Baronnies Noms de voie gascons historiques complets Pyrénées

Asque


 
en graphie alibertine :

Asca
Prononcer "Asco"


 

 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Asque :


 

 

 

Grans de sau

  • Une étymologie basque serait à l’origine ? Aitz-ko

  • Asque est "Ascha" en 1183 puis invariablement : "Asque", "Asca", ...

    S’il n’y avait pas les deux autres "Asques" gascons, un en Lomagne, l’autre en Cubzadais, ce serait plus simple.

    Pour l’Asque des Baronnies, Grosclaude ne s’aventure pas et le dit : "Obscur".
    Dauzat déjà le dit pré-obscur et compare avec Asco en Corse et notre Asques girondin (ad Asquas au XIIIème siècles).
    BBF ne propose pas d’étymologie pour ce dernier dans son Dictionnaire toponymique des communes de Gironde et reprend les hypothèses précédentes à simple titre de pistes, en faisant cependant le lien avec le basque "aska" qui signifierait "rigole" voire "vallon".
    C’est aussi l’hypothèse de Michel Morvan.

    books.google.fr

    Un problème à cette hypothèse : le terme basque "aska" ("auge" puis "vallon") serait d’origine latine (latin vasca).
    Cela ne pose pas problème d’imaginer que le village bigourdan ait été formé à une époque où la langue basque était encore parlée (et donc l’étymon vasca aura été adapté différemment des règles habituelles du gascon) mais c’est déjà plus révolutionnaire pour les deux autres villages.
    Au demeurant, il est certain que rien n’indique que le terme basque soit réellement issu de ce terme latin.
    Pour deux raisons : d’une part v latin est généralement interprété b, d’autre part dans les anciens emprunts au latin, s devient l’apico-alvéolaire notée z (comme le français ç). On aurait donc plutôt bazka.

    Cependant, Michel Morvan rajoute qu’il existait "asca" en étrusque. De même sens ?

    projetbabel.org/basque

    Il existe également d’autres lieux-dits homonymes ou paronymes en Gascogne : Asque à Bax en Volvestre (31), Asqué à Saint-Cricq (40), Asque à Hèches (65), ...
    Puis des lieux-dits plus étranges : Asquéhès (sobriquet ? "chez les que fais-tu ?") à Mauvezin (32), Asquejos à Rozès (32), Asquets à Nérac (47).
    On ne tire pas grand chose de cet inventaire si ce n’est la distribution exclusivement gasconne, ce qui rend improbable un terme latin commun, qui probablement aurait été commun au languedocien.
    Il y a cependant des "Asquiés", "Asquiers" en Rouergue.
    Le prénom germanique "Ascari" a existé, il doit s’agir de dérivés de ce dernier (comme Asthari conne Astier).
    L’Asqué landais peut s’expliquer par cet anthroponyme également, seulement il n’est jamais attesté dans les textes médiévaux gascons.

    Nous ne sommes donc pas bien avancés. Pour l’Asques girondin, il semble assuré que le s final est organique. Il est vrai également que sur la commune, le lieu-dit Saint-Martin ne peut qu’attester d’une très ancienne occupation du sol en ce lieu (mais la Carte archéologique de la Gaule ne recense aucune trouvaille, peut-être en partie parce que la commune est un démembrement récent de Saint-Romain). Il faut parler de la situation de ce village : petit mamelon rocheux de 22 mètres de haut qui domine la Dordogne et des marais "poldérisés".

    Asques en Lomagne est également sur une hauteur dominant deux petites vallées encaissées creusées par des ruisseaux : le Rieutort et le ruisseau d’Asques. Juste à côté du bourg, un lieu-dit "Ascot" qui n’a d’équivalent en France ... qu’en Soule à Espès-Undurein.

    Quant à notre Asque bigourdan, certes le bourg actuel est dans un vallon, mais le lieu originel d’implantation humaine (qui est très ancienne puisque l’on honorait le dieu aquitain Ageio) est le lieu-dit "Casterac" (550m de haut) qui est un "tertre nettement individualisé" selon les termes de la Carte archéologique de la Gaule, c’est aussi là qu’était l’habitat médiéval.

    Bilan de tout cela : une étymologie basque pour Asque est possible (surtout dans les Baronnies), la question du liens avec les autres villages du même nom reste entière. Quelle étymologie alors ?
    Très probablement ce que propose Peïo, à savoir le basque aitz (oronyme) et le suffixe diminutif -ka, variante de -ko. On peut imaginer que ce terme "ai(t)zka", qui donnera régulièrement le gascon "asca", a pu être lexicalisé en ancien gascon au sens de petite hauteur et a donc pu former les Asques au pluriel (à moins qu’ils ne soient parasites).

    Réponse de Gasconha.com :
    Un còp de mei... bravo Vincent, pour cette discussion érudite !


Un gran de sau ?

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