Graves & Cernès Pays negue Landes de Gascogne

Hostens


 
en graphie alibertine :

Austen, Osten, Ostens
Les noms en "ens" sont réputés faire partie du fonds germanique résultant de (...)

Austen

Prononcer entre "Aousté" et "Aousténg". Prénom attesté au Moyen-âge en (...)

Austen depuis les origines, dit Ostens fautivement de nos jours.
Hostein est probablement le patronyme médoquin par excellence.

A mon avis, comme tous ces toponymes en -en de la lande, il s’agit d’un toponyme basco-aquitain, -en étant issu du suffixe basque locatif -un (encore aujourd’hui Bidaxun est Bidàishen en gascon).

On ne peut pas partir d’un étymon altzun (endroit où il y a des aulnes) :
dans la langue historique, l’affriquée est secondaire (aulne est proprement alz) et on ne s’explique guère comment le groupe "tz" peut passer à "st" quand toute les gasconnisations de toponymes basques interprètent en "ss" (altzun aurait donné aussen).

Pour expliquer le t, il faut supposer une double suffixation : alztoi/alzti (aulnaie) plus suffixe locatif. Al(t)ztun donnera Austen.

A noter que altz connaît en basque la même hésitation sur l’aspiration initiale notamment en labourdin (variante haltz).


 

 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Hostens :


 

Documents

Enregistrement ALG Hostens

Enregistrement ALG Hostens

 

 

 

Grans de sau

  • Oui c’est une question difficile : Austen semble bien un prénom médiéval en Gascogne (Austindus archevêque d’Auch en 1042, Austen Gaucen notaire à Bordeaux en 1273, ...).
    Ce peut être le patronyme médoquin (cela dit, tous les porteurs de ce nom sont probablement parents, il peut s’agir d’un individu venu de Hosteins).

    Seulement, pour le village, ce serait le seul exemple de toponyme issu d’un anthroponyme non-suffixé dans cette région des Landes à la toponymie par ailleurs si aquitanique : Triscos, Guillos, Lugos, Caudos, Balanos, Mano( ?), Sore (?), ...
    Et puis ces toponymes en -atz : Léogeats, Louchats, Illats, "in parrochiis d’Austen et de Lassatz" 1273.

    Tout cela laisse penser que l’on a plutôt un toponyme aquitanique de la série en -en (Garein, Lourquen, Le Sen, Artassen(x), Bosten(s), ...), après les interprétations peuvent être diverses (pour certains, des bases anthroponymiques, pour d’autres descriptives.

    Réponse de Gasconha.com :
    Sur les toponymes en -atz, j’ai déjà pensé aux sifflantes aquitano-vasconnes.
    Mais je n’ai jamais trouvé que des propositions d’une origine latine, du genre terminaison en -acus.
    L’influence aquitanique ne serait-elle pas uniquement phonétique : l’aptitude ou l’habitude à/de prononcer ces sifflantes a pu aider à cette évolution à partir de racines latines ?
    Plus généralement, le gascon se distingue par sa bonne conservation des consonnes finales, avec beaucoup de "ts" et "cs", et le substrat aquitano-vascon peut en être responsable.
    [Tederic]

  • Boisgontier, le grand expert girondin, disait en 1996 qu’à ce jour ce suffixe restait inexpliqué.
    BBF ne fournit pas non plus d’explication globale et c’est peut-être une bêtise que de s’y essayer (car il semble bien que ces toponymes en -ats soient complétés par une autre série bazadaise en -itz/its : Trazits, Monclaritz, Leyritz, ...).

    En basque, -atz est une des nombreuses modalités du suffixe locatif à sifflante, mais il connaît également une variante -az.
    Une chose est certaine : la forme gasconne des toponymes basques qui possèdent ces sifflantes conserve toujours ces dernières avec quelques hésitations mais qui peuvent très bien être dues aux hésitations mêmes des formes basques : Aïcirits, Arbérats, Tardets, ... Et puis notre commune béarnaise d’Aramits.
    Verdets est tentant également (lui aussi dans les formes anciennes hésite : Berdes au Xème siècle, Berdetz en 1422 ; le Pays Basque est à quelques kilomètres).
    Par contre, et assez classiquement, le groupe -rtz est réduit à -s (Bias qui est Biartz dans les textes anciens, Jouers qui est Joertz en 1345).

    Dans l’absolu, je préfèrerais une hypothèse romane pour les toponymes de la rive gauche de la Garonne. On pense évidemment à un suffixe éventuel -all(um) > -ath mis au pluriel. Mais alors il faut supposer que ces toponymes n’étaient plus compris en date des premiers textes car le suffixe est graphié constamment dz/tz, ce qui n’atteste que de la prononciation de l’époque restée immuable jusqu’à nos jours.
    De plus, quand le suffixe est transparent, même s’il peut s’agir de fausses latinisations, les attestations anciennes sont claires : ainsi Créchets en Barousse est "de Crexellis" en 1387.

    Une théorie a été d’expliquer ces toponymes via le suffixe pluriel -acos (>acs) prononcé ats mais je ne sache pas que c final donne t dans ces régions, et l’on s’attendrait à trouver ce suffixe dans d’autres régions.
    Une chose est certaine, c’est que des s latins de déclinaisons peuvent subsister (aquis > acs, vila ambitus > Villambits).

  • Merci, Vincent, pour ce "vila ambitus" qui répond à une question pendante depuis longtemps, sur Villambits, Birambits etc.

  • C’est Grosclaude (et pas moi) qui proposait cette formation, parente de Villemur : Vila Ambitus(=rempart).
    Maintenant, on gâche la fête : mb intervocalique en gascon est toujours simplifié en m.

  • Quelques années après ...

    L’on a décapé le chevet de l’église et l’on a repeint les boiseries de la mairie en vert jade. Les lampadaires ont tous été installés, et les drapeaux français et européen ont été hissés.

    Il n’y a évidemment pas de drapeau régional, ou local, pourtant on trouve ça et là dans l’ancien Bordelais, dont relève Hostens, le drapeau avec le blason de la Guyenne, qui est tout à fait légitime.


Un gran de sau ?

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