péril fasciste, les méchantes grandes surfaces qui veulent pas de nos disques, ...
    Nous sommes en 2011, ce monde là n’existe plus, respectivement il n’y a plus de petits paysans depuis longtemps, il n’y a pas de péril fasciste en Europe, seulement une réponse maladroite à l’horreur mondialisée, et enfin, si les supermarchés ne veulent pas de vos disques, c’est que ça ne vend pas, contrairement aux Basques.
    "Mais les Basques ont Euskadi eux !" Réponse typique de l’occitaniste : qui c’est qui nous emmerde depuis 60 ans avec l’idéal mistralien des pays d’oc alors que nous n’avions qu’à nous aussi nous tourner vers les Basques et l’Espagne de manière plus générale ? C’est vous qui nous avez enfermé dans le folklorisme cathare à guitare.
    Il est légitime que les générations qui suivent fassent le bilan de votre action, et tant pis une fois de plus si vous avez sué, le cagnard languedocien est redoutable en effet.

  • Pour Vincent : je ne sais ou tu habites, quel âge tu as, j’espère que tu n’es pas jeune car je te plaint, qu’est ce que tu peut déblatérer comme conneries.
    J’aimerai savoir, puisque tu prends position de manière très radicale sur la langue d’oc, ce que tu propose et ce que tu fait concrètement pour la culture gasconne en général à part vociférer et casser tout le monde.
    Tu es vraiment à plaindre.
    Miqueu Arrosères

    Réponse de Gasconha.com :
    Ah non Miquèu, adara ne va pas mei !
    Arguments, òc, insultas non !

  • En sus il y a longtemps que l’on est plus dans le folklorisme cathare, je persiste et signe, faut que tu sortes un peu mon ami, l’air frais ça fait du bien tu sais !!!
    Viens faire un peu la fête pour dépoussiérer les tarlacas qui embrument ton cerveau.
    Au fait promène toi en Béarn tu verras que les petites exploitations agricoles existent toujours et particulièrement en montagne.
    D’autres parts si la montée de l’extrêmisme de droite ne t’inquiètes pas reste maladroit...

    Réponse de Gasconha.com :
    Pour les profanes, "tarlaca" doit vouloir dire "toile d’araignée". Prononcer donc entre "tarlaco" et "tarlaque", accent tonique sur "la".
    Pas de quolibet, Miquèu !*
    Pour la peine, Gasconha.com apporte son soutien à Vincent.P qui est un de ses plus éminents contributeurs.

    *Un débat sur les exploitations agricoles de la montagne béarnaise, chiche !


  • La fête, je la fais et je fais beaucoup rire mes camarades venus de tout horizon en étant le seul à savoir articuler trois mots de patois.
    C’est pas mal également de placer quelques mots en béarnais pour draguer une minette un peu sensible à ces thématiques (elles sont rares !).
    Mais malheureusement, quand vient le moment d’entonner un de nos chants régionaux, je me retrouve seul à en connaître les paroles ... Dans vos concerts, ça entonne beaucoup en gascon ?

    Les paysans, je les connais aussi. Personnellement, je ne vois plus en Béarn que de gros maïsiculteurs. Les Basques nous le reprochent assez.
    Il y a bien quelques petits agriculteurs bios dont on peut acheter les produits au Foirail de Pau.
    Mais ce sont souvent des gens "revenus" à la terre, et ils ne sont généralement pas porteurs de culture locale, à l’inverse ils seraient plutôt les vecteurs d’une mondialisation autre, à la mode écolo allemande.
    On est loin des petits paysans que je voyais dans ma toute petite enfance, ils ont disparu il y a 10 ans, avec les bérets qu’ils portaient, et leur langue.
    Aux Halles de Pau, la langue que l’on entend le plus, c’est le portugais.

    Pour finir sur la montée de l’extrémisme de droite, cela ne me fait pas peur, d’abord parce que c’est un phénomène propre aux régions anciennement industrialisées (donc qui ne touche pas la politique locale gasconne, et je ne m’intéresse qu’à moitié au reste de la France), ensuite parce que quand ces gens votaient PCF, nous n’en avions pas peur outre mesure, et d’ailleurs ils vous plaisaient même assez.
    Ils n’ont pas changé, c’est l’offre politique qui a changé (la fonction tribunitienne a été translatée).
    Mais enfin, c’est de la politique française, je ne comprends pas l’obsession des mouvements régionaux pour l’actualité française.
    C’est vraiment l’échec de la décentralisation qui n’est pas parvenue à créer le sentiment que c’est la politique locale qui prime (et pourtant dans les faits c’est vrai : un débat sur une ligne de trains ou sur un lac collinaire est autrement plus important que le baratin abstrait de la politique nationale).

