Firefighters in the 64 Tederic M.

- Tederic Merger

Gasconha.com est le site de l’identité gasconne, donc s’intéresse aux noms, aux "chafres" d’autrefois, aux pseudos du web d’aujourd’hui...
Dans le forum d’un article de la République des Pyrénées, deux pompiers béarnais interviennent. Comment se nomment-ils ?
Firefighter64 et firegirl 64...
Voici l’identité choisie, de nos jours, dans notre région : américanomanie assortie d’une touche départementale jacobine.
Je n’accuse pas ces deux pompiers (cela dit au cas peu probable où il liraient ces lignes !) : j’observe seulement leur "choix" comme un symptôme de notre contexte social. Ils nous donnent la température de l’américanisation, et... il y a le feu !
On ne peut pas, quand on voit ça, être surpris par la fronde des parents d’Orthez contre une classe bilingue français-"occitan".

Grans de sau

  • A la une du web de la Rép :

     une pub "N’PY CUP /02 GOURETTE KING FOR A DAY

     "Après le lipdub, les lycéens de Montardon font un « freeze »"

  • Qu’ei tarible !!!
    Et ne parlons pas de tous les groupes de countrie qui se montent partout.
    Ces andouilles ne savent même pas que ça veut dire danses de la campagne et que ces danses sont issues de l’émigration de Français partis en Amérique.
    Pour le plupart ces danses sont issues du centre France.
    Et parfois de Gascogne, on retrouve dans la musique acadienne des mélodies construites sur le même tempo que des branles ossalois.
    Avec mon frère on a trouvé un violoneux acadien Jean CARRIGNAN qui joue un air qui est un branle d’Ossau ...
    C’est pitoyable ces santiags, chapeaux western quand on sait que ces danses en ligne viennent du Texas dansées que par les blancs très racistes..
    C’est hallucinant de bêtise.

    Mais peut être sommes nous fautifs aussi, c’est là que l’on voit nos limites en information et communication sur notre propre culture ici et moi le premier je fait mon mea culpa.
    Une preuve de plus qu’il ne faut pas nous enfermer dans nos certitudes et s’ouvrir au maximum.
    Atau amics

  • Allez faire un tour sur espritmusique.20 minutes.fr

    Dans la région de Gascogne, il n’y a que des groupes baignés dans l’américanomanie comme le dit si bien Tédéric :
    Pas un seul groupe aux consonances gasconnes.
    Pas un groupe qui semble intéressé par l’identité Gascogne.
    Tout est pratiquement chanté en anglais… alors que je suis persuadé que le gascon se marierait avec le rock le blues ou le jazz : il y en a d’autres qui l’ont déjà fait.
    Un constat hélas qui n’a pas fini de s’aggraver.
    Tant que la langue restera, une inconnue, une langue d’un autre temps pour ne pas dire vulgairement de "vieux" dans l’esprit populaire.

  • Il subsiste aux Etats-Unis des folk-lores vivants propres aux différentes communautés : country, cajun (cadien), noir, latino, amérindien, etc.
    Ce que nous en recevons est filtré par les media de masse et ne correspond pas au vécu "indigène", assez dynamique.

    L’américanomanie a commencé en France vers 1917 et s’est amplifiée après la seconde guerre mondiale.
    Le long travail d’arrasement des cultures populaires ayant été mené à bien par la Fonction Publique, la place était libre pour les produits de substitution.
    Les modes "introduites" dès 1930 par le disque, la radio, le film, les magazines, sous le signe de la modernité, ont comblé un manque : jazz, blues, rythmes sud-américains (dont les opérettes "marseillaises" et les espagnolades de music-hall !), bref ce ’style composite’ et superficlel (ou cette absence de style) ont pris la place des formes déchues de la culture.

    La déculturation a frappé les plus typés, maintenant elle atteint tous les milieux, et met à mal la culture française elle-même (qui n’est pas une petite chose), et l’ anglaise, etc.
    Le triomphe du ’basic american’, stratégiquement favorisé par la sphère publicitaire et politique (plus forte désormais que la mirifique "francophonie") est facilité par le lessivage linguistique hexagonal qui a coupé les liens générationnels et, ce qu’on ne souligne pas aseez, les ponts avec les autres peuples d’Europe (essentiels pour la musique, le costume, les techniques, depuis toujours).

    La culture a horreur du vide.

    Et ce n’est pas qu’une question de langue ! Pour l’esprit français (je ne dis pas ’pour les Français’), ’folklore’ est synonyme de nunucherie, de ridicule gentillet, d’aliénation, de moeurs condamnées par l’histoire. Allez dire ça à un Letton ou un Estonien.

    On peut aimer telle ou telle mode culturelle extérieure, voire s’en inspirer, mais quand l’échange s’inverse en substitution accompagnée de haine de soi, on atteint le dernier stade de l’assimilation : les éradicateurs du gascon (ou du flamand, ou du breton) deviennent les vecteurs de la non-différenciation planétaire, qui liquide les misérables vestiges de ce qui fut un peuple.

    Tenter de rénover la tradition à travers des formes musicales empruntées n’est qu’un pis-aller marginal. Seul un inventaire complet des ressources indigènes et leur exploitation pourra faire renaître quelque chose. Nous sommes seuls, condamnés à inventer notre propre sens.
    Comment inverser un courant involutif ?, retourner ls idées générales, qui sont contre nous, au profit du concret et du vécu ?

    A suivre...

  • Que faire pour que la référence ’Gascogne-Gasconha’ soit une voie de recours au besoin d’expression ?
    La voie occitane n’a pss bien pris ; la voie béarniste n’est pas en mesure de contrer les clichés qu’on a collés à la culture gasconne.
    Le monde enseignant est aussi sourd qu’avant (et plus ignorant) et reflète fidèlement son époque.

    Ne pas intérioriser le "bruit de fond" général.

    Courage !

    à suivre,

  • "La conscience de peuple, et de peuple en danger, est vitale. Le reste est relatif et ne peut servir que d’outils conjoncturaux dans le chantier historique, à la marge (...). Un peuple conscient n’est jamais battu. Un peuple qui ne l’est pas assez peut glisser dans un renoncement mortifère"
    (M. Simeoni, ’Arriti’, n° 2261).

  • Monsieur Momas,

    Vos analyses sont brillantes. Bravo !

  • Solide que i a ua quasi fascinacion per tot çò d’american. N’i a pas qu’a véder lo slogan de Citroën : "Creative technologie". Ridicule !
    Mes d’un aute costat, que vivem en un monde aubèrt, e que pòdem estar autan plan enradigat en un territòri e neurit de cultura anglo-saxòna.
    Enfin, au mensh, entà jo, atau qu’es ! Que parli gascon, que sui pro estacat a le mia cultura locau, mes n’escoti quasi pas sonque musica cantada en anglés. Ne pensi que singui un paradòxe, o se n’es un, le nòsta cultura qu’es vertaderament sepelida.
    Après, entà çò de le "country" e deu cow boys aprenents... là c’est la beaufitude au maximum...

  • Adishatz
    Effectivement Pjm a toujours des analyses extremement pertinentes et tres documentees.
    Sur le site de Gasconha.com je pense qu’il y a beaucoup de personnes competentes aux bonnes idees malgre quelques pelejas parfois..
    J’avoue que je ne fait partie des sages comme PJm...
    Ne pourrait on pas federer nos idees, essayer tous ensemble de trouver les solutions afin de redonner aux gens de notre region l’envie d’adherer a cette culture si riche... pourquoi pas debattre autour d’une bonne table... a mediter ..
    a beth leu mics

  • Je ne connais pas "Lous Tatayous", mais au point où on en est, j’ai tendance à apprécier le programme de cette affiche (visible avec Gasconha.com NAVETH).

    Au moins, pas d’américanomanie.

  • Une bonne table, oui, ce serait très bien.
    La plupart des disputes deviennent des "confrontations fructueuses" quand les gens se rencontrent et discutent. C’est un effet de la convivialité, pour peu qu’ils soient sincères.
    Mais nous sommes loin...
    Un "porteteni" des amis du Site G.com. serait une excellente perspective !

    J’ai parfois l’impression que nous ne retenons que le plus facile et le moins bon de la culture anglo-saxonne, séduisante et irritante à la fois, si riche pourtant (y compris celle des Etats-Unis).
    Mais pour accueillir il faut être fort. Le mimétisme fait exister par procuration.

    L’ère industrielle et étatique a cassé les courants d’échanges naturels entre les régions d’Europe :
    les Pyrénées sont devenues une frontière, comme le Rhin ou la Manche, la continuité a été brisée et les peuples se sont retrouvés en vase clos.
    Le monde ouvert, c’était celui des routes et des foires médiévales, des étudiants voyageurs, des libertés communales et des grands défrichements.
    Aujourd’hui, il n’y a plus de contre-poids à l’ouverture apparente du monde.
    La communication n’est que la distribution de modes par le canal des media.
    Le "monde" s’y réduit, surtout pour ceux qui n’ont rien connu d’autre.
    Il y a certes de tout, mais cela ne fait pas une cohérence, ni une stabilité psychologique, pédagogique, affective, familière. Le renouvellement ne se fait plus.
    J’aimerais avoir tort.

    Le plus difficile pour des Gascons d’aujourd’hui, c’est de s’ouvrir à eux-mêmes.

    P.S. : Continuez les pelejas, ça soulève des questions.
    Il faut seulement penser à ceux qui ne connaissent pas (pas encore) le site et devront y trouver du positif.

  • Si j’organise cette table redonda, êtes vous d’accord pour y participer et c’est valable pour Casa de L’ibg que j’invite avec plaisir même si nos idées sont convergentes pour une fois parlons avec écoute et en toute intelligence.
    Si vous êtes prêts je peut m’en occuper.
    Mercès a tots

    Réponse de Gasconha.com :
    C’est une bonne idée, et elle ne peut venir que d’un esprit généreux.
    Les expériences passées montrent qu’il est très difficile de trouver une date pour rassembler des gens très dispersés.
    [Tederic M.]

  • Nous étions arrivés à mettre au point un "porteteni" en septembre dernier, l’idée est excellente et à reproduire.
    J’accepte avec plaisir pour ma part (et peux accueillir l’une ou l’autre "session" en Pays de Gosse comme déjà proposé).


Un gran de sau ?

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