Le photographe, ce jour-là, qui était conduit par un membre de sa famille, fera tourner à droite, pour rallier le Béarn via Pontacq (avant de se rendre compte que la route entre Ossun et Pontacq était coupée pour quelques mois).
La 2x2 voies entre Tarbes et Lourdes, stupidement unies au sein d’une même intercommunalité depuis les réformes prises sous François Hollande, s’arrête à compter d’Adé, en venant de Tarbes : il se dit qu’il est impossible de la prolonger, le tunnel prévu pour contourner Adé traversait une zone fortement amiantée.
Dans tous les cas, nous sommes face à l’ambigüité d’une telle infrastructure : une 2x2 voies devrait être conçue pour permettre de rejoindre aisément (ce qui ne signifie plus à faible coût, quand on voit l’augmentation du prix des carburants) deux villes. Aller rapidement de Tarbes à Lourdes, et réciproquement, sans oublier que l’aéroport est situé sur la 2x2 voies, entre lesdites villes.
Or, comment les élus l’utilisent-ils ? Cette 2x2 voies embryonnaire est conçue comme un outil d’étalement urbain, vraisemblablement dans une optique d’unification des deux villes, qui partagent pourtant des bassins de vie assez distincts (mais c’est la faute originelle de l’agglomération Tarbes-Lourdes : Lourdes regarde nettement vers les vallées du Lavedan, quand Tarbes est dans la branche sud de l’anneau gascon Bayonne-Pau-Tarbes-Toulouse).
Dernier exemple en date : il est annoncé la fermeture des hôpitaux de Tarbes et Lourdes (de leurs sites respectifs) pour un hôpital unique dans la pampa, à Lanne :
Au passage, la menace sur un oppidum pré-romain, non encore fouillé pleinement, est réelle :
http://lieux.loucrup65.fr/campdelanne.htm
Autrement dit, les élus locaux raisonnent encore en termes de voiture, sans parvenir à comprendre l’intérêt de conserver dans chaque centre urbain une partie de l’hôpital (quitte à dispatcher les spécialités selon les sites en question), et conçoivent les terres vides entre deux villes comme du foncier attractif, et pas autre chose.
La 2x2 voies est donc ici un outil d’aménagement détourné de sa vocation initiale, elle devient une artère desservant des zones d’activités, et non plus une brèche tolérée dans le monde agricole pour relier deux entités urbaines (ce qui est encore le cas, en matière de trains, des LGV, qui ne peuvent, par définition, desservir des arrêts intermédiaires).