  • Le Front National touche aussi la Gascogne, mais aussi dans la mesure où celle-ci se dégasconnise, donc bientôt partout !
    Canton de Tonneins où j’habite et qui est/était en Gascogne lingüistique : FN=presque 12,5% des inscrits aux dernières cantonales ; canton voisin de Marmande-Est (également gascon) : le FN a passé la barre des 12,5% des inscrits.
    Je soupçonne que les vieux (qui votent beaucoup plus que les jeunes à ces élections) ont beaucoup voté FN. Donc, pas mal de vieux gascons autochtones...
    Mais aussi des nouveaux venus.
    En Gascogne bordelaise (Médoc, Libourne...), le FN a aussi fait de bons scores. Là, le vote rurbain a dû peser particulièrement.

    Oui, Vincent, il faudrait créer une scène politique gasconne. Reconstruire la Gascogne, c’est ça aussi.
    Pour ce qui est des transports : Rail Gascogne !

  • Ce Vincent P raconte vraiment n’importe quoi c’est pitoyable ma grand mère aspoise avec langue maternelle l’aspois, gascon de montagne a parlé avec Jan de Nadau après un concert ou je l’avais amenée il n’y a eu aucun soucis elle a 92 ans et je signale que Jan parle très bien le gascon d’ici, tu dis racontes n’importe quoi !!!
    Mais j’ai bien compris que l’idée même ou le mot occitan te donne des boutons.
    Tu dois faire parti de cette mouvance récente et réactionnaire pseudo institut béarnais gascon.
    PAS grave tes propos sont infondés, et tu es un menteur.

    Réponse de Gasconha.com :
    Miquèu, modérez vos paroles !
    Gasconha.com n’est pas habitué à de telles invectives, et vous pouvez voir que les rappels à l’ordre dans les grans de sau sont rares.
    Dire "Ce Vincent P raconte vraiment n’importe quoi" est un manque de respect, et en plus c’est profondément faux.
    Lisant Vincent.P depuis des années, je suis au contraire impressionné par l’acuité de ses observations, et heureux qu’il utilise largement les colonnes de Gasconha.com.
    Mais vous y avez aussi votre place, parce qu’il faut une pluralité de points de vue, à condition de respecter vos interlocuteurs. [Tederic M., webmèste]

  • Je vois que vous connaissez mal ce qui se passe en Béarn, oui ici de plus en plus les jeunes se remettent à chanter, oui dans des soirées gasconne la langue est reparlée car des générations de gamins issus des calandretas et écoles bilingues et ce depuis trente cinq ans se réaproprient leur culture.
    Vous dressez un tableau bien noir c\’est pourquoi je vous invite en Béarn pour passer une ou des soirées pour vous rendre compte de cela.
    Et puis de grâce arrêtez cet antioccitanisme primaire ridicule.
    Il y a en Béarn plus de 456 assos occitanes béarnaises qui oeuvrent pour le gascon.
    D\\’autres parts quand avec les Pagalhos nous allons chanter sur tout le territoire géographique occitan c\\’est à dire là ou l\\’on parle la langue d\\’oc les gens comprennent notre gascon sans soucis malgré quelques différences de prononciation et quelques termes de vocabulaire c\\’est la même langue.
    Cet hiver nous avons chantés du côté de Nice ensuite nous avons discutés en oc aucun problèmes de compréhension, vous véhiculez des fausses idées ce n\\’est pas bien.

    D\\’autres parts pour Vincent et Tédéris ce serait bien de s\\’informer des artistes gascons ça manque pas et pour votre gouverne Nadau s\\’exprime en occitan du Béarn en gascon d\\’ici.
    Je vous cite quelques groupes gascons rien qu\\’ici en Béarn et la liste n\\’est pas exhaustive :
    Pagalhos, Nadau, Familha Artus, Hitilh, Orionaa, Seuvetons, Tisné, Ardalh, Los de brossez, Los de Laruns, Vath d\\’Aspa, Verd e Blu, Menestrers gascons, Ad\\’aron, Xarnèga, Collectif ca\\’i, ....peut être que Vincent P va trouver encore à redire !!!
    C\\’est un éternel insatisfait..
    Je réitère ma question laissée sans réponse : que fait il concrètement et que propose t\\’il pour la trasmission et la sauvegarde de notre culture.
    Je ne vois dans ces articles que de la haine et rien de constructif c\\’est un peu facile
    Au fait pour ma douche vu que je transpire beaucoup après avoir travaillé pour la culture occitane es tu prêt à venir me frotter le dos, mais je pense aussi que cela tu dois le faire très mal....
    ADISHATZ

    Réponse de Gasconha.com :
    Excusez les barres obliques qui se placent depuis hier dans les textes des \"grans de sau\". Il doit y avoir un bug chez l\’hébergeur.

