Graves & Cernès Pays negue Landes de Gascogne

Saint-Magne

- Vincent P.


 

Lagune de la Hucau / Laguna de l'Ahucau / Lagune de l'Ahucàw

en graphie alibertine :

L’Ahucau
Prononcer "L’Ahucàw".

Saint-Magne - lagune de la Hucau


C’est mon nouveau truc, les lagunes de la forêt landaise ! Elles sont souvent sans nom, mais quand elles en ont un, il est souvent bien gascon, et parfois énigmatique. Et puis, quel bonheur d’aller les débusquer, après de longues minutes de marche !


 

Grans de sau

  • Ce "La Hucau" est énigmatique comme tu le dis. N’y a-t-il pas mauvaise coupure : L’Ahucau ? (que je ne comprends pas plus)
    On peut imaginer la racine huc (feu).
    Je trouve "la craste de Laucatiran" à Brach.

  • La discussion sur le verbe ahucar sur Gasconha.com (quelle source inépuisable !) donne peut-être la clé.

    ahucar = hoqueter

    Soit le verbe ahucar "mettre le feu", soit le verbe aücar "huer", sachant que les deux verbes ont pu se croiser, étant quasi homophone, au h aspiré près.

    Reste à expliquer la forme verbale : le plus intuitif serait d’y voir un participe passé, type "L’Ahucat" (pour désigner une pièce de terre qui aurait pris feu), mais il n’est pas attesté que -at final puisse se vocaliser en -au, sauf à théoriser une instabilité locale du gascon, voire une déformation écrite.

    Il y a bien parfois des vocalisations mais cela concerne en général des parlers montagnards : cf en commingeois luchonnais la vocalisation de -tz de la deuxième personne du pluriel, comme en catalan. Dans les parlers bénasquais en Aragon, c’est -at final du participe passé qui carrément se vocalise (d’où peut-être l’origine du patronyme luchonnais Arrazau : variante d’arrasat "rasé").

    Mais dans la lande bordelaise, je ne sache pas que ce phénomène serait attesté. Faut-il y voir alors une utilisation du suffixe-au, forme gasconne de l’oc -al (du latin -alem), qui forme des substantifs ? Il est généralement utilisé pour créer des substantifs botaniques, mais peut-être que sur la racine verbale *ahuc-, pour désigner le lieu brûlé, cela pouvait marcher ?

  • Pour moi c’est *ahucau ’’lieu brûlé’’, oui.

  • Nous nous retrouvons, après les suffixes -ey et -oy, sur une nouvelle question de fréquence d’utilisation d’un suffixe, ici -au ! Que peux-tu dire sur la question, Gaby, si tu as une première idée ? Suffixe abondamment utilisé ? Sur quelles bases ?

  • Je crois que c’est un suffixe peu utilisé. Mais on a tout de même Margaux, Ladaux, Baigneaux(?),... En microtoponymie, les mots ahitau, cornau, corrau, corjau, (ar)rocau, agre(i)rau donnent des noms de lieux et meme de famille (Lahitau, Ducourneau...), peut-être aussi peirau et costau (à vérifier). Quant à Greyreau, je ne sais pas si c’est grèira > greirau ou u nnom d’origine gavache.

  • Sans oublier cantau.

    Je vois qu’en fait je me contredis : ce suffixe n’est pas si rare, en effet.

  • Bon, je crée la forme normalisée pour ce lòc : Laguna de l’Ahucau.
    D’ailleurs, Saint Magne est en pays negue, et "la Hucau" n’était pas possible en principe...


Un gran de sau ?

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