Còr de Bigòrra Gascogne médiane

Villembits


 
en graphie alibertine :

Vialàmbits
Voir à Birambits.

A la frontière entre Rustan et Astarac, c’est sans-doute comme l’a vu Grosclaude un toponyme militaire villa ambitus, très fréquent en Gascogne, même s’il reste à expliquer le maintien de "mb" en gascon.
Attesté "Balambidz" en 1177, "Biele Embiz" en 1260, "Vielambit" en 1283 ce qui atteste de l’évolution hésitante de la finale (même s’il est possible que z représente le son dz/tz).

Dans cette région, -ps et -ks finaux donnent -ts comme en Gascogne garonnaise. Probablement conscients de cette manière de parler, les locuteurs naturels ont "hyper-corrigé" leur prononciation de telle sorte que Villambits est prononcé "Bialambik".


 

 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Villembits :


 

 

 

Grans de sau

  • Villembits est plus précisément en Rustan (Arrostanh en gascon, probablement formé sur Arros, la rivière qui le traverse et le suffixe ibéro-aquitain -tania, vallis Russitaniae au XIème siècle), un pays bigourdan alors que Lustar sur l’autre rive du Lizon est en Astarac, démembrement de l’Armagnac, donc dans l’ancienne cité d’Auch.
    Par contre au Nord, Vidou est en Astarac également et la frontière entre Rustan et Astarac passe sur la rivière Bouès.

    Villembits était donc l’avancée de la cité de Tarbes la plus septentrionale contrôlant les deux rives du Bouès au "Pas du Bouès", seule ouverture sur la rivière entre deux coteaux. Villembits était également la commune bigourdane la plus orientale.

    flickr.com

    Etait-ce une acquisition ultérieure ? D’où la nécessité de fortifications ? Lamarque-Rustaing laisse penser que la frontière a pu être le Bouès plus en amont.
    D’ailleurs, le village n’est pas cité dans le dénombrement établi par l’évêque Pierre de Montbrun en 1342.

  • A propos de Arrostanh :
    <a href=http://www.gasconha.com/spip.php?page=nom&id_nom=4649
    Ce serait aussi la forme gasconne d’un nom de personne d’origine germanique et présent bien ailleurs qu’en Gascogne (notamment en Provence pour la forme Roustaing).

  • Ce qui semble clair, c’est que le pays de Rustan ne peut pas être tiré d’autre chose que du pays de Russitania (pagus Russitanensis au XIème siècle).
    C’est vraiment le pays de l’Arros (Russa fluvius en 1087).
    La question qui se pose au final, c’est celle de l’étymologie de "Arros" et son lien avec l’"Arrats". Les attestations anciennes pour l’Arros ne font pas état du ar- initial avant le XIVème siècle (lo flube l’Arros) et on peut penser dès lors à un ar- prosthétique. C’était la position de Grosclaude qui reliait cette racine à un hydronyme hypothétique ros/rod qui aurait donné le Rhône également. Bof. Il y a tellement d’Arros en Gascogne. A voir.

    Pour ce qui du prénom, si la forme Roustaing indique le n vélaire final, commun au gascon et au provençal, une forme Arrostanh n’est-elle pas plus difficile à concevoir ?

    On sait qu’un -nh final est souvent réinterprété -ing à l’écrit, et ce depuis les textes médiévaux : Estanh donne Estaing, ce même pays de Rustan, Arrostanh en gascon, est écrit Rustaing dans Lamarque-Rustaing et Sère-Rustaing.
    Ce sont vraiment des questions problématiques car le gascon fait clairement la différence entre un n mouillé final (issu généralement d’une finale latine -niu, -neu) et un n vélaire final (muet ou nasillé en Béarn). Par exemple, le domaine noble de Rostan à Bérenx est Arrostaa en 1385, Arrostanh en 1538.

    Bref, on ne comprend pas pourquoi le prénom Rostan aurait eu une finale mouillée.
    J’ajoute qu’on comprend difficilement également pourquoi Russitania n’a pas donné une forme féminine comme "Arrostanha" (cela rejoint la question du Lavedan, issu du Lavetania).


Un gran de sau ?

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