LA GASCOGNE A LA VEILLE DE LA RÉVOLUTION - Note de lecture Tederic M.

- Tederic Merger

Dans "HISTOIRES DE LA REVOLUTION EN GASCOGNE" *, p.11 :

"La généralité d’Auch est dirigée depuis 1785 par l’intendant Bertrand de Boucheporn assisté par 18 subdélégués : le Condomois est une subdélégation qui appartient à la généralité de Bordeaux, mais Bayonne et Pau relèvent de celle d’Auch. Elle est très vaste : 160 km du nord au sud, 2 549 paroisses, 784 600 habitants, et environ 30000 km2 soit la superficie de l’actuelle Belgique.
Limitée au sud par les Pyrénées, à l’est par la Garonne (mais elle englobe le Comminges), à l’ouest par l’Océan, mais au nord, le Condomois n’en fait déjà plus partie.
A sa tête, de 1751 à 1767, l’intendant d’Etigny a déployé un zèle intelligent et une activité assez exceptionnelle.
Il fait d’Auch sa capitale dès 1753 ; il préfère Auch à Pau qui ne manque pourtant pas d’atouts.
[...]
En matière de justice, les 4 sénéchaussées d’Auch, Lectoure, l’Isle- Jourdain et Condom recouvrent l’actuel département du Gers.
Auch, Lectoure, l’Isle-Jourdain relèvent du Parlement de Toulouse, tandis que Condom relève de celui de Bordeaux."

J’ai mis en gras le passage concernant le choix d’Auch comme capitale de la généralité de Gascogne. Il est présenté comme le choix personnel, et presque surprenant par rapport au choix de Pau, de l’intendant d’Etigny.

Et s’il avait choisi Pau ?
Le département du Gers n’aurait pas été assimilé à la Gascogne, comme les auteurs le font dans la suite de l’ouvrage...
Et le combat de Gasconha.com ne serait peut-être pas le même !


* HISTOIRES DE LA REVOLUTION EN GASCOGNE
Daniel HOURQUEBIE - Gilbert SOURBADÈRE - 16 illustrations originales de Jean-Claude PERTUZÉ
(chez Loubatières)

Et aussi, p.180 :
"la création du département du Gers a certes considérablement réduit l’espace gascon mais elle n’en a pas moins confirmé Auch dans son rôle éminent de chef lieu."
Les auteurs semblent se contenter facilement de la réduction de la Gascogne, pourvu qu’Auch...

Grans de sau

  • Le combat pour la petite Gascogne a eu des avatars modernes jusque dans les années 80, puisque certains décideurs réclamaient encore une région regroupant 64, 65, 32 et 40, avec Pau comme probable préfecture de région.
    Ce combat est séduisant, puisqu’il permet d’échapper à Toulouse et Bordeaux. Mais il fait le sacrifice de régions gasconnes primordiales.

    Pour le reste, le patriotisme béarnais est une nouveauté, certes les Béarnais ne se disaient pas gascons naturellement, mais ne se sentaient pas si irrémadiablement distincts.
    C’est l’occitanisme orthézien des années 70 qui a réinventé le Béarn, en repopularisant ses oripeaux, en réaction aux Basques, et pour faire du Béarn un paradis occitan qui parlerait d’égal à égal avec la Provence ou le Languedoc.
    Jusque là, chaque "parçan" se considérait comme autonome, les valléens méprisaient les gens de la plaine, ceux d’Orthez ne se considéraient pas du même pays que ceux du Vic-Bilh, ... Le patriotisme béarnais, c’était un truc de notables palois.


Un gran de sau ?

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