  • Juste pour répondre à Vincent P.
    je suis aspois et l’ai appris a casa... si tu veux je te montrerai ou t’expliquerai quelques expréssions aspoises.
    Sas cantas et même sas candas esr aspois. Si Pierre Salles a choisit cette formule c’est parce que au niveau pieds pour la la chanson eras soas cantas.. ça marchait pas.
    Ecrit des chansons, fait des musiques après je te dirai si c’est bien !! :
    ET puis mélanger une forme aspoise avec une de la plaine et alors !!!
    au contraire cela montre la diversité et la richesse de notre gascon !!
    Bref je vais pas batailler trop si ce n’est pour te dire qu’il y as des chansons qui sont éternelles et je pense pas spécialement aux notres.
    Mais oui je suis fier de chanter l’estaca sur l’empont quand je vois la montée du FN en France, de l’extrême droite en Europe, oui je suis fier de chanter cette chanson qui est un hymne à la démocratie.
    Campesinos c’est pour tous les petits paysans les vrais qui gardent la terre et que l’on étrangle aujourd’hui et ici en particulier, oui je suis fier de chanter cette chanson.
    Et si ça te va pas écrit au lieu d’arroganher tout le temps.
    D’autres parts je te signale qu’il y a un paquet de groupes ici en Gasconha qui font de la musique vivante, je t’invite a aller sur le site du collectif CA’i, sur le site de l’Ostau, tu verras que ça produit.
    AH bien sûr pas dans les bacs malheureusement, les circuits de distribution sont un peu fermés encore à la musique gasconne...
    Les basques ont des circuits propres aidés et financés par l’Euskadi sud très puissante, je le sais nous avons travaillé avec eux.
    adishatz j’espères qu’un jour on pourra discuter de vive voix dans un concert ou autre mais sort tu de ta tute je ne pense pas, tu n’as pas l’air au courant de ce qui ce passe sur le terrain.

  • Je maintiens sur Nadau : il y a 10 ans je pense, il y avait eu beaucoup de ramdam autour de leur passage au Zénith.
    J’avais forcé mes grands-parents à écouter la retransmission à la radio par ce qui était alors Radio Pau Béarn.
    J’ai été déçu moi qui croyais ouvrir mes grands-parents sur un monde dans lequel leur langue serait dignement incarnée ...
    Leur réponse ? "On ne comprend pas ce qu’il dit". "Ce n’est pas tout à fait le béarnais ça".
    Ce peut être désespérant pour certains, pour d’autres la découverte que ces questions sociolinguistiques sont subtiles.
    Au passage, j’ai pris un autre coup dans la gueule quand j’ai voulu leur faire entendre VAP sur France 3 Toulouse.

    On a side note, a question de la langue gasconne des chansons de Nadau se pose : c’est un gascon light qui n’a rien de typiquement béarnais.

    Quant au tableau noir que je dresse, c’est tout simplement celui qui est consécutif de mon expérience personnelle, en Béarn, le vrai, pas celui d’une enfance lointaine et révolue.
    Je ne comprends pas le refus de voir que plus personne ne parle le béarnais en Béarn, et que c’est carrément la société béarnaise qui s’est effondrée.
    Je mets ça sur le compte d’une volonté louable de retour à sa jeunesse.

    Je suis un éternel insatisfait, ça c’est vrai. D’ailleurs, au XIXème siècle, lorsqu’on s’amusait à faire de la psychologie des peuples, c’était le trait qui ressortait le plus chez les Gascons : fort pessimisme, fatalisme, cynisme, ...
    Chez les Béarnais, cela se doublait de mesquinerie.
    Je dois dire qu’on ne reconnait plus tout à fait les anciens Gascons dans ces Occitans de Gascogne d’aujourd’hui, éternels ravis de la crèche.

