Noms damb "masèra" :
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Mei :
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estatge / maison Prononcer "estadye". Terme apparemment moins utilisé que "ostau" ou "maison", au moins dans le (...) -
secader / séchoir Prononcer "sékadé". En nord-gascon, ce serait "secadèir" (prononcer "sékadèÿ"). Pour "séchoir à (...) -
solèir / étage ou grenier Prononcer "soulèÿ". variante gasconne majoritaire : solèr (prononcer "soulè") vueita-solèir (...) -
cantilat / chevron d’angle d’une charpente On reconnait la racine "cant*" dans le sens "lo cantèr deu lheit". (...) -
emban / auvent Voir la page sur la maison landaise.
masèra
français : ruine
Prononcer entre "mazère" et "mazèro".
En nord-gascon : masèira (prononcer "mazèÿre").
Selon Michel Grosclaude, masèra vient du latin "macerias" (mur de pierres sèches, ruine).
Le toponymiste J-L. Dega confirme :"masiera, masera" du latin "maceria" (masure, ruines).
Ce nom qui a créé beaucoup de noms de lieux n’existait peut-être plus en gascon moderne. A vérifier.
Attention, un deuxième sens semble exister :
"boue solidifiée, tassée"
Verbe correspondant : maserar (durcir, tasser)
Est-ce un dérivé du latin "materia", qui a aussi donné en gascon maritime "madèira" (bois d’oeuvre) ?

Grans de sau
1. 30 janvier 2007, 23:46, par Jhoan-Glaudio
Aco vraï "lo vieilh masèire" sin dit ’dins lo north Mèdoc’.
2. 8 avril 2009, 01:07, par Didier L.
le verbe "masera" correspond à "dompter" pour un cheval ou un bovidé et par extension à "maîtriser, calmer", peut être à "mater" ; en sud Gascogne (cf chanson des "Nadau")
Appel aux étymologistes : le sens de ce verbe "maserar" semble sans rapport avec les explications du mots "masèra".
Donc une homonymie ?
Une idée, le verbe "maserar" ne serait-il pas à rapprocher du latin "moderor" ("conduire, diriger, régler, maîtriser, modérer" dit mon dictionnaire) ?
Le changement du "o" latin en gascon "a" et du "d" en "s" entre voyelles est possible en gascon.
[Tederic]
3. masèra, 13 septembre 2015, 14:25, par Danièl
Il n’est pas certain que le verbe maserar soit sans rapport avec le nom masèra.
Les deux peuvent très bien remonter au latin macerare qui signifiait "macérer, amollir" mais aussi "rendre doux" et par extension "mater, dompter, mortifier, humilier, tourmenter, briser le caractère, affaiblir", d’où par glissement de sens "abattre, tuer". Macerare a très vraisemblablement donné en français macérer et mater, en espagnol matar "tuer", en italien ammazzare "tuer, abattre" et en gascon maset "dompté, calmé, docile" et par extension "recru de fatigue". Il a donné aussi en gascon maserar / masedar "dompter, subjuguer, réfréner, contenir, rendre docile, calmer". En ancien gascon lo maset était "l’abattoir, la boucherie" et lo maserèr "le boucher".
Le latin maceriae désignait "des murs en ruine", "des décombres". Il a donné en ancien gascon masèra e maseròla à propos d’une ruine ou de décombres.
Dans tous les cas on retrouve la même idée d’abattage, de démolition, au sens propre comme au sens figuré. Et l’on pourrait peut-être remonter jusqu’à une racine indo-européenne hypothétique mat- que l’on retrouverait non seulement dans le grec mattéin "pétrir, piler, dompter" et l’allemand matt "affaibli" d’où le verbe ermatten, "affaiblir, ôter les forces", mais aussi dans le persan mat "vaincu, impuissant, paralysé", qui se retrouve dans l’expression "échec et mat".