Virade au coffin de la Gascogne #3 Saint Mariens, Cavignac

- Tederic Merger

L’impératif de ne pas rater le train de midi à Cavignac enlève un peu de fantaisie à l’exploration.
Virade au coffin de la Gascogne #2 Saint-Savin, Saint Christoly de Blaye

Du coup, passage près des Trias sans aller voir ; idem pour la Craberie (commune de Civrac de Blaye) dont le nom exprime bien le substrat "d’oc peut-être gascon" de ce pays gabaye. (Civrac-de-Blaye)
La Craberie

Civrac de Blaye

Malgré son "-de-Blaye" qui la différencie des autres Civrac girondins, Civrac de Blaye n’est pas dans la communauté de communes de Blaye mais dans Latitude Nord Gironde dont le chef-lieu Saint-Savin est tout proche.
Elle partage avec les autres communes de cette intercommunalité une croissance rapide de la population dans les dernières décennies, croissance qui a même commencé plus tôt à Civrac : dès les années 80. Mais ça ne pèse pas trop sur le paysage, resté très campagnard, en tout cas là où je suis passé !

Saint Mariens

"Le Page", une de ces bordes très "vasconnes" selon la terminologie de Gasconha.com, qui ne sont pas rares dans ce pays gabaye... Mais son nom ("les Pages" pour l’IGN, "le Page" pour Cassini...) ne nous dit pas grand chose.
(Saint-Mariens)
Le Page

Le Camplat nous donne davantage de grain à moudre sur le plan toponymique. (Saint-Mariens)
Le Camplat

Cavignac
Cavignac

Autre curiosité toponymique que je ne voulais pas louper : le Marlaca (IGN) et la "rue du Marlacca" (influence lointaine du détroit de Malacca en Asie ?-)). (Cavignac)
Le Marlaca

Guère d’attestation ancienne. Mais le lieu semble avoir été bâti le long de la route vers la fin du 19e siècle.
On peut imaginer un vieux toponyme rescapé de la couche gasconne (les noms en -ar qui me sont chers...).

(Cavignac)
La Salle des Fêtes

(Cavignac)
A NOUSTE

Depuis, Vincent a fait une contre-visite de Cavignac, et il en est sorti un coup de gueule sur l’urbanisation récente, telle que nos élus la laissent faire...
A quand une "contre-contre-visite" de ma part ?

Cavinhac (Cavignac) - Fin de la virada !
Il y a des arceaux libres pour les travailleurs (et les autres !) qui vont à la gare à vélo pour prendre le train.

Grans de sau

  • Voici le genre de pavillons que l’on construit à quelques mètres de la gare de Cavignac, dans un endroit qui pourrait être dans 30 ans comme une "ville nouvelle" chargée de désengorger Bordeaux. Ces pavillons n’ont aucun sens, il faut d’ores et déjà prévoir une belle densité autour de cette gare, oui, probablement des immeubles. Il est urgent de réserver du foncier.

    En soi, les pavillons ne sont pas si laids, même si je reproche qu’il n’y ait pas alignement sur la voie : pourquoi avec constante toutes les constructions modernes sont-elles édifiées en décalage ? Pourquoi ne pouvons-nous pas recréer une esthétique de village ?

  • Un autre défaut des constructions modernes, c’est qu’aucun des nouveaux proprios ne semble devancer ce que sera l’été : est-ce l’effet pervers de la clim généralisée ? Car assurément, à Cavignac, les jeunes propriétaires ne plantent pas d’arbres, et vivent dans un univers excessivement minéral.

    Voyez la photo en illustration, à l’ouest du territoire communal de Cavignac (et déjà trop loin à pied de la gare, en vérité : la trottinette est-elle l’avenir du commuteur ?).

  • Les villes "qui vont mal" de la France périphérique, celles de l’archipel français pour reprendre les termes de Fourquet, ce qui a été un temps la "Gilet-Jaunie", se caractérisent souvent par des commerces assez spécifiques : le salon de tatouage est ainsi devenu un incontournable. Il est souvent accompagnée d’un salon de toilettage canin (ici illustration à Cavignac), et de l’inévitable pizzéria (la France est un pays constellé de pizzérias).

  • Et donc, comme promis, le salon de tatouage de Cavignac : les autochtones se font-ils tatouer des signes tribaux gavaches ?