  • En aquera maishanta pelejada (en bèth franchiman), qu’arrejunhi l’ Arrosères pr’amor jo tanben los comentaris de mossur P que’m son de mau suportar.
    Que pensi sovent com tu, Vincent, mes hens la toa malícia que vas tròp lunh, e que t’ic guasta tot. Qu’es de dòu har. Per exemple, que’m semblas escríver hòrt un bon gascon mes malurosament, percé de las toas ideas (que lo gascon es acabat, etc...) ne te’n serveishes pas jamei. Cada òmi de bona volontat entà servir la lenga, que la diu har petar, quan que singui. Que pòdem criticar, solide, mes en hadens sonqu’aquò, que sògas la toa punhada entà sepelir la lenga ; e donc la cultura.
    Los paisans a bonet que son rales, vertat, mens anar mei, lo monde e saben parlar gascon, vertat tanben, e lo quidam gascon que se’n trufa bèth deus nòstes ahars, enqüèra vertat.
    La lenga que’s a morir e, la nòsta cultura tanben, òc be de vrai, mes s’as de cap un vielh, blessat, au ras deu camin, çò que vas har ? Espia’u en tot díder "oh de tot biaish qu’ètz tròp vielh, e que’vs anavatz morir de tota mòda, alavetz ne serveish pas en arren que’vs ajudi...." ? E’m pensi pas.
    Alavetz, perqué har atau ? Se parlas tant de la toa cultura qu’es pr’amor que l’aimas, lavetz perqué totjamei li escopir dessús ? Pr’amor en escopir sistematicament sus tot çò que’s passa, qu’acabas de t’escopir dessús... Que cau deféner la nòste lenga (e donc cultura), quitament se n’i a pas mei que lo vesin a la saber parlar. Que’m sembla de qu’ès joen, jo tanben, alavetz, qu’as plan vist que joens a saber parlar gascon ne n’i a pas un hèish.
    Jo tanben que sui lo solet deu mon gart d’amics a’n saber parlar. E ? Que seré pr’amor d’aquò que’s caleré estancar ? Que coneishi un bèth pialòt de joens dab qui ne parli pas que gascon, e sonque percé de’quò que’m balha la hami de contunhar.
    Pr’amor tots aquiths qu’an ua hida e un arsec deus valentàs e que haràn, a la soa mòda, avançar las causas.
    E’m pensi donc que se criticas tant, qu’es pr’amor de las voler har avançar tanben, mes malurosament dab tons comentaris excessius, ne vam pas enlòc, quitament pas a l’endarrèr.
    Alavetz, dèisha de costat la toa malícia, ne’t coneishi pas, mes e’m pensi que guastas la toa energia... qui poderé estar hòrt utila.

  • Amen.

    NB : Nous avons eu ce débat de nombreuses fois, pour moi la Gascogne ne se résume pas à sa langue, je suis passé à autre chose à titre personnel, parce que je ne suis pas adepte des combats perdus d’avance (et certainement pas celui de sauver une langue parlée par trois grabataires et deux jeunes romantiques), et qu’il y a justement des combats autour du fait gascon qui peuvent encore être gagnés (aménagement du territoire, espace politique à créer, liens à renouer avec les Basques, architecture, ...).

    Peut-être à terme, si on parvient à recréer un fait gascon, alors il y aura un mouvement de curiosité autour de l’ancienne langue, comme en Cornouaille anglaise. On pourra la recréer parce que nous aurons des grammaires, et je l’espère un standard hyper-gasconnant (celui de Philippe Lartigue ?).
    Mais je pense cependant que les curieux se tourneront plutôt vers le basque ...

  • Mercès Castèth en l’aire, qu’avem era medisha vista.
    Non tot n’ei pas acabat e pas mort, era proba dab tota aquera joenessa qui’s torna a devisar e candar.
    mercès deth to testimonhatge
    A beth leu mic

  • On n’est pas une banda et notre groupe chante depuis 35 ans cette année.
    Nous ne sommes en aucun cas des références mais la langue gasconne nous essayons de la porter haut avec nos petites compétences.
    Nous sommes fiers je vous rassure d’être béarnais.

  • Se’n passan totjamèi, causas, sus G.com, com ec vedi... Cadun es chancat, pitat, encarassonat : pas d’utilitat, malurosament, ad acestas pelèjas. Som de cap a las duas fàcia de Janus : mèsme element, mès l’un de quiu a l’aute.


Un gran de sau ?

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