Guilhem a écrit à propos de l’hymne landeus :
L’hymne landeus
"Et bien pour ma part, étant landais et parlant plus ou moins bien le "neugue" (que je préfère à tous les autres parlers gascons, parce que c’est celui de ma terre), j’aime beaucoup cette chanson !
Qu’elle soit datée, qu’elle soit trop départementale, on s’en cague un chic.
D’ailleurs, les Landes sont, sans aucun doute, le territoire gascon où la départementalisation a le mieux fonctionné : une immense majorité de landais (qu’ils soient de Chalosse, du Marensin, du Tursan, de la Haute Lande ou du Seignanx) sont très attachés à leur département.
Et moi aussi !
Le département des Landes fait partie de notre histoire (220 ans quand même !) et de notre identité, n’en déplaise aux antis !
Pour ma part donc, qu’aimi cantar "que soun aqui lous omis de le Lane, lous de Chalosse, et lous dou Maransin..." !
Adare, la paraule aus "antis" (dounc a you) ! (soyons francs !)
L’attachement aux départements est général en France, la réaction au changement de plaques minéralogiques des voitures l’a montré.
Après plus de deux siècles de formatage, les gens sont habitués, et attachés, au "40", au "32", au "47", au "64".
Des identités départementales se sont construites, en même temps (et en corrélation avec) l’identité française. Cette dernière fonctionne aussi très bien !
Tout ça ne signifie pas qu’on doit bader devant "le département des Landes", pas plus que devant la république française ! L’esprit critique impose le contraire.
Un habitant de Saint-Symphorien est aussi landais qu’un habitant de Sore. Les deux vivent dans le même milieu géographique et culturel.
Que le premier ait Bordèu pour préfecture, alors que le second a "lou Moun", "on s’en cague un chic" taben.
Une fois, lors d’un spectacle gascon à Guillos (Landes "girondines"), j’ai écouté avec tendresse et plaisir les vieux chanter "l’hymne landeus" couplet après couplet.
Certains ont trouvé que cétait trop long. Moi pas. Cet hymne, c’était le leur, bien qu’ils soient du "33" !
D’ailleurs, le "parlar negue" ne connait pas les limites de département. On le parlait aussi bien à Hostens qu’à Bayonne.
Même raisonnement pour un habitant d’Aire et un habitant de Barcelonne (du Gers)...
Il faut s’affranchir (au moins psychologiquement) de limites administratives qui tronçonnent abusivement un terroir géographique bien caractérisé et homogène : les landes de Gascogne.
Petit rappel historique :
Après la Révolution française, quand on créé les départements, on a jugé bon de faire des cocktails (mescladis ?) unissant des morceaux des landes avec des terroirs réputés plus riches comme la Chalosse.
200 ans après, l’économie a changé : la richesse d’un pays n’est plus liée comme autrefois à la fertilité de sa terre.
Et même... les landais d’avant la Révolution avaient leur système économique agro-pastoral, adapté à leur terroir, et saboté, plus tard, par la France départementale... Ils n’avaient pas attendu, pour s’en sortir, l’aide des chalossais !
Lavetz... Lous landeus, touts amasse, que seran mei horts !