  • Salon de tatouage, toilettage canin, pizzerias. Là où autrefois il y a avait sans doute épicerie, boulangerie, boucherie-charcuterie, c’est à dire des commerces effectivement vitaux pour la vie des habitants et qui rendaient possibles une vraie vie familiale où on faisait de la cuisine chez soi.
    Evidemment ces néo commerces sont intégrés par la comptabilité publique et leurs chiffres d’affaires augmentent (microscopiquement) le PNB national. Mais c’est de l’artificiel, du non vital.
    Et la multiplication des pizzerias dans la France périphérique est à la fois un signe de paupérisation (c’est le restaurant du pauvre) et de l’incapacité croissante à faire un minimum de cuisine chez soi (l’équivalent des uber-eats dans les métropoles riches).
    Particulièrement triste dans nos pays d’oc où la gastronomie, même modeste, était (désolé pour ce passé) une partie de la culture.

  • Notre région (la Gascogne) ne doit pas échapper à la tendance française d’un « nouvel essor de l’entrepreneuriat » (...) « tiré par le microentrepreneuriat » (...) « en particulier dans des activités de livraison, de conseil et services à la personne »*.
    Au sein de ce dernier secteur, « coaches, naturopathes, tatoueurs, etc. » s’accroissent particulièrement.

    Dans le même numéro, les Echos Judiciaires girondins se font l’écho, justement, de l’alerte lancée par l’association "Terre de Liens" : « Une France d’immenses exploitations agricoles productivistes où l’humain se fait rare et l’environnement se dégrade ». Entre 2010 et 2020 on aurait perdu 80 000 équivalents temps plein d’emploi agricole.
    Une vague de départs à la retraite d’agriculteur risque d’ici dix ans d’accentuer la tendance...

    Quant à la multiplication des pizzerias : c’est la mondialisation culturelle... Au cours d’un de mes voyages par Google Street View, j’ai vu une pizzeria à Arkhangelsk (grand nord russe)... A Tonneins, un restaurant thaïlandais vient d’ouvrir, à côté de pizzerias, kebabs et tacos...

    * Echos Judiciaires girondins - 11 mars 2022

  • Bonjour Tederic,

    (Je ne sais pas si c’est la bonne, mais comme il est question du futur, je mets ce post dans la rubrique « prospective »).

    Au gré de mes navigations aventureuses, je ne sais comment, je suis tombé un jour sur une page particulièrement étrange du web. C’est tellement étrange, que ça donne peur avec tous ces virus qui courent de partout. Pour ceux qui en ont peur, taper les mots clés « PSB » « NFBSL » « gers ». Sinon, pour les autres, voilà le lien pour y accéder directement :
    http://psb.nfbslembang.sch.id/2021/10/09/disponibilite-mi-journee-occitan-occitanie-apres/

    Il s’agit probablement de l’œuvre d’un robot traducteur particulièrement nul, incompétent voire primitif. Cependant… Dans ma jeunesse, j’avais lu une nouvelle (d’ Asimov ? de Barjavel ?) dans laquelle le narrateur recevait toutes les nuits un appel téléphonique. Petit à petit, il comprenait que ces appels venaient du futur : il concluait que quelque part dans cet immense réseau de fils, un incident spatio-temporel se produisait. Aujourd’hui, le réseau du web doit être quelque chose comme l’équivalent du réseau téléphonique d’il y a 50 ans à la puissance mille ou un million… Alors, qui sait ?

    Nous n’avons aucune chance de savoir ce qui sera la Gascogne dans 1000 ou 2000 ans. Mais au moins, grâce à cette page, nous pouvons connaitre ce sentiment « d’étrangitude » qui nous saisirait alors.

    Amicalement

    Jean-Paul

  • Pour ceux qui auraient peur d’aller sur la page, en voici « quelques gracieux contenus » :
     creer au sein Gers leurs rectos les plus proletaires
     Sortir32 – Gers – que produire dans le impassible
     Pour les randonnees didactiques voire Votre vacuite
     QUE FAIRE cela VACUITE DANS LE GERS ?
     Gers Comme nonobstant jaillir puis se divertir avec ses bambins
     embarquer pres Mon Cheri alors son copilote precocement
     we dans le Gers 30 | 05 | 2018 sejour admirablement administre
     visiteurs reguliers attachantes de vignobles ; mon bizarre chagrin qu’une neuve perquisition en compagnie de cep dispose existe programmee legerement tard

  • Site effectivement aberrant dans sa forme. Quant au fond ,...il n’y en a pas. Seuls les noms propres géographiques lui donnent une apparence d’existence et de réalité. Mais apparence seulement.


Un gran de sau ?

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