Haut Entre-deux-Mers Anneau gascon Entre-deux-Mers

La Réole

- Vincent P.


 

rue de Gironde / rua de Gironda

en graphie alibertine :

Gironda
Prononcer "Girounde".


Ací, Gironda qu’ei lo nom deu vilatge vesin de La Rèula.
Au men avís, aquestes toponimes, qui’s pòden trobar dins tota la França, que son variantas deu cèlta Equoranda/Icoranda, plan comun dins tota la França, e qui
designa "un element aquatic qui sèrv de termièra enter dus pòbles".
Atau, l’estuari de la Gironda qu’auré recebut lo son nom au moment de la invasions cèltas puishque, en efèit, separava la ciutat deus Santons de la deus Bituriges.

Que trobam toponimes aperats "Gironde" a Pui-Seguin (33), a la termièra contemporanèa enter lo Bordalés e lo Peirigòrd,
a Sent-Lis (31), termièra antica enter la Narbonesa deus Vòlcs e la Novempopulania deus Aquitans ;
"Girondes" a Belin-Beliet,
e "Girande" au Temple, termièra possibla enter l’antic país de Bug e de Bòrn e lo Bordalés ;
"La Guirande" a Lagorça en país gavache enter Bordalés e Santonha.

Que i a tanben a Sent-Laurenç dau Bosc (33), dins l’Enter-Duas-Mars, un arriu aperat "ruisseau de Gironde".
Se espiam mapas ancianas de la region (gallica.bnf.fr/ark :/12148/btv1b77106050), que’ns avisam que Sent-Laurenç com Gironda-sus-Dròt constituïvan la termièra enter lo Vasadés e lo Bordalés.


 

Grans de sau

  • NB : Au cas où ce ne serait pas clair, je me suis peut-être mal exprimé : il s’agit d’une rue dite de Gironde, située à La Réole, tout simplement parce que c’est l’entrée de la ville en venant de Gironde-sur-Dropt.

    Réponse de Gasconha.com :
    Le validateur était parti sur l’idée que l’image était de Gironde, tout en étant un peu surpris qu’il y ait là une rue si urbaine...

    La ville ancienne qu’est La Réole mérite d’être observée.

    Elle souffre d’un déclin spectaculaire du commerce de centre-ville, surtout sur l’artère constituée par la "113", martyrisée par les automobiles, qui y passent sans arrêt.
    Les abords de la Garonne ne sont pour l’instant guère mis en valeur.
    Les vieux quartiers non plus, et pourtant, quel potentiel !

    Les chantres du désenclavement ne peuvent pas dire que La Réole, desservie par le TER et l’autoroute, est défavorisée.
    Elle entre même quasiment, depuis peu, dans l’aire métropolitaine de Bordeaux.
    Elle est en même temps chef-lieu de campagnes délicieuses, en Entre-deux-Mers et aussi sur la rive gauche, plus bazadaise.

    La Réole devrait donc attirer dans les années qui viennent bon nombre de nouveaux habitants à la recherche d’un art de vivre gascon, et de vieilles pierres dont le prix est encore raisonnable, tout cela avec de bons transports et services de proximité.
    Puissent les anciens habitants participer à ce renouveau !


  • Si on zoome un peu, les choses sont peut-être plus à nuancer. Il y a des coins "chauds" à La Réole.
    Cette ville a trop souffert de la perte de ses prérogatives sous-préfectoriales.

    Réponse de Gasconha.com :
    L’Arrèula qu’arreviscolarà !-)

  • Que l’esperi, pr’amor qu’ei vertat qu’ei ua plan bèra e istorica ciutat.
    Mès la sofrencia, la malescaduda, la pauretat que tuan la fòrça viva de cada comunautat que trucan.

  • Gironde, s’ei ua termèra, n’ei pas la deu Bordalès e deu Basadès.
    Meileù la deu Basadès dab l’Agenès.

  • Les accents sont aigus et non graves. Coquille répétée en série, désolé.

  • Rose : évêché de Bordeaux (Bituriges)
    Vert : évêché de Bazas (Vasates)
    Bleu : évêché d’Agen (Nitiobriges)

    flickr.com

  • Les évêchés ne recoupent pas forcément les régions.
    Sur cette carte (de Cassini me semble-t-il) tout le nord du Bazadais est inclus dans l’évêché de Bordeaux.
    Et puis de quelle époque datent ces frontières ?
    Sous l’Ancien Régime, Langon était dans l’évêché de Bazas (Langon-en-Bazadais) tandis que le port de Toulenne, lui, était dans celui de Bordeaux.
    Et puis quel rapport entre des noms de tribus gauloises ou vasconnes antiques avec les frontières épiscopales qui ne se sont dessinées qu’au cours de l’empire tardif romain, aux IVè-Vè siècles ?
    Cette carte n’est pas précise, car elle n’a pas de légende, et n’est pas juste car elle présente des limites qui ne sont pas celles qui étaient en vigueur jusqu’à la Révolution.
    Les sources concernant le commerce des vins existent pour illustrer mes propos :
    Langon ne pouvait vendre son vin comme "vin de Bordeaux" parce qu’il se situait dans le diocèse de Bazas.

  • Sur d’autres cartes, la frontière entre Bordelais et Bazadais passe à l’Est de Fargues, donne Preignac au Bordelais et Saint-Pé et Langon au Bazadais.
    Ce qui est certain, que le confluent de la Garonne et du Ciron échappe au Bazadais.

  • Gironde, toponyme celte, ne peut provenir que d’une époque où il fallait matérialiser les frontières des peuplades, soit à l’arrivée de ces dernières dans notre région voire plus tardivement.
    Les évêchés sont en grande partie héritiers de la configuration des cités romaines eux-mêmes héritiers des territoires celtes et aquitains.

    Dans tous les cas, la présence d’un lieu-dit de la famille d’icoranda à la limite des diocèses de Bazas et Bordeaux me paraît emporter l’évidence quant à la signification générale du toponyme.
    Gironde sur Dropt, c’est la frontière d’eau, autrement dit le Dropt. A noter que le village voisin Casseuil est également un toponyme celte.

  • Le Drot constitue localement une frontière psychologique entre le "haut-pays" et le "bas-pays", le premier nommé étant plutôt influencé par l’Agenais et le monde languedocien, le second par la Gascogne bordelaise et maritime.
    Ces deux notions ne sont guère scientifiques, ni ethniques, ni linguistiques, mais elles sont profondément ancrées dans l’inconscient collectif des locaux, je puis en témoigner.
    Je ne doute pas que le Drot constitue une "frontière", je conteste juste qu’il ait pu séparer les peuples dont il est question.

  • Il s’agit du Bazadais antique (jusqu’à Ste Bazeille à l’Est, très au Sud dans la lande, jusqu’à la Dordogne au Nord) pas de l’entité médiévale dépecée.
    On peut tracer la frontière approximative dans l’Entre-Deux-Mers entre Bordelais et Bazadais grâce à une série de "fitonymes" hydrologiques.

    Au Nord, entre Cabara et St Jean de Blaignac, se jette le ruisseau de l’Engranne, dérivé de icoranda, qui prend sa source entre Castelviel à l’Est et Gornac à l’Ouest dont il constitue les frontières.
    Cela repousserait le Bordelais plus à l’Ouest de ce que l’on sait : il est probable que l’Engranne ne servait de frontière que dans son cours inférieur (la carte donnée précédemment donne nombre de villages à l’Est de l’Engranne en Bordelais).

    Toutes ces remarques seraient évidemment à cartographier en superposant limites religieuses, administratives et tous ces toponymes.

  • Je pense qu’il n’est pas logique de tenter de délimiter aussi précisément une région antique dont les limites sont, même pour l’époque actuelle, floues.
    Pour moi, le Bazadais se définit comme étant la zone de transition entre le parler bordelais, le parler gascon "central" au sud et la zone de transition vers le Languedocien à l’est, soit approximativement un quadrilatère Cadillac/Saint Symphorien/Marmande/Casteljaloux.
    Au reste, comment savoir ce qu’était le cours d’une rivière il y a deux-mille ans, ce qu’étaient des bourgades rurales dont rien n’indique qu’elles existaient déjà et à l’endroit où elles sont aujourd’hui.
    Les cours d’eau ont toujours servi de frontière de quelque chose, mais pas forcément entre tribus ou entre peuples.
    Quelquefois simplement entre propriétés, seigneuries, paroisses ou communautés villageoises. Je dis juste : prudence.

  • Oui évidemment, mais je parle bien de la cité des Vasates qui précède toute notion de gascon ou de langue romane, la question de savoir si des modalités linguistiques bazadaises correspondraient à des limites vasates étant intéressante.

    Pour ma part, je pense que l’obsession indo-européenne pour la frontière était réelle comme le prouvent tous ces toponymes romains en Ficta.
    L’indo-européanisation de nos contrées, c’est également le balisage du territoire et la constitution de communautés de vie autour de chefs-lieux placés idéalement (emporions comem Bordeaux, villes-marchés comme Condom, ...).
    Je suis persuadé que bon nombre de lieux-dits ne sont pas d’émanation populaire mais fruits d’une administration, impériale, religieuse, ...

    La Novempopulanie, c’est au fond comment Rome a fait de peuples obscurs des cités via la violence légitime de l’Etat (déportations des montagnards sur Lugdunum Convenarum, annexion à la grande Aquitaine augustéenne, ...)

  • Gouverner est un acte de violence.
    Toutefois, je pense qu’il ne faut pas sous-estimer le degré de romanisation "naturelle", non préméditée, des peuples aquitains antiques.

  • B. Boyrie-Fénié dans son ouvrage sur les communes de Gironde explique que le village de Gironde tire son nom de l’immigration d’oïl qui nommait la Garonne "Gironde" à la suite des remarques de Billy.
    La présence à proximité de la "Petite Gavacherie" constituerait alors une preuve supplémentaire.

    Je n’y crois pas du tout : Gironde est attesté Gironda depuis 1087 alors qu’au grand maximum, l’oïlisation de quelques villages de l’Entre-Deux-Mers bazadais remonte au XIVème siècle pour les premières migrations.
    A l’an 1000, la Saintonge était probablement encore de langue d’oc, ce qui n’empêche pas cependant que la forme dialectale pour Garonne ait été déjà Gironde (mais plus probablement par extension du nom de l’estuaire au fleuve en amont).

    J’en reste à mon hypothèse de départ : Gironde comme Gironde sur Dropt sont des fitonymes celtiques qui marquent la frontière de cités romaines (d’après les celtisants, ce serait un toponyme assez tardif probablement contemporain de la conquête romaine).


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