Le meurtre du peuple landais A la suite d’un gran de sau

- Tederic Merger

En réponse à Vincent.P et Renaud :
Le meurtre du peuple landais Vincent.P

Je n’ai pas de réponse structurée sur cette perte de mémoire et cette mort culturelle que vous constatez.
Le site Gasconha.com tout entier est une tentative de réponse !

En vrac quelques idées (je prends "landais" au sens géographique et non départemental) :

Quand il a été question de reconnaître le peuple corse par la loi, le Conseil Constitutionnel a censuré : il n’y a en France qu’un peuple, le peuple français. Lavetz...
Les occitanistes, certes, n’ont pas su y faire, mais qui aurait fait mieux qu’eux face à la volonté parisienne de nier l’autonomie régionale en général, et gasconne/landaise en particulier ?
Dans les quelques calandretas landaises, je suis certain qu’on a tenté, ou qu’on tente encore, de transmettre la culture et la langue landaises.
Si on avait eu en Gascogne, depuis 30 ans, une télé gasconne et une généralisation de l’enseignement de type "Calandreta", on n’en serait pas là. Mais l’Etat français n’a pas voulu et ne veut toujours pas !

La perte de la langue, et la perte de la culture, ce sont deux choses différentes, même si elles sont liées.

Le patriotisme landais tel qu’il s’exprime dans "l’hymne landeus" n’aura donc servi à rien ! Ce n’est pas étonnant : c’est un patriotisme départemental, subordonné au patriotisme français.

Le naufrage que vous constatez dans les Landes a eu lieu partout en France, voire même ailleurs.
Est-ce la proximité du Pays basque, le seul ou presque à résister vaillamment à l’anéantissement, qui nous fait voir en noir le cas landais (et gascon en général) ?

Même s’il n’y avait pas une vague d’installation d’"estrangèrs", "le peuple landais" disparaitrait : ça fait longtemps qu’il ne se défend plus. Arnaudin en voyait déjà la fin.

Une voie pour contrecarrer la dissolution du peuple landais : s’inscrire dans une révolution économique et culturelle générale qui ramène à consommer local, et coller à nouveau à son écosystème, dans le cas landais, cet écosystème sableux si attrayant...

Les nouveaux arrivants, même installés en lotissement, peuvent à la longue s’imprégner de cet écosystème, et devenir culturellement landais. Nous devons les y aider.

"Le meurte du peuple landais. Quio, mé per qui ?" demande Renaud.
Eh bien, au profit des puissants, landais ou non, comme d’hab !
Par exemple, au 19e siècle, les capitalistes chouchoutés par Napoléon III, et les notables locaux qui ont rachetés les "coumuns".

Grans de sau

  • Je suis d’accord avec le gros de ce qui est écrit. Après j’hésite assez sur le caractère volontaire ou non de tous ces faits. Et puis il est assez exact de dire que nous avons avec le Pays Basque un très mauvais voisin dans le sens où toute initiative gasconne est ridiculisée dans son ampleurs dès lors que l’on s’aventure à comparer. Cela dit, tout ne va pas si bien au Pays Basque (la côte notamment, Pays Basque d’opérette, mais au moins c’est encore basque , l’intérieur est resté fidèle aux vieilles structures économiques, c’est là que tout se joue), tout ne va pas si mal en Gascogne landaise au sens large (le Médoc est très archaïque pour les autres Girondins, les Landes au sens large bénéficient d’une image Sud-Ouest assez symétrique de ce que peut être une culture gasconne, le Parc aussi).

    Seulement je me désole de deux choses :

     La langue est morte, c’est tellement triste. Mais la Gascogne peux exister sans la langue. Je pense même qu’un retour à la langue (nous avons la chance d’avoir tout consigné) est possible par amour de la Gascogne. Cela sous-entend d’identifier la Gascogne au delà de modalités linguistiques romanes parlées et il n’y a rien de plus simple car la Gascogne est parmi les provinces françaises l’une des lieux définissables par pléthore d’indices, certains linguistiques (toponymie, patronymes, ...), d’autres culturels plus largement, économiques aussi.

     L’Etat français est de toute évidence féroce et brutal parfois. Or c’est notre interlocuteur. D’où la nécessité de lui présenter un projet simple. Clairement, même si j’ai de la sympathie pour ce qu’a produit l’occitanisme, il faut le détruire, l’abandonner purement et simplement parce que c’est un vrai frein, plus ou moins consciemment, à l’expression d’un projet gascon. Peut-être même que le projet gascon est lui-même trop ambitieux : alors n’hésitons pas à parler de plus petits pays.

    In fine, si vraiment tout empirait, nous aurions une solution toute faite, au moins pour les Landes : les faire Basques. Il n’y a qu’à plaquer ce qui existe déjà et puis c’est dans les faits ce qui se passe dans les Landes méridionales.

  • Permettez-moi juste une petite réponse non-développée par rapport à cette phrase : "Est-ce la proximité du Pays basque, le seul ou presque à résister vaillamment à l’anéantissement, qui nous fait voir en noir le cas landais (et gascon en général) ?"

    Si vous allez en ce moment (pleine période estivale)sur ce que tout un chacun appelle "la côte basque" c’est à dire du BAB à Hendaye, vous aurez bien du mal à entendre parler basque spontanément dan les lieux publics ou dans la rue.

    À part lors de quelques manifestations touristiques destinés aux touristes et non aux Basques, vous aurez tout autant de mal à trouver des manifestations de la culture basque.
    Attention de ne pas surestimer les acquis linguistiques et culturels basques en France. Au Royaume des aveugles les borgnes sont rois ....

    Dans la zone vascone nord, seul le petit Val D’Aran sis en Generalitat de Catalunha au sein du Royaume d’Espagne tire son épingle du jeu : les nouvelles "lei d’Aran" devraient encore renforcer l’autonomie culturelle, linguistique et POLITIQUE de ce cette vallée gasconne (et non pas occitane).

    MAIS NOUS CONTINUONS à LORGNER vers le mythique Pays basque alors que nous devrions être éblouïs par ce qu’il se passe en Catalogne.

    • Il faut être juste : si on "lorgne" vers la Catalogne espagnole, il faut aussi lorgner vers le Pays basque espagnol, où le gouvernement abertzale en place jusqu’au printemps dernier a mené pendant 30 ans une politique sérieuse de revitalisation de la langue basque et un combat pour l’autonomie.
      Pour la culture, c’est beaucoup plus complexe : que sont les cultures basque, gasconne ? Quelle est notre culture, à nous qui défendons la Gascogne ?

      Du côté français, les basquistes font des prouesses, mais le poids jacobin est si fort qu’il faudrait un miracle...

    • Mais QUELLES PROUESSES ????
      Les Basques n’ont même pas une identité territoriale propre au sein de la République française ?..

    • Quelques remarques pour contribuer à cette utile réflexion commune :

      1. Le peuple gascon (et landais en particulier) ne semble plus tenir à sa langue autrement que par quelques rappels nostalgiques occasionnels ; par contre il semble encore tenir à d’autres aspects de sa culture au sens large (aspects qui ne lui appartiennent pas en propre d’ailleurs, mais dont l’assemblage finit par constituer une culture propre :
      dans le désordre, gastronomie assez particulière à base de volaille et d’élevage pour l’essentiel, jeux taurins(courses "landaises", corridas à l’espagnole acclimatée - certes avec une tendance à la culture de substitution - , rugby, pelote basque, quilles de neuf, etc... chasses traditionnelles aussi).

      2. Cessons de récriminer (j’entends les mêmes discours et lis les mêmes regrets depuis des décennies et en partage d’ailleurs quelques uns...).
      Pratiquons une attitude plus affirmative, faite de petits pas, de paroles et de gestes obstinés : utilisons toutes les occasions pour placer quelques mots gascons, dont bien sûr notre emblématique "adishatz", demandons, par écrit éventuellement, une traduction dans les lieux publics tels que musées, parcs naturels, etc..., écrivons aux pouvoirs publics (combien d’entre nous auront effectivement écrit aux municipalités du Pays de Buch ces dernières années pour que cette appellation soit choisie au lieu de "bassin d’Arcachon" ?).

      Collons surtout du gascon aux particularités culturelles évoquées ci-dessus et faisons tout ce que nous pouvons pour les faire vivre et évoluer, le cas échéant.

      Enfin, comme suggéré ci-dessus, favorisons les initiatives locales en matière de modes de production (les vêtements de la marque "Adishatz", produits à Bénesse-Maremne, par exemple...) ou de consommation (ce qui, de plus, correspond à une démarche écologique responsable).

    • D’acòrd a 100 % sus aqueste biais positiu e realista !

    • E jo tanben, qu’ei çò que hèi e que perpausi de hèr dempuix beth temps !
      Mes justament, Tederic : qu’as arresponut en gascon e be forçar era majoritat des Gascons ena lenga nosta que’m par prematurat, e susquetot quan era conversacion ja’s hè en francés.
      Totun, que soi susprés d’enténer ath monde arrespóner en gascon, en patoés o en occitan quan e s’enten a txarrar coma cau mes d’ua persona en un lòc public, atau ena arrua o ath mercat.
      Ua diferença des granes dab es bascos deth costat gascon (Iperalde), de qui non parlan james que dab era familha o dab intimes en basco (euskara). Bethlèu aurà cambiat darrerament ?
      Adixatz a toti, siats hardits e gascons !

    • Je commence à croire qu’il ne reste plus qu’une chose à faire : fuir à tout prix l’Etat Français.

      Bon, j’exagère peut-être un peu...

    • Qu’on commence déjà par separer le pays basque du bearn, avec chacun un departement respective ce serai déjà une reconnaissance (bien que tres minime) de la part des republicains ; autant pour les basques que pour les bearnais !!!!

    • Les ETATS s’en sont chargés Pays Basque, Béarn,ont toujours fait partie de la Gascogne qui s’étend du sud du cours de la Garonne par delà les Pyrénées.